Parfois il m'est utile de le dire !

                                                                                                          Oh! Colombe, transmets mon salut d...

Gaza, le souffle invincible de l’humanité

 

Un hommage vibrant à la population de Gaza à sa dignité, sa résistance et sa lumière intérieure. Ce texte célèbre la force tranquille d’un peuple qui, malgré la guerre et le siège, continue d’incarner la vie, l’amour et l’espérance.

L’héroïsme du Palestinien ne se mesure pas seulement dans les combats.
Il se lit dans chaque souffle, dans chaque geste de survie, dans chaque regard qui refuse de se baisser.
Il se trouve dans le pain qu’il cuit malgré le blocus, dans la lumière qu’il rallume malgré l’obscurité,
dans l’enfant qu’il protège, dans la dignité qu’il porte comme un étendard au milieu des ruines.

À Gaza, l’héroïsme n’est pas un mot, c’est un souffle.
C’est la force invisible qui relève les pierres,
c’est la tendresse d’une mère qui transforme la peur en berceuse,
c’est le rire d’un enfant qui défie le vacarme du monde.

Là où tout semble vouloir anéantir l’existence, le Palestinien recrée la vie.
Là où les murs enferment, il construit des ponts d’espérance.
Là où la nuit s’abat, il fait de chaque aube une déclaration de résistance.

Car il ne s’agit pas seulement de survivre, il s’agit de témoigner, de dire au monde :
Nous sommes encore là. Nous respirons. Nous espérons.

Malgré le siège, malgré la faim, malgré les ruines,
le peuple de Gaza reste debout indomptable, inaltérable,
portant dans ses yeux la certitude que la justice, tôt ou tard,
franchira les murs du silence.

Pour les Israéliens  Il y aura toujours des candidats pour jouer la revanche de la revanche, la belle de la belle, et transformer les déroutes en "victoires" et dès qu’ils auront l'occasion de faire couler du sang Palestinien, ils se gobergeront  de massacrer et de purifier ethniquement le plus grand nombre possible de Palestiniens sous prétexte de « légitime défense », estimant que le 7 octobre leur avait valu la tolérance du monde pour commettre un génocide Quel que soit le prix, tant leur mépris pour le Palestinien est immense.

Quant au peuple Palestinien, à lui va mon admiration.  Sans bornes.
Qu'est-ce qui distingue ce peuple qui s'obstine à vouloir exister ?
Depuis 80 ans. On leur reproche d'employer la force ?
Un peuple aussi isolé par un blocus, habitant un confetti  de territoire, aussi faible, a-t-il d'autre choix que la force ?

Le Palestinien n’est pas une victime parmi d’autres : il est le symbole vivant d’une humanité qui refuse de se rendre. Il est la preuve que la dignité peut fleurir même au milieu des cendres,
que l’amour d’une terre peut être plus fort que la violence du monde.

Et tant qu’il restera un Palestinien pour sourire,
tant qu’une mère de Gaza bercera son enfant sous les bombes en lui murmurant des mots d’espoir, tant qu’une main reconstruira, tant qu’un cœur croira encore, alors le monde saura que la liberté ne se détruit pas.
Elle se transmet. Elle se chante. Elle se vit.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/


Israël nourri le sophisme démographique du déni

 

Alors que les destructions à Gaza atteignent un niveau sans précédent, un discours se répand pour nier le caractère génocidaire de cette guerre : la population croîtrait, donc il n’y aurait pas volonté d’extermination.
Ce raisonnement, sous couvert d’objectivité, relève du déni politique et moral. Il faut en dévoiler la logique

Parler de Gaza aujourd’hui, c’est affronter une guerre des mots plus impitoyable encore que celle des bombes. À mesure que les ruines s’accumulent, un autre champ de bataille se déploie : celui du langage.
D’un côté, les faits des milliers de morts, des hôpitaux rasés, des enfants amputés, une population affamée. De l’autre, un discours qui tente d’enrayer la compassion, de refroidir les consciences, en habillant la violence d’arguments démographiques et moraux.

Ainsi entend-on dire qu’il ne saurait y avoir génocide puisque la population de Gaza continue de croître. Ce raisonnement, à la fois glacial et cynique, relève d’un sophisme politique : confondre le résultat statistique avec l’intention criminelle.

