Parfois il m'est utile de le dire !

                                                                                                          Oh! Colombe, transmets mon salut d...

Chienlit, arrogance et propagande : la presse du Makhzen pète les plombs !

Sous couvert d’analyse géopolitique, un article marocain relayant les propos de Massad Boulos, proche de Donald Trump, tente de transformer la question du Sahara en chantage politique : “accepter la paix marocaine ou risquer une implosion à la soudanaise.” Une provocation flagrante à laquelle l’Algérie répond par la dignité, la fermeté et la légitimité du droit international.

Algérie, dignité et souveraineté face à la diplomatie de la peur

Il n’est pas rare que la diplomatie marocaine s’abrite derrière une communication habile pour transformer la provocation en “message de paix”. Mais lorsque cette stratégie se double d’un discours de menace — évoquant une “Algérie à la soudanaise” —, elle franchit une ligne rouge : celle de la décence et de la vérité.

L’article en question, diffusé dans la presse marocaine, ne cherche pas à informer. Il cherche à imposer un récit unique : celui d’une Algérie coupable de son attachement au droit international, sommée d’accepter “la paix sous la bannière du Maroc”. Un scénario digne des temps coloniaux, où la souveraineté des États devait s’incliner devant le diktat des puissances.

Je crois que malgré son Tberguig médiatique, la presse du Makhzen n’arrive pas à se rendre compte ni à admettre que le royaume du Maroc n’a jamais existé tel que la propagande du Makhzen l’a façonné à jamais dans les esprits marocains, ceci dans le but de vendre une image qui ne reflète ni la réalité historique ni l’honnêteté morale. Pratiquement, il est donc aberrant de mesurer le développement de la politique marocaine aux projets politiques  réalisés par des étrangers pour les étrangers. Le Makhzen avec ses théories farfelues se perfectionne à vouloir créer un ennemi permanent afin de se régénérer et endoctriner le peuple.

Une fausse alternative : se soumettre ou sombrer

La rhétorique de cet article repose sur une fausse dichotomie : soit l’Algérie se plie au plan d’autonomie marocain, soit elle s’expose à la “désintégration”.
Cette manipulation est grossière. Elle ne traduit pas une volonté de paix, mais un chantage diplomatique
 ce qui a donné lieu à un festival d’idioties médiatisées, qui sont devenues des hypothèses sur des hypothèses et des supputations sur supputations et juste à part vendre de la fumée.

Or, l’Algérie n’a pas besoin qu’on lui dicte ce que “la paix” doit signifier. Son engagement est clair : respecter les résolutions de l’ONU et défendre le droit des peuples à l’autodétermination, un principe universel que nul ultimatum ne saurait effacer.

L’Algérie, fidèle à ses principes, pas à un dogme

Qualifier la position algérienne de “doctrinaire” ou “boumediéniste” relève de la caricature.
Depuis l’indépendance, l’Algérie a bâti sa diplomatie sur la constance morale et la légitimité du droit. Elle n’a jamais varié dans son soutien à une solution politique, pacifique et conforme au droit international pour le Sahara occidental.

Cette position n’est ni contre le Maroc, ni au service d’un séparatisme fantasmé. Elle est l’expression d’un engagement historique envers la justice et la liberté des peuples.
Ceux qui la qualifient de “dogmatique” oublient que l’Algérie fut le berceau du principe d’autodétermination inscrit à l’ONU.

Tout au long de son histoire, le Makhzen n’a pas vraiment changé de nature, il a toujours su créer et orchestrer ce type de campagnes qui tendent à discréditer le voisin algérien pour l’accuser de vouloir déstabiliser de facto le Maroc et se déclare comme un pays victime de l’ostracisme des autorités algériennes afin de fabriquer l’Algérie comme l’Ennemi, nous avons même pu constater qu’un jour le consul général du Maroc à Oran avait osé qualifier l'Algérie de pays ennemi dans l’aveuglement de sa propre fonction symbolique.  Quelle obsession !!!!

Le parallèle avec le Soudan : la peur comme arme rhétorique

Comparer l’Algérie au Soudan est une offense à la raison et à l’histoire.
Le Soudan a connu une guerre civile interne, nourrie par des divisions ethniques et des rivalités armées.
L’Algérie, au contraire, est un État-nation souverain, uni et socialement cohérent, fort d’une mémoire collective forgée dans la résistance et la dignité.

Agiter la menace d’une “partition” relève d’un désir inavoué : projeter sur l’Algérie les fractures que d’autres cherchent à masquer chez eux.
Ce type de propagande ne révèle pas la faiblesse de l’Algérie, mais celle d’un discours marocain à court d’arguments.
En effet, la monarchie n'a guère changé, les crimes et les assassinats politiques sont d'actualité, les disparitions, les fusillades en terre ou  mer, de vrais suicides faux, les siècles de prison pour qui ose dire non, bref, un enfer absolu pour les Marocains et un paradis fascinant pour les traîtres et les étrangers.

