Parfois il m'est utile de le dire !

                                                                                                          Oh! Colombe, transmets mon salut d...

Oui, Monsieur Xavier Driencourt, j’ai lu et parcouru le rapport

L’article présenté comme « explosif » sur les accords franco-algériens de 1968 a suscité de nombreux échos, notamment au Maroc. Pourtant, à la lecture du rapport parlementaire qu’il prétend résumer, on découvre une tout autre réalité : un document budgétaire instrumentalisé à des fins idéologiques. Réponse à un récit biaisé qui confond expertise et stigmatisation.

Oui, Monsieur, j’ai lu et parcouru le rapport parlementaire dont vous parlez avec tant d’assurance et de superlatifs. Et c’est précisément parce que je l’ai lu que je m’étonne de la manière dont vous le présentez : sélective, approximative, et, osons le mot, idéologique. Vous en tirez des conclusions politiques qu’il ne contient pas, en le transformant en instrument de dénonciation plutôt qu’en base d’analyse.

Un rapport administratif devenu arme polémique

Le document en question, rédigé par les députés Charles Rodwell et Matthieu Lefebvre, relève d’un travail budgétaire de la Commission des finances. Il n’a ni vocation à juger de la politique migratoire française, ni à dresser un réquisitoire contre un peuple en particulier. Son objectif est strictement administratif : évaluer les implications financières et juridiques des accords bilatéraux, dont celui de 1968 conclu avec l’Algérie.

Vous en faites pourtant un « rapport explosif », un mot que vous répétez jusqu’à l’épuisement (Le mot « explosif » revient pas moins de six fois : une répétition volontaire qui cherche à dramatise le propos et à lui donner une dimension de scandale d’État.) comme s’il s’agissait d’une découverte subversive. En réalité, les auteurs du rapport eux-mêmes prennent soin de nuancer leurs propos et d’appeler à une révision concertée des dispositifs existants, non à une rupture unilatérale ni à une stigmatisation. Nulle part ils ne parlent de « privilèges », encore moins de « largesses accumulées ». Ces termes sont les vôtres, pas les leurs.

Des faits transformés en procès d’intention

Vous affirmez que « les Algériens bénéficient d’un dispositif exceptionnel et dérogatoire à toutes les étapes du parcours migratoire ». Ce raccourci spectaculaire ignore les bases historiques et juridiques de l’accord franco-algérien de 1968, signé dans un contexte postcolonial où la France reconnaissait les liens humains, économiques et sociaux hérités d’un siècle de cohabitation.

Cet accord n’a rien d’un privilège : il constitue un régime spécifique comparable à ceux existant avec d’autres États (Tunisie, Maroc, Sénégal), établi dans un cadre de réciprocité diplomatique. Les dérogations qu’il contient sont encadrées par le droit français et régulièrement adaptées aux réalités contemporaines.

Vous évoquez des chiffres – « 2 milliards d’euros par an » – sans préciser qu’il s’agit d’une estimation partielle, qui ne prend en compte ni les cotisations sociales, ni la contribution économique, ni les recettes fiscales générées par les travailleurs immigrés algériens. Ce déséquilibre méthodologique est d’ailleurs souligné dans le rapport lui-même.

En d’autres termes, vous transformez une question budgétaire complexe en argument identitaire, au service d’une narration binaire : la France paierait, les Algériens profiteraient.

Une indignation à sens unique

Votre texte se veut indigner par le « manque de transparence des administrations » et par la « dérive jurisprudentielle du Conseil d’État ». Ces reproches, adressés indistinctement aux fonctionnaires et aux juges, relèvent d’une méfiance généralisée à l’égard des institutions françaises elles-mêmes. Vous leur reprochez de respecter la loi, de garantir les droits fondamentaux, d’interpréter les textes en faveur de l’État de droit.

Vous omettez de rappeler que le Conseil d’État, loin d’être « hors sol », a précisément pour mission de veiller à la cohérence juridique entre les accords internationaux et le droit interne. S’il a parfois étendu les effets de l’accord de 1968, c’est dans le cadre de la hiérarchie des normes et des principes constitutionnels que la République française s’impose à elle-même.

Faire passer cela pour une « folie jurisprudentielle » relève moins de l’analyse que du slogan politique.

L’Algérie, cible commode d’un discours sur commande

Permettez-moi de vous retourner sur une note condescendante la formule : « Manifestement, il ne connaissait pas le sujet dont il parlait. »  Vous  n’avez pas lu le rapport dans son intégralité, ou qui avez choisi d’en retenir uniquement ce qui servait un propos préétabli.

Votre indignation, loin d’être spontanée, s’inscrit dans un discours médiatique désormais bien rodé : celui qui consiste à transformer chaque dossier technique impliquant l’Algérie en argument de tension bilatérale.

