Parfois il m'est utile de le dire !

                                                                                                          Oh! Colombe, transmets mon salut d...

Louvre, mensonges et manipulation : quand les médias français fabriquent leurs coupables

 

Dans une France rongée par ses fractures internes, les médias et les appareils d’État ravivent l’obsession coloniale en désignant sans cesse l’Algérie comme le bouc émissaire idéal. Derrière le « cambriolage du Louvre » et l’arrestation express d’un suspect algérien, se cache un récit politique bien huilé : celui d’un système médiatique français qui, au lieu d’informer, construit ses ennemis.

Un récit trop parfait pour être vrai

La France volée, c’est étonnant, généralement on cite ce pays pour des prix Nobel de  donneurs de Leçon, certes cette fois, il y a des affaires qui sentent la mise en scène avant même d’avoir livré leurs preuves. Celle du « vol spectaculaire au Louvre » en fait partie.
Deux suspects interpellés, dont l’un « sur le point d’embarquer pour Alger » — un timing parfait, une histoire calibrée pour les plateaux télé, et une conclusion servie avant l’enquête. En quelques jours, la machine médiatique française s’est emballée, alignant les titres, les débats, les insinuations : Algérie”, “vol”, “fuite”, “Louvre.

L’affaire aurait pu n’être qu’un fait divers ordinaire : deux suspects interpellés, l’un d’eux sur le point d’embarquer pour Alger. Mais depuis, la mécanique médiatique s’emballe. Tandis que certains désignent l’Algérie, c’est ici que surgit l’interrogation : et si, dans le cadre de ces tractations, la destination « Alger » avait été choisie non par hasard, mais pour *fabriquer une apparence* ?

Une mise en scène destinée à jeter l’opprobre sur un pays déjà stigmatisé dans le discours politico-médiatique français. Une hypothèse, certes, mais qui mérite examen à l’heure où les narratifs s’entrechoquent et où la manipulation de l’opinion devient un art d’État. Le cocktail rêvé pour alimenter l’imaginaire colonial encore vivace dans une partie de la société française.

Comment ne pas douter ?
Comment croire à une telle rapidité d’enquête, à des suspects “si maladroits” qu’ils auraient laissé leurs traces ADN partout, avant de prendre l’avion ?
Ce scénario cousu de fil blanc semble taillé sur mesure pour une double opération : fabriquer un coupable algérien et détourner l’attention des vrais scandales qui éclaboussent les élites françaises, notamment au sein même du musée du Louvre, gangrené depuis des années par des affaires de corruption et de trafic d’antiquités.

Les médias français : usine à récits et manufacture de peur

Selon les informations du Monde, l’un des deux suspects est de nationalité française, l’autre à la double nationalité franco-algérienne. Cherchez l’erreur ?                                                                                  L’Algérie devient encore une fois le décor commode d’un jeu de culpabilité. Pourtant ce même média nous disait que Sansal était Français.

Ce qui se joue ici dépasse un simple fait divers. Depuis plusieurs années, une frange importante des médias français a basculé dans une logique de propagande identitaire.
Sous couvert de “faits d’actualité”, elle entretient un discours racialisé où l’Arabe, l’Algérien, le musulman deviennent les symboles commodes de l’insécurité et du désordre.
Chaque semaine, les chaînes d’info en continu recyclent le même schéma : un nom à consonance maghrébine, une image floue, un bandeau alarmiste, et le poison de la peur s’installe. Dès lors, deux récits s’affrontent.
Le premier, classique : un suspect lié à un vol, en fuite vers Alger, et la tentation française de désigner l’Algérie.
Le second, plus dérangeant : **un scénario construit** pour rediriger le soupçon, pour créer la confusion géopolitique et renforcer une image d’un Maghreb trouble, perméable au crime.

Ce système repose sur trois piliers :

  1. La simplification : réduire des réalités complexes à des stéréotypes commodes.
  2. La répétition : marteler le même récit jusqu’à le rendre “vrai” par saturation.
  3. La diversion : occuper le débat public avec des polémiques périphériques pour éviter les vraies questions sociales et politiques.

Résultat : l’Algérie, son peuple, et ses ressortissants deviennent les boucs émissaires d’une France qui refuse de regarder ses propres faillites. Ce racisme médiatique, souvent maquillé sous le vernis du “débat républicain”, n’est rien d’autre qu’une continuité coloniale.

Un racisme structurel hérité de l’Empire

L’affaire du Louvre n’est qu’un symptôme. Elle révèle une pathologie plus ancienne : la difficulté de la France à se décoloniser mentalement.
Sous la République, le regard colonial a simplement changé de costume. On ne parle plus de “mission civilisatrice”, mais de “valeurs républicaines”. On ne brandit plus le drapeau tricolore au Sahara, mais on impose un récit qui hiérarchise encore les peuples et les cultures.

 L’anti-algérianisme, lui, est devenu une obsession d’État. Qu’il s’agisse des restrictions de visas, des insultes diplomatiques, ou des campagnes médiatiques, tout concourt à entretenir un rapport de mépris et de supériorité.
Et pendant que les plateaux télé accusent “les jeunes d’origine algérienne”, personne ne s’interroge sur les causes profondes : exclusion, discriminations, ghettos, mémoire falsifiée.

Le racisme structurel français n’est pas une dérive ; il est un pilier du système.
Il alimente la peur pour justifier le contrôle, légitime la répression pour masquer l’échec social, et maintient les citoyens dans un état de sidération face à des “ennemis imaginaires”.