La manipulation des relais américains

L’article s’appuie sur Massad Boulos, un proche de Donald Trump, pour donner à sa thèse une apparence d’autorité internationale.
Mais il faut le rappeler : M. Boulos n’est ni diplomate ni représentant officiel de Washington.
Son opinion ne reflète pas la position du gouvernement américain, qui continue de soutenir le processus onusien et d’appeler à une solution politique mutuellement acceptable.

Cette instrumentalisation d’un individu pour servir une ligne politique interne illustre une dérive inquiétante : celle où l’illusion médiatique remplace la diplomatie réelle.

L’Algérie, garante de la stabilité régionale

L’Algérie n’a jamais cherché à attiser les tensions régionales. Elle œuvre, au contraire, à la paix et à la stabilité du continent africain : médiation au Mali, engagement pour la paix en Libye, défense des causes justes à l’Union africaine et aux Nations unies.

Ceux qui cherchent à déstabiliser la région par des comparaisons incendiaires devraient s’inspirer de cette constance au lieu de la craindre. L’Algérie ne bâtit pas sa politique sur le malheur des autres. Elle le fait sur la justice, la dignité et la non-ingérence.

La paix ne s’impose pas, elle se construit

Parler de paix tout en brandissant la menace de la division est une contradiction insurmontable. La “paix” selon la vision marocaine n’est pas une paix véritable, mais une reddition maquillée. La vraie paix naît du respect mutuel, du droit et du dialogue sincère.

L’Algérie n’a jamais fermé la porte à la discussion.
Mais elle refuse que la paix devienne le masque d’une annexion imposée, contraire au droit international et à la dignité des peuples.

Face à la provocation, la constance algérienne

À ceux qui rêvent d’une Algérie affaiblie, divisée ou craintive, la réponse est simple : l’Algérie ne se fragmente pas, elle se renforce.
Son unité nationale, sa stabilité institutionnelle et sa cohésion sociale sont le fruit d’une histoire unique : celle d’un peuple libre qui ne s’agenouille devant aucune puissance.

Les calculs diplomatiques passent, les menaces s’effacent, mais la constance algérienne demeure.
Car la souveraineté de l’Algérie ne se discute pas, elle se vit.

Conclusion : la dignité comme horizon

L’article marocain qui prophétise le “chaos algérien” n’est pas un texte d’analyse, c’est un aveu d’impuissance.
Il révèle la nervosité d’un discours qui cherche à substituer la propagande au droit, la menace à la diplomatie, la peur à la raison.

Je ne critique pas les Marocains, déjà, évidemment que la majorité reste honnête, mais je tiens à préciser que je suis depuis très longtemps profondément sympathisant de la cause Palestinienne et celle des Sahraouis, et surtout que dans le sillage du discours tenu par le palais, la théorie du ruissellement  

On sait pourquoi, mais il ne faut pas le dire. Faut me pardonner, je viens de regarder à la télé le Roi des pauvres, le protecteur de la démocratie, de la liberté au Maroc et l'enthousiasme me trouble au point de commettre une confusion impardonnable, il s'agissait bien d'un Hitler Machin ou quelque chose comme ça, ce supposé dirigeant d’un royaume de l’abondance de la démocratie et de l’intelligence, encore du n’importe quoi, ce narco-régime de la prostitution devient l’ombre de lui-même, sous un monarque alcoolique et LGBT avéré qui arrive à faire du Maroc un pays des héritiers et des rentiers.

Un petit rappel pour les médias de sa majesté, c’est l’ensemble du peuple Algérien qui opte pour la fermeture permanente des frontières ainsi que la rupture des relations avec le régime du Makhzen Marocain. Donc pour l’Algérie, le Maroc n’est nullement un rival, un ennemi mais juste un voisin agaçant, troublant et surtout sionisé.
Algérie appartient à ceux qui savent la défendre et le Maroc appartient à ceux qui savent le vendre !!!!!

L’Algérie, elle, reste fidèle à ce qui la définit depuis 1962 : la dignité, la justice et la souveraineté.
Et tant que ces valeurs guideront sa diplomatie, aucun “message subliminal” n’ébranlera sa détermination.

A/Kader Tahri / Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »   https://kadertahri.blogspot.com/

 

Mon 500ᵉ billet: écrire librement, penser avec rigueur

 

Cinq cents billets publiés, autant de traces d’un parcours fait d’engagements, de doutes, de lectures et de convictions. Ce n’est pas une célébration, mais une pause : l’occasion de revenir sur ma démarche, mes principes et cette liberté singulière que m’offre l’écriture.

