La photo
montre des camions de l'armée israélienne équipés de haut-parleurs diffusant le
discours de Netanyahu aux résidents déplacés de Gaza. D’où l’armée israélienne
a-t-elle tiré cette idée ? De l'armée allemande nazie, qui diffusait la
propagande d'Hitler dans les camps de concentration
Le dernier
discours de Benjamin Netanyahou à l’Assemblée générale des Nations unies
restera comme un moment de ridicule, mais aussi comme le symbole d’un isolement
politique et moral sans précédent pour Israël. Derrière les pancartes brandies,
les gadgets de communication et les artifices de mise en scène, un constat
s’impose : Netanyahou n’a plus rien à offrir, ni à son peuple, ni au monde, ni
à la paix. Il s’accroche au pouvoir en rejouant sans fin la même pièce, mais
l’auditoire est désormais clairsemé. La prestation du Premier ministre
israélien à l'Assemblée générale des Nations Unies n'a fait que souligner
l'isolement mondial dans lequel lui et son pays se trouvent.
Ce magicien
vieillissant et défaillant n'a fait que prouver à un public clairsemé, à son
peuple et par haut-parleurs à la population de Gaza, qu'il ne se
concentre pas sur la fin de la guerre.
Tel un
magicien vieillissant qui a perdu la main et ne comprend pas l'esprit du temps,
Benjamin Netanyahu a ressorti vendredi à l'Assemblée générale de l'ONU tous les
vieux trucs du passé : le carton familier et l'éternel marqueur, ainsi que
quelques nouveaux gadgets tout aussi minables, comme un "quiz" idiot
où son entourage criait les réponses comme des enfants de maternelle et un code
QR sur son revers de veste renvoyant vers un site web documentant les horreurs
du 7 octobre.
Une
performance minable d’un artiste désespéré, une conférence insensée devant des
rangées de sièges vides à l’Assemblée générale des Nations Unies. La communauté
internationale, lassée et indignée, ne croit plus à ses tours de magicien.
Le théâtre du vide
À New York,
Netanyahou a reproduit une mise en scène désormais bien connue : cartes
brandies à la tribune, feutres pour dessiner des schémas simplistes,
questionnaires dignes d’une classe de maternelle, et même un QR code sur son
veston censé « informer » sur les crimes du Hamas. Autant de gadgets
dérisoires pour masquer l’absence de contenu.
La salle,
presque vide, a suffi à donner la mesure du discrédit. Même ses alliés
traditionnels se sont désintéressés. Netanyahou ne parle plus au monde. Son
discours est calibré pour deux publics seulement : Donald Trump et sa base
électorale d’extrême droite en Israël, dont il espère le retour au pouvoir à
Washington. Pour le reste, le spectacle est pathétique : un Premier ministre
isolé, coupé des réalités, accroché à ses vieux tours de scène comme un
prestidigitateur fatigué qui ignore que plus personne ne croit à sa magie.
L’absence de toute perspective pour Gaza
Au-delà du
ridicule, le plus grave reste le silence assourdissant sur l’avenir de Gaza.
Netanyahou n’a proposé aucune vision, aucun plan, aucun horizon. Sa seule
stratégie : prolonger indéfiniment la guerre. Or, après des mois de
bombardements et de destructions, Israël n’a pas vaincu le Hamas, n’a pas
libéré tous les otages, et n’a pas garanti la sécurité de ses citoyens.
Ce discours
confirme ce que beaucoup d’Israéliens eux-mêmes constatent : Netanyahou n’a pas
de sortie de crise. Il ne gouverne pas en stratège, mais en politicien obsédé
par sa survie personnelle et judiciaire. Il alimente la guerre pour rester au
pouvoir, même si cela condamne des millions de vies palestiniennes et
israéliennes à l’insécurité permanente.
Une mémoire manipulée
Comme toujours,
Netanyahou a tenté de s’abriter derrière la mémoire de la Shoah. Pour lui,
toute critique d’Israël serait une menace existentielle rappelant les années
1930. Cet argument, répété ad nauseam, est une manipulation indigne. Car
utiliser le génocide nazi pour couvrir les crimes actuels commis contre les
Palestiniens n’honore pas la mémoire des victimes, il la trahit.
