Parfois il m'est utile de le dire !

                                                                                                          Oh! Colombe, transmets mon salut d...

Hommages aux Françaises du FLN, c’est honorer le courage, pas la violence

 

Hommage à celles qui ont fait don de soi pour une juste cause, ces femmes Algériennes d’origine Européenne, étaient mues par un seul idéal libérer l’Algérie du joug colonial.  Ces combattantes pour montrer un exemple tout simplement de courage et de foi  ont lutté pour l’indépendance de l’Algérie. Hommage à leur lutte et leurs sacrifices pour la liberté et la dignité du peuple algérien

On nous dit qu’honorer des Françaises qui se sont engagées aux côtés du FLN pendant la guerre d’Algérie serait une «mode». Que ce serait insulter la France.

Non : c’est juste rappeler une vérité historique que certains voudraient encore enterrer.

Le récit tronqué des nostalgiques de l’Algérie française

Quand une partie de la presse nous parle du 1er novembre 1954, elle décrit des victimes françaises avec force détails. Mais elle passe sous silence les milliers d’Algériens tués, torturés, disparus sous la botte coloniale. Elle ne dit rien des massacres de Sétif et Guelma en 1945, rien des exécutions sommaires, rien des villages rasés, rien de la torture systématisée. Comme si la violence avait commencé le jour où les colonisés ont osé dire « assez ».

Ce récit tronqué n’est pas innocent : il vise à délégitimer toute mémoire anticoloniale et à faire passer des femmes comme Annie Steiner ou Danièle Amrane-Minne pour de simples « complices de terroristes ».

Ces femmes n’ont pas trahi la France, elles ont refusé l’injustice

Annie Steiner et Danièle Amrane-Minne n’ont pas pris les armes par goût du sang. Elles ont fait un choix politique et moral : celui de refuser de se ranger du côté de l’oppresseur. Comme des Français s’étaient engagés dans les Brigades internationales en Espagne, ou dans la Résistance contre l’occupant nazi, elles ont choisi la solidarité avec un peuple colonisé.

Annie Steiner a lutté contre la colonisation. En 1956, elle a été arrêtée et emprisonnée à la prison Barberousse à Alger, où elle a rencontré d’autres combattantes pour l’indépendance de l’Algérie. Elle a ensuite été transférée en France avant d’être libérée en 1961. Dès l’indépendance de l’Algérie en 1962 elle a choisi la nationalité algérienne et est retourné vivre dans son pays.

La militante, historienne et poétesse Djamila Amrane-Minne, née Danièle Minne, En rejoignant Les maquis après la grève des étudiants (19 Mai 1956) Née Danièle, adopta en premier lieu son pseudonyme de guerre qui n’est autre que « Djamila » avant qu’il ne devienne son identité Officielle après l’indépendance,  Djamila Amrane a rejoint les réseaux du FLN à Alger en compagnie des fameuses poseuses de bombes, a l’instar de Djamila Boupacha, Djamila Bouhired, Djamila Bouazza, Zohra Drif et plusieurs qui se sont sacrifiées pour la nation, Alors qu’elle n’avait à l’époque que 17 ans,. Condamnée le 4 décembre 1957 puis incarcérée à la prison de Barberousse, elle a été par la suite transférée en France avant qu’elle ne soit amnistiée en avril 1962 grâce aux Accords d’Évian.

Et qu’on le veuille ou non, l’histoire leur a donné raison : l’Algérie a gagné son indépendance, et la colonisation est aujourd’hui universellement reconnue comme un système de domination injustifiable.

Honorer, ce n’est pas glorifier la violence

Personne n’efface les victimes civiles. Mais réduire ces femmes à des « poseuses de bombes » est une falsification de l’histoire. Les municipalités qui leur rendent hommage ne célèbrent pas les attentats : elles rappellent que, dans la France coloniale, il y eut aussi des Françaises capables de dire non, capables de passer de l’autre côté, capables de se battre pour l’égalité et la dignité.

Une mémoire partagée ou pas de mémoire du tout

La guerre d’Algérie n’appartient pas aux nostalgiques de l’OAS ni aux défenseurs d’une mémoire amputée. Elle appartient à toutes et tous, et surtout à celles et ceux qui refusent l’oubli sélectif.

Oui, donner le nom d’Annie Steiner ou de Danièle Amrane-Minne à des bâtiments publics est un choix politique. Et c’est un choix salutaire. Car il rappelle que l’histoire de la France ne se résume pas à l’histoire des dominants, mais aussi à celle de celles et ceux qui ont eu le courage de les défier.

La municipalité en plus du magazine municipal rappelait récemment que le choix avait été validé en conseil municipal, l’adjointe au maire Sophia Brikh l’expliquant ainsi : « Refusant de voir le système colonial réduire les Algériens à la misère et à l’exploitation, Annie Steiner plaçait les valeurs de liberté au-dessus de tout, ce qui l’amènera à adhérer au Front de libération national ».