Depuis mes débuts, j’ai voulu faire de cet espace un lieu d’échange et d’analyse où les questions politiques et sociales puissent être abordées autrement — non pas dans le bruit médiatique, mais sous l’angle de leur traitement, de leur mise en récit, de ce qu’elles disent de notre époque.

Ce billet n’est pas un retour narcissique. C’est une halte pour préciser d’où j’écris, pourquoi j’écris, et comment cette pratique s’est imposée, au fil des années, comme une forme de résistance intellectuelle et morale.

Un cap symbolique : cinq cents billets et un même fil conducteur

Voici donc le 500ᵉ billet publié sur ce blog. Un chiffre, bien sûr, mais aussi une étape qui invite à la réflexion. Depuis mes débuts, j’ai voulu faire de cet espace un lieu d’échange et d’analyse, où les questions politiques et sociales puissent être abordées autrement — non pas à travers le bruit médiatique, mais sous l’angle de leur traitement, de leur mise en récit et de ce qu’elles révèlent du monde dans lequel nous vivons.

Ce billet n’est pas un bilan, encore moins un exercice d’autosatisfaction. C’est une halte, un moment pour dire d’où je parle, pourquoi j’écris, et comment cette pratique, au fil des ans, s’est imposée comme une forme de résistance intellectuelle et morale.

Une écriture née de l’expérience et du militantisme

Mon écriture est profondément liée à mon parcours.
Enseignant et militant politique et social pendant près de vingt ans, j’ai longtemps vécu les réalités que je commente aujourd’hui. Les thèmes qui traversent mes textes — justice sociale, précarité, liberté, citoyenneté — ne sont pas des objets d’étude abstraits, mais des terrains d’expérience.

Je ne regrette pas ce passé. Je n’ai plus l’illusion d’être un réformiste, mais je reste un compagnon de route, animé par ce devoir de parole que je m’impose à moi-même. Écrire, pour moi, c’est participer, modestement, à la circulation d’un savoir, d’une vigilance, d’une mémoire collective.

Écrire, c’est militer autrement

Je milite à ma manière. Il y a sans doute, dans le geste d’écrire publiquement, une part de narcissisme — celle de croire qu’un texte puisse toucher, éveiller ou convaincre, fût-ce un petit nombre de lecteurs. Mais il y a surtout la conviction que la parole peut être utile : qu’elle éclaire, qu’elle nuance, qu’elle relie.

Je vois dans l’écriture moins un devoir qu’un savoir à partager : un ensemble d’expériences, de connaissances et de convictions qui peuvent servir à d’autres.
Je m’efforce de respecter quelques principes simples : ne jamais insulter mes adversaires, ne jamais juger les personnes sur leur nom ou leur apparence. Ce n’est pas une posture morale, mais une exigence de décence et d’honnêteté.

Écrire ici m’offre une liberté rare : celle de ne rendre de comptes à personne. Cette autonomie, je la considère comme un privilège, mais aussi comme une responsabilité

Commentaires, débats et illusions perdues

Les espaces numériques ne sont pas toujours des lieux de sérénité.
Je lis souvent les commentaires avec intérêt, parfois avec amusement, parfois avec lassitude. Certains prolongent utilement la réflexion : ils corrigent, précisent, débattent. D’autres, hélas, ne font qu’exprimer la colère, le ressentiment ou le besoin d’avoir raison. C’est la loi du genre.

Mais à travers tout cela, un lectorat s’est formé. Des lecteurs fidèles, attentifs, curieux, qui apprécient une approche des faits souvent absente du paysage médiatique actuel.
C’est à eux que je pense lorsque j’écris, non pour leur plaire, mais pour dialoguer avec cette part du public qui refuse le prêt-à-penser.

Au fil du temps, j’ai chroniqué des sujets variés : la guerre de Gaza, l’immigration en France, les tensions régionales avec le Maroc, et d’autres encore. Des thèmes lourds, complexes, qui exigent rigueur, recul et honnêteté.

Une écriture entre journalisme et engagement

Je revendique une écriture à la fois journalistique et militante.
Journalistique, parce qu’elle repose sur la vérification, la documentation, la précision.
Militante, parce qu’elle assume un point de vue, une orientation, une fidélité aux réalités vécues.

Beaucoup de lecteurs, même en désaccord, ont reconnu cette exigence. Peut-être parce qu’ils sentent que, pour moi, l’objectivité n’est pas la neutralité : elle n’exclut pas la prise de position, elle en est parfois la condition. Rappeler un fait, le contextualiser, le confronter à d’autres, c’est déjà militer pour une information juste.

Et puis, il faut bien poser la question :

Qui est le plus militant ? Celui qui rappelle les faits, ou celui qui choisit de les passer sous silence ?