Les vrais voleurs sont en costume

Pendant qu’on désigne un Algérien présumé voleur de tableaux, d’autres pillent la culture mondiale depuis leurs bureaux dorés. Rappelons-le : Jean-Luc Martinez, ex-directeur du Louvre, a été mis en examen pour trafic d’antiquités et blanchiment en bande organisée.
Des œuvres égyptiennes, syriennes, libyennes ont été illégalement acquises sous sa direction.
Mais qui en parle ?
Aucune émission, aucun grand titre ne lui colle l’étiquette de “criminel culturel”.

Rien sur la directrice et sa responsable de la sécurité ? Les manquements sont majeurs, massifs, et elles sont toujours en poste. Quand va-t-on enfin en France donner les postes pour une compétence et pas par idéologie ? Pour un sexe ou par copinage ? Car c'est tout le pays qui s'effondre devant nous en ce moment.

Pourquoi ? Parce que le pillage, quand il est européen, devient “commerce d’art”.
Parce que le vol, quand il est colonial, se transforme en “patrimoine universel”.
Et parce que, dans la tête de certains, l’Algérien reste toujours celui qu’on accuse, jamais celui qu’on écoute.

Le vol le plus grave : celui de la vérité

L’affaire du Louvre n’est pas un simple fait divers : c’est un miroir.
Un miroir tendu à une France qui se croit toujours au-dessus du monde, mais qui sombre dans la manipulation et le mensonge.
Un miroir qui révèle la stratégie d’un pouvoir politique et médiatique en quête de boucs émissaires pour masquer sa propre décadence morale.

À force de travestir les faits, de criminaliser des peuples entiers, et de rejouer les vieux réflexes coloniaux, la France moderne perd ce qu’elle prétend défendre : la liberté, l’égalité et la vérité. Pauvre petit pays, déclassé, et qui se croit encore le phare du monde, merci pour la leçon, puissions-nous en tirer les conséquences !

Alors oui, il faut le dire haut et fort : le plus grand vol, ce n’est pas celui d’un tableau du Louvre, mais celui de la vérité — volée par les médias, maquillée par la politique, et enterrée sous les mensonges d’un empire qui ne se remet toujours pas de sa chute.

 A/Kader Tahri / Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »   https://kadertahri.blogspot.com/                                        

 


Le 7 octobre en outil de propagande au service du déni et de la justification du génocide


Sous couvert d’analyse géopolitique, un article issu de la presse d’extrême droite transforme la tragédie du 7 octobre en outil de propagande. En glorifiant Israël comme victime éternelle et en niant la souffrance palestinienne, ce texte illustre une dérive idéologique inquiétante : la sélectivité mémorielle au service du déni et de la justification de la violence.

Quand la mémoire devient arme : le déni palestinien dans un discours d’extrême droite sur Israël

Après les attaques terroristes du 7 octobre et les mois de guerre qui ont suivi à Gaza, la presse d’extrême droite multiplie les tribunes défendant Israël au nom d’une supposée “survie civilisationnelle”. L’une d’elles, récemment publiée, illustre parfaitement cette stratégie : sous des dehors analytiques, elle recycle un discours politique forgé sur la peur, la culpabilité et le refus de toute critique.

Un récit faussement analytique, profondément idéologique

L’article commence comme une réflexion sur la réaction internationale aux attaques du Hamas. Mais très vite, le ton change : les institutions internationales sont accusées de partialité, les démocraties occidentales de faiblesse, et les voix critiques d’Israël sont assimilées à des “ennemis intérieurs”.
Cette rhétorique bien connue vise à disqualifier toute critique légitime de la politique israélienne en la présentant comme une forme d’antisémitisme.
En présentant Israël comme le bastion assiégé d’un monde occidental “décadent”, le texte adopte les codes classiques de la propagande identitaire et souverainiste, où la complexité politique se dissout dans le manichéisme.

La mémoire instrumentalisée : quand la Shoah devient justification

L’auteur convoque abondamment le passé juif — la Shoah, les pogroms, la peur existentielle — pour démontrer une continuité historique entre les persécutions d’hier et la guerre d’aujourd’hui.
Mais ce recours constant à la mémoire a un prix : il devient sélectif et utilitaire. La souffrance juive y est sacralisée, tandis que la souffrance palestinienne est effacée, déniée, voire moquée.
Ce procédé transforme la mémoire du génocide en arme morale : ce qui fut une leçon universelle sur la dignité humaine devient un instrument de légitimation du pouvoir et de la violence.
Or, la mémoire n’a de sens que si elle sert à défendre tous les peuples contre l’injustice — pas seulement les siens. La sélectivité mémorielle trahit donc l’esprit même du “plus jamais ça”.

L’oubli délibéré de Gaza et la déshumanisation des Palestiniens

Aucun mot dans l’article sur les milliers de morts palestiniens, les familles déplacées, les hôpitaux détruits ou la vie sous blocus. Le terme même “occupation” est soigneusement évité.
Les Palestiniens ne sont pas des êtres humains souffrants : ils deviennent, dans le récit, un “narratif victimaire”, une abstraction commode servant à dénoncer la “propagande anti-israélienne”.
Cette absence n’est pas un oubli : c’est une stratégie de déni. Elle permet de justifier les bombardements et la répression comme de simples actes de “survie”.
Mais nier la souffrance de l’autre, c’est refuser la part d’humanité commune qui seule rend possible la paix. C’est aussi prolonger le cycle de haine et d’injustice qui ravage la région depuis des décennies.