Au cours d’un voyage en Algérie en 2022, « nous avons alors découvert ces hommes et ces femmes, Français ou Algériens de naissance, qui ont combattu ensemble et d’une seule voix le racisme et le colonialisme pour leurs valeurs humanistes. Annie Steiner était de ceux-là. »

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/


Génocide à Gaza : tuer le messager ne tuera jamais le message

 

Depuis le 7 octobre 2023, Gaza est une zone fermée aux journalistes internationaux. Les seules voix capables de relater les bombardements, les destructions et les famines sont celles des reporters palestiniens, enracinés dans leur territoire, travaillant souvent pour de grands médias mondiaux comme CNN, l’AFP ou Al Jazeera. Pourtant, ces journalistes sont devenus des cibles directes : assassinés, menacés, ou décrédibilisés. En les réduisant au silence, c’est la réalité du peuple palestinien qui disparaît de l’espace médiatique.

La stratégie de la calomnie et du discrédit

Comme le disait Francis Bacon : « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. » Cette maxime s’applique tragiquement aux journalistes de Gaza.
Le gouvernement israélien, relayé par certains relais médiatiques complaisants, justifie chaque frappe mortelle en accusant les reporters de « liens avec le Hamas ». Une mécanique bien huilée : des photos issues de téléphones ou de réseaux sociaux, fournies par une « cellule de légitimation » du renseignement, servent à construire des accusations sans preuve.
Tous les Palestiniens sont accusés de mentir systématiquement et cette accusation  globale d'être "un terroriste" est méthodiquement utilisée pour justifier les massacres à Gaza, comme l'a dénoncé à plusieurs reprises RSF. L’armée israélienne affirme toujours, elle visait spécifiquement des « terroristes » utilisant un drone mais sans jamais étayer ces affirmations

On est tous des terroristes dans les yeux des Israéliens et surtout de l'armée d'occupation, mais tuer le messager ne tuera jamais le message" a martelé le journaliste palestinien francophone, Rami Abou Jamous, depuis Gaza.  

Grâce à des documents inédits issus de plusieurs ministères israéliens, montrent la stratégie déployée par le gouvernement d’Israël pour organiser son impunité devant les juridictions internationales. Et comment certains journalistes palestiniens, ou les ONG qui les défendent, sont accusés de terrorisme.

Cette propagande vise à déshumaniser les journalistes, pour mieux légitimer leur élimination. Mais la réalité est claire : ces professionnels informent, ils ne militent pas.

Menaces directes : « On sait où vous êtes »

Au-delà de la propagande, l’intimidation est directe. Nombre de reporters de Gaza ont reçu sur WhatsApp ce message glaçant de l’armée israélienne : « On sait où vous êtes, vous vous taisez ou on vous cible. »Ce n’est plus seulement une guerre militaire, c’est une guerre contre l’information. Empêcher les témoins, c’est empêcher la vérité. Empêcher la vérité, c’est laisser le champ libre au mensonge.

La mobilisation des journalistes français

Face à ces assassinats, les syndicats de journalistes français (SNJ-CGT, SNJ, FO, CFDT) et une quarantaine de sociétés de journalistes (SDJ) ont pris position.
Ils dénoncent un « massacre organisé », une volonté délibérée de réduire au silence ceux qui témoignent. Ils exigent :

  • des enquêtes internationales indépendantes ;
  • la garantie de la sécurité des journalistes sur place ;
  • l’exfiltration des reporters palestiniens liés à des médias français ;
  • l’ouverture de Gaza à la presse internationale.

Leur message est clair : les campagnes de décrédibilisation doivent cesser. Ces journalistes, qui risquent leur vie chaque jour, méritent respect et soutien, pas suspicion.

En assassinant des journalistes, on assassine la liberté de la presse

Chaque journaliste tué à Gaza n’est pas seulement une victime individuelle. C’est un fragment de vérité qu’on enterre, une voix qu’on étouffe, une mémoire collective qu’on efface.
En assassinant les journalistes, on assassine la liberté de la presse. En assassinant la liberté de la presse, on assassine la vérité.
Et sans vérité, l’opinion publique mondiale reste aveugle face au génocide en cours, aux destructions massives, à la famine imposée.

Un devoir de solidarité et de vérité

Je m’associe à cette mobilisation. Car défendre les journalistes de Gaza, c’est défendre bien plus que des vies. C’est défendre :

  • la liberté d’informer, socle de toute démocratie ;
  • la mémoire des victimes palestiniennes ;
  • le droit des peuples à la vérité, face aux mensonges d’État.

Il ne s’agit pas d’un conflit lointain. C’est un enjeu universel : si nous tolérons qu’on exécute des journalistes à Gaza dans l’indifférence, alors demain, partout dans le monde, la presse pourra être réduite au silence.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/


 


Free Gaza : quand un tag devient une arme d’instrumentalisation

 

 Un tag “Free Gaza” sur une plaque commémorative choque, indigne, divise. Mais au-delà du geste, c’est son utilisation médiatique et politique qui interroge : comment un graffiti devient-il une arme d’instrumentalisation, brouillant mémoire et débat public

À chaque fois qu’un tag apparaît sur une synagogue, une plaque commémorative ou un monument, deux réflexes s’entrechoquent : la condamnation immédiate et l’accusation de complotisme. D’un côté, certains y voient une preuve renouvelée de la persistance de la haine antisémite. De l’autre, certains soupçonnent un “faux drapeau”, une mise en scène destinée à choquer l’opinion, provoquer une indignation sélective et couper court à toute critique d’Israël.