Le silence, lui aussi, est une forme de parti pris. Il nourrit la désinformation, il affaiblit le débat, il empêche la réflexion.

Ma position : chroniqueur militant, non journaliste

Je ne me revendique ni militant au sens traditionnel, ni chroniqueur neutre. J’essaie d’être un chroniqueur militant — un observateur engagé, qui documente, analyse, puis prend position, sans jamais céder à l’invective.

Lorsque j’écris sur la précarité, sur les injustices ou sur les crises sociales, je ne dénonce qu’après avoir travaillé sur des faits vérifiables : chiffres, textes de loi, témoignages. Je ne prétends pas être journaliste, car je ne mène pas d’enquêtes contradictoires. Mais je cherche à m’approcher de la vérité, avec les moyens d’un citoyen qui s’informe, lit, questionne et observe.

Sur le terrain, il m’arrive que des interlocuteurs me prennent pour un journaliste. J’en suis flatté, sans pour autant le revendiquer. Je corrige chaque fois cette confusion, par respect pour la profession, mais aussi par fidélité à ma propre position : celle d’un auteur libre, qui n’appartient à aucune rédaction, mais partage avec elle une même exigence de sérieux et de cohérence.

Ce que cinq cents billets m’ont appris

Cinq cents billets, c’est beaucoup d’heures d’écriture, d’écoute, de débats et d’incertitudes.
C’est aussi la preuve que, malgré le bruit et la fatigue du monde, il reste des lecteurs pour qui les mots comptent, pour qui penser encore a du sens.

Je mesure, avec le recul, ce que cette pratique m’a apporté : une discipline intellectuelle, une distance critique, une fidélité à certaines valeurs — respect, rigueur, empathie.

Ce 500ᵉ billet n’est donc pas un point final, mais une étape.
J’aimerais que les suivants prolongent cette exigence : écrire non pour convaincre à tout prix, mais pour comprendre et faire comprendre.
Car la liberté d’écrire n’a de valeur que si elle sert à éclairer — un peu — ce qui, trop souvent, reste dans l’ombre.

A/Kader Tahri / Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »   https://kadertahri.blogspot.com/


Le Makhzen : La fabrique du mythe marocain


 Sous couvert d’érudition, Bernard Lugan recycle une vieille rhétorique coloniale au service d’un discours du Makhzen en présentant celui-ci comme victime du « statu quo colonial » et l’Algérie comme « invention française », l’historien autoproclamé se fait le relais d’une vision politique, non scientifique.

Une falsification tranquille de l’histoire maghrébine, qui en dit plus sur la géopolitique du présent que sur le passé qu’il prétend expliquer. Ses travaux sont souvent critiqués pour leur vision conservatrice et ethnocentrée, et dans le cas précis du Maroc, il est fréquemment accusé d’être proche du discours officiel marocain, notamment sur le Sahara occidental et la question frontalière avec l’Algérie. Il faut donc lire ces travaux comme une tribune militante, non comme une étude scientifique neutre.

Bernard Lugan se rêve en lanceur d’alerte et il se croit lanceur de vannes. Mais la vérité, moins glorieuse, plus terre à terre, c’est qu’il maîtrise surtout l’art de lanceur de pets : le vacarme et la senteur, le bruit et l’odeur, ça, il gère très bien. Et comme toujours chacun de ses pets devient un communiqué très médiatisé par la presse du Palais.

Le Maroc, victime millénaire ? Un récit qui arrange

Il y a 10 ans des mauvais génies nous refourguaient un mec sorti de nulle part = Bernard Lugan historien au service du Royaume Marocain  dans une chronique, il nous présente le Maroc comme une victime du principe d’intangibilité des frontières adopté par l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1964.
Selon lui, Rabat aurait été « contraint d’accepter que ses provinces historiques millénaires soient rattachées à une Algérie née en 1962 ». Une thèse séduisante, mais historiquement creuse.

Avant la colonisation, le Maroc n’était pas un État-nation aux frontières fixes. L’autorité du sultan s’étendait selon des logiques d’allégeance et de commerce, non de souveraineté territoriale. Les régions de Tindouf, Béchar ou Tabelbala ne constituaient pas des « provinces marocaines » : elles étaient des zones de contact mouvantes entre tribus sahariennes, au carrefour des routes caravanières.

Ce que Lugan appelle des « amputations coloniales » n’est en réalité qu’un découpage administratif européen d’un espace historiquement fluide. En prétendant restaurer un Maroc « millénaire », il projette sur le passé les fantasmes territoriaux du présent.

L’Algérie « invention française » : une falsification politique

L’autre pilier du récit de Lugan consiste à nier la profondeur historique de l’Algérie.
L’historien affirme que ce pays « créé par la colonisation » aurait été gratifié de « largesses territoriales » par la France, au détriment du Maroc.

