Parfois, il m'est utile de le dire ?

Gaza n’est pas à vendre : contre la guerre sans fin et les promesses vides de Trump et Netanyahou

 

Cette tribune dénonce l’illusion d’un accord entre Trump, Netanyahou et le Hamas, présenté comme une solution au conflit, mais qui n’est en réalité qu’une façade pour prolonger la guerre et achever la destruction de Gaza. Elle met en lumière l’hypocrisie des puissances occidentales, l’instrumentalisation cynique des otages, et la complicité internationale dans ce qui s’apparente à un processus de nettoyage ethnique.

 

Introduction : La paix comme tromperie

Loin de se limiter à un constat, cette tribune appelle à une mobilisation citoyenne et politique mondiale pour imposer un cessez-le-feu immédiat, lever le blocus, protéger la population palestinienne et instaurer des mécanismes internationaux contraignants. Gaza n’a pas besoin de promesses creuses ou de projets immobiliers grotesques, mais d’une justice effective et de la reconnaissance de son droit à exister.

Depuis des mois, Gaza vit sous le feu incessant des bombardements, dans un climat où la survie quotidienne se réduit à chercher de l’eau, du pain et un abri. Dans ce chaos, Trump et Netanyahou osent présenter un « plan » de libération des otages comme une voie vers la paix. Mais il faut regarder derrière les mots : ce plan n’est pas une solution, il est la continuité de la guerre par d’autres moyens. Derrière la façade diplomatique, il n’y a ni cessez-le-feu durable, ni fin du siège, ni respect des droits fondamentaux des Palestiniens. Il y a seulement une promesse : celle de prolonger l’injustice.

La stratégie de la guerre sans fin

Israël n’a pas besoin de victoire définitive pour prolonger son entreprise : il lui suffit de maintenir Gaza dans un état de destruction permanente. Netanyahou l’a compris, et sa survie politique en dépend. La guerre, pour lui, n’est pas un malheur accidentel : c’est une stratégie calculée. Elle alimente son pouvoir intérieur et maintient l’opinion israélienne sous l’emprise de la peur.

Quant à Trump, il a transformé Gaza en terrain de jeu cynique. Les projets délirants évoqués — hôtels, clubs de golf, zones industrielles brandies comme trophées — ne sont pas des solutions, mais des insultes à la mémoire des morts et aux survivants. Parler de reconstruction alors que les bombes continuent de tomber, c’est comme proposer un nouveau plan d’urbanisme à une ville encore en flammes.

Les otages comme monnaie d’échange

Il ne s’agit pas ici de minimiser la souffrance des familles israéliennes dont les proches sont retenus par le Hamas. Mais il faut dénoncer l’usage cynique que font Trump et Netanyahou de ces vies humaines. Chaque promesse de libération s’accompagne de conditions irréalistes et d’un refus obstiné d’aborder la racine du problème : l’occupation, le blocus, la négation des droits palestiniens.

En réalité, même si le Hamas rendait demain tous les otages, rien n’indique qu’Israël mettrait fin à la guerre. L’expérience prouve le contraire : après chaque trêve temporaire, les bombardements reprennent avec plus de violence encore. La logique est implacable : Gaza n’est pas seulement bombardée pour punir le Hamas, mais pour briser la société palestinienne tout entière.

L’hypocrisie occidentale et la complicité internationale

Les États-Unis, loin de jouer le rôle de médiateur, se sont rangés corps et âme du côté de l’occupant. Leurs appels à la retenue sonnent creux face aux cargaisons d’armes qu’ils livrent. Quant à l’Union européenne, elle se contente de « regrets » et de « préoccupations » qui ne sauvent aucune vie.

Cette hypocrisie n’est pas seulement politique, elle est morale. Car si les crimes commis à Gaza avaient lieu ailleurs, les chancelleries parleraient de génocide, exigeraient des sanctions, convoqueraient le Tribunal pénal international. Mais ici, le droit est suspendu, comme si la vie palestinienne valait moins.

Gaza comme miroir de nos hypocrisies

Gaza révèle ce que nos sociétés refusent d’admettre : que la communauté internationale est prête à tolérer l’inacceptable, pourvu qu’il serve ses intérêts stratégiques et économiques. Chaque immeuble détruit, chaque hôpital ciblé, chaque enfant mutilé révèle la faillite d’un système mondial où la diplomatie performative remplace l’action réelle.

On ne peut pas demander aux Palestiniens de se taire, de se soumettre, d’attendre indéfiniment que les « négociations » leur rendent leurs droits. Ils savent que ces négociations sont biaisées dès le départ, qu’elles masquent la poursuite d’un projet de dépossession.

Le droit à résister, la nécessité de la justice

Il n’est pas question ici de glorifier la violence. Mais rappelons une évidence : aucun peuple soumis à l’occupation, bombardé depuis des décennies, privé de liberté et de dignité, n’accepterait de tendre l’autre joue indéfiniment. Qualifier systématiquement de « terroristes » ceux qui résistent revient à nier le droit fondamental d’un peuple à exister.

La véritable question n’est pas : « Les Palestiniens ont-ils le droit de se défendre ? » mais : « Jusqu’à quand leur refusera-t-on ce droit ? »

Ce que nous devons exiger

Face à cette guerre sans fin, la communauté internationale et les citoyens du monde ne peuvent plus rester spectateurs. Nous devons imposer :

-          Un cessez-le-feu immédiat et permanent, placé sous contrôle international.

-          La levée du blocus de Gaza, qui transforme deux millions de personnes en prisonniers à ciel ouvert.

-          La libération de tous les prisonniers palestiniens détenus sans procès équitable.

-          Une enquête internationale indépendante et contraignante sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

-          La reconnaissance du droit des Palestiniens à l’autodétermination, seule base possible d’une paix véritable.

Conclusion : Gaza n’est pas à vendre

Tout accord conclu doit inclure la fin du génocide et du nettoyage ethnique, ainsi qu'une garantie. Netanyahou ne s'arrêtera pas délibérément. N'oubliez pas que seule la guerre continue lui offre une chance de survie politique. Il trouvera toujours une raison de poursuivre sa sale guerre contre des innocents. C'est pourquoi les forces internationales doivent intervenir au plus vite afin de protéger la population palestinienne.

Il y a bien sûr le plan infâme décrit par le Washington Post : les hôtels et les clubs de golf Trump, un centre industriel portant le nom d'Elon Musk, une rue portant le nom de MBS

Gaza n’est pas un terrain vague que l’on peut raser puis reconstruire au goût des puissants. Gaza est le cœur battant d’un peuple qui refuse d’être effacé. Les promesses de Trump, les calculs de Netanyahou, les illusions diplomatiques de Washington ou de Bruxelles n’y changeront rien : une paix qui ignore la justice est une paix morte-née.

Nous ne devons pas accepter que les générations futures nous jugent complices par notre silence. Aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement de défendre Gaza, mais de défendre l’idée même d’humanité.

Gaza n’a pas besoin de promesses creuses. Gaza a besoin de justice. Et la justice ne se négocie pas.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/

 

 

 

 

 


7 Octobre : propagande, mensonges et guerre des récits

 

Le récit officiel du 7 octobre s’est imposé comme une vérité incontestable : horreurs inimaginables, “victimes innocentes”, barbarie palestinienne. Mais derrière cette narration se cache une réalité plus complexe : exagérations, fabrications, omissions. Entre la censure militaire, le