En accusant Hadj Amin al-Husseini d’avoir inspiré
Hitler dans la mise en œuvre de la “solution finale”, Benyamin Netanyahou ne se
contente pas de déformer l’histoire. Il invente un dialogue imaginaire,
détourne la mémoire de la Shoah et jette une accusation infondée sur les
Palestiniens. Or la vérité historique est claire : la Shoah est une
responsabilité exclusivement nazie, déjà en cours avant la rencontre d’Hitler
et du mufti.
Quand
l’histoire est réécrite pour servir la politique : À Jérusalem, devant le 37ᵉ Congrès
sioniste mondial, Benyamin Nétanyahou a affirmé que le grand mufti de
Jérusalem, Haj Amin al-Husseini, aurait convaincu Adolf Hitler de passer de
l’expulsion à l’extermination des Juifs. Il a même prêté aux deux hommes un
dialogue hallucinant : « Que dois-je faire d’eux ? », aurait demandé
Hitler. « Brûlez-les », aurait répondu le mufti.
Or ce
dialogue est une pure invention. Le compte-rendu officiel de la rencontre du 28
novembre 1941 existe : il a été publié, étudié, analysé. On y lit la volonté du
mufti de bloquer toute émigration juive vers la Palestine et la promesse
d’Hitler de ne tolérer aucun « foyer juif » après sa victoire.
Mais à aucun moment, pas une ligne ne mentionne une telle scène. Ce passage est
imaginaire, forgé pour servir une narration politique contemporaine.
En
réactivant ce mythe, Benyamin Nétanyahou ne cherche pas tant à rétablir une
vérité historique qu’à servir un objectif politique immédiat : délégitimer les
Palestiniens d’aujourd’hui en les associant au crime absolu du XXᵉ siècle.
C’est une manœuvre rhétorique, qui vise à figer l’adversaire dans la figure du
bourreau nazi, à brouiller les lignes de responsabilité et à justifier la
politique actuelle d’Israël en présentant le peuple palestinien comme héritier
d’une haine génocidaire. Mais cette stratégie a un prix : celui d’affaiblir la
mémoire de la Shoah elle-même
La Shoah
avait déjà commencé : Les faits sont établis : en novembre 1941, le génocide est déjà en marche.
Depuis l’été, les Einsatzgruppen fusillent méthodiquement les
communautés juives en Ukraine, en Biélorussie et dans les pays baltes. À Kiev,
le massacre de Babi Yar, en septembre 1941, coûte la vie à 33 771 personnes en
deux jours. Ces crimes, commis avant la rencontre de Berlin, témoignent d’une
dynamique exterminatrice déjà enclenchée.
Faire croire
qu’Hitler aurait hésité jusqu’à ce qu’un dirigeant palestinien l’oriente vers
la solution radicale est une falsification flagrante. La Shoah fut conçue et
organisée au cœur du régime nazi : Hitler, Himmler, Heydrich, et l’ensemble de
l’appareil d’État allemand en furent les acteurs. Ni le mufti ni aucun autre
responsable extérieur ne peuvent en être les inspirateurs.
Le rôle réel
du mufti : Il est
nécessaire de replacer le mufti de Jérusalem Hadj Amin al-Husseini dans
son contexte. Comme dirigeant politique palestinien, il a cherché à empêcher
l’immigration massive de Juifs vers la Palestine, perçue alors comme une menace
existentielle pour son peuple. Cela ne fait pas de lui un idéologue de
l’extermination nazie. S’il a pu trouver un intérêt tactique à se rapprocher de
l’Allemagne hitlérienne, ce rapprochement relève avant tout d’une logique
anticoloniale et d’un refus du projet sioniste en Palestine, et non d’une
contribution à la mise en place de la « solution finale ».
Confondre
opposition à une immigration coloniale et responsabilité dans un génocide planifié
en Europe est une accusation infondée, qui déforme la mémoire et brouille les
responsabilités.
Le
déplacement du Mufti à Berlin n’autorise en rien à le transformer en architecte
ou en déclencheur de la « solution finale ». La complicité ne fait pas la
paternité. Al-Husseini fut un allié opportuniste du Reich, pas l’idéologue ni
le stratège de son projet exterminateur.