Cette thèse, popularisée dans certains cercles proches du pouvoir marocain, relève d’une lecture coloniale inversée : elle reprend les arguments du colonisateur pour les retourner contre un autre État postcolonial.

Or, l’Algérie existait comme espace politique bien avant 1830. Les royaumes Zianide, Hammadide ou Rostémide ont exercé leur autorité sur ces territoires durant des siècles.
La colonisation française n’a pas « créé » l’Algérie ; elle l’a réorganisée de force, en effaçant les structures locales et en imposant ses frontières.

Dire que la France « a offert » des terres à l’Algérie revient à nier la continuité historique d’un peuple et d’un territoire — une négation qui, sous la plume de Lugan, devient justification implicite des revendications marocaines.

L’intangibilité des frontières : une décision africaine, pas coloniale

Lugan présente le principe d’intangibilité des frontières comme un dogme injuste imposé à l’Afrique indépendante. C’est une contre-vérité.

Le 21 juillet 1964, lors de la Conférence du Caire, les dirigeants africains ont eux-mêmes décidé de sanctuariser les frontières héritées de la colonisation. Leur objectif n’était pas d’entériner l’arbitraire européen, mais d’éviter la guerre générale entre États nouvellement indépendants. Revoir chaque frontière aurait transformé le continent en champ de bataille. Comme l’expliquait alors Julius Nyerere, président de la Tanzanie :

«Si nous rouvrons le dossier des frontières, nous passerons le reste du siècle à les redessiner »

Le Maroc, isolé dans son refus, s’est marginalisé au sein du continent. Qualifier cette position de « prophétique » relève d’un contresens : le Royaume ne fut pas visionnaire, mais exceptionnaliste — prisonnier d’une lecture historique mythifiée.

Les conflits africains, miroir déformant

Lugan soutient que la plupart des guerres africaines découlent directement de la question des frontières. Une affirmation qui simplifie dangereusement la réalité.

Certains conflits — du Nigeria au Soudan, du Rwanda à la Somalie — trouvent effectivement leurs racines dans les découpages coloniaux.
Mais réduire la tragédie africaine à un problème cartographique, c’est nier la complexité politique, économique et sociale du continent.

Les guerres africaines résultent aussi :

  • de la faillite des États postcoloniaux,
  • des manipulations ethniques,
  • des inégalités économiques,
  • de la compétition pour les ressources,
  • du réchauffement climatique et des migrations forcées.

La frontière n’est pas la cause unique : elle est le révélateur de tensions plus profondes. En faire l’alpha et l’oméga de l’instabilité africaine relève d’un populisme intellectuel.

Un discours au service du Makhzen

Derrière l’apparente érudition, le texte de Lugan épouse la rhétorique d’État du Maroc : celle d’un pays trahi par la colonisation, encerclé par des frontières injustes, victime d’un voisin ingrat.
Le tout servi par un vocabulaire pseudo-historique — « provinces millénaires », « spoliation », « charcutage colonial » — qui vise à légitimer la politique expansionniste du Makhzen, notamment sur la question du Sahara occidental.

Cette posture n’a plus rien d’universitaire : c’est de la communication politique.
Un historien digne de ce nom confronte les faits, il ne les arrange pas.
En opposant un Maroc glorieux à une Algérie illégitime, Lugan ne fait pas œuvre d’histoire, mais de récit stratégique au service d’une diplomatie régionale.

Le vrai choix africain : la stabilité avant la revanche

Ce que le texte de Lugan passe sous silence, c’est que le principe d’intangibilité, malgré ses limites, a sauvé le continent du morcellement.
Les États africains ont préféré la stabilité à la revanche, le droit à la mémoire sélective.

Loin d’être un « héritage colonial », ce choix fut un acte de souveraineté panafricaine.
Il n’a pas effacé les blessures du passé, mais il a empêché qu’elles ne se transforment en désastres contemporains.
C’est cela, le véritable héritage de 1964 — pas une soumission à l’Occident, mais une sagesse africaine face au chaos que promettait la revanche territoriale.

Recoloniser par le récit

En définitive, ce que fait Bernard Lugan, c’est prolonger le colonialisme sous une autre forme : la colonisation du récit historique.
Il ne trace plus des cartes, mais des mythes. Il remplace la géographie par la nostalgie et la rigueur scientifique par la passion politique.

Son texte ne parle pas du passé : il fabrique une mémoire utile à un pouvoir contemporain. Et cette mémoire, comme toutes les mémoires d’État, efface, simplifie, ment.

Conclusion : Décoloniser l’histoire, libérer la mémoire

L’Afrique n’a pas besoin de nouveaux prophètes de la revanche.
Elle a besoin d’historiens capables de regarder en face la complexité de son passé, sans drapeaux ni allégeances.