L’histoire
est claire : les nazis, dans les premières années, ont bien encouragé
l’émigration forcée des Juifs. Lorsque Netanyahou prétend que « les nazis n’ont
jamais demandé aux Juifs de partir », il démontre son ignorance – ou sa
mauvaise foi. Hannah Arendt, dans son enquête sur Eichmann, l’avait déjà
documenté.
La mémoire
de la Shoah impose une leçon universelle : « plus jamais ça », pour personne.
Elle ne peut servir de justification à la dépossession, à l’apartheid ou au
massacre. La brandir comme un bouclier rhétorique contre toute critique, c’est
la banaliser et l’instrumentaliser.
Les crimes de Gaza
Les seuls
mots qui viennent à l'esprit après le discours de Netanyahou à l'ONU
sont : obsolètes, pitoyable et abusif. À quoi bon lire les noms des otages
alors que son gouvernement de coalition sabotait à plusieurs reprises les
accords ?
Pendant que
Netanyahou joue au théâtre de l’ONU, Gaza saigne. Les chiffres parlent
d’eux-mêmes : des dizaines de milliers de Palestiniens tués, dont une majorité
de civils. Des bébés morts faute de soins, des enfants écrasés sous les bombes,
des familles entières anéanties. Des hôpitaux, des écoles, des camps de
réfugiés réduits en cendres.
Ce sont des
crimes de guerre. Le blocus, la famine organisée, le bombardement de zones
civiles densément peuplées ne relèvent pas de la « défense », mais d’une
politique de punition collective interdite par le droit international. Même si
l’attaque du Hamas le 7 octobre a été atroce, rien ne justifie le massacre
systématique d’une population occupée et privée de droits depuis des décennies.
Le droit international
est clair : une puissance occupante n’a pas le « droit de se défendre » contre
le peuple qu’elle opprime. Les Palestiniens, en tant que peuple colonisé, ont
au contraire le droit de résister à leur occupation.
L’insécurité fabriquée
Netanyahou
aime se présenter comme le garant de la sécurité des Israéliens. C’est une
illusion. Son obstination à prolonger l’occupation et la guerre a produit
exactement l’inverse : une insécurité permanente. Le 7 octobre en fut la
démonstration tragique : malgré des milliards dépensés en surveillance et en
armement, Israël n’a pas su protéger ses citoyens.
Deux ans
plus tard, aucun otage libéré, aucune victoire, aucun plan de victoire,
seulement des atrocités sans fin.
Aujourd’hui,
chaque nouvelle offensive ne fait qu’attiser la haine, renforcer le cycle de la
violence et isoler Israël du reste du monde. En prétendant défendre son pays,
Netanyahou l’enferme dans une impasse historique.
La faillite morale d’un régime
Le discours
du Premier ministre Netanyahu à l’ONU ne contient peut-être aucun message pour
le monde, mais ce même monde est-il également incapable de transmettre un message
qui fournirait une solution efficace et universellement approuvée à ce qui a
été le conflit le plus long et le plus âprement disputé de toute l’histoire
moderne ?
Plus le
temps passe, plus Netanyahou apparaît pour ce qu’il est : un chef d’État sans
vision, sans scrupule, et sans autre priorité que lui-même. Ses adversaires
politiques, y compris en Israël, le disent clairement : il n’a jamais gouverné
pour l’intérêt général, mais pour son intérêt personnel.
Sa coalition
d’extrême droite, dominée par des ministres racistes et suprémacistes, alimente
un climat de haine et de vengeance qui menace autant la démocratie israélienne
que la vie des Palestiniens. En s’attaquant même à la Cour suprême d’Israël,
Netanyahou a montré qu’il est prêt à piétiner les institutions pour rester au
pouvoir.
Un isolement international irréversible ?