Le rejet du pluralisme et la logique de purification idéologique

L’article ne s’en prend pas seulement aux ennemis extérieurs : il vise aussi les Juifs eux-mêmes.
Les “cosmopolites humanitaristes”, les “Juifs woke”, ou les “trotskistes” sont accusés de trahison morale. Cette rhétorique d’exclusion vise à réduire la diversité des voix juives au profit d’un sionisme autoritaire, guerrier et identitaire.
C’est le signe d’une dérive inquiétante : le refus de toute nuance, de tout débat, de tout pluralisme.
À travers ce texte, c’est la pensée critique elle-même qui est désignée comme coupable.

Conclusion : rompre avec le déni, restaurer la vérité humaine

Ce type de discours ne relève pas du journalisme mais de l’idéologie pure.
Il réécrit l’histoire pour transformer la mémoire en forteresse et la compassion en faiblesse.
En effaçant la souffrance palestinienne, il nie la réalité de l’occupation, dégrade la mémoire de la Shoah et perpétue une vision du monde fondée sur la peur et la domination.
La mémoire ne doit pas servir à justifier la guerre mais à rappeler l’humanité partagée.
Face aux manipulations de l’extrême droite, il faut défendre une mémoire universelle, celle qui reconnaît la douleur des uns sans effacer celle des autres — parce que la justice, elle, ne se divise pas.

c'est un déni, au-delà de toutes idéologies, il reste une chose qu'une frange d’occidentaux  ne veulent pas admettre; la violence mortelle infligée à la population Palestinienne, impensable pour ces défenseurs des "damnés " de la terre, pour eux la responsabilité de ces horreurs doit être infligée le Palestinien, le coupable c'est le Palestinien, il incite par sa présence; à la violence, sa présence est tellement insupportable qu'elle fabrique des "barbares",
Citation Sioniste : «"l'homme nait bon c'est la société qui le corrompt," le juif nait bon c'est le Palestinien qui le corrompt »

A/Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet                                                                                                     « Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. » 
https://kadertahri.blogspot.com/


L’Algérie face Marchands de paix, courtiers de guerre : une diplomatie de dignité

 

 

« Les peuples ne meurent que lorsqu’ils cessent de dire non. » — Aimé Césaire

L’algérien que je suis a pleinement conscience du changement qui va se produire dans la géopolitique. Il appelle de ses vœux à une politique en matière étrangère qui s’efforcera d’entretenir des relations avec tous les pays étrangers (sauf ceux qui n’épousent pas une cause noble et juste sur le plan international et plus particulièrement en Afrique et au Moyen orient) mais plus que jamais ne succombera pas – comme il serait si facile à le faire – à la tentation de rejoindre l’un ou l’autre des deux blocs qui, désormais divisent le monde.

L’époque moderne a ses barons — non plus ceux des champs, mais ceux des tours et des tableaux Excel. Jadis, la diplomatie était l’art du mot, de l’équilibre, du dialogue feutré entre États souverains. Aujourd’hui, elle s’est muée en courtage mondial. Le diplomate se fait agent immobilier, le traité devient transaction, la paix un produit dérivé qu’on échange contre la reconnaissance d’un territoire ou la signature d’un contrat.

Steven Witkoff et Jared Kushner incarnent à merveille cette mutation. Ce ne sont pas des diplomates, mais des promoteurs — littéralement. Ils viennent non du monde des chancelleries, mais de celui des gratte-ciels et des deals de luxe. Leur approche est simple : vendre la paix comme on vend un immeuble, séduire par l’apparence, intimider par le prix, conclure vite, encaisser plus vite encore. Ce ne sont pas des architectes du dialogue, mais des marchands du consentement. Ils ont hérité de la brutalité de Wall Street, pas de la subtilité de Talleyrand.

Sous la bénédiction du clan Trump, ces nouveaux croisés du capital ont fait des Accords d’Abraham leur franchise diplomatique. Le modèle est clair : un pays arabe normalise avec Israël, Washington y trouve un levier géopolitique, Tel-Aviv un débouché économique, et un petit groupe de « conseillers » engrange gloire et contrats. Le Maroc a été la pièce suivante sur l’échiquier. En échange d’une reconnaissance américaine de sa souveraineté sur le Sahara occidental, Rabat a offert ses salutations diplomatiques à Tel-Aviv et à la Maison-Blanche. Ce n’était pas un accord de paix : c’était un échange de titres fonciers.

L’Algérie, obstacle à la marchandisation du Maghreb

Mais sur le flanc est du Maghreb se dresse un pays rétif, insoumis, imprévisible : l’Algérie.
Elle n’a pas oublié. Cent trente-deux années d’occupation, sept années de guerre totale, des millions de vies sacrifiées pour arracher la dignité — ce passé forge une conscience nationale qui ne se laisse pas acheter. Et c’est bien cela qui gêne Washington et ses relais : un peuple qui se souvient.

Car la logique américaine, depuis la fin de la guerre froide, n’a pas changé : transformer les régions instables en marchés contrôlables, sous-traiter la sécurité à des alliés « fiables » et marginaliser ceux qui refusent de se ranger. L’Afrique du Nord devait être, dans ce plan, une extension de l’OTAN économique. Le Maroc, en s’arrimant à la diplomatie américaine et en s’offrant comme relais d’Israël en Afrique, joue son rôle : celui de pivot atlantique. L’Algérie, elle, reste ce grain de sable dans la mécanique. Trop fière pour obéir, trop indépendante pour plaire.