Un sophisme d’État

Le droit international est limpide : selon la Convention de 1948, le génocide se définit par l’intention de détruire, totalement ou partiellement, un peuple, non par le nombre final de survivants.
Ce n’est pas la démographie qui fonde le crime, mais la volonté de l’effacement.
On peut massacrer, affamer, déporter, priver d’eau, de soins et d’avenir tout un peuple, sans pour autant en “réussir” la destruction totale.
La croissance démographique n’est donc pas la preuve d’une absence de génocide, mais souvent la résistance d’un peuple à son anéantissement.

Réduire l’histoire de Gaza à une courbe de natalité, c’est nier la mort dans sa dimension humaine et politique.
C’est transformer la survie en argument contre la souffrance.
Une telle froideur statistique ne relève pas de la raison, mais du déni.

L’inversion morale : du bourreau à la victime

À ce sophisme s’ajoute une inversion perverse des rôles :
les civils palestiniens deviennent complices de leur propre destruction, tandis que l’armée qui bombarde les hôpitaux se pare des vertus de la défense légitime.
C’est un vieux mécanisme colonial : présenter la violence de l’occupant comme une réponse à la barbarie du colonisé.

On accuse les Palestiniens “d’utiliser leurs enfants comme boucliers humains” — manière commode d’expliquer pourquoi ces enfants meurent sous les bombes.
Cette phrase, répétée à satiété, ne dit pas la vérité : elle la neutralise.
Elle déplace la culpabilité, lave les mains de l’agresseur, et transforme chaque victime en preuve de sa propre faute.

Le féminisme instrumentalisé

Autre ruse du discours du déni : feindre de s’émouvoir du sort des femmes palestiniennes.
On accuse le Hamas d’imposer la natalité, d’enfermer les femmes dans la maternité, comme si la critique de l’islamisme suffisait à effacer les bombes.
Mais cette compassion sélective n’a rien de féministe : c’est un féminisme d’occupation, qui utilise le corps des femmes pour justifier la guerre.

Depuis la colonisation de l’Algérie, ce procédé est bien connu : “libérer” les femmes pour mieux dominer leur peuple.
Sous couvert de modernité, on perpétue la hiérarchie coloniale entre “eux” et “nous”.
Ce n’est pas la liberté qu’on défend, mais le droit de parler à la place de celles qu’on réduit au silence par la destruction.

Réécrire l’histoire pour effacer le crime

Ces récits d’apparence érudite se nourrissent aussi d’un révisionnisme tranquille.
En expliquant que les réfugiés palestiniens seraient une invention des régimes arabes, on nie la Nakba de 1948  l’expulsion de plus de 700 000 Palestiniens lors de la création d’Israël.
On efface la dépossession, la spoliation des terres, l’exil forcé.
On réduit un peuple à une anomalie statistique, une variable régionale.

Ce n’est pas une erreur d’histoire : c’est une stratégie d’effacement.
On ne nie pas seulement les morts, on nie la mémoire.

Les chiffres comme anesthésie morale

La froideur des données démographiques agit comme un anesthésiant.
On ne parle plus de visages ni de familles, mais de “croissance” et de “taux de fécondité”.
C’est la langue technocratique du meurtre : celle qui transforme le charnier en tableau Excel.

Pourtant, les chiffres qu’on brandit ne peuvent masquer le réel :
plus de 35 000 morts, selon les estimations onusiennes, des centaines de milliers de blessés, des quartiers rayés de la carte.
Et au-delà des corps, la destruction d’un peuple dans ce qui fonde sa continuité son territoire, ses infrastructures, sa mémoire.
C’est cela, un génocide moderne : la destruction méthodique des conditions de vie.

La paix comme prolongement de la domination

Enfin, ces textes appellent à une “paix” fondée sur la démilitarisation et la tutelle.
Autrement dit, une paix sans souveraineté.
Une paix où Gaza serait gérée, surveillée, encadrée un espace sans peuple, une cage humanitaire.
C’est la paix coloniale, celle des dominants : la paix de la reddition.

Mais sans justice, il n’y a pas de paix et sans reconnaissance du droit des Palestiniens à vivre libres sur leur terre, il n’y aura que la répétition du désastre.

Nommer pour ne pas trahir

Il ne s’agit pas ici de faire de la rhétorique, mais de vérité. Nommer le génocide, ce n’est pas un acte militant, c’est un acte de lucidité.
Le nier, c’est participer à sa perpétuation.
Parce qu’à Gaza, ce n’est pas la démographie qui parle : c’est la volonté d’effacement.
Et tant que cette volonté persistera, chaque mot de déni ajoutera une pierre au tombeau de la justice.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/

 


Flottille pour Gaza: Les pèlerins de la bonne conscience

 

Il y a, dans une partie de la presse française, une étrange jubilation à tourner en dérision toute expression de solidarité envers les Palestiniens. Les participants à la dernière flottille pour Gaza ont ainsi été décrits comme des “Croisés sans Dieu”, des “repus de bonne conscience”, des militants “subventionnés par leur indignation”. Sous couvert de lucidité, ce discours ne révèle rien d’autre qu’une lassitude morale : celle d’un monde qui préfère moquer la compassion plutôt que d’affronter sa responsabilité.