L’histoire du Maghreb ne se résume pas à une querelle frontalière.
Elle raconte des peuples liés par des langues, des luttes et des rêves communs — des peuples que les frontières ont séparés, mais que les falsifications d’historiens opportunistes ne parviendront pas à diviser.

Décoloniser l’histoire, c’est refuser que la mémoire devienne un instrument de pouvoir.

C’est rappeler, face aux mythes officiels, que la vérité ne sert aucun royaume. Or, c’est là où le bât blesse, Bernard Lugan  selon tous les journalistes (même les mainstream ou les collabos, qui n’ont pas fait exprès en valorisant son rôle) ont écrit sur lui, comme historien de service.

Juste deux, mots, l’Algérie est probablement le dernier pays de la sphère arabe qui reste encore libre de l’emprise occidentale et c’est aussi le seul pays africain de l’ancienne colonie française qui est vraiment indépendant de la France. Méditez cela.
Quant à la provocation l’Algérie, elle est plus grande de tout ceci.

A/Kader Tahri / Chroniqueur engagé, observateur inquiet
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Immigration : quand la peur remplace la raison

Sous couvert de lucidité, certains éditorialistes d’extrême droite transforment la question sociale en guerre identitaire. Derrière le discours sur le “servage moderne” et la “France défigurée”, se cache une manipulation idéologique : faire des travailleurs immigrés les boucs émissaires d’un système qu’ils subissent autant qu’ils le font tourner.

Quand la “lucidité” devient une arme politique

Le discours se présente comme courageux, réaliste, presque moral : il “dit la vérité nue” sur la France “mondialisée”, où les immigrés seraient à la fois nécessaires et indésirables. Mais derrière cette posture de franchise, c’est une rhétorique de la peur qui s’impose.
Les mots claquent — “servage moderne”, “féodalité postmoderne”, “désordre migratoire” — pour dresser le tableau d’une nation déchue. Ce vocabulaire dramatique vise à frapper les esprits, à fabriquer l’urgence et la colère, non à éclairer le débat.

Eric Zemmour   suite au cambriolage du Louvre, le fondateur de Reconquête est aux anges : les fuyards s'apprêtaient à partir pour l'Algérie. Seule ombre au tableau selon lui : on les a retenus sur le territoire français.

Le texte se conclut sur un appel à la régénération morale : “réapprendre à distinguer la charité de la lâcheté, la justice de la complaisance, la fraternité de l’oubli de soi”. En apparence, un éloge de la vertu ; en réalité, une confusion morale soigneusement entretenue.
Derrière ce langage de la “vertu retrouvée”, l’extrême droite impose une justice sans égalité et une fraternité sans altérité. Ce qu’elle nomme “oubli de soi” n’est autre que la solidarité universelle, fondement même de la République.

L’idée d’un “salut de la France” par le “retour à la vérité” d’un peuple “libre et maître chez lui” relève moins d’un projet politique que d’un slogan identitaire.
Elle oppose une France pure, mythifiée, à une France réelle, diverse et vivante. Ce fantasme d’un peuple “qui ne se renie pas” sert à exclure ceux dont les origines ou les appartenances ne cadrent pas avec ce récit national nostalgique.

Pourtant, paradoxe souvent occulté, une part importante des sympathisants et électeurs de l’extrême droite sont eux-mêmes issus de l’immigration.
Des Français d’origine maghrébine, portugaise, italienne ou polonaise adhèrent aujourd’hui à ces discours de rejet, croyant y trouver une forme de reconnaissance ou d’appartenance nationale. Ce phénomène ne relève pas de l’ironie mais d’un drame social : le désenchantement républicain.
Quand la promesse d’égalité ne se concrétise pas, quand l’ascenseur social reste bloqué, il devient tentant de chercher ailleurs un sentiment de fierté — même dans un discours qui finit par vous exclure.
Ainsi, certains descendants d’immigrés intériorisent la rhétorique qui les stigmatise, espérant s’en distinguer : c’est l’un des effets pervers les plus saisissants du ressentiment national.

Ce discours prétend restaurer la dignité, mais il réinstaure symboliquement un ordre colonial : celui d’une France où les uns commandent et les autres servent, où le “respect de ceux qu’on accueille, dans la mesure du possible” signifie en réalité tolérance conditionnelle.
La hiérarchie implicite entre les “vrais Français” et les “tolérés” contredit frontalement l’idéal républicain d’égalité. Elle déguise la peur en fierté, et la méfiance en patriotisme.