En
réactivant ce mythe, Benyamin Nétanyahou ne cherche pas tant à rétablir une
vérité historique qu’à servir un objectif politique immédiat : délégitimer les
Palestiniens d’aujourd’hui en les associant au crime absolu du XXᵉ siècle.
C’est une manœuvre rhétorique, qui vise à figer l’adversaire dans la figure du
bourreau nazi, à brouiller les lignes de responsabilité et à justifier la
politique actuelle d’Israël en présentant le peuple palestinien comme héritier
d’une haine génocidaire. Mais cette stratégie a un prix : celui d’affaiblir la
mémoire de la Shoah elle-même.
Une
instrumentalisation dangereuse
Les
accusations de Netanyahu : A par sa psychopathie avérée comme
sa perversion et son narcissisme évident, tout est faux chez lui. Son
incommensurable bêtise fait qu’il est devenu la risée de tous les peuples de la
Terre que cette dernière soie sphérique ou plate. L’évidence est là !!!
Lui et ses
légions damnées formées par les immondes et mafieux Sataniques et sionistes
nazis par leur maîtres : les Etats Unis et l’Occident sont l’alpha et l’oméga
du mal incarné, sont historiques fausses. Ce que fait Netanyahou, ce n’est pas
de l’histoire et l’histoire bégaie : c’est de la rhétorique politique. En
associant la cause palestinienne au crime absolu du XXᵉ siècle, il cherche à
délégitimer un peuple entier et à faire passer la lutte nationale palestinienne
pour une haine génocidaire. Mais ce faisant, il minimise la responsabilité des
nazis et fragilise la mémoire de la Shoah.
L’antisémitisme
séculaire des Palestiniens : En affirmant l'existence d'une tradition antisémite
séculaire parmi les Palestiniens, culminant avec une participation active à
l'anéantissement du peuple juif, Netanyahou entend établir une continuité historique
directe et sans équivoque. Il insinue que l'Intifada actuelle n'a rien à voir
avec l'occupation israélienne de la Cisjordanie, le mur de séparation, la
question des colonies juives sur les terres palestiniennes ou la situation
socio-économique générale des Palestiniens, mais qu'elle repose essentiellement
sur un antisémitisme profondément ancré.
Les
historiens de Yad Vashem, des chercheurs israéliens et même le gouvernement
allemand ont rappelé en 2015 l’évidence : la responsabilité de la Shoah est
entièrement nazie. L’affirmer, ce n’est pas protéger les Palestiniens ; c’est
protéger la vérité historique et l’humanité tout entière contre les
falsifications qui nourrissent la haine.
Protéger la
mémoire de la Shoah : La Shoah n’a pas besoin de faux dialogues ni de boucs émissaires inventés.
Elle a ses responsables : ils étaient allemands, nazis, et ils ont planifié la
destruction de six millions de Juifs européens. La mémoire de ce crime exige
rigueur, respect et vérité. La transformer en arme politique conjoncturelle,
c’est trahir sa portée universelle et son rôle de garde-fou contre les
idéologies de haine.
Il faut le
dire sans ambiguïté : les Palestiniens, en tant que peuple, ne portent aucune
responsabilité dans la Shoah. Au contraire, nombre d’entre eux se sont battus
dans les rangs des Alliés contre le fascisme. Associer artificiellement leur
histoire nationale à l’extermination des Juifs d’Europe, c’est une injustice
profonde, une calomnie qui alimente la haine au lieu de construire des ponts de
compréhension et de paix.
Aujourd’hui,
plus que jamais, il importe de protéger la vérité historique. Le mufti de
Jérusalem fut un personnage politique, il n’a pas soufflé à Hitler l’idée du
génocide. Oui, la Shoah fut planifiée, mise en œuvre et assumée par le régime
nazi, en Allemagne et en Europe occupée. Non, on ne saurait en faire une
responsabilité palestinienne.
L’histoire
est assez lourde de tragédies pour qu’on la respecte telle qu’elle fut. La
Shoah doit rester un lieu de vérité, non de manipulation. Elle n’appelle pas à
accuser de nouveaux coupables imaginaires, mais à renforcer une vigilance
universelle : celle qui dit « plus jamais ça », sans mensonge et
sans calcul.
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme
ça. »
https://kadertahri.blogspot.com/

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