L’indignation comme résistance

Dans un moment où la guerre de Gaza s’achève à peine, où les décombres couvrent encore la bande côtière et où les familles comptent leurs morts, ces attaques contre des militants humanitaires ont quelque chose d’indécent.
On peut débattre des méthodes, on peut contester l’efficacité symbolique d’une flottille, mais réduire cet engagement à une mise en scène narcissique, c’est refuser de voir ce qu’il représente : une résistance morale à l’indifférence.

L’indignation n’est pas un luxe.
C’est la condition de toute société démocratique qui refuse de se soumettre à la fatalité du plus fort.
Elle ne relève pas d’une religion laïque, mais d’une conscience civique : celle qui rappelle qu’aucun État, quel qu’il soit, ne peut s’exonérer du droit international et de la morale humaine.

Défendre Gaza n’est pas haïr Israël

L’un des procédés rhétoriques les plus utilisés par les soutiens inconditionnels de la politique israélienne consiste à assimiler toute critique à de l’antisémitisme.
Ce glissement sémantique permanent permet d’éviter le fond du débat : les crimes de guerre, le blocus, les destructions massives et la négation des droits fondamentaux des Palestiniens.

Critiquer un État, ce n’est pas haïr un peuple.
C’est refuser qu’un gouvernement quel qu’il soit transformé la peur en doctrine politique.
C’est affirmer que la liberté, si chère à Israël, ne peut pas être confisquée par la violence.
La vraie amitié entre peuples, c’est celle qui ose dire la vérité, pas celle qui justifie l’injustifiable.

La fabrication de l’ennemi

L’article auquel nous répondons accuse “les indignés” de “fabriquer un ennemi” : Israël.
Mais c’est précisément l’inverse qui s’y joue.
L’auteur construit, pièce par pièce, la figure repoussoir de “la gauche européenne inféodée”, des “humanitaires hypocrites”, des “militants doudous”.
Cette fabrication d’un ennemi intérieur permet de détourner le regard des véritables responsabilités : celles de l’occupation, de l’impunité militaire et de la cécité diplomatique de l’Occident.

Ce procédé n’est pas nouveau.
Il s’inscrit dans une longue tradition de disqualification morale des mouvements de solidarité internationale, accusés de “faiblesse” dès lors qu’ils rappellent l’universalité des droits humains.
Mais cette faiblesse supposée est, en réalité, une force : celle de continuer à croire que la dignité ne se négocie pas.

La vraie imposture

La véritable imposture morale n’est pas du côté de ceux qui s’indignent, mais de ceux qui ont cessé de le faire.
Derrière la posture du “réalisme”, il y a souvent la résignation.
Derrière la dénonciation des “indignés professionnels”, il y a le confort de ceux qui n’ont rien à perdre ni proches sous les bombes, ni illusions à défendre.

Moquer la compassion, c’est se protéger de la honte.
Mais la honte, parfois, est le début du courage.
Ceux qui prennent la mer pour Gaza ne prétendent pas changer le monde ; ils refusent seulement qu’on continue à le laisser couler.

Redonner sens à la parole publique

Dans un temps saturé de discours sécuritaires et d’inversions accusatoires, maintenir vivante la parole humaniste est déjà un acte politique.
Il ne s’agit pas de choisir un camp contre un autre, mais de refuser le cynisme comme horizon.
De rappeler que la démocratie ne se défend pas par la censure de l’empathie, mais par la reconnaissance de l’autre.

Ceux qu’on raille aujourd’hui comme “pèlerins de la bonne conscience” sont, en réalité, les derniers à croire que les mots peuvent encore empêcher les murs.
Et si cela dérange tant, c’est peut-être parce que leur indignation nous renvoie à notre propre silence.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

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L’Algérie n’a pas besoin d’être citée pour exister

 


La polémique née de l’absence du nom de l’Algérie dans les remerciements du Hamas révèle moins un « oubli » qu’une volonté malveillante de salir une diplomatie de principe. Face à la duplicité régionale, l’Algérie reste fidèle à sa ligne : celle de la constance, de la dignité et de la solidarité sans calcul.