C’est une arme rhétorique, pas un argument. il faut sortir de ce piège.

Car la réalité est double :

·         Oui, ces tags existent, et ils sont une offense réelle, une blessure faite à la mémoire ou à une communauté.

·         Mais oui aussi, certains de ces actes peuvent être instrumentalisés. Ils deviennent alors non plus seulement un crime isolé, mais un outil rhétorique : ils permettent de disqualifier toute voix critique en l’associant à l’antisémitisme, et d’interrompre le débat avant même qu’il n’ait lieu.

C’est cette mécanique qu’il faut dénoncer. Les théories du complot ont tort quand elles réduisent chaque événement à une manipulation globale et machiavélique. Mais elles posent malgré elles une question légitime :

Qui bénéficie de la diffusion massive d’un slogan haineux ?

Pourquoi un tag, qui pourrait être effacé en quelques secondes, devient-il soudain la une des médias ?

Le problème n’est pas de condamner l’acte – il doit l’être sans ambiguïté. Le problème est de voir comment la surmédiatisation transforme une provocation marginale en arme politique centrale. Le problème est quand une inscription de trois mots sur un mur pèse plus lourd dans l’espace public que des centaines de morts civils dans une guerre.

Quel charivari de mensonges honteux ! Des milliers de Palestiniens sont massacrés non seulement à Gaza, mais aussi en Cisjordanie. Je suppose que les colons ont de bonnes intentions pacifiques, n'est-ce pas ? Honte à vous de soutenir ces crimes.

 

Cela n'a fait que dévaloriser ces termes, tout comme le terme antisémite est devenu vide de sens. Hélas. Et pourtant, la plupart des Israéliens refusent de voir les preuves qui se présentent à eux. Israël et ses citoyens commettent un génocide ! Faut-il être aveugle ?

 

Tous à 86% d'antisémites je présume ?

Qu'est-ce qui pourrait expliquer cela d'autre, n'est-ce pas ?

 

Ainsi, parler de “faux drapeau” ne doit pas nous enfermer dans une vision complotiste. Il faut plutôt comprendre que, quelle que soit l’origine de ces tags, leur impact réel vient de la manière dont ils sont utilisés : non pas pour ouvrir un débat, mais pour le verrouiller.

Au fond, certains “voient des complots partout”. Mais d’autres, à l’inverse, refusent de voir la moindre instrumentalisation. Ces deux aveuglements se rejoignent dans leur incapacité à penser la complexité.

La voie juste est ailleurs :

·         condamner fermement tout acte antisémite,

·         mais refuser que cette condamnation serve de prétexte pour délégitimer toute critique d’un État ou pour hiérarchiser les indignations.

Ce n’est pas être complotiste que de rappeler qu’un tag sur une plaque ne doit pas occulter des crimes de guerre. C’est plus manipulateur de dire qu’un hôpital détruit ou une école bombardée méritent autant, sinon davantage, d’indignation publique qu’un graffiti, aussi ignoble soit-il. On peut pleurer les enfants de Gaza sans banaliser Auschwitz. Refuser l’un ne signifie pas nier l’autre. Les vraies luttes de justice ne s’opposent pas : elles s’additionnent et surtout refuser de choisir entre les victimes.

Bref :

·         Oui, les complots imaginaires existent, et ils enferment ceux qui s’y perdent.

·         Mais oui aussi, l’instrumentalisation existe, et la lucidité consiste à la dénoncer sans céder au soupçon généralisé.

Aux indignés sélectionnés, vous êtes toujours prompts à vous indigner pour une plaque de marbre taguée, qu’un peu d’eau et un chiffon suffiraient à nettoyer mais jamais pour la destruction de dizaines d’hôpitaux ou d’écoles, pourtant essentiels à des millions de vies.

Aux indignés sélectionnés, vous êtes toujours prompts à vous émouvoir pour un arbre abattu, qui, lui, repoussera, plutôt que pour la mort de dizaines de milliers d’innocents, à commencer par des enfants.

Aux indignés sélectionnés vous êtes toujours prompts à dénoncer quelques inscriptions sur des murs encore debout, mais pas la destruction entière d’une région, pas la colonisation d’un peuple tout entier, jamais pour l’occupation d’un pays.

Aux indignés sélectionnés vous êtes toujours prompts à vous offusquer de quelques paroles déplacées, voire blessantes, mais jamais de celles accompagnées d’actes visant à l’éradication d’un peuple.

Aux indignés sélectionnés vous êtes toujours prompts à crier au danger face à la destruction hypothétique d’un État nucléaire, mais silencieux face aux actes qui visent à effacer jusqu’à l’idée même qu’un peuple opprimé puisse un jour obtenir son indépendance sur la terre qui est la sienne.