Il faut alors isoler Alger, la priver d’alliés, l’accuser d’« immobilisme », la peindre en « ennemie de la paix ». Cette rhétorique est vieille comme l’impérialisme : le colonisateur accuse toujours le colonisé de refuser la « civilisation », le dominant reproche toujours au dominé de ne pas coopérer à sa propre servitude.

Le nouvel ordre atlantique : l’illusion de la stabilité

Les diplomates de Washington, de Kissinger à Blinken, récitent la même partition : défendre Israël, contenir la Russie, neutraliser la Chine et pacifier « le Sud ». En d’autres termes : assurer la stabilité des profits occidentaux. Sous ce vernis de sécurité, on retrouve la logique du pillage, maquillée en coopération. Le vocabulaire a changé, pas les intentions.

L’Afrique, le Moyen-Orient, le Maghreb ne sont plus regardés comme des partenaires, mais comme des zones à sécuriser pour la circulation du capital. Le pétrole, le gaz, les minerais stratégiques, les routes commerciales : tout doit être intégré à la grande infrastructure de l’économie atlantique.
Et chaque fois qu’un pays tente de s’émanciper, on déploie les instruments familiers : sanctions, campagnes médiatiques, insinuations sur les « droits humains », et, au besoin, déstabilisation par procuration.

C’est ce qu’a connu l’Algérie dans les années 1990, quand la CIA regardait ailleurs pendant que le pays sombrait dans la décennie noire. C’est ce qu’elle connaît encore aujourd’hui, lorsqu’on la somme de « s’ouvrir » à des accords qu’elle n’a pas sollicités. Car l’Algérie refuse de céder sur le Sahara occidental : question de principe, non de commerce. Et c’est ce refus-là que Washington, Londres et Rabat veulent briser.

Une diplomatie de l’Excel et du mépris

La diplomatie américaine contemporaine ne parle plus le langage des idées, mais celui des chiffres. On ne négocie plus ; on optimise. On ne convainc pas ; on valorise. Dans les couloirs des institutions internationales, la paix devient une « offre », la souveraineté un « coût », la résistance un « risque réputationnel ». Le cynisme a remplacé le dialogue, la comptabilité a étouffé la morale.

Dans cette logique, les « médiations » américaines au Maghreb ne visent jamais la justice, mais la rentabilité géopolitique. Kushner, Witkoff et consorts agissent comme des banquiers d’influence : ils proposent, séduisent, menacent. Et lorsqu’un État refuse — l’Algérie, en l’occurrence — ils passent au registre du dénigrement. Les médias alliés reprennent la mélodie : « l’Algérie refuse la paix », « Alger s’isole », « le Maghreb avance sans elle ». Tout cela n’est qu’une mise en scène destinée à justifier une marginalisation programmée.

L’entité sioniste : bras armé et laboratoire de l’impérialisme

Il serait naïf de croire que la diplomatie américaine est guidée par Israël. C’est le contraire : l’entité sioniste agit comme l’avant-poste de l’impérialisme américain au Moyen-Orient. Depuis 1948, elle sert de gendarme régional pour le compte du complexe militaro-industriel yankee. Elle teste, elle expérimente, elle applique ; puis Washington généralise. Les technologies de surveillance, les doctrines sécuritaires, les discours de « lutte contre le terrorisme » : tout cela vient du même creuset, celui d’un colonialisme travesti en croisade morale.

Le sionisme n’est pas qu’une idéologie de domination sur la Palestine : c’est une méthode impériale. Il naturalise l’occupation, il justifie l’apartheid, il transforme la dépossession en nécessité historique. Et cette méthode, les puissances occidentales la reprennent avec zèle. Car elle permet d’appeler « stabilité » ce qui n’est que soumission, et « progrès » ce qui n’est que pillage.

L’Algérie face à l’ultimatum : refuser sans rompre

Alors que Washington brandit la menace d’un isolement diplomatique, Alger adopte une posture subtile : ouverture de principe, refus de fond. C’est là tout l’art de la résistance diplomatique algérienne : ne jamais se fermer, mais ne jamais céder. Dire oui à la discussion, non à la reddition. Le pays doit, dans les mois et années à venir, tenir cette ligne : accueillir les médiateurs, mais poser ses conditions ; écouter, mais décider seul.

Trois axes s’imposent :

Maintenir la souveraineté décisionnelle : aucune pression, fût-elle américaine, ne doit infléchir la position algérienne sur le Sahara occidental, la Palestine ou la non-alignement stratégique.

Multiplier les partenariats équilibrés : Pékin, Moscou, Ankara, Afrique du Sud, mais aussi les pays du Sud global partagent avec Alger la même méfiance envers l’hégémonie occidentale. L’Algérie doit devenir l’un des pôles d’un monde multipolaire, non le client d’un empire.

Renforcer la diplomatie populaire : la conscience nationale et la solidarité panafricaine sont les meilleurs remparts contre la propagande atlantiste. L’Algérie doit s’adresser aux peuples, pas seulement aux gouvernements.