Et la reprise de votre texte par une certaine presse étrangère, notamment marocaine, confirme ce glissement. Loin d’informer, il nourrit une guerre narrative où le sujet n’est plus l’immigration, mais l’Algérie elle-même. Le journalisme cesse alors d’éclairer pour devenir un instrument diplomatique déguisé.

Lire avant d’accuser

Oui, Monsieur, j’ai lu le rapport. Et j’en retiens autre chose que des indignations à la chaîne :

  • la nécessité de réviser des accords anciens, sans céder à la caricature ni à la stigmatisation ;
  • la volonté des parlementaires de rétablir une transparence administrative, non de désigner des coupables nationaux ;
  • l’importance d’un débat serein sur l’avenir des liens franco-algériens, débarrassé des réflexes de l’époque coloniale et des simplifications électoralistes.

Il n’y a rien « d’explosif » dans un travail parlementaire. Ce qui l’est, en revanche, c’est la facilité avec laquelle certains s’en servent pour rallumer de vieilles rancunes. La polémique ne remplacera jamais la lecture.
Et dans un contexte international où la manipulation de l’opinion devient un outil politique, la rigueur intellectuelle reste notre meilleure défense.

A/Kader Tahri / Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »  
https://kadertahri.blogspot.com/

Note de contexte : l’accord franco-algérien de 1968

Signé le 27 décembre 1968, cet accord bilatéral encadre les conditions d’entrée, de séjour, d’emploi et de protection sociale des ressortissants algériens en France.
Il repose sur la reconnaissance de liens historiques spécifiques entre les deux pays, hérités de la période coloniale. Modifié à plusieurs reprises (1985, 1994, 2001), il reste le principal cadre juridique des migrations algériennes en France.
Toute réforme ou dénonciation de cet accord suppose une négociation diplomatique bilatérale, et non une décision unilatérale.

Lien de l’article  d’un rapport devenu prétexte à polémique :

https://www.lefigaro.fr/vox/societe/xavier-driencourt-pourquoi-il-faut-lire-le-rapport-parlementaire-sur-l-immigration-algerienne-en-france-20251023

 

Dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 : le droit bafoué au service d’une politique de l’hypocrisie

 

Pour dénoncer la volonté politique de rompre unilatéralement l’accord franco-algérien de 1968, une mesure contraire au droit international et inefficace sur le plan migratoire.
Elle met en lumière une instrumentalisation politique de la question migratoire et appelle à un dialogue renouvelé, respectueux de la mémoire et du droit.

Une dénonciation… qui aurait l’effet inverse

Ironie de l’histoire : si l’accord de 1968 venait à être dénoncé, les facilités de circulation prévues par les accords d’Évian de 1962 pourraient ressurgir.
Autrement dit, supprimer l’accord reviendrait à rétablir la liberté de circulation que ce texte avait précisément pour but d’encadrer.

Ce serait donc le comble de l’inefficacité : un geste présenté comme “ferme” qui, en réalité, ouvrirait davantage les frontières qu’il ne les fermerait.

A/Kader Tahri / Chroniqueur engagé, observateur inquiet
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L’accord franco-algérien de 1968, bouc émissaire d’une dérive de l’extrême droite

L’Assemblée nationale a adopté, à une voix près, une proposition de résolution du Rassemblement national demandant la dénonciation de l’accord franco-algérien de 1968. Le RN s’en félicite, voyant dans ce vote une victoire idéologique ; mais au-delà de ce succès symbolique, c’est une autre réalité, bien plus préoccupante, qui se dessine : la banalisation des thèses de l’extrême droite et le brouillage des repères républicains dans le débat politique français.

Un texte juridiquement vide  

Rappelons-le : une résolution parlementaire ne lie pas le gouvernement. Elle exprime une opinion, rien de plus. En droit international, un traité bilatéral comme l’accord de 1968 ne peut être dénoncé qu’en cas de violation manifeste par l’une des parties. Or, les reproches adressés à l’Algérie – notamment son prétendu refus de reprendre ses ressortissants sous OQTF – ne reposent sur aucune clause du traité.
L’accord de 1968 ne traite ni des expulsions, ni des obligations de quitter le territoire français. L’argument juridique du RN s’effondre donc à la première lecture.

Ce vote n’aura aucune conséquence pratique, mais il marque un tournant : pour la première fois, une partie de la droite républicaine, y compris des élus du groupe Horizons, a choisi de voter avec le RN. La ligne de défense républicaine, construite depuis quarante ans pour contenir la rhétorique nationaliste, s’effrite sous nos yeux.