Aux indignés sélectionnés vous êtes, définitivement, une imposture. Des opportunistes qui instrumentalisent la peur et la mémoire de la Shoah pour justifier une entreprise coloniale au-delà de vos frontières.

Aux indignés sélectionnés vous vous obstinez à associer les juifs à Israël dans vos discours tel des racistes voudraient associer tous les allemands aux Nazis

La dignité humaine exige mieux que des slogans. Elle demande d’être capable d’indignation double : pour un mur profané ici, pour une école bombardée là-bas. Pour des enfants assassinés hier, comme pour des enfants massacrés aujourd’hui.

Ce n’est qu’à ce prix – en refusant les amalgames, en tenant ensemble les mémoires, en refusant la hiérarchie des souffrances – que nous serons fidèles à ce que nous prétendons défendre : la justice, la vérité et l’humanité.

Refuser les faux dilemmes, refuser les amalgames, refuser les indignations sélectives : c’est la seule manière de rendre justice à toutes les victimes, ici comme ailleurs.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/


 

Gaza, le nom du génocide

 

L’Association internationale des chercheurs sur le génocide vient de rendre un verdict sans appel : Israël commet un génocide à Gaza. 86 % de ses membres, parmi les plus grands spécialistes mondiaux, ont adopté une résolution affirmant que les critères juridiques sont remplis. Pas une pétition militante. Pas une opinion de circonstance. Mais une conclusion scientifique, juridique, documentée, qui renvoie à la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide.

Que dit cette Convention ? Qu’il y a génocide lorsqu’un groupe national, ethnique, racial ou religieux est détruit « en tout ou en partie » par des actes tels que : tuer ses membres, infliger des atteintes graves, imposer des conditions d’existence menant à leur destruction, empêcher les naissances ou transférer les enfants.

À Gaza, tout est réuni. Les morts par dizaines de milliers. Les mutilés, les disparus, les familles entières effacées. La famine organisée comme arme de guerre. Les déplacements forcés. L’interdiction d’aide humanitaire. Les hôpitaux, les écoles, les camps de réfugiés bombardés. Le génocide n’est pas une exagération rhétorique : c’est une réalité, et Israël en porte la responsabilité.


Le mensonge permanent

Face à cela, Israël nie. Son ministère des Affaires étrangères dénonce une « honte », accuse le Hamas de mensonges. Mais les faits sont implacables : plus de 63 000 morts palestiniens depuis octobre 2023, une bande de terre transformée en ruines, une population privée d’eau, de nourriture, de soins, de refuge.

Chaque génocide s’accompagne du déni. Chaque fois, les criminels se parent des mots de « sécurité » et de « légitime défense ». Mais ce langage ne résiste pas aux images, aux chiffres, aux témoignages.


Le 7 octobre : résistance et déformation

On nous répète sans cesse que tout a commencé le 7 octobre. C’est faux. Le 7 octobre n’est pas le point de départ, mais une conséquence : celle de décennies d’occupation, d’apartheid et de blocus.

En droit international, un peuple colonisé a le droit de résister, y compris par la lutte armée. Assimiler cette résistance à un « crime » équivalent au génocide, c’est inverser les rôles : faire de l’occupé le coupable, et de l’occupant le juge.

Les faits, de plus, contredisent la propagande : les attaques du Hamas visaient principalement des cibles militaires, et les otages étaient pour l’essentiel des soldats ou d’anciens militaires. Mais peu importe : dans le récit dominant, tout Palestinien qui résiste devient terroriste, quand tout Israélien armé devient victime innocente.

La vérité est simple : criminaliser la résistance d’un peuple colonisé, tout en couvrant la destruction systématique de ce peuple, c’est offrir une caution morale au génocide.


Un gouvernement otage de l’extrême droite

Et qui mène aujourd’hui cette politique ? Un gouvernement israélien de coalition, dominé par une poignée de députés extrémistes. Netanyahou, pour sauver sa carrière, a offert un pouvoir démesuré à des figures marginales comme Orit Strook, incarnation du sionisme religieux le plus radical. Ces individus, incapables de franchir seuls le seuil électoral, imposent désormais à tout un État leur projet messianique : effacer Gaza, coûte que coûte.

Voilà la réalité : un gouvernement minoritaire, sans véritable mandat populaire, entraîne une nation entière dans la guerre d’anéantissement.


Le double standard occidental

Pendant que Gaza est écrasée, la Cisjordanie est livrée aux colons, qui multiplient les attaques et les spoliations. Et l’Occident, prisonnier de son hypocrisie, continue de répéter les slogans dictés par Tel-Aviv.

« Droit à la défense ». « Lutte contre le terrorisme ». Ces formules creuses masquent l’évidence : nous assistons à une destruction programmée, méthodique, assumée. Et par nos silences, nos armes, nos vetos, nous sommes complices.


Redonner un sens aux mots

On dit parfois que les mots « génocide » et « antisémitisme » ont perdu leur force à force d’être instrumentalisés. Gaza leur rend aujourd’hui leur sens premier. Ce n’est plus une métaphore, c’est un constat. Ce n’est plus un abus, c’est une vérité.