Une tempête médiatique aussi absurde qu’indécente

Il n’aura suffi que d’un nom manquant dans une déclaration du Hamas pour que certains s’agitent, bruyamment et sans retenue. Parce que l’Algérie n’a pas été citée dans la liste des pays remerciés pour leur rôle dans la conclusion du cessez-le-feu à Gaza, des voix hostiles se sont empressées de crier à l’« oubli », à la « mise à l’écart », voire à la « perte d’influence ».
Mais cette polémique, montée en épingle, n’a qu’un seul but : discréditer un pays dont la position dérange, précisément parce qu’elle est droite, constante et incorruptible.

Une fidélité historique, pas un calcul diplomatique

Depuis son indépendance, l’Algérie a fait de la défense des peuples opprimés un principe fondateur de sa politique étrangère. Son engagement en faveur de la Palestine n’est pas conjoncturel ni intéressé : il s’enracine dans sa propre expérience du colonialisme et de la lutte pour la libération. Soutenir la Palestine, pour l’Algérie, n’a jamais été un moyen d’obtenir des faveurs ou des applaudissements. C’est un devoir moral, une fidélité historique, une cause qui transcende les gouvernements et les conjonctures.

Alors, faut-il vraiment rappeler que la solidarité algérienne n’a jamais dépendu d’un mot ou d’une citation ? L’Algérie n’a pas besoin de figurer dans une liste de remerciements pour exister. Elle agit sans attendre la reconnaissance, parce que son engagement n’a jamais été motivé par la recherche d’un prestige.

Les donneurs de leçons, champions de l’hypocrisie

Le plus indécent, dans cette affaire, ce ne sont pas les silences du Hamas, mais les cris hypocrites de ceux qui s’en offusquent. Beaucoup de ces « défenseurs » de la Palestine sont les mêmes qui normalisent avec Israël, multiplient les accords militaires et économiques avec l’occupant, tout en prétendant jouer les médiateurs. Cette double posture celle de l’allégeance travestie en diplomatie est la marque de ceux qui ont depuis longtemps renoncé à la cause palestinienne, et qui ne supportent plus qu’un pays, l’Algérie, leur rappelle par sa constance la signification du mot principe.

La clarté algérienne : soutenir un peuple, pas des factions

Contrairement à ce que certains insinuent, le soutien algérien n’est pas aveugle. L’Algérie distingue la cause d’un peuple des manœuvres politiques de certains groupes. Elle soutient la résistance du peuple palestinien, pas les dérives idéologiques de mouvements instrumentalisés
Cette nuance, essentielle, découle d’une mémoire douloureuse : celle des années 1990, quand l’Algérie a payé de dizaines de milliers de vies les conséquences d’un extrémisme importé. Elle sait ce que valent les discours religieux détournés à des fins politiques, et refuse d’en cautionner les porteurs.

Cette position n’est pas une distance, c’est une lucidité. Elle témoigne d’un engagement mûr, réfléchi, enraciné dans l’expérience d’un peuple qui a appris que la foi n’excuse pas le fanatisme, et que la cause juste ne se confond pas avec ses manipulateurs.

Ce que l’on attaque, c’est la constance algérienne

Ceux qui tentent aujourd’hui d’opposer Alger à Gaza ne cherchent pas la vérité, mais la discorde. Leur cible n’est pas la diplomatie algérienne, mais ce qu’elle incarne : une indépendance de ton, une souveraineté de décision, une fidélité aux causes justes sans soumission à aucune puissance.
Cette constance dérange. Dans un monde arabe où la cause palestinienne est souvent utilisée comme monnaie d’échange, l’Algérie continue de la porter comme un devoir moral et politique. Elle ne parle pas pour se montrer, mais pour défendre. Elle ne se tait pas par faiblesse, mais par dignité.

Une diplomatie de dignité, pas de reconnaissance

L’Algérie n’a pas besoin d’être citée pour exister. Sa voix résonne dans les forums internationaux, à l’ONU, à l’Union africaine, et partout où les peuples se battent pour leur liberté. Elle n’agit pas pour être remerciée, mais pour rester fidèle à elle-même. Sa solidarité avec la Palestine ne se mesure pas à la longueur d’un communiqué, mais à la cohérence d’un engagement. Et si certains s’acharnent à l’attaquer, c’est parce qu’ils savent que l’Algérie, elle, ne trahit pas. Elle ne renonce pas. Elle ne se vend pas.