Un accord mal compris, instrumentalisé depuis cinquante ans

Il faut aussi rappeler ce qu’est réellement cet accord de 1968. Conclu dans un contexte post-colonial, il visait à encadrer l’immigration algérienne, non à la favoriser. Il mettait fin à la liberté totale de circulation héritée des accords d’Évian, et introduisait un régime de visas et d’autorisations de travail.

Trois avenants successifs (1985, 1994, 2001) et l’instauration du visa obligatoire en 1986 ont encore restreint les droits des ressortissants algériens. Ce texte, souvent présenté comme un “privilège migratoire”, est en réalité l’outil d’un contrôle renforcé, non d’un avantage.
C’est dire combien le débat actuel repose sur une méconnaissance historique alimentée par la démagogie.

Des “avantages” imaginaires

Les opposants à l’accord dénoncent régulièrement de prétendus “passe-droits” accordés aux Algériens : un visa de court séjour qui ouvrirait tous les droits, un statut de commerçant trop facile à obtenir, un regroupement familial plus souple.
La réalité administrative dément ces affirmations :

  • le visa de court séjour ne permet ni de s’installer ni de travailler ;
  • le statut de commerçant nécessite un visa long séjour et reste difficile à obtenir ;
  • le regroupement familial, certes accessible après douze mois au lieu de dix-huit, reste soumis à des conditions strictes de logement et de ressources.

Il est même des domaines où les Algériens sont désavantagés, comme celui des étudiants ou des travailleurs temporaires. Bref, l’accord ne confère pas des privilèges : il crée un régime particulier, aujourd’hui largement neutralisé par le droit commun des étrangers.

Un symptôme inquiétant du brouillage politique

Le plus préoccupant n’est pas le contenu du texte voté, mais la symbolique politique du scrutin. Que des députés issus de la droite modérée ou du centre aient pu voter une proposition du RN montre combien les frontières idéologiques se sont estompées.
Le front républicain, jadis ciment de la vie politique française, se délite dans l’indifférence générale.
Et le plus frappant est la démobilisation des autres groupes parlementaires : sur 92 députés du groupe présidentiel, seuls 30 étaient présents. Ce silence est un signal : la fatigue démocratique ouvre un espace au populisme.

La tentation du simplisme

Derrière la querelle sur un accord vieux de cinquante ans, se cache une autre bataille : celle du récit national. En s’attaquant à un texte symbolisant la relation franco-algérienne, certains cherchent à rejouer l’histoire coloniale sous les habits de la souveraineté retrouvée.
Mais réduire la diplomatie à un instrument électoral, c’est confondre fermeté politique et fermeture identitaire.
Ce glissement – qualifié à juste titre de “tentation trumpiste” – met en péril la rationalité juridique et le sens de l’État.

Conclusion

L’accord de 1968 n’est ni la cause des déséquilibres migratoires, ni un obstacle à la souveraineté française. Son maintien ou sa renégociation relève du dialogue diplomatique, non du réflexe idéologique.
La France a besoin d’un débat sur l’immigration, certes, mais fondé sur les faits, non sur les fantasmes.
À force de céder aux discours simplistes, la démocratie risque de perdre ce qui la distinguait : la primauté du raisonnement sur la peur, du droit sur le ressentiment

En somme, le vote du 30 octobre 2025 ne change rien en droit, mais il change beaucoup en symbole : il révèle une classe politique qui se détourne de la complexité au profit de slogans.
Face à la démagogie, il est urgent de rappeler que la République ne se défend pas par la peur, mais par la raison.

Rappelons-le : une résolution parlementaire ne lie pas le gouvernement. Elle exprime une opinion, rien de plus. En droit international, un traité bilatéral comme l’accord de 1968 ne peut être dénoncé qu’en cas de violation manifeste par l’une des parties. Or, les reproches adressés à l’Algérie – notamment son prétendu refus de reprendre ses ressortissants sous OQTF – ne reposent sur aucune clause du traité.
L’accord de 1968 ne traite ni des expulsions, ni des obligations de quitter le territoire français. L’argument juridique du RN s’effondre donc à la première lecture.

Ce vote n’aura aucune conséquence pratique, mais il marque un tournant : pour la première fois, une partie de la droite républicaine, y compris des élus du groupe Horizons, a choisi de voter avec le RN. La ligne de défense républicaine, construite depuis quarante ans pour contenir la rhétorique nationaliste, s’effrite sous les yeux des politiques français

A/Kader Tahri / Chroniqueur engagé, observateur inquiet
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En France humiliée par le tribalisme accentuée au mythe de la communauté élue.

Sous couvert de défendre la République et la laïcité, certains discours d’extrême droite recyclent la peur de l’islam et des banlieues pour bâtir un récit de guerre culturelle. Mais la réalité du communautarisme français est bien plus complexe et ses angles morts, souvent révélateurs.