Le discours
à l’ONU a confirmé une réalité : Israël est de plus en plus isolé. Plus de 150
pays ont reconnu l’État de Palestine. Les sièges vides à New York symbolisent
cet effritement du soutien international.
Certes,
Washington continue d’armer et de financer Tel-Aviv, mais la fracture est là :
la majorité du monde rejette la politique israélienne. L’Europe elle-même,
longtemps timorée, voit monter une contestation populaire massive. La jeunesse
mondiale se mobilise dans les campus, dans les rues, pour dénoncer l’apartheid
et réclamer justice.
L’argument
selon lequel critiquer Israël serait de l’antisémitisme perd de sa force face à
l’évidence : ce sont les crimes de l’État israélien qui alimentent l’hostilité,
et non l’identité juive en tant que telle. Beaucoup de Juifs, en Israël comme
dans la diaspora, s’élèvent contre cette dérive. La confusion entre judaïsme et
sionisme est une arme de propagande de Netanyahou, mais elle se retourne contre
lui : jamais un dirigeant n’a autant mis en danger l’image des Juifs dans le
monde.
Pour une justice internationale
Devant de
tels crimes, il n’y a qu’une réponse possible : la justice. Comme les criminels
de guerre des Balkans ou du Rwanda, comme les dirigeants nazis à Nuremberg,
Netanyahou et les responsables politiques et militaires israéliens doivent
rendre des comptes devant la Cour pénale internationale.
Le droit
international et le bon sens élémentaire sont clairs : Israël n'a pas le « droit
» de se défendre contre une population qu'il occupe, soumet à un embargo et
qu'il contrôle totalement. Aussi violente qu'ait été l'attaque du Hamas le 7
octobre, les populations occupées ont en réalité le droit de résister à leurs
occupants. L'incompréhension de la majorité de la population israélienne,
arrogante, raciste et ethno-suprémaciste, ne constitue qu'une preuve supplémentaire
du lavage de cerveau et de la mentalité coloniale de la population.
Israël
commet un génocide et commet des crimes de guerre contre les Palestiniens
depuis la fondation de l'État. Un État destiné à récompenser les meurtriers et
le terrorisme ?
Comment pensons-nous
qu'Israël a été fondé ? Par le terrorisme, le meurtre et le déplacement forcé
des Palestiniens, bien évidemment. C'est là la racine du problème. Tant que les
Israéliens ne le comprendront pas vraiment, il n'y aura pas de paix. Et
certainement pas de justice.
La justice
n’est pas vengeance. Elle est la condition d’une paix durable. Elle seule peut
briser le cycle de l’impunité qui alimente la violence depuis des décennies.
Tant que les dirigeants israéliens sauront qu’aucune sanction ne les attend,
ils poursuivront leur politique de terreur et de colonisation. Tant que la
communauté internationale se contentera de discours sans actes, Gaza sera
condamnée à revivre l’enfer.
Conclusion : pour une paix juste
Le discours
de Netanyahou à l’ONU restera dans l’histoire comme une mascarade : un mélange
de propagande éculée, de mise en scène ridicule et de vide politique. Mais il
révèle aussi quelque chose de plus profond : la faillite d’un régime fondé sur
l’occupation, la guerre et le mépris du droit.
Face à cela,
deux choix s’offrent au monde. Soit laisser l’impunité régner, au risque de
voir s’installer un apartheid permanent et un génocide silencieux. Soit imposer
enfin la justice, reconnaître pleinement le droit du peuple palestinien à
l’autodétermination, et traduire les responsables de crimes de guerre devant
les tribunaux internationaux.
La paix
n’est pas une utopie. Elle exige du courage politique, une rupture avec la
logique coloniale, et la reconnaissance que la sécurité d’Israël ne peut exister
qu’en garantissant aussi la liberté et la dignité des Palestiniens.
L’histoire
jugera. Mais une chose est sûre : les peuples, partout, ne se tairont pas. Les
discours de Netanyahou s’oublient ; la vérité, elle, finit toujours par
s’imposer.
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient
comme ça. »

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