Nommer Gaza, c’est nommer un génocide. Refuser ce mot, c’est participer au mensonge.


Le choix devant l’Histoire

Désormais, nul ne pourra dire : « Nous ne savions pas ». Les chercheurs l’ont établi, les juristes l’ont écrit, les faits l’ont démontré. Gaza est le théâtre d’un génocide.

 

Alors, chacun doit choisir.
Se taire, et devenir complice.
Ou parler, et refuser d’être réduit à la honte.

L’Histoire jugera les assassins. Mais elle jugera aussi ceux qui se sont tus.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/

 

IAGS Resolution on Gaza, August 2025

https://genocidescholars.org/wp-content/uploads/2025/08/IAGS-Resolution-on-Gaza-FINAL.pdf



Apres un flirt avec le sionisme la France accouche les Frères Musulmans :

 

La fabrication d’un ennemi intérieur au service d’une politique de peur

Introduction

La France a toléré les activités sociales des associations sionistes sur son sol. Mais elle découvre aujourd’hui que nombre d’entre elles ne sont que des façades du mouvement des sionistes. C’est un euphémisme : En réalité nombre d'élus, tout particulièrement dans les mairies extrémistes  ont porté cette alliance et ont financé de soi-disant associations culturelles ou sociales en sachant parfaitement que ce n'était que le déguisement d'un financement du sionisme  pour le défense des juifs de France et d’Israël..

La publication d’un rapport gouvernemental prétendument « confidentiel » sur l’influence des « Frères musulmans » en France marque une nouvelle étape dans une rhétorique dangereuse : celle de la fabrication d’un ennemi intérieur. Présenté par le ministre de l’Intérieur lors d’un Conseil de défense, ce document est censé alerter sur une menace majeure pesant sur la République. Pourtant, à la lecture attentive, il ne contient aucune preuve tangible, aucun élément factuel solide, rien qui puisse justifier l’alarme diffusée avec solennité au sommet de l’État.

Ce rapport soi-disant confidentiel ne semble apporter aucune preuve du soi-disant complot des “Frères Musulmans”. Il ne contiendrait aucune démonstration de l'existence de cette société secrète, aucun témoignage sur son organigramme, son programme, ses membres avérés.

Mais si les auteurs et les divulgateurs de ce rapport confidentiel choisis pour leur docilité vis-à-vis du CRIF, ont l’échine forcément souple, n'ont aucune preuve de ce complot, c'est que leur objectif est seulement d'implanter une “narrative” fabriquée dans les esprits afin de les manipuler électoralement. Ça se passe à la tête de l’État et dans les médias.

Ce rapport est symptomatique d’une dérive préoccupante. Derrière l’apparence d’une expertise institutionnelle, il ne s’agit pas d’un travail de recherche mais d’un texte idéologique, conçu pour nourrir la peur et légitimer des positions politiques. Ce qui est présenté comme une analyse de sécurité nationale relève en réalité d’un outil de communication au service d’intérêts électoraux. Et ce glissement, de la recherche objective vers la propagande, a des conséquences lourdes : il alimente l’islamophobie, installe une suspicion généralisée envers des millions de citoyens musulmans et fragilise la cohésion républicaine.


Un rapport sans preuves : le vide derrière la mise en scène

Le premier constat, implacable, est celui-ci : le rapport ne démontre rien. Il n’expose ni organigramme, ni programme, ni témoignages crédibles. Il ne révèle pas l’existence d’une structure secrète coordonnant des actions subversives. En d’autres termes, il échoue à prouver ce qu’il annonce.

À défaut de faits, les auteurs accumulent des assertions, des citations anciennes, des références à des figures disparues depuis près d’un siècle. On retrouve Hassan al-Banna, fondateur des Frères musulmans en 1928, comme si l’on pouvait comprendre la réalité des musulmans de France en 2025 à travers des textes égyptiens des années 1930. Ce recours à des sources obsolètes illustre l’absence de données actuelles et confirme le caractère artificiel de la menace décrite.

Un document sérieux sur une prétendue société secrète devrait apporter des éléments précis : noms, réseaux financiers, organigrammes, stratégies documentées. Or, rien de tel. On est face à un assemblage approximatif, que Raphaël Liogier a résumé d’un mot : un « salmigondis d’affirmations ».


La fabrication d’une menace imaginaire

Le concept central de ce rapport est celui de l’« entrisme ». Les musulmans, nous dit-on, chercheraient à infiltrer discrètement les institutions françaises afin d’y imposer, à terme, leur idéologie. Mais qu’est-ce que l’« entrisme » sinon une suspicion érigée en dogme ?

Dans les faits, ce que le rapport appelle « entrisme » correspond à des réalités banales : création de mosquées, ouverture d’écoles, développement d’associations culturelles et sociales. Autrement dit, les mêmes dynamiques observées dans toutes les communautés religieuses ou culturelles. Les catholiques ont leurs écoles, les juifs ont leurs établissements communautaires, les protestants ont leurs lieux de culte et leurs associations. Chez les musulmans, ces initiatives deviennent suspectes.