Y-a-t-il besoin d’en dire plus ?

En effet un grand tohu-bohu médiatique, pour cette hystérisation  qui vingt ans après les émeutes de 2005, une certaine presse d’extrême droite ressort la même grille de lecture : la France serait “recolonisée” par ses anciens colonisés, transformée en mosaïque de “tribus”.
Sous une apparence d’analyse, ce discours rejoue les vieilles obsessions : la peur du groupe, du clan, de l’étranger.

Partout où l’État recule, le clan avance”, écrit l’auteur de cette tribune anxiogène.
Mais ce “clan” n’est pas une catégorie sociologique — c’est une métaphore politique de l’ennemi intérieur.

Ce langage transforme des tensions sociales en conflit civilisationnel pour les milieux identitaires et les racistes de tous bords qui aboyaient fortement comme des loulous, des individus atteints d’une islamophobie aiguée, que pour en faire de l’immigration musulmane un ennemi au nom de la laïcité, dans un climat anxiogène, nourri par des amalgames et des discours haineux. Les mots ne décrivent plus : ils accusent. Ma présente tribune plaide pour une lucidité sans haine, une République sans peur, et une laïcité fidèle à son sens premier : l’unité dans la diversité.

Une fausse lucidité, un vrai culturalisme

Le texte attribue les violences et les fractures à un “tribalisme solidaire” hérité du Maghreb.
Tout devient affaire de culture : pauvreté, chômage, défiance, délinquance.
Ce qui relève des politiques publiques et de l’histoire sociale se trouve réduit à une essence ethnique.

Or, comme l’ont montré des chercheurs tels que Didier Fassin, François Dubet ou Olivier Roy, le communautarisme est souvent le symptôme d’une relégation, non la cause d’un désordre. Ce que ces auteurs appellent “tribalisme” est en réalité le produit d’une désaffiliation politique : l’État s’est retiré, la solidarité locale a pris le relais.

Une France “recolonisée” ? Le fantasme d’une inversion

Le récit du “Républi-clanisme” inverse la mémoire coloniale : la France ne serait plus coupable d’avoir dominé, mais victime d’être dominée.
Cette rhétorique inversée et victimaire légitime la peur identitaire tout en effaçant la complexité des héritages migratoires.

Derrière la peur du “tribalisme”, il y a souvent la peur de la mixité.
Et derrière la défense de la “République”, parfois, le refus du pluralisme.

Le deux poids deux mesures du communautarisme

L’un des biais majeurs de ce discours est sa sélectivité.
Il dénonce bruyamment le communautarisme musulman mais ignore d’autres réalités pourtant bien présentes.

En France, il existe des formes multiples de vie communautaire : juive, catholique,  Certaines s’expriment à travers des écoles confessionnelles, des associations religieuses ou des structures d’entraide. Elles répondent à des besoins différents : transmission de la foi, préservation culturelle, protection identitaire.

Le communautarisme juif, par exemple, se manifeste souvent dans un réseau éducatif dense où la transmission de la culture religieuse et linguistique occupe une place centrale.
Cet attachement, tout à fait légitime, peut toutefois favoriser un certain isolement éducatif et social.

La loi française de 1905 n’a pas empêché les privilèges communautaires accordés aux juifs et au Judaïsme comme religion reconnue, génératrice de communautarisme juif, et le germe est là. (Ecoles privés juives subventionnées par l’État, la cacherout alimentaire, les femmes de religion hébraïque ont bénéficié un temps réservés à leur usage aux piscines, les demandes de dispenses à l’examen, pour les jeunes accordées le samedi, jour du "chabbat", siège du Consistoire "beth din", une cour d'arbitrage rabbinique rendant ses jugements conformément à la "halakhah" la Charia juive, un ensemble de règles qui régis la vie juive au quotidien.).

À l’inverse, les écoles musulmanes, beaucoup moins nombreuses (une trentaine environ), demeurent sous forte surveillance administrative et peinent à trouver leur place.

Il y a  contradiction entre l’identité ethnique et la citoyenneté, ce qui est refusé à d'autres, est tout simplement toléré pour les juifs et surtout dans cette espèce d'engouement des milieux politiques et médiatiques pour tout ce qui concerne les juifs ?

La laïcité disposait en arrière-plan l’existence d’une communauté juive qui, de fait, n’hésite pas à se dire, tout simplement, française. Là encore, on joue avec les mots, on en emploie un pour un autre dans la volonté des Juifs de vivre dans une communauté qui ne respecte pas et qui s’en foute royalement des règles de la république, ce qui n’est le cas ni des musulmans ni des catholiques attachés à leurs origines religieuses.