Réapprendre la fraternité, ce n’est pas dresser des murs autour de soi : c’est reconnaître la pluralité de ce “nous” français, tissé de migrations, de luttes et de métissages.
Le salut de la France ne viendra pas d’un repli nostalgique, mais d’une affirmation lucide et apaisée d’une identité ouverte, consciente de sa diversité.
Car ceux qui prétendent “ne pas se renier” sont souvent les premiers à renier ce qu’est réellement la France : une nation plurielle, fière, mais jamais figée.

Un discours plein de contradictions

L’auteur reconnaît que sans les travailleurs immigrés, l’économie française ne tiendrait pas debout. Pourtant, il transforme cette réalité en menace.
On dénonce l’exploitation tout en refusant l’intégration, on critique la dépendance tout en niant l’apport.
Cette contradiction révèle l’essence du discours d’extrême droite : faire de l’immigré un problème, même lorsqu’il est la solution.
Au lieu d’analyser les mécanismes économiques de l’exploitation, le texte préfère un récit identitaire : ce ne serait plus la logique du marché qu’il faut combattre, mais “l’étranger”.

Le mythe du Français trahi

Autre stratégie bien connue : le renversement victimaire.
Le Français “de souche” serait marginalisé, culpabilisé, pendant que les immigrés bénéficieraient d’une compassion d’État.
L’antiracisme devient alors, selon l’auteur, une “religion officielle” qui interdit toute critique.
Ce renversement rhétorique permet de présenter la parole raciste comme une vérité courageuse — une posture commode pour masquer un discours de domination.
L’objectif est clair : délégitimer la lutte contre les discriminations en la réduisant à une hypocrisie morale.

Les vraies causes passées sous silence

Dans cette vision du monde, les causes structurelles disparaissent.
Pas un mot sur la précarisation du travail, les politiques migratoires restrictives, les discriminations systémiques, ou les effets du capitalisme globalisé.
Tout est ramené à une opposition binaire : “eux” contre “nous”.
Ce glissement du social vers l’identitaire permet d’évacuer la responsabilité politique et économique réelle, celle qui exploite autant les Français précaires que les travailleurs venus d’ailleurs.

La République défigurée par ceux qui prétendent la défendre

L’auteur invoque sans cesse la République, la fraternité, la dignité du travail.
Mais ces mots, sous sa plume, sont dévoyés.
Une République qui hiérarchise les citoyens selon leurs origines, une fraternité qui exclut, une dignité réservée à certains, ne sont plus républicaines.
C’est là le paradoxe : au nom de la France, on trahit ce qui la fonde.

Lucidité ou lâcheté morale ?

Oui, la France traverse une crise sociale et identitaire. Mais la réponse ne viendra pas du repli ni du mépris.
Être lucide, c’est reconnaître les injustices structurelles ; être lâche, c’est les transformer en peur de l’autre.
La “lucidité” prônée par ces textes n’est qu’un autre nom de la haine maquillée en clairvoyance.

La véritable force républicaine ne consiste pas à désigner un ennemi, mais à refuser le mensonge.
Ce n’est pas la diversité qui fragmente la France, mais l’injustice.

Conclusion : la République ou le ressentiment

L’article d’extrême droite prétend défendre la dignité et la liberté, mais il ne fait que nourrir le ressentiment.
Les travailleurs immigrés ne sont pas les fossoyeurs de la France, ils en sont les bâtisseurs invisibles.
Et si la République veut “vivre debout”, comme le dit l’auteur, elle ne le fera pas contre eux — mais avec eux, dans l’égalité, la justice et la vérité.

A/Kader Tahri / Chroniqueur engagé, observateur inquiet
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Le zèle marocain ou la diplomatie de la mystification


 Quand Rabat instrumentalise Washington et diabolise Alger pour enterrer le droit du peuple sahraoui

À la veille du vote attendu au Conseil de sécurité sur la résolution dite « 2025 » concernant le Sahara occidental, la presse officielle marocaine s’est livrée à une opération médiatique de célébration prématurée.
À lire les manchettes de Rabat, on croirait que la « victoire diplomatique » est déjà acquise, que l’ONU s’apprête à entériner la souveraineté marocaine sur un territoire pourtant reconnu par la communauté internationale comme non autonome.
Ce triomphalisme, loin d’être anodin, révèle le grand zèle d’un régime obsédé par la reconnaissance internationale d’un fait accompli colonial, au mépris du droit, de la vérité et de la dignité des peuples.

L’instrumentalisation flagrante du rôle américain

Le texte relayé par la presse du Royaume érige les États-Unis en arbitre et garant d’un « règlement définitif » du conflit, citant même « le leadership du président Trump » comme tournant historique.
Faut-il le rappeler ? Cette reconnaissance unilatérale du plan marocain par Donald Trump, en décembre 2020, fut un acte politique opportuniste, échangé contre la normalisation des relations du Maroc avec Israël — une monnaie d’échange diplomatique et non une reconnaissance de principe fondée sur le droit international.