Une leçon de constance

La polémique s’éteindra, comme toutes les tempêtes de l’instant. Mais la position de l’Algérie, elle, demeurera. Parce qu’ici, la solidarité n’est pas une posture : c’est une conviction. Et parce qu’au fond, la Palestine n’a pas besoin d’avocats hypocrites — elle a besoin d’alliés sincères. Au niveau international, Le 15 novembre 1988 à Alger, le Conseil national palestinien déclare unilatéralement l’indépendance de la Palestine. L’Algérie est le premier pays à reconnaître l’État de Palestine. Dans les jours qui suivent, 75 États reconnaissent son indépendance.

L’Algérie n’a jamais recherché, en toute humilité, une quelconque gloriole ni un retour sur investissement dans les nombreux conflits où elle a mis tout son poids pour leur règlement juste et pacifique tels que la prise des otages en Iran, la question du Mali, etc…
Ce qui importe en effet pour le peuple palestinien, c’est la cessation des massacres génocidaires et le retour à une vie normale.
Je sais que ce n’est pas à la mode l’Algérie en ce moment... Mais c’est important de le dire , de le savoir, et c’est bien aussi de le souligner.
Et sur ce terrain-là, l’Algérie n’a pas d’équivalent.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

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Respect aux résistants de Gaza : le ghetto du XXIe siècle :

« Quand la force devient l’unique langage, la vérité se tait et l’humanité s’efface. »

Dans l’étroite bande de Gaza, la guerre a cessé d’être un conflit pour devenir un miroir. Miroir de notre impuissance collective, de la déshumanisation ordinaire, et du courage silencieux de ceux qui résistent à l’effacement. Cette tribune rend hommage aux victimes civiles, à la dignité d’un peuple enfermé, et à la faillite morale d’une époque qui laisse mourir sous ses yeux.

Gaza, une tragédie universelle

Il existe des lieux qui deviennent des symboles au-delà de leur géographie. Gaza, aujourd’hui, en est un. Dans cette bande de terre minuscule où s’entassent des millions de vies, le monde assiste, impuissant ou complice, à une lente destruction, celle d’un peuple pris au piège de l’histoire et de la géopolitique. Sous les bombes, dans la faim et la peur, Gaza nous renvoie à nos contradictions : celle d’un monde qui se dit civilisé mais qui tolère l’inacceptable.

Depuis trop longtemps, Gaza n’est perçue qu’à travers des chiffres : tant de morts, tant de blessés, tant de bâtiments détruits. Mais derrière ces nombres, il y a des visages. Des enfants qui rêvaient d’école, des mères qui enfouissent leurs fils sans tombe, des médecins opérant à mains nues, des familles qui survivent dans le vacarme de la guerre.
Chaque ruine porte un nom, chaque silence une prière.

La dignité comme ultime résistance

Quand tout s’effondre, il ne reste qu’un seul territoire à défendre : celui de la dignité.
Résister, dans Gaza assiégée, n’est pas un slogan : c’est un réflexe vital.
Ce n’est pas une exaltation de la guerre, mais le refus obstiné de disparaître sans laisser de trace. Face à la puissance d’une armée surarmée, un peuple désarmé tente simplement de rester humain.

Les murs qui entourent Gaza ne contiennent pas seulement ses habitants : ils enferment aussi la conscience de ceux qui les ont construits. Car l’occupation ne tue pas seulement des corps, elle étouffe des âmes, elle pervertit la morale.
L’asymétrie est totale, mais la dignité ne se mesure pas à la force des armes — elle se mesure à la capacité de continuer à espérer, même au bord du gouffre.

La guerre des récits

La bataille de Gaza n’est pas seulement militaire ; elle est aussi narrative.
Les mots, ici, tuent ou sauvent. Le pouvoir des armes se double de celui des images et des récits. Celui qui bombarde parle de “riposte légitime”, celui qui souffre est qualifié de “terroriste”.
Ainsi, la réalité se déforme, la souffrance se banalise, et la vérité devient la première victime du conflit.

Aujourd’hui, le colonisateur au lieu de se reprocher d’être à la mauvaise place dans l’histoire, il reproche à la résistance et à son peuple d’avoir osé faire l’inévitable pour recouvrer leurs droits.

Aujourd’hui, nous constatons que la glorification des héros de Gaza n’est pas notre droit. Elle nous rappelle plutôt, à nous-mêmes comme à l’ennemi, que la vie, riche en expériences, ne comporte qu’un nombre limité de choix majeurs.