Le Maroc, instrument et mirage

Il faut aussi dire les choses crûment : le Maroc est devenu l’outil privilégié de cette stratégie. En se présentant comme le « partenaire stable » de l’Occident, Rabat s’est enchaîné à un rôle subalterne : gendarme de l’Atlantique, vitrine africaine d’Israël, relais économique pour le capital américain. Mais ce pacte a un prix : la perte de marge politique.
Car un pays qui fonde sa légitimité sur la reconnaissance d’autrui finit toujours par mendier cette reconnaissance.

La rivalité entre Alger et Rabat n’est pas seulement une querelle de frontières, mais un choix de modèle : souveraineté ou dépendance, mémoire ou oubli, fidélité aux peuples ou soumission aux puissances. L’histoire jugera.

Pour une diplomatie de dignité

La véritable diplomatie algérienne ne consiste pas à multiplier les alliances opportunistes, mais à restaurer le sens du juste. Elle repose sur trois piliers :

La solidarité avec les peuples en lutte (Palestine, Sahara occidental, Afrique subsaharienne) ;

Le refus de toute domination, quelle qu’en soit l’origine ;

Et la conviction que la paix ne se signe pas entre puissants, mais entre égaux.

Dans cette optique, Alger doit continuer à défendre un modèle alternatif : celui d’un Sud qui ne demande pas la charité, mais le respect. Celui d’un monde où la coopération ne signifie pas l’obéissance. Celui d’une souveraineté qui ne se négocie pas au prix du silence.

Le discours du refus

Les États-Unis, le Maroc et leurs relais médiatiques nous accusent d’immobilisme. Soit. Nous préférons l’immobilisme de la dignité à la mobilité de la servitude.
Refuser, c’est résister. Résister, c’est vivre. Et vivre libre, c’est refuser de signer des traités qui insultent notre histoire.

L’Algérie n’a jamais cédé aux colonnes françaises, aux chars de l’OTAN, ni aux marchés du FMI. Ce n’est pas pour plier devant deux promoteurs new-yorkais.
Qu’on ne s’y trompe pas : le chantage économique n’aura pas raison d’un peuple qui a déjà survécu à la colonisation, au terrorisme et à la pauvreté. Le refus n’est pas un caprice, mais un devoir.
Et ce refus doit s’accompagner d’un contre-projet : un Maghreb décolonisé, uni, fondé sur la justice, non sur la tutelle.

Conclusion :  

Ce siècle n’est plus celui des blocs Est-Ouest, mais celui de la recomposition mondiale. Entre la Chine, la Russie, les BRICS, l’Afrique en pleine affirmation et les puissances occidentales en perte d’autorité morale, une nouvelle géographie politique s’écrit. L’Algérie doit y jouer sa partition — libre, lucide, indépendante.

Le monde a besoin d’un nouveau non-alignement, non pas comme posture neutre, mais comme acte militant. Refuser d’appartenir à un bloc, c’est affirmer qu’aucune puissance n’a le droit d’écrire notre destin.
Et dans cette bataille pour l’indépendance du XXIᵉ siècle, l’Algérie n’est pas seule : elle porte avec elle la mémoire des peuples du Sud, l’héritage des luttes anticoloniales et la promesse d’un avenir affranchi.

Les barons de la diplomatie américaine peuvent bien multiplier les deals et les ultimatums. Ils ne comprendront jamais une chose : un peuple qui a conquis sa liberté ne la renégocie pas.

« L’histoire des peuples libres n’est pas écrite dans les bureaux de Washington, mais dans le cœur de ceux qui refusent de se soumettre. »
 

 A/Kader Tahri / Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »  
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Maroc/ La victoire avant le sifflet final : quand le Makhzen médiatique se prend pour un verdict

À la veille du vote de la résolution onusienne sur le Sahara occidental, une partie de la presse marocaine s’est empressée de célébrer une victoire diplomatique annoncée. Le ton est triomphal, les superlatifs débordent, et la prudence diplomatique semble reléguée au second plan. Mais derrière cette euphorie, une autre lecture s’impose : celle d’un récit fabriqué, où la ferveur nationale prend la place de la vérité politique.

Le triomphalisme comme réflexe

Depuis quelques jours, les manchettes de la presse proche du pouvoir marocain affichent une assurance sans faille.

Les titres s’enchaînent : Victoire diplomatique historique, “le rêve séparatiste enterré”, l’ONU acte le plan marocain.

La source de cette liesse ? Un draft zéro de résolution du Conseil de sécurité — autrement dit, un document de travail, préliminaire, non encore voté. Mais qu’importe : l’important n’est pas ce qui est écrit, mais ce que l’on veut y lire.

Cette célébration anticipée s’inscrit dans une logique bien connue : celle d’un journalisme sujet du Palais  où l’éditorial se confond avec la volonté royale.
L’information n’est plus description mais divination Le style, martelé, transforme la spéculation en certitude et la certitude en victoire. Le verbe supplante le fait. Le commentaire tient lieu de preuve.

Le récit remplace la réalité

Ce ton d’assurance ne relève pas seulement du zèle royaliste. Il répond à un besoin plus profond : celui de fabriquer un récit collectif, où le Maroc s’impose comme acteur légitime, victorieux et éclairé, face à une Algérie réduite à la caricature du “régime paniqué”.
Dans cette mise en scène, le conflit du Sahara n’est plus une question de droit international, mais une lutte morale entre modernité et archaïsme, entre raison et “hostilité voisine”.

