Hommage à celles qui ont fait don de
soi pour une juste cause, ces femmes Algériennes d’origine Européenne, étaient
mues par un seul idéal libérer l’Algérie du joug colonial. Ces combattantes pour montrer un exemple tout
simplement de courage et de foi ont
lutté pour l’indépendance de l’Algérie. Hommage à leur lutte et leurs
sacrifices pour la liberté et la dignité du peuple algérien
On nous dit qu’honorer des Françaises qui se sont
engagées aux côtés du FLN pendant la guerre d’Algérie serait une «mode».
Que ce serait insulter la France.
Non : c’est juste rappeler une vérité historique que
certains voudraient encore enterrer.
Le récit tronqué des nostalgiques de
l’Algérie française
Quand une partie de la presse nous parle du 1er
novembre 1954, elle décrit des victimes françaises avec force détails. Mais elle
passe sous silence les milliers d’Algériens tués, torturés, disparus
sous la botte coloniale. Elle ne dit rien des massacres de Sétif et Guelma en
1945, rien des exécutions sommaires, rien des villages rasés, rien de la
torture systématisée. Comme si la violence avait commencé le jour où les
colonisés ont osé dire « assez ».
Ce récit tronqué n’est pas innocent : il vise à délégitimer
toute mémoire anticoloniale et à faire passer des femmes comme Annie
Steiner ou Danièle Amrane-Minne pour de simples « complices de
terroristes ».
Ces femmes n’ont pas trahi la
France, elles ont refusé l’injustice
Annie Steiner et Danièle Amrane-Minne n’ont pas pris
les armes par goût du sang. Elles ont fait un choix politique et moral : celui
de refuser de se ranger du côté de l’oppresseur. Comme des Français
s’étaient engagés dans les Brigades internationales en Espagne, ou dans la
Résistance contre l’occupant nazi, elles ont choisi la solidarité avec un
peuple colonisé.
Annie Steiner a lutté contre la
colonisation. En 1956, elle a été arrêtée et emprisonnée à la
prison Barberousse à Alger, où elle a rencontré
d’autres combattantes pour l’indépendance de l’Algérie. Elle a
ensuite été transférée en France avant d’être libérée en 1961. Dès
l’indépendance de l’Algérie en 1962 elle a choisi la nationalité algérienne et
est retourné vivre dans son pays.
La militante, historienne et poétesse Djamila
Amrane-Minne, née Danièle Minne, En
rejoignant Les maquis après la grève des étudiants (19 Mai 1956) Née Danièle,
adopta en premier lieu son pseudonyme de guerre qui n’est autre que
« Djamila » avant qu’il ne devienne son identité Officielle après
l’indépendance, Djamila Amrane a rejoint
les réseaux du FLN à Alger en compagnie des fameuses poseuses de bombes, a
l’instar de Djamila Boupacha, Djamila Bouhired, Djamila Bouazza, Zohra Drif et
plusieurs qui se sont sacrifiées pour la nation, Alors qu’elle n’avait à
l’époque que 17 ans,. Condamnée le 4 décembre 1957 puis incarcérée à la prison de Barberousse, elle a été par la suite transférée en France avant qu’elle
ne soit amnistiée en avril 1962 grâce aux Accords d’Évian.
Et qu’on le veuille ou non, l’histoire leur a donné
raison : l’Algérie a gagné son indépendance, et la colonisation est aujourd’hui
universellement reconnue comme un système de domination injustifiable.
Honorer, ce n’est pas glorifier la
violence
Personne n’efface les victimes civiles. Mais réduire
ces femmes à des « poseuses de bombes » est une falsification de l’histoire.
Les municipalités qui leur rendent hommage ne célèbrent pas les attentats :
elles rappellent que, dans la France coloniale, il y eut aussi des Françaises
capables de dire non, capables de passer de l’autre côté, capables de se battre
pour l’égalité et la dignité.
Une mémoire partagée ou pas de
mémoire du tout
La guerre d’Algérie n’appartient pas aux nostalgiques
de l’OAS ni aux défenseurs d’une mémoire amputée. Elle appartient à toutes et
tous, et surtout à celles et ceux qui refusent l’oubli sélectif.
Oui, donner le nom d’Annie Steiner ou de Danièle
Amrane-Minne à des bâtiments publics est un choix politique. Et c’est un choix
salutaire. Car il rappelle que l’histoire de la France ne se résume pas à l’histoire
des dominants, mais aussi à celle de celles et ceux qui ont eu le courage de
les défier.
La
municipalité en plus du magazine municipal rappelait récemment que le choix
avait été validé en conseil municipal, l’adjointe au maire Sophia Brikh l’expliquant
ainsi : « Refusant de voir le système colonial réduire les
Algériens à la misère et à l’exploitation, Annie Steiner plaçait les valeurs de
liberté au-dessus de tout, ce qui l’amènera à adhérer au Front de libération
national ».
Au cours
d’un voyage en Algérie en 2022, « nous avons alors découvert ces hommes
et ces femmes, Français ou Algériens de naissance, qui ont combattu ensemble et
d’une seule voix le racisme et le colonialisme pour leurs valeurs humanistes.
Annie Steiner était de ceux-là. »
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme
ça. »
https://kadertahri.blogspot.com/

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