Depuis lors, ni l’ONU, ni l’Union européenne, ni même l’administration Biden n’ont entériné cette position.
Le droit international, lui, demeure inchangé : le Sahara occidental figure toujours sur la liste des territoires non autonomes des Nations Unies, en attente de décolonisation.
L’invocation récurrente du soutien américain relève donc de la pure instrumentalisation politique — un moyen pour Rabat de travestir une relation d’allégeance diplomatique en caution morale mondiale.

Ce zèle pro-américain trahit la fragilité du narratif marocain.
Car plus Rabat s’appuie sur des soutiens circonstanciels, plus elle révèle l’absence d’un véritable consensus international autour de son plan d’autonomie.

L’effacement programmé du peuple sahraoui

Plus grave encore, la propagande marocaine s’emploie à nier l’existence même du peuple sahraoui.
Le texte évoque avec satisfaction « l’invisibilisation du Polisario », comme si la marginalisation du représentant légitime du peuple du Sahara occidental constituait une victoire diplomatique.
Cette phrase résume à elle seule la dérive morale et politique de Rabat : effacer la voix d’un peuple pour lui imposer un destin.

Le Front Polisario est pourtant reconnu par les Nations Unies et l’Union africaine comme le représentant légitime du peuple sahraoui.
Le réduire à une marionnette d’Alger, c’est nier le principe fondateur de la Charte des Nations Unies : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
C’est aussi une manière cynique de détourner l’attention de l’essentiel : la question du Sahara occidental n’est pas un contentieux bilatéral, mais une question de décolonisation inachevée.

Ce silence organisé autour du peuple sahraoui n’est pas accidentel : il est au cœur de la stratégie marocaine.
Rendre invisible, c’est tenter d’effacer ; et effacer, c’est espérer légitimer la domination.
Mais aucun artifice diplomatique ne saurait dissoudre un peuple de son droit à la liberté.

La diabolisation obsessionnelle de l’Algérie

La propagande marocaine ne se contente pas de travestir le droit international ; elle s’emploie également à diaboliser l’Algérie, qualifiée de « régime hystérique » ou d’« acteur manipulateur ».
Une rhétorique digne des temps coloniaux, où l’on cherche à désigner un ennemi extérieur pour masquer l’échec intérieur.
Rabat tente de transformer un différend entre un peuple colonisé et une puissance occupante en une rivalité géopolitique entre deux États voisins.

L’objectif est clair : faire oublier la nature coloniale du conflit et bilatéraliser une question qui relève, par essence, du droit des peuples à l’autodétermination.
Mais l’Algérie n’a jamais revendiqué le Sahara occidental.
Elle soutient — et continuera de soutenir — le principe intangible du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, fondement du système international issu de 1945.
Qualifier ce soutien de « provocation » ou de « manipulation », c’est attaquer le cœur même du droit international.

Cette obsession anti-algérienne révèle une diplomatie en perte de repères, où le voisin devient bouc émissaire, et la vérité, simple variable d’ajustement médiatique.

Une diplomatie de l’illusion

Raccourcir le mandat de la MINURSO, annoncer des délais irréalistes, parler de « fin du conflit » avant même le vote du Conseil de sécurité : tout cela relève d’une diplomatie de l’illusion.
Le Maroc cherche à créer un sentiment d’irréversibilité, alors que le processus onusien demeure fondé sur la négociation entre les parties concernées, sous l’égide de l’ONU.
Cette précipitation, ce triomphalisme de façade, masquent une angoisse politique : celle de voir la communauté internationale revenir à la seule base légitime du règlement — le référendum d’autodétermination.

Pour une vérité sans mascarade

Le peuple sahraoui n’est pas une variable de communication, ni un pion sur l’échiquier des ambitions régionales. Son droit à l’autodétermination est inaliénable.
Et l’Algérie, loin d’être le déstabilisateur que Rabat décrit, demeure le dernier rempart maghrébin du principe de souveraineté populaire et de légalité internationale.

Face au zèle marocain, au silence complice de certaines puissances et aux manipulations médiatiques, il appartient aux voix libres du Maghreb et du monde de rappeler une évidence :
aucune paix durable ne peut naître du mensonge, et aucun peuple ne disparaît parce qu’un voisin le décrète invisible.

En somme, la diplomatie marocaine s’illustre moins par sa force que par son excès : excès d’ambition, excès de zèle, excès de manipulation.
Mais l’histoire, elle, ne se réécrit pas à coups de communiqués triomphalistes.
Le Sahara occidental demeurera, jusqu’à son autodétermination, le miroir de la conscience du droit international — et la mesure réelle du courage moral des nations.

A/Kader Tahri / Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »   https://kadertahri.blogspot.com/