Ainsi, l’école Al Kindi près de Lyon est pointée comme fer de lance d’une stratégie « frériste ». Pourtant, qu’y a-t-il de plus normal qu’une communauté souhaite scolariser ses enfants dans un établissement respectant ses valeurs, tout en s’intégrant au système éducatif français ? Présenter ce fait comme une preuve de conspiration relève de l’interprétation paranoïaque.

Le rapport part d’une thèse idéologique — l’existence d’une infiltration islamiste — puis cherche à y faire entrer, de force, tous les éléments disponibles. C’est l’illustration parfaite du biais de confirmation.


L’idéologie au lieu de la science

L’autre faiblesse du rapport est son absence totale de rigueur scientifique. On y retrouve des amalgames grossiers : niqab, hijab, tchador, charia, écoles privées, associations cultuelles… tout est mis dans le même sac. On ne cherche pas à comprendre, on associe.

La « charia » est présentée comme un bloc monolithique, alors qu’il s’agit d’un ensemble pluriel de traditions juridiques interprétées de manières très différentes selon les contextes. Mais pour les auteurs, elle devient un épouvantail, brandi pour effrayer.

Ce manque de précision n’est pas accidentel : il sert un objectif politique. En confondant pratiques religieuses ordinaires et radicalisme, le rapport fabrique une menace globale qui permet de justifier un discours alarmiste.


Un outil de communication politique

Ce texte n’est pas seulement approximatif : il est mis en scène. Sa présentation en Conseil de défense, instance réservée aux menaces vitales pour la nation, est hautement symbolique. Elle dramatise artificiellement la situation et confère une gravité qui ne repose sur rien de concret.

Le ministre de l’Intérieur n’a pas manqué d’accompagner cette publication de déclarations alarmistes : la République serait menacée, la société française risquerait de basculer dans la charia. Ces formules catastrophistes relèvent moins d’une analyse que d’une stratégie de communication.

Ainsi se configure une chasse aux sorcières, c’est un balisage à une politique anti-réligion, anti-musulman, anti-immigré de foi musulmane. C’est alors l’état au service d’une idéologie exclusivisionniste. C’est une France Juive avec moins de mosquées et plus de tribunaux rabbiniques.

On va combattre qui, quoi?

On va plutôt imposer la stigmatisation, le silence aux individus de foi musulmane. La vieille grande blague de l’ennemi imaginaire.

Le politique a toujours eu ce besoin de s’inventer une cause nationale sur laquelle surfer. Depuis quelques petites décennies, l’exotique islam d’envahissants immigrés, a l’avantage de par les dispositions du français lambda de servir de terrain d’expérience divertissante, avec l’aide de quelques dévots xénophobes. Ces derniers se frottent les mains, les politiques s’emparent de leurs phobies.

Il ne s’agit pas de protéger la République, mais de renforcer une posture politique. En diffusant l’idée que les musulmans représenteraient une menace diffuse, on construit un récit mobilisateur pour un électorat sensible aux discours sécuritaires et identitaires.


Le parallèle historique : quand l’ennemi intérieur change de visage

Cette rhétorique n’est pas nouvelle. Elle rappelle, tragiquement, les discours des années 1930 visant les juifs. À l’époque déjà, on accusait une minorité de comploter dans l’ombre, de s’infiltrer dans les institutions, de menacer l’identité nationale. On dénonçait un « faux peuple » qui prétendait s’intégrer mais nourrissait en réalité un projet secret.

La comparaison peut sembler brutale, mais elle est nécessaire. Car les mécanismes sont les mêmes : créer un ennemi intérieur, homogénéiser une population diverse sous une étiquette infamante, fabriquer un danger imaginaire pour mieux rassembler autour de leaders autoproclamés sauveurs de la nation.

Hier, le discours antisémite. Aujourd’hui, le discours islamophobe. Les cibles changent, la mécanique reste identique.


Le populisme à l’œuvre

Raphaël Liogier l’explique : le populisme se construit autour d’une opposition entre un « vrai peuple » et un « faux peuple ». Le vrai peuple, ce sont ici les Français « authentiques », catholiques ou laïques, enracinés. Le faux peuple, ce sont les musulmans, présentés comme une masse étrangère et menaçante.

Face à ce faux peuple, les leaders politiques se posent en sauveurs. Le ministre de l’Intérieur adopte le rôle de Cassandre, annonçant l’apocalypse, tout en prétendant protéger la République. Cette mise en scène est typique du populisme : créer une peur, puis se présenter comme la seule solution.

Mais le populisme, en désignant un bouc émissaire, fracture la société. Il affaiblit la démocratie en substituant la peur au débat rationnel.


Une islamophobie d’État

Le plus grave est sans doute l’effet de ce rapport : il institutionnalise la suspicion envers tous les musulmans. En parlant des « Frères musulmans » sans preuves, en amalgamant pratiques religieuses et radicalisme, il diffuse un soupçon généralisé.

Il installe dans les esprits l’idée que chaque musulman pourrait être un agent d’une organisation occulte. Ce mécanisme, déjà dénoncé par des chercheurs comme Franck Frégosi, relève de ce qu’on peut appeler une islamophobie d’État.