Le procédé du Palais est efficace : il mobilise l’émotion, simplifie la complexité et offre à l’opinion une épopée. Mais ce récit ne dit rien des nuances, ni des réalités politiques.
La diplomatie, elle, ne se nourrit pas de slogans mais de prudence, de patience et de compromis — trois vertus que la ferveur médiatique balaie d’un revers de manche.

Le pouvoir des mots

Les mots, ici, ne sont pas neutres.
Quand une dépêche affirme que “l’autonomie constitue la seule base crédible” ou qu’elle “garantit l’autodétermination”, elle ne se contente pas de rapporter : elle réécrit le langage du droit international.
L’autodétermination, hier synonyme de référendum, devient aujourd’hui synonyme d’autonomie sous souveraineté marocaine.

Changer les mots, c’est déplacer le sens et déplacer le sens, c’est rediriger le réel. Cette opération linguistique est au cœur du triomphalisme monarchiste. L’auteur ne discute pas, il décrète. Il ne cite pas, il consacre.
La rhétorique du “consensus international” remplace le débat sur le fond, et l’unanimisme proclamé masque la persistance des désaccords.

Trump, l’ombre tutélaire

Un autre détail intrigue : la présence quasi rituelle du nom de Donald Trump. L’ancien président américain, dont la reconnaissance du Sahara marocain avait provoqué une onde de choc, revient dans le discours médiatique comme une figure de validation ultime.
Le leadership du président américain” y est célébré, “son engagement pour la stabilité régionale” invoqué.
Peu importe que le Conseil de sécurité ne fasse nulle mention de lui : l’ombre de Trump sert de caution, comme si la puissance du symbole pouvait pallier le manque de consensus.

Ce recours à l’amabilité américaine traduit une dépendance plus qu’une assurance.
Il exprime le besoin de reconnaissance extérieure pour asseoir la légitimité interne — paradoxe d’un discours qui proclame la souveraineté tout en la plaçant sous tutelle symbolique.

Le théâtre du triomphe

À force de crier victoire, le discours finit par trahir sa propre nervosité. Car un pays sûr de lui n’a pas besoin de claironner. Ce besoin d’affirmer la victoire avant le verdict traduit une peur sourde : celle que le réel ne suive pas le récit. L’allégresse se fait masque, l’excès de confiance cache l’inquiétude.
C’est une stratégie politique du Royaume — mais aussi une fragilité psychologique.

Le Maroc, en quête de reconnaissance internationale, cherche à verrouiller le récit avant le vote, à figer dans le marbre une victoire encore hypothétique.
Mais en diplomatie, le temps du verbe n’est jamais celui des urnes.
L’histoire ne se plie pas à la hâte des manchettes.

L’oubli du doute

Dans cette effervescence médiatique, ce qui disparaît, c’est la capacité de douter.
Douter n’est pas renoncer. C’est reconnaître que le réel ne s’écrit pas à l’encre d’une seule plume.
Or, le discours triomphaliste ne doute jamais. Il ne s’interroge pas : il affirme, il accuse, il célèbre. Et ce refus du doute, dans un contexte régional aussi sensible, est peut-être le plus grand danger. Car la diplomatie n’est pas un champ de bataille : c’est un espace de langage.
Et dans cet espace, l’arrogance du verbe est souvent l’ennemie de la raison.
Le patriotisme mature, lui, n’a pas peur de la nuance.

Une victoire de papier

Le projet de résolution tant commenté n’a pas encore été adopté. Aucun texte officiel n’entérine à ce jour le plan marocain comme “unique base de solution”.
Mais déjà, les plumes s’enflamment, les plateaux s’agitent, les certitudes s’épaississent.
C’est une victoire de papier, une victoire narrative.
Et si le vote final diffère, il sera toujours temps d’inventer un autre récit pour sauver la face.

C’est ici que se joue la véritable bataille : non sur le terrain du droit, mais sur celui du langage public.
Gagner la perception, c’est influencer le réel. Mais à force de manipuler la perception, on finit parfois par se tromper soi-même.

La force de la lucidité

Il n’est pas question ici de nier la légitimité du Maroc à défendre sa position, ni de minimiser les enjeux géopolitiques du Sahara.
Mais entre défendre une cause et confondre ferveur nationale et vérité internationale, il existe une frontière — celle de la lucidité.
Le Monarchisme éclairé n’est pas celui qui triomphe à tout prix, mais celui qui sait attendre, comprendre, négocier.

La région maghrébine, déjà saturée de blessures, n’a pas besoin d’une surenchère de certitudes, mais d’un retour à la mesure. Et la presse du Roi, au lieu d’alimenter la fièvre, pourrait retrouver sa mission première : embrasser sans enflammer. Car si l’histoire a un langage, c’est celui de la patience. Et elle finit toujours par démentir ceux qui parlent trop tôt en son nom.

A/Kader Tahri / Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »   
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La France en Fatigue démocratique : La loi n’est pas la même pour tous

La France, ce pays qui se gargarise en show médiatique de sa «grandeur», offre le spectacle pathétique d’un régime plus fourbe et plus hypocrite où les guignols de l’opposition dictent la politique depuis leurs tribunes médiatiques.   

Les scandales politiques se succèdent, les procès des puissants s’enchaînent, mais rien ne change. Derrière les discours de vertu et les appels à la rigueur, un malaise profond mine la République : celui d’un peuple qui ne croit plus en la promesse d’égalité, ni à la sincérité de ceux qui le gouvernent.