Ces contrastes révèlent une réalité simple : la République accepte la pluralité, mais n’assume pas toujours la symétrie.
Elle tolère certaines expressions communautaires, en suspecte d’autres — souvent selon des critères politiques implicites.

La République trahie par ceux qui prétendent la défendre

La laïcité n’est pas l’arme d’un camp : elle est la règle commune.
Elle ne demande pas d’effacer les religions de l’espace public, mais d’empêcher qu’elles dictent la loi collective.

Ceux qui l’invoquent pour désigner un bouc émissaire en trahissent le sens.
Ils veulent imposer une laïcité d’exclusion, alors que la vraie laïcité est une liberté partagée.

Défendre la République, c’est refuser la hiérarchie entre les appartenances.
Ce n’est pas choisir entre catholiques, juifs ou musulmans : c’est refuser que quiconque se sente étranger chez lui.

La République, ou le courage de la nuance

Ceux qui dénoncent les “tribus” fabriquent eux-mêmes une tribu : celle de la peur.
Ils prétendent sauver la France, mais la réduisent à une identité figée.

Le véritable enjeu n’est pas d’interdire les appartenances, mais d’empêcher qu’elles deviennent des frontières. La République doit accepter les différences tout en garantissant la loi commune. Elle doit oser dire qu’il y a plusieurs formes de communautarisme, et que le problème n’est pas leur existence, mais leur instrumentalisation politique.

La laïcité, dans son sens le plus noble, ne combat pas la religion : elle combat le privilège.
Et c’est bien ce combat pour l’égalité, non celui contre la diversité, qui fonde notre pacte républicain.

Pourtant il est toujours dit que la laïcité a donné naissance à la nécessité de faire place à d’autres religions. Ce qui au départ était une bonne chose, Elle ne prévoit pas la disparition des religions de l’espace publique mais organise la neutralité religieuse de l’État, mais le judaïsme au réflexe communautariste a humilié la Laïcité.

Ce qui est moyenâgeux, c’est lorsque le fait communautaire implique un isolement dans des modes de vie, un repli sur soi dans des relations sociales, à hurler en permanence à l'antisémitisme, pour venir ensuite sangloter contre une certaine exclusion, après avoir tout fait pour s'affirmer différent, relève alors de la plus profonde hypocrisie, c'est à la fois dégueulasse et indigne, c’est dire que le communautarisme juif en prenant son fantasme pour la réalité, ne cesse de planifier de la revendication de droits religieux, des droits spécifiques qui priment sur les droits sociétales de toute un  pays afin de se préserver de toute influence.

A/Kader Tahri / Chroniqueur engagé, observateur inquiet
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Chienlit, arrogance et propagande : la presse du Makhzen pète les plombs !

Sous couvert d’analyse géopolitique, un article marocain relayant les propos de Massad Boulos, proche de Donald Trump, tente de transformer la question du Sahara en chantage politique : “accepter la paix marocaine ou risquer une implosion à la soudanaise.” Une provocation flagrante à laquelle l’Algérie répond par la dignité, la fermeté et la légitimité du droit international.

Algérie, dignité et souveraineté face à la diplomatie de la peur

Il n’est pas rare que la diplomatie marocaine s’abrite derrière une communication habile pour transformer la provocation en “message de paix”. Mais lorsque cette stratégie se double d’un discours de menace — évoquant une “Algérie à la soudanaise” —, elle franchit une ligne rouge : celle de la décence et de la vérité.

L’article en question, diffusé dans la presse marocaine, ne cherche pas à informer. Il cherche à imposer un récit unique : celui d’une Algérie coupable de son attachement au droit international, sommée d’accepter “la paix sous la bannière du Maroc”. Un scénario digne des temps coloniaux, où la souveraineté des États devait s’incliner devant le diktat des puissances.

Je crois que malgré son Tberguig médiatique, la presse du Makhzen n’arrive pas à se rendre compte ni à admettre que le royaume du Maroc n’a jamais existé tel que la propagande du Makhzen l’a façonné à jamais dans les esprits marocains, ceci dans le but de vendre une image qui ne reflète ni la réalité historique ni l’honnêteté morale. Pratiquement, il est donc aberrant de mesurer le développement de la politique marocaine aux projets politiques  réalisés par des étrangers pour les étrangers. Le Makhzen avec ses théories farfelues se perfectionne à vouloir créer un ennemi permanent afin de se régénérer et endoctriner le peuple.

Une fausse alternative : se soumettre ou sombrer

La rhétorique de cet article repose sur une fausse dichotomie : soit l’Algérie se plie au plan d’autonomie marocain, soit elle s’expose à la “désintégration”.
Cette manipulation est grossière. Elle ne traduit pas une volonté de paix, mais un chantage diplomatique
 ce qui a donné lieu à un festival d’idioties médiatisées, qui sont devenues des hypothèses sur des hypothèses et des supputations sur supputations et juste à part vendre de la fumée.