Croire que la bataille de Gaza se terminera par une reddition épargnant à Israël le châtiment qu’il mérite, c’est une fois de plus une lecture erronée de l’histoire. Mais le temps seul est riche d’enseignements pour ceux qui souhaitent apprendre !

La tragédie d’un peuple encerclé

A Gaza, le colonisateur est supérieur en nombre, en armement, en tactique. Les civils sont encerclés, incapables d’échapper au feu sauf par des galeries qu’ils ont creusées ou qui existaient déjà.
Devant cette écrasante supériorité, il ne reste que la guérilla qualifiée de “terrorisme” par ceux qui détiennent le pouvoir. Pour les civils encerclés, les morts s’accumulent sous les bombes ; la maladie et la faim faucheront encore des vies. Certains choisissent de mourir en emportant un adversaire — acte tragique qui, pour eux, est la dernière réponse à un génocide programmé. Et pourtant, paradoxalement, plus on cherche à réduire une population par la violence, plus la détermination de ceux qui résistent grandit : leur moral s’affermit à mesure que celui des agresseurs s’érode, car la longue durée transforme la puissance en vulnérabilité.

Au-delà de la suprématie militaire, le colon contrôle les moyens de communication : il peut allonger ses victoires, minimiser ses défaites, et affirmer qu’il ne perd pas d’hommes. Pourtant ces hôpitaux se remplissent en cachette et l’ordre militaire est de taire les pertes. L’armée qui occupe doit paraître invincible, féroce et inhumaine, tel est la doctrine du colonisateur.

Ce constat n’est pas une métaphore : c’est une photographie de l’histoire qui s’écrit sous nos yeux. Il dévoile la logique du désespoir, la mécanique de la domination et l’absurdité d’un système où la puissance croit pouvoir détruire la volonté d’exister.
Mais l’histoire enseigne le contraire : la force brute finit toujours par se heurter à la mémoire des vivants.

Le miroir de notre humanité

Ce qui se joue à Gaza dépasse le conflit israélo-palestinien : c’est un test moral pour l’humanité entière.
C’est la mesure de notre tolérance à l’inacceptable, de notre indifférence à la souffrance, de notre capacité à fermer les yeux quand la vie d’autrui nous dérange.
Gaza n’est pas seulement une tragédie politique, c’est une tragédie humaine. Et c’est précisément pour cela qu’elle nous concerne tous.

Rendre hommage aux victimes, ce n’est pas choisir un camp, c’est refuser l’oubli.
C’est affirmer que la compassion est un devoir, que la justice est la seule voie vers la paix, et que la mémoire des morts ne doit pas servir d’argument mais d’avertissement.
Un jour, les bombes se tairont, les ruines seront balayées, mais la question demeurera : qu’avons-nous fait, nous, quand l’humanité brûlait à Gaza ?

Ce que révèle Gaza, c’est la faillite de la puissance et le triomphe paradoxal de la dignité.
Plus les murs s’élèvent, plus les consciences s’éveillent.
Plus on tente d’effacer un peuple, plus sa mémoire s’impose.

Rendre hommage à ces vies fauchées, ce n’est pas une posture politique :
c’est une déclaration de foi dans l’humain.
C’est exiger la fin des bombardements, l’ouverture des couloirs humanitaires, des enquêtes indépendantes, et la reconnaissance du droit à la vie.

Car si la guerre a fait de Gaza un cimetière, la mémoire peut encore en faire un lieu de conscience.
Et peut-être qu’un jour, le monde regardera cette terre non plus comme une menace, mais comme un avertissement :
celui de ce qui arrive quand l’humanité abdique.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

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Le Makhzen : la désinformation devient un instrument de survie politique

 

Les relations algéro-marocaines connaissent une nouvelle zone de turbulence. Derrière les campagnes numériques accusant l’Algérie d’étouffer la joie populaire, se dessine une stratégie de diversion du pouvoir marocain, confronté à une contestation sociale grandissante. Analyse d’une provocation ratée.

Les relations entre Alger et Rabat n’ont jamais été simples. Mais depuis quelques années, la rivalité s’est transformée en véritable guerre d’influence, particulièrement visible dans l’espace numérique.
Le dernier épisode en date, une campagne en ligne visant à faire croire que les Algériens auraient été empêchés de célébrer la victoire de leur équipe nationale contre la Somalie – illustre une dérive préoccupante : celle de l’instrumentalisation politique de la désinformation.

