La polémique née de l’absence du nom
de l’Algérie dans les remerciements du Hamas révèle moins un « oubli » qu’une
volonté malveillante de salir une diplomatie de principe. Face à la duplicité
régionale, l’Algérie reste fidèle à sa ligne : celle de la constance, de la
dignité et de la solidarité sans calcul.
Une tempête médiatique aussi absurde qu’indécente
Il n’aura suffi que d’un nom manquant dans une
déclaration du Hamas pour que certains s’agitent, bruyamment et sans retenue.
Parce que l’Algérie n’a pas été citée dans la liste des pays remerciés pour
leur rôle dans la conclusion du cessez-le-feu à Gaza, des voix hostiles se sont
empressées de crier à l’« oubli », à la « mise à l’écart
», voire à la « perte d’influence ».
Mais cette polémique, montée en épingle, n’a qu’un seul but : discréditer un
pays dont la position dérange, précisément parce qu’elle est droite, constante
et incorruptible.
Une fidélité historique, pas un calcul diplomatique
Depuis son
indépendance, l’Algérie a fait de la défense des peuples opprimés un principe
fondateur de sa politique étrangère. Son engagement en faveur de la Palestine
n’est pas conjoncturel ni intéressé : il s’enracine dans sa propre expérience
du colonialisme et de la lutte pour la libération. Soutenir la Palestine, pour
l’Algérie, n’a jamais été un moyen d’obtenir des faveurs ou des
applaudissements. C’est un devoir moral, une fidélité historique, une cause qui
transcende les gouvernements et les conjonctures.
Alors,
faut-il vraiment rappeler que la solidarité algérienne n’a jamais dépendu d’un
mot ou d’une citation ? L’Algérie n’a pas besoin de figurer dans une liste de
remerciements pour exister. Elle agit sans attendre la reconnaissance, parce
que son engagement n’a jamais été motivé par la recherche d’un prestige.
Les donneurs de leçons, champions de l’hypocrisie
Le plus
indécent, dans cette affaire, ce ne sont pas les silences du Hamas, mais les
cris hypocrites de ceux qui s’en offusquent. Beaucoup de ces « défenseurs »
de la Palestine sont les mêmes qui normalisent avec Israël, multiplient les
accords militaires et économiques avec l’occupant, tout en prétendant jouer les
médiateurs. Cette double posture celle de l’allégeance travestie en diplomatie
est la marque de ceux qui ont depuis longtemps renoncé à la cause
palestinienne, et qui ne supportent plus qu’un pays, l’Algérie, leur rappelle
par sa constance la signification du mot principe.
La clarté algérienne : soutenir un peuple, pas des
factions
Contrairement
à ce que certains insinuent, le soutien algérien n’est pas aveugle. L’Algérie
distingue la cause d’un peuple des manœuvres politiques de certains groupes.
Elle soutient la résistance du peuple palestinien, pas les dérives idéologiques
de mouvements instrumentalisés
Cette nuance, essentielle, découle d’une mémoire douloureuse : celle des années
1990, quand l’Algérie a payé de dizaines de milliers de vies les conséquences
d’un extrémisme importé. Elle sait ce que valent les discours religieux
détournés à des fins politiques, et refuse d’en cautionner les porteurs.
Cette
position n’est pas une distance, c’est une lucidité. Elle témoigne d’un
engagement mûr, réfléchi, enraciné dans l’expérience d’un peuple qui a appris
que la foi n’excuse pas le fanatisme, et que la cause juste ne se confond pas
avec ses manipulateurs.
Ce que l’on attaque, c’est la constance algérienne
Ceux qui
tentent aujourd’hui d’opposer Alger à Gaza ne cherchent pas la vérité, mais la
discorde. Leur cible n’est pas la diplomatie algérienne, mais ce qu’elle
incarne : une indépendance de ton, une souveraineté de décision, une fidélité
aux causes justes sans soumission à aucune puissance.
Cette constance dérange. Dans un monde arabe où la cause palestinienne est
souvent utilisée comme monnaie d’échange, l’Algérie continue de la porter comme
un devoir moral et politique. Elle ne parle pas pour se montrer, mais pour
défendre. Elle ne se tait pas par faiblesse, mais par dignité.
Une diplomatie de dignité, pas de reconnaissance
L’Algérie
n’a pas besoin d’être citée pour exister. Sa voix résonne dans les forums
internationaux, à l’ONU, à l’Union africaine, et partout où les peuples se
battent pour leur liberté. Elle n’agit pas pour être remerciée, mais pour
rester fidèle à elle-même. Sa solidarité avec la Palestine ne se mesure pas à
la longueur d’un communiqué, mais à la cohérence d’un engagement. Et si
certains s’acharnent à l’attaquer, c’est parce qu’ils savent que l’Algérie,
elle, ne trahit pas. Elle ne renonce pas. Elle ne se vend pas.
Une leçon de constance
La polémique
s’éteindra, comme toutes les tempêtes de l’instant. Mais la position de
l’Algérie, elle, demeurera. Parce qu’ici, la solidarité n’est pas une posture :
c’est une conviction. Et parce qu’au fond, la Palestine n’a pas besoin d’avocats
hypocrites — elle a besoin d’alliés sincères. Au niveau international, Le 15
novembre 1988 à Alger, le Conseil national palestinien déclare unilatéralement
l’indépendance de la Palestine. L’Algérie est le premier pays à reconnaître
l’État de Palestine. Dans les jours qui suivent, 75 États reconnaissent son
indépendance.
L’Algérie
n’a jamais recherché, en toute humilité, une quelconque gloriole ni un retour
sur investissement dans les nombreux conflits où elle a mis tout son poids pour
leur règlement juste et pacifique tels que la prise des otages en Iran, la
question du Mali, etc…
Ce qui importe en effet pour le peuple palestinien, c’est la cessation des
massacres génocidaires et le retour à une vie normale.
Je sais que ce n’est pas à la mode l’Algérie en ce moment... Mais c’est
important de le dire , de le savoir, et c’est bien aussi de le souligner.
Et sur ce terrain-là, l’Algérie n’a pas d’équivalent.
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient
comme ça. »
https://kadertahri.blogspot.com/

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