Parfois il m'est utile de le dire !

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Génocide à Gaza : tuer le messager ne tuera jamais le message

 

Depuis le 7 octobre 2023, Gaza est une zone fermée aux journalistes internationaux. Les seules voix capables de relater les bombardements, les destructions et les famines sont celles des reporters palestiniens, enracinés dans leur territoire, travaillant souvent pour de grands médias mondiaux comme CNN, l’AFP ou Al Jazeera. Pourtant, ces journalistes sont devenus des cibles directes : assassinés, menacés, ou décrédibilisés. En les réduisant au silence, c’est la réalité du peuple palestinien qui disparaît de l’espace médiatique.

La stratégie de la calomnie et du discrédit

Comme le disait Francis Bacon : « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. » Cette maxime s’applique tragiquement aux journalistes de Gaza.
Le gouvernement israélien, relayé par certains relais médiatiques complaisants, justifie chaque frappe mortelle en accusant les reporters de « liens avec le Hamas ». Une mécanique bien huilée : des photos issues de téléphones ou de réseaux sociaux, fournies par une « cellule de légitimation » du renseignement, servent à construire des accusations sans preuve.
Tous les Palestiniens sont accusés de mentir systématiquement et cette accusation  globale d'être "un terroriste" est méthodiquement utilisée pour justifier les massacres à Gaza, comme l'a dénoncé à plusieurs reprises RSF. L’armée israélienne affirme toujours, elle visait spécifiquement des « terroristes » utilisant un drone mais sans jamais étayer ces affirmations

On est tous des terroristes dans les yeux des Israéliens et surtout de l'armée d'occupation, mais tuer le messager ne tuera jamais le message" a martelé le journaliste palestinien francophone, Rami Abou Jamous, depuis Gaza.  

Grâce à des documents inédits issus de plusieurs ministères israéliens, montrent la stratégie déployée par le gouvernement d’Israël pour organiser son impunité devant les juridictions internationales. Et comment certains journalistes palestiniens, ou les ONG qui les défendent, sont accusés de terrorisme.

Cette propagande vise à déshumaniser les journalistes, pour mieux légitimer leur élimination. Mais la réalité est claire : ces professionnels informent, ils ne militent pas.

Menaces directes : « On sait où vous êtes »

Au-delà de la propagande, l’intimidation est directe. Nombre de reporters de Gaza ont reçu sur WhatsApp ce message glaçant de l’armée israélienne : « On sait où vous êtes, vous vous taisez ou on vous cible. »Ce n’est plus seulement une guerre militaire, c’est une guerre contre l’information. Empêcher les témoins, c’est empêcher la vérité. Empêcher la vérité, c’est laisser le champ libre au mensonge.

La mobilisation des journalistes français

Face à ces assassinats, les syndicats de journalistes français (SNJ-CGT, SNJ, FO, CFDT) et une quarantaine de sociétés de journalistes (SDJ) ont pris position.
Ils dénoncent un « massacre organisé », une volonté délibérée de réduire au silence ceux qui témoignent. Ils exigent :

  • des enquêtes internationales indépendantes ;
  • la garantie de la sécurité des journalistes sur place ;
  • l’exfiltration des reporters palestiniens liés à des médias français ;
  • l’ouverture de Gaza à la presse internationale.

Leur message est clair : les campagnes de décrédibilisation doivent cesser. Ces journalistes, qui risquent leur vie chaque jour, méritent respect et soutien, pas suspicion.

En assassinant des journalistes, on assassine la liberté de la presse

Chaque journaliste tué à Gaza n’est pas seulement une victime individuelle. C’est un fragment de vérité qu’on enterre, une voix qu’on étouffe, une mémoire collective qu’on efface.
En assassinant les journalistes, on assassine la liberté de la presse. En assassinant la liberté de la presse, on assassine la vérité.
Et sans vérité, l’opinion publique mondiale reste aveugle face au génocide en cours, aux destructions massives, à la famine imposée.

Un devoir de solidarité et de vérité

Je m’associe à cette mobilisation. Car défendre les journalistes de Gaza, c’est défendre bien plus que des vies. C’est défendre :

  • la liberté d’informer, socle de toute démocratie ;
  • la mémoire des victimes palestiniennes ;
  • le droit des peuples à la vérité, face aux mensonges d’État.

Il ne s’agit pas d’un conflit lointain. C’est un enjeu universel : si nous tolérons qu’on exécute des journalistes à Gaza dans l’indifférence, alors demain, partout dans le monde, la presse pourra être réduite au silence.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/


 


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