Or, l’Algérie n’a pas besoin qu’on lui dicte ce que “la paix” doit signifier. Son engagement est clair : respecter les résolutions de l’ONU et défendre le droit des peuples à l’autodétermination, un principe universel que nul ultimatum ne saurait effacer.

L’Algérie, fidèle à ses principes, pas à un dogme

Qualifier la position algérienne de “doctrinaire” ou “boumediéniste” relève de la caricature.
Depuis l’indépendance, l’Algérie a bâti sa diplomatie sur la constance morale et la légitimité du droit. Elle n’a jamais varié dans son soutien à une solution politique, pacifique et conforme au droit international pour le Sahara occidental.

Cette position n’est ni contre le Maroc, ni au service d’un séparatisme fantasmé. Elle est l’expression d’un engagement historique envers la justice et la liberté des peuples.
Ceux qui la qualifient de “dogmatique” oublient que l’Algérie fut le berceau du principe d’autodétermination inscrit à l’ONU.

Tout au long de son histoire, le Makhzen n’a pas vraiment changé de nature, il a toujours su créer et orchestrer ce type de campagnes qui tendent à discréditer le voisin algérien pour l’accuser de vouloir déstabiliser de facto le Maroc et se déclare comme un pays victime de l’ostracisme des autorités algériennes afin de fabriquer l’Algérie comme l’Ennemi, nous avons même pu constater qu’un jour le consul général du Maroc à Oran avait osé qualifier l'Algérie de pays ennemi dans l’aveuglement de sa propre fonction symbolique.  Quelle obsession !!!!

Le parallèle avec le Soudan : la peur comme arme rhétorique

Comparer l’Algérie au Soudan est une offense à la raison et à l’histoire.
Le Soudan a connu une guerre civile interne, nourrie par des divisions ethniques et des rivalités armées.
L’Algérie, au contraire, est un État-nation souverain, uni et socialement cohérent, fort d’une mémoire collective forgée dans la résistance et la dignité.

Agiter la menace d’une “partition” relève d’un désir inavoué : projeter sur l’Algérie les fractures que d’autres cherchent à masquer chez eux.
Ce type de propagande ne révèle pas la faiblesse de l’Algérie, mais celle d’un discours marocain à court d’arguments.
En effet, la monarchie n'a guère changé, les crimes et les assassinats politiques sont d'actualité, les disparitions, les fusillades en terre ou  mer, de vrais suicides faux, les siècles de prison pour qui ose dire non, bref, un enfer absolu pour les Marocains et un paradis fascinant pour les traîtres et les étrangers.

La manipulation des relais américains

L’article s’appuie sur Massad Boulos, un proche de Donald Trump, pour donner à sa thèse une apparence d’autorité internationale.
Mais il faut le rappeler : M. Boulos n’est ni diplomate ni représentant officiel de Washington.
Son opinion ne reflète pas la position du gouvernement américain, qui continue de soutenir le processus onusien et d’appeler à une solution politique mutuellement acceptable.

Cette instrumentalisation d’un individu pour servir une ligne politique interne illustre une dérive inquiétante : celle où l’illusion médiatique remplace la diplomatie réelle.

L’Algérie, garante de la stabilité régionale

L’Algérie n’a jamais cherché à attiser les tensions régionales. Elle œuvre, au contraire, à la paix et à la stabilité du continent africain : médiation au Mali, engagement pour la paix en Libye, défense des causes justes à l’Union africaine et aux Nations unies.

Ceux qui cherchent à déstabiliser la région par des comparaisons incendiaires devraient s’inspirer de cette constance au lieu de la craindre. L’Algérie ne bâtit pas sa politique sur le malheur des autres. Elle le fait sur la justice, la dignité et la non-ingérence.

La paix ne s’impose pas, elle se construit

Parler de paix tout en brandissant la menace de la division est une contradiction insurmontable. La “paix” selon la vision marocaine n’est pas une paix véritable, mais une reddition maquillée. La vraie paix naît du respect mutuel, du droit et du dialogue sincère.

L’Algérie n’a jamais fermé la porte à la discussion.
Mais elle refuse que la paix devienne le masque d’une annexion imposée, contraire au droit international et à la dignité des peuples.

Face à la provocation, la constance algérienne

À ceux qui rêvent d’une Algérie affaiblie, divisée ou craintive, la réponse est simple : l’Algérie ne se fragmente pas, elle se renforce.
Son unité nationale, sa stabilité institutionnelle et sa cohésion sociale sont le fruit d’une histoire unique : celle d’un peuple libre qui ne s’agenouille devant aucune puissance.