La République française a beau s’enorgueillir de ses grands principes, elle semble aujourd’hui frappée d’un mal bien plus corrosif que la corruption elle-même : la lassitude démocratique.
Chaque affaire politique, chaque mise en examen, chaque condamnation d’un ancien ministre ou président donne lieu au même rituel : indignation, débats télévisés, tribunes moralisatrices — puis oubli. La justice passe, mais le doute reste. Et avec lui, ce sentiment que la loi n’est pas la même pour tous que les prisons ne sont pas les mêmes pour tous.

Car derrière les formules convenues — « indépendance de la justice », « respect des institutions », « présomption d’innocence » — se cache une réalité bien plus triviale : celle d’un système qui protège ses propres acteurs. Quand un citoyen lambda fraude, il paie cher. Quand un puissant le fait, il bénéficie d’un traitement de faveur, d’une cellule VIP aménagée, d’une compassion médiatique.
La justice à deux vitesses n’est plus une théorie : c’est un fait social, et c’est ce qui ronge silencieusement notre démocratie.

Pendant ce temps, les élites continuent de donner des leçons de vertu. Elles exhortent les Français à travailler plus, à consommer moins, à se montrer responsables et dociles, tout en profitant d’un entre-soi où le mensonge, le piston et le privilège sont devenus des habitudes de carrière. Les médias, souvent accusés d’être « aux ordres », relaient cette morale officielle : ils dénoncent la fraude des pauvres, mais détournent le regard devant la fraude des puissants.
C’est cette hypocrisie structurelle qui nourrit la colère et la défiance, bien plus que les excès verbaux ou les coups de sang du peuple.

Il ne s’agit pas de plaider la haine des élites, mais de rappeler une évidence : la démocratie repose sur la confiance, et cette confiance s’effondre quand ceux qui commandent se croient au-dessus des règles qu’ils imposent.
Les Français ne sont pas dupes. Ils n’attendent plus la perfection, seulement la cohérence. Mais face à la répétition des scandales, à la mise en scène des procès, et au retour éternel des mêmes visages, la lassitude devient résignation.
Et c’est là que le danger commence : quand l’injustice n’indigne plus, mais lasse.

La France ne manque pas de lois, ni de juges, ni de médias : elle manque de crédibilité morale.
Ce n’est pas seulement l’État qu’il faut réformer, mais la relation entre gouvernants et gouvernés. Tant que les citoyens auront le sentiment que la justice protège les puissants et accable les faibles, la République ne sera plus qu’un mot gravé sur les frontons des mairies — un symbole vidé de sens.

La démocratie ne meurt pas d’un scandale, ni d’une révolution avortée.
Elle meurt doucement, à force de trahisons ordinaires, d’indifférences polies et de promesses trahies.
Et lorsqu’un peuple ne croit plus en la justice qu’on lui prêche, c’est la République elle-même qui vacille.

Il n'y a rien de pire dans cette humanité qu'un Français plein de haine de l'autre, celui qui se démène, qui bosse et qui construit. Les Français au pouvoir ne savent que se plaindre, montrer du doigt et exiger. Je suis sûr que la majeure partie de ce peuple vaut beaucoup mieux que ces pantins au pouvoir depuis si longtemps, des politiques qui n'ont d'autre expérience que celle vécue dans leurs écoles, qui ne connaissent rien à la vie, et aux préoccupations des Français, qui ne savent pas ce que c'est que de bosser pour gagner sa croûte, des petits cons du type Sarkozy

Les affaires politiques s’accumulent, les procès des puissants se succèdent, et le citoyen regarde, las. La corruption n’est plus seulement un scandale, c’est devenu une habitude, un bruit de fond. Derrière les discours de vertu républicaine, la France s’enlise dans une fatigue démocratique : celle d’un peuple qui ne croit plus à la justice qu’on lui promet, ni à la parole de ceux qui le gouvernent.

A/Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet                                                                                                    « Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. » 
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Les Sionistes gèrent l’Islamophobie et le soutien à Israël :

Depuis plusieurs années, un phénomène troublant s’observe dans le débat public occidental : les discours islamophobes progressent souvent dans les mêmes cercles où le soutien à la politique israélienne est le plus fort. Sans tomber dans les amalgames ni les théories du complot, il est nécessaire de s’interroger sur la façon dont certaines stratégies de communication pro-israéliennes exploitent — volontairement ou non — les peurs et les préjugés envers les musulmans.

La peur, un levier plus efficace que la sympathie

Convaincre les opinions occidentales d’aimer Israël n’a jamais été chose aisée. Les violations répétées du droit international, les bombardements à Gaza ou la colonisation en Cisjordanie provoquent une indignation croissante, notamment chez les progressistes et les jeunes.
Dans ce contexte, certains communicants préfèrent déplacer le terrain du débat : plutôt que de présenter Israël comme un État exemplaire, ils le positionnent comme un rempart contre un ennemi commun — « l’islam radical », voire « l’islam » tout court.

Des études en communication politique (voir par ex. Edward Said, Covering Islam, 1997 ; Nader Hashemi, Islam, Secularism and Liberal Democracy, 2009) ont montré comment la peur de l’Autre devient un instrument efficace pour rallier des opinions, surtout en période d’incertitude. L’islamophobie devient alors non seulement une question de racisme, mais aussi un outil géopolitique.