Une opération de manipulation mal calibrée

Peu après le match, une série de comptes nouvellement créés, se faisant passer pour des Algériens, a diffusé un même message : “le peuple n’est pas sorti dans la rue, de peur de la répression.”
Ce récit, construit de toutes pièces, cherchait à imposer une image d’un pays paralysé par la peur. Sauf que la manœuvre a échoué. Les internautes algériens ont rapidement détecté la supercherie, pointant la synchronisation suspecte de ces publications et leur origine étrangère.

Ce type d’opération illustre l’usage croissant de la désinformation comme arme géopolitique. Dans ce cas précis, le calcul du Makhzen reposait sur une idée erronée : celle que la société algérienne réagirait mécaniquement à chaque victoire sportive. Or, face à une qualification déjà assurée, les Algériens ont fait preuve de maturité et de retenue, une attitude que Rabat n’avait pas anticipée.

Un Maroc sous tension

Pour comprendre ces provocations numériques, il faut regarder du côté du Maroc lui-même. Le pays traverse une période d’instabilité sociale : hausse des prix, chômage persistant, mécontentement populaire.
Dans plusieurs villes, des manifestations ont éclaté ces dernières semaines, traduisant un malaise profond. Le récent discours de Mohammed VI, jugé déconnecté des réalités, n’a fait qu’accentuer la frustration.

Dans ce contexte, la tentation de détourner l’attention vers l’extérieur est grande. L’Algérie, éternel rival et exutoire commode, sert de variable d’ajustement à une communication politique en crise. Les provocations deviennent alors un outil pour canaliser le mécontentement intérieur.

La désinformation, symptôme d’une faiblesse politique

Ces manœuvres ne sont pas anodines. Elles traduisent une perte de contrôle du récit national marocain. Plutôt que de répondre aux attentes sociales, le Makhzen préfère entretenir l’illusion d’un ennemi extérieur.
Mais cette stratégie a ses limites : elle mine la crédibilité du Maroc sur la scène internationale et accentue la défiance au sein même de la société marocaine, de plus en plus consciente des écarts entre le discours officiel et la réalité vécue.

De son côté, l’Algérie a choisi de ne pas réagir de manière impulsive. L’absence de débordements, la vigilance citoyenne et le calme des institutions démontrent une maturité politique qui contraste avec les calculs improvisés de son voisin de l’Ouest.

Un révélateur des fragilités régionales

Cet épisode n’est pas un cas isolé, mais le reflet d’une crise régionale plus large. Les pays du Maghreb font face à des défis économiques et sociaux majeurs, tandis que leurs jeunesses réclament plus de justice, de transparence et de perspectives.
Dans ce contexte, les logiques de rivalité interétatique deviennent des écrans de fumée, retardant l’intégration régionale et la coopération économique, pourtant vitales pour les deux peuples.

Pour sortir de la logique du soupçon

La désinformation, qu’elle soit numérique ou médiatique, ne construit rien. Elle entretient le ressentiment et empêche le dialogue. Le Maroc, s’il veut retrouver sa crédibilité, devra rompre avec la tentation de la diversion et assumer la nécessité d’un débat interne sincère. L’Algérie, de son côté, gagnerait à maintenir sa posture de retenue et de lucidité, sans céder aux provocations.

Car au-delà des querelles politiques, c’est tout le Maghreb qui pâtit de cette tension permanente. Tant que les élites privilégieront la confrontation à la coopération, les peuples des deux rives du désert resteront prisonniers d’un passé conflictuel au détriment d’un avenir commun.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

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Justice à sens unique ? Non, les Français détenus à l’étranger ne sont pas tous des innocents

L’article récemment publié sur les Français détenus à l’étranger se présente comme un cri d’indignation patriotique : nos ressortissants seraient systématiquement victimes d’injustices, et la France serait impuissante à les protéger. Cette vision manichéenne et sensationnaliste mérite d’être dénoncée. Il est temps de rappeler une vérité simple mais inconfortable : tous les Français détenus à l’étranger ne sont pas des innocents, et peindre chacun d’entre eux comme une victime irréprochable est non seulement faux, mais dangereux pour la crédibilité de la diplomatie et de lajustice.

L’émotion ne fait pas la justice

L’article multiplie les formules chocs : « otages », « tragique étau », « conditions inhumaines ». Ces mots dramatiques ne remplacent ni les preuves ni l’analyse juridique. Il est trompeur d’assimiler systématiquement détention à injustice. La France agit régulièrement pour protéger ses citoyens – mais discrètement et avec méthode, non sous les feux des projecteurs. La dramatisation émotionnelle sert à masquer la complexité réelle des situations.