Les calculs diplomatiques passent, les menaces s’effacent, mais la constance algérienne demeure.
Car la souveraineté de l’Algérie ne se discute pas, elle se vit.

Conclusion : la dignité comme horizon

L’article marocain qui prophétise le “chaos algérien” n’est pas un texte d’analyse, c’est un aveu d’impuissance.
Il révèle la nervosité d’un discours qui cherche à substituer la propagande au droit, la menace à la diplomatie, la peur à la raison.

Je ne critique pas les Marocains, déjà, évidemment que la majorité reste honnête, mais je tiens à préciser que je suis depuis très longtemps profondément sympathisant de la cause Palestinienne et celle des Sahraouis, et surtout que dans le sillage du discours tenu par le palais, la théorie du ruissellement  

On sait pourquoi, mais il ne faut pas le dire. Faut me pardonner, je viens de regarder à la télé le Roi des pauvres, le protecteur de la démocratie, de la liberté au Maroc et l'enthousiasme me trouble au point de commettre une confusion impardonnable, il s'agissait bien d'un Hitler Machin ou quelque chose comme ça, ce supposé dirigeant d’un royaume de l’abondance de la démocratie et de l’intelligence, encore du n’importe quoi, ce narco-régime de la prostitution devient l’ombre de lui-même, sous un monarque alcoolique et LGBT avéré qui arrive à faire du Maroc un pays des héritiers et des rentiers.

Un petit rappel pour les médias de sa majesté, c’est l’ensemble du peuple Algérien qui opte pour la fermeture permanente des frontières ainsi que la rupture des relations avec le régime du Makhzen Marocain. Donc pour l’Algérie, le Maroc n’est nullement un rival, un ennemi mais juste un voisin agaçant, troublant et surtout sionisé.
Algérie appartient à ceux qui savent la défendre et le Maroc appartient à ceux qui savent le vendre !!!!!

L’Algérie, elle, reste fidèle à ce qui la définit depuis 1962 : la dignité, la justice et la souveraineté.
Et tant que ces valeurs guideront sa diplomatie, aucun “message subliminal” n’ébranlera sa détermination.

A/Kader Tahri / Chroniqueur engagé, observateur inquiet
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Mon 500ᵉ billet: écrire librement, penser avec rigueur

 

Cinq cents billets publiés, autant de traces d’un parcours fait d’engagements, de doutes, de lectures et de convictions. Ce n’est pas une célébration, mais une pause : l’occasion de revenir sur ma démarche, mes principes et cette liberté singulière que m’offre l’écriture.

Depuis mes débuts, j’ai voulu faire de cet espace un lieu d’échange et d’analyse où les questions politiques et sociales puissent être abordées autrement — non pas dans le bruit médiatique, mais sous l’angle de leur traitement, de leur mise en récit, de ce qu’elles disent de notre époque.

Ce billet n’est pas un retour narcissique. C’est une halte pour préciser d’où j’écris, pourquoi j’écris, et comment cette pratique s’est imposée, au fil des années, comme une forme de résistance intellectuelle et morale.

Un cap symbolique : cinq cents billets et un même fil conducteur

Voici donc le 500ᵉ billet publié sur ce blog. Un chiffre, bien sûr, mais aussi une étape qui invite à la réflexion. Depuis mes débuts, j’ai voulu faire de cet espace un lieu d’échange et d’analyse, où les questions politiques et sociales puissent être abordées autrement — non pas à travers le bruit médiatique, mais sous l’angle de leur traitement, de leur mise en récit et de ce qu’elles révèlent du monde dans lequel nous vivons.

Ce billet n’est pas un bilan, encore moins un exercice d’autosatisfaction. C’est une halte, un moment pour dire d’où je parle, pourquoi j’écris, et comment cette pratique, au fil des ans, s’est imposée comme une forme de résistance intellectuelle et morale.

Une écriture née de l’expérience et du militantisme

Mon écriture est profondément liée à mon parcours.
Enseignant et militant politique et social pendant près de vingt ans, j’ai longtemps vécu les réalités que je commente aujourd’hui. Les thèmes qui traversent mes textes — justice sociale, précarité, liberté, citoyenneté — ne sont pas des objets d’étude abstraits, mais des terrains d’expérience.

Je ne regrette pas ce passé. Je n’ai plus l’illusion d’être un réformiste, mais je reste un compagnon de route, animé par ce devoir de parole que je m’impose à moi-même. Écrire, pour moi, c’est participer, modestement, à la circulation d’un savoir, d’une vigilance, d’une mémoire collective.