Quand le discours sécuritaire se confond avec le soutien à Israël

On retrouve régulièrement sur les réseaux sociaux, dans les think tanks ou certains médias d’influence, des narratifs associant toute critique d’Israël à une menace « islamiste » ou à un supposé antisémitisme.
Parallèlement, des campagnes en ligne relayées par des comptes pro-israéliens mettent en avant la peur de la démographie musulmane en Europe ou la « menace » des réfugiés.
Des chercheurs en communication numérique (Oxford Internet Institute, 2021 ; Media Matters, 2023) ont documenté ces convergences entre réseaux islamophobes et soutiens pro-israéliens, particulièrement lors des guerres contre Gaza.

Il  s’agit  ici de dire qu’Israël ou « les sionistes » orchestrent une stratégie mondiale de haine avec certaines coalitions politiques, notamment à droite, qui utilisent ce recadrage idéologique — « Israël contre l’islam » — pour renforcer un axe politique commun : défense de l’Occident, rejet des minorités musulmanes, et légitimation d’une politique étrangère militarisée au Moyen-Orient.

Une alliance paradoxale entre extrême droite et sionisme politique

Ce phénomène, déjà analysé par plusieurs sociologues (ex. Sara Farris, In the Name of Women's Rights: The Rise of Femonationalism, 2017), montre comment l’islamophobie sert de pont entre des groupes a priori antagonistes :
les partisans de l’État d’Israël et les mouvements nationalistes européens qui, par ailleurs, entretiennent souvent des préjugés antisémites.
Tous trouvent un terrain d’entente dans la rhétorique du « choc des civilisations », où Israël incarnerait la pointe avancée de l’Occident assiégé.

Cette convergence politique n’est pas marginale : elle influence les discours publics, les alliances diplomatiques et les choix médiatiques. Et elle nourrit une polarisation croissante où les musulmans deviennent les boucs émissaires d’un conflit qui les dépasse.

Une partie significative des discours islamophobes observés en Occident ne naît pas spontanément : elle s’alimente aussi de récits politiques diffusés par certains milieux pro-israéliens et par ceux qui s’en inspirent. Sans généraliser ni pointer un groupe unique, il faut reconnaître que la convergence entre certains réseaux de soutien à Israël et les mouvances islamophobes occidentales contribue à normaliser la peur du musulman dans l’espace public.
On le voit, par exemple, dans les campagnes numériques qui exagèrent la « menace démographique » musulmane en Europe, relayées parfois par des comptes liés à des institutions ou à des militants israéliens influents. Ce discours, qui oppose mécaniquement Israël et l’« islam », sert des intérêts politiques précis : détourner l’attention des violations du droit international et maintenir l’adhésion d’une partie de l’opinion occidentale par la peur plutôt que par la conviction.

Sortir du piège de la haine réciproque

Reconnaître cette instrumentalisation ne signifie pas nier les menaces réelles que représentent certains mouvements extrémistes se réclamant de l’islam, ni contester le droit à la sécurité d’Israël.
Mais utiliser la peur de l’islam pour justifier des politiques répressives ou guerrières revient à aggraver l’instabilité qu’on prétend combattre.

Lutter contre l’islamophobie — qu’elle soit d’extrême droite, médiatique ou géopolitique —, c’est refuser que le débat sur Israël-Palestine soit capturé par la logique de la peur.
C’est aussi défendre une vision cohérente des droits humains, qui ne hiérarchise pas les victimes selon leur religion ou leur nationalité.

Conclusion  

Dans un monde saturé de désinformation, la tentation de la simplification identitaire est grande. Pourtant, il est possible de critiquer les politiques israéliennes sans verser dans l’antisémitisme, et de dénoncer l’islamophobie sans minimiser les enjeux de sécurité.

Le défi, pour les sociétés occidentales, est de sortir d’un imaginaire politique fondé sur la peur. Tant que la défense d’Israël s’appuiera sur la diabolisation des musulmans — et tant que la solidarité avec la Palestine sera caricaturée comme un danger —, nous resterons prisonniers d’un débat où la haine remplace la raison.

L'islamophobie observée en Occident provient en grande partie des partisans d'Israël et de ceux qui ont été influencés par leur propagande. Une petite minorité est issue de l'extrême droite qui déteste à la fois les musulmans et les juifs, mais la majorité est le fruit du soutien occidental à Israël et de son bellicisme au Moyen-Orient, auquel Israël participe régulièrement.

 

C'est pourquoi on voit des comptes israéliens de premier plan sur les réseaux sociaux semer la peur au sujet de la croissance de la population musulmane en Europe, par exemple. On pourrait croire qu'Israël ne s'inquiéterait pas de la présence de nombreux musulmans en Belgique, par exemple, mais il est dans l'intérêt politique d'Israël d'entretenir la crainte et le mépris des Occidentaux envers les membres de la foi musulmane.

 

Nous le constatons de plus en plus, car Israël s'aliène de plus en plus les centristes et les progressistes occidentaux, s'appuyant de plus en plus sur le soutien de la droite occidentale. Alors que le discours selon lequel une minorité religieuse pauvre et persécutée a besoin d'une patrie propre perd de son attrait auprès de son public cible, il est de plus en plus remplacé par celui selon lequel ces musulmans méritent d'être tués, ouais !

 

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. C'est une tumeur maligne sur la chair de l’espèce humaine.

 

A/Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet                                                                                                     « Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. » 
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