Sélection d’exemples biaisée

Boualem Sansal, Christophe Gleizes, Frédéric Pierucci : l’article utilise des exemples spectaculaires pour prétendre que la détention arbitraire est la norme. Cette méthode est trompeuse. Ce sont des exceptions, pas la règle. La majorité des Français détenus à l’étranger le sont pour des motifs sérieux et documentés. Utiliser des anecdotes médiatiques pour généraliser à tous les citoyens relève d’un biais flagrant et dangereux

La fiction de l’innocence généralisée

L’article donne l’impression que tout Français détenu à l’étranger est un martyr innocent. La réalité est autre : Certains ont effectivement été victimes de régimes autoritaires ou de détentions arbitraires. D’autres ont commis des infractions graves, économiques ou politiques, qui justifient leur arrestation selon le droit local.

Il est irresponsable de faire croire que chaque citoyen emprisonné est un héros persécuté. Cette vision flatteuse de la France et de ses ressortissants ignore la responsabilité individuelle et l’existence de Français coupables de faits sérieux à l’étranger.

La saisine automatique de l’ONU : illusion et danger

Les auteurs proposent de saisir automatiquement le GTDA de l’ONU pour chaque Français détenu. Une idée séduisante, mais naïve : Les États souverains peuvent refuser toute coopération et interpréter la démarche comme une pression politique, augmentant le risque pour le détenu. Le GTDA n’a pas de force coercitive : ses décisions sont consultatives.

Présenter cette solution comme un remède universel relève de la naïveté diplomatique. Elle ne protège pas les innocents et peut mettre en danger ceux qui ont effectivement commis des actes condamnables.

Chiffres et alarmisme : une rhétorique sans fondement

L’article affirme que 5 à 10 % des 2 300 Français détenus seraient arbitrairement emprisonnés. Ce chiffre est totalement spéculatif et sert uniquement à renforcer le sentiment d’urgence et d’injustice. Aucune preuve solide n’est avancée. Il est irresponsable de transformer des hypothèses en certitudes pour justifier une action diplomatique radicale.

Vision manichéenne et dangereuse de la diplomatie

L’article oppose « États oppresseurs » et « France inactive ». Cette simplification est fausse et dangereuse. La diplomatie repose sur le discernement, la négociation, la coopération internationale et parfois la discrétion. Imposer une vision binaire fait passer la France pour faible et naïve, tout en ignorant que certains de nos compatriotes sont responsables de leurs propres mésaventures à l’étranger.

La vérité dérangeante : tous ne sont pas victimes

L’article insiste sur la victimisation totale de nos concitoyens détenus à l’étranger, mais la réalité est différente : Certains Français sont impliqués dans des affaires économiques ou politiques sérieuses, justifiant leur détention selon le droit local. Peindre tous les détenus comme des victimes innocentes est un mensonge partiel, qui dessert à la fois la France et la cause des droits de l’homme.

Il faut défendre les Français injustement détenus, certes, mais sans ignorer la responsabilité de ceux qui ne sont pas innocents. Les exagérations de l’article alimentent le mythe d’une justice à sens unique, où le citoyen français serait toujours le bon et l’étranger toujours le méchant. C’est faux et contre-productif.

Conclusion : nuance, rigueur et responsabilité

Protéger les Français à l’étranger est une priorité légitime. Mais cela exige :

Prudence et discernement, pour distinguer victimes d’arrestations arbitraires et citoyens responsables de leurs actes.

Rigueur juridique, pour que chaque intervention diplomatique repose sur des preuves et non sur l’émotion.

Réalisme international, car la souveraineté des États et la complexité diplomatique imposent des stratégies adaptées.

L’article, sous couvert de défense des droits de l’homme, ignore volontairement la responsabilité individuelle et la complexité des affaires internationales, pour mieux construire le récit sensationnaliste d’une France passive face à des injustices universelles. Il est temps de rappeler que tous les Français détenus à l’étranger ne sont pas des innocents, et que la protection des citoyens passe avant tout par la rigueur, la nuance et le discernement, et non par des slogans simplistes et émotionnels.

Alors, aux auteurs de cet article : cessez de prétendre que tout Français détenu à l’étranger est innocent. Cessez de transformer des exceptions en règles. Cessez de dramatiser pour masquer la complexité du monde. La vérité dérangeante est simple : tous les Français détenus à l’étranger ne sont pas des innocents, et la France ne peut protéger ses citoyens que si elle agit avec intelligence, rigueur et discernement.

La justice n’attend pas les slogans. La vérité non plus.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/