Écrire, c’est militer autrement

Je milite à ma manière. Il y a sans doute, dans le geste d’écrire publiquement, une part de narcissisme — celle de croire qu’un texte puisse toucher, éveiller ou convaincre, fût-ce un petit nombre de lecteurs. Mais il y a surtout la conviction que la parole peut être utile : qu’elle éclaire, qu’elle nuance, qu’elle relie.

Je vois dans l’écriture moins un devoir qu’un savoir à partager : un ensemble d’expériences, de connaissances et de convictions qui peuvent servir à d’autres.
Je m’efforce de respecter quelques principes simples : ne jamais insulter mes adversaires, ne jamais juger les personnes sur leur nom ou leur apparence. Ce n’est pas une posture morale, mais une exigence de décence et d’honnêteté.

Écrire ici m’offre une liberté rare : celle de ne rendre de comptes à personne. Cette autonomie, je la considère comme un privilège, mais aussi comme une responsabilité

Commentaires, débats et illusions perdues

Les espaces numériques ne sont pas toujours des lieux de sérénité.
Je lis souvent les commentaires avec intérêt, parfois avec amusement, parfois avec lassitude. Certains prolongent utilement la réflexion : ils corrigent, précisent, débattent. D’autres, hélas, ne font qu’exprimer la colère, le ressentiment ou le besoin d’avoir raison. C’est la loi du genre.

Mais à travers tout cela, un lectorat s’est formé. Des lecteurs fidèles, attentifs, curieux, qui apprécient une approche des faits souvent absente du paysage médiatique actuel.
C’est à eux que je pense lorsque j’écris, non pour leur plaire, mais pour dialoguer avec cette part du public qui refuse le prêt-à-penser.

Au fil du temps, j’ai chroniqué des sujets variés : la guerre de Gaza, l’immigration en France, les tensions régionales avec le Maroc, et d’autres encore. Des thèmes lourds, complexes, qui exigent rigueur, recul et honnêteté.

Une écriture entre journalisme et engagement

Je revendique une écriture à la fois journalistique et militante.
Journalistique, parce qu’elle repose sur la vérification, la documentation, la précision.
Militante, parce qu’elle assume un point de vue, une orientation, une fidélité aux réalités vécues.

Beaucoup de lecteurs, même en désaccord, ont reconnu cette exigence. Peut-être parce qu’ils sentent que, pour moi, l’objectivité n’est pas la neutralité : elle n’exclut pas la prise de position, elle en est parfois la condition. Rappeler un fait, le contextualiser, le confronter à d’autres, c’est déjà militer pour une information juste.

Et puis, il faut bien poser la question :

Qui est le plus militant ? Celui qui rappelle les faits, ou celui qui choisit de les passer sous silence ?

Le silence, lui aussi, est une forme de parti pris. Il nourrit la désinformation, il affaiblit le débat, il empêche la réflexion.

Ma position : chroniqueur militant, non journaliste

Je ne me revendique ni militant au sens traditionnel, ni chroniqueur neutre. J’essaie d’être un chroniqueur militant — un observateur engagé, qui documente, analyse, puis prend position, sans jamais céder à l’invective.

Lorsque j’écris sur la précarité, sur les injustices ou sur les crises sociales, je ne dénonce qu’après avoir travaillé sur des faits vérifiables : chiffres, textes de loi, témoignages. Je ne prétends pas être journaliste, car je ne mène pas d’enquêtes contradictoires. Mais je cherche à m’approcher de la vérité, avec les moyens d’un citoyen qui s’informe, lit, questionne et observe.

Sur le terrain, il m’arrive que des interlocuteurs me prennent pour un journaliste. J’en suis flatté, sans pour autant le revendiquer. Je corrige chaque fois cette confusion, par respect pour la profession, mais aussi par fidélité à ma propre position : celle d’un auteur libre, qui n’appartient à aucune rédaction, mais partage avec elle une même exigence de sérieux et de cohérence.

Ce que cinq cents billets m’ont appris

Cinq cents billets, c’est beaucoup d’heures d’écriture, d’écoute, de débats et d’incertitudes.
C’est aussi la preuve que, malgré le bruit et la fatigue du monde, il reste des lecteurs pour qui les mots comptent, pour qui penser encore a du sens.

Je mesure, avec le recul, ce que cette pratique m’a apporté : une discipline intellectuelle, une distance critique, une fidélité à certaines valeurs — respect, rigueur, empathie.

Ce 500ᵉ billet n’est donc pas un point final, mais une étape.
J’aimerais que les suivants prolongent cette exigence : écrire non pour convaincre à tout prix, mais pour comprendre et faire comprendre.
Car la liberté d’écrire n’a de valeur que si elle sert à éclairer — un peu — ce qui, trop souvent, reste dans l’ombre.

A/Kader Tahri / Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »   https://kadertahri.blogspot.com/