Les populations arabo-musulmanes vivant en France subissent les conséquences du traitement politico-médiatique de la guerre à Gaza. En soutenant la cause palestinienne, elles prennent le risque de subir des amalgames orchestrés jusque dans les hautes sphères du pouvoir. Sous couvert de défendre la République, on stigmatise des millions de citoyens. On leur fait comprendre qu’ils ne seront jamais des Français comme les autres, qu’ils resteront toujours suspects.


Le décalage entre chiffres et discours

L’un des aspects les plus révélateurs est le décalage entre les chiffres avancés et l’ampleur de l’alarmisme. Le rapport évoque 400 personnes constituant le « noyau dur » frériste. 400 personnes, sur une population musulmane estimée à 7,5 millions. Soit 0,01 %.

Comment justifier que 0,01 % d’une communauté justifie un Conseil de défense, une rhétorique de guerre et des annonces catastrophistes ? Ce n’est pas crédible. Et c’est bien la preuve que le but n’est pas l’analyse, mais la communication politique.


Les effets délétères sur la République

Loin de protéger la République, ce type de rapport la fragilise. Car une démocratie ne tient pas seulement par ses institutions, mais par la confiance de ses citoyens. En stigmatisant une partie de la population, on brise cette confiance.

En créant un climat de suspicion, on nourrit la défiance. En installant l’idée qu’une communauté est une menace, on attise les tensions. On alimente le populisme, on légitime les discours d’extrême droite, on divise au lieu d’unir.

À terme, ce sont les fondements mêmes de la République — égalité, liberté, fraternité — qui sont minés.

Les Sionistes Français ou l'avant-garde d'Israël en France

Israël attend des Juifs du monde entier un soutien sans faille. S’amorce alors la formation du franco-sionisme : idéologie totalitaire. Fidélité au pays d’appartenance, bien sûr, mais aussi à Israël et à sa politique, quelle qu’elle soit.

C’est ainsi qu’aujourd’hui les institutions dominantes du judaïsme français s’efforcent de convaincre les Juifs que leur destin est lié non plus au principe d’une République juste et exigeante, mais à un "État nation du peuple juif" à tendance messianique et qui discrimine les minorités non juives.

​Le lobby sioniste en France serait donc composé de diverses associations et personnalités influentes, qui n'hésitent pas à user de leur pouvoir pour orienter la politique française en faveur des juifs et d'Israël.

Pire encore la loi française de 1905 n’a pas empêché les privilèges communautaires accordés aux juifs et au Judaïsme comme religion reconnue, génératrice de communautarisme juif, et le germe est là. (Ecoles privés juives subventionnées par l’État, la cacherout alimentaire, les femmes de religion hébraïque ont bénéficié un temps réservés à leur usage aux piscines, les demandes de dispenses à l’examen, pour les jeunes accordées le samedi, jour du "shabbat", siège du Consistoire "beth din", une cour d'arbitrage rabbinique rendant ses jugements conformément à la "halakhah" la Charia juive, un ensemble de règles qui régis la vie juive au quotidien.).

D’ailleurs, on les retrouve même à l’Elysée célébrant Hanouka avec le Président de la République.

Sans compter que le chef du Conseil Représentatif des juifs de France, le CRIF, une branche des sionistes se permet de brandir le bras du Président comme un vulgaire toutou et pourquoi les personnalités politiques et médiatiques se rendent tous les ans au diner communautaire organisé par les sionistes français. Un lobby qui dirige clandestinement la politique étrangère de la France, le cheval de gloire de cette institution vérolée était "l’antisémitisme". Derrière chacun de leurs mensonges se cachent de grands crimes !

Les médias  et les sionistes français continuent à manipuler l’opinion publique avec le voile, l’Islam et maintenant les Frères Musulmans qui souhaiteraient « imposer la Charia ».

Dans quel pays musulman est-elle appliquée ?  Nulle part !

Et ces imposteurs voudraient faire croire aux Français que la République serait mise en danger par des Frères Musulmans invisibles ? Ils nous prennent pour des cons encore une fois !


Conclusion : un rapport politique,   la mécanique de l’ennemi intérieur

Ce rapport n’est pas un document de sécurité. Ce n’est pas une étude scientifique. C’est une pièce de propagande, une arme de communication politique. Il sert à nourrir une narrative de peur, à mobiliser un électorat, à détourner l’attention des vrais enjeux sociaux et économiques.

Il faut le dire clairement : La machine à mentir n’a pas fini de produire de la désinformation,  ce texte ne protège pas la République, il l’affaiblit. Il ne renforce pas l’unité nationale, il creuse les divisions. Il ne lutte pas contre une menace réelle, il fabrique un ennemi imaginaire.

En instillant la suspicion contre les musulmans, il légitime une islamophobie d’État qui est indigne de la France. En recyclant les logiques du bouc émissaire, il fait écho aux heures les plus sombres de notre histoire.

Nous ne pouvons pas accepter que la République, censée être le rempart contre les discriminations, devienne l’outil d’une stigmatisation institutionnalisée. Nous ne pouvons pas tolérer qu’au nom de la sécurité, on fabrique un danger fictif pour servir des intérêts électoraux.

Ce rapport est un symptôme. Le symptôme d’une dérive populiste qui préfère désigner des coupables imaginaires plutôt que d’affronter les vrais défis de notre temps : l’injustice sociale, les fractures économiques, la crise écologique.

C’est pourquoi il faut le dénoncer, avec force. Car ce n’est pas seulement la dignité des musulmans de France qui est en jeu, mais l’avenir de la République elle-même.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/


Gaz de schiste : la souveraineté de l’Algérie en jeu

 

Allons-nous sacrifier notre eau, notre santé et notre avenir pour quelques milliards de mètres3 de gaz ? L’exploitation du gaz de schiste, que certains présentent comme une solution miracle, est en réalité une bombe écologique et sanitaire à retardement. Partout où la fracturation hydraulique a été pratiquée, elle a contaminé les nappes phréatiques, libéré des produits chimiques toxiques et provoqué des désastres environnementaux.

En Algérie, ce choix serait suicidaire. Notre Sahara, poumon d’eau souterraine et richesse agricole, risque d’être irréversiblement polluée. Des milliards de dollars seront engloutis dans une énergie coûteuse, à faible rendement et dépendante de technologies étrangères, au lieu d’être investis dans les énergies renouvelables ou la sécurité alimentaire.

La question est simple : à qui profite le gaz de schiste ? Certainement pas au peuple algérien. Il profite aux multinationales et à une poignée d’intérêts immédiats, mais il condamne nos enfants à vivre sur une terre stérile, sans eau potable ni souveraineté énergétique.

Nous devons dire non. Non à l’exploitation du gaz de schiste, non à la mise en danger de notre pays, oui à un avenir durable fondé sur le soleil, l’eau et la terre de l’Algérie. L’urgence est là : protéger notre Sahara aujourd’hui, c’est protéger l’Algérie pour toujours.

On nous présente l’exploitation du gaz de schiste comme une nécessité économique. C’est en réalité une impasse. En s’engageant dans cette voie, l’Algérie ne ferait que prolonger sa dépendance aux hydrocarbures, alors même que le monde entier cherche à en sortir. Dès 2035, le marché du pétrole et du gaz sera fortement réduit par la transition énergétique et par les taxes carbones qui frapperont les énergies fossiles. Miser aujourd’hui sur le schiste, c’est investir des milliards dans une énergie du passé, coûteuse, polluante et bientôt obsolète.

Pire encore : en se lançant dans ce secteur, l’Algérie se lierait pieds et poings aux multinationales américaines, devenant un marché captif de leurs technologies et de leurs agendas géopolitiques. Cela ne garantirait ni souveraineté ni indépendance, mais au contraire une nouvelle forme de dépendance, économique et stratégique.

Allons-nous sacrifier notre eau, notre santé et notre avenir pour quelques milliards de mètres cubes de gaz ? L’exploitation du gaz de schiste, que certains présentent comme une solution miracle, est en réalité une bombe écologique et sanitaire à retardement. Partout où la fracturation hydraulique a été pratiquée, elle a contaminé les nappes phréatiques, libéré des produits chimiques toxiques et provoqué des désastres environnementaux.

En Algérie, ce choix serait suicidaire. Notre Sahara, poumon d’eau souterraine et richesse agricole, risque d’être irréversiblement polluée. Des milliards de dollars seront engloutis dans une énergie coûteuse, à faible rendement et dépendante de technologies étrangères, au lieu d’être investis dans les énergies renouvelables ou la sécurité alimentaire.

Pendant ce temps, nos véritables atouts sont négligés : le soleil, l’eau et la terre. Le Sahara peut être un grenier nourricier grâce à une agriculture moderne et raisonnée. Nos territoires peuvent devenir un pôle énergétique mondial à travers le solaire et l’éolien. L’industrie nationale, si elle est soutenue, peut créer une valeur ajoutée bien supérieure à celle de la rente pétrolière. Ce sont ces choix qui garantissent l’avenir, pas le schiste.

La question n’est donc pas de savoir avec quelle compagnie signer un contrat, mais quel projet de société nous voulons pour l’Algérie. L’enjeu n’est pas Chevron ou Exxon, mais la capacité de notre pays à sortir de la dépendance, à reconstruire son économie sur des bases saines et durables, et à offrir aux générations futures autre chose qu’un désert stérile et pollué. L’exploitation du gaz de schiste n’est pas seulement une erreur écologique. C’est une faute stratégique.

La question est simple : à qui profite le gaz de schiste ? Certainement pas au peuple algérien. Il profite aux multinationales et à une poignée d’intérêts immédiats, mais il condamne nos enfants à vivre sur une terre stérile, sans eau potable ni souveraineté énergétique.

Nous devons dire non. Non à l’exploitation du gaz de schiste, non à la mise en danger de notre pays, oui à un avenir durable fondé sur le soleil, l’eau et la terre de l’Algérie. L’urgence est là : protéger notre Sahara aujourd’hui, c’est protéger l’Algérie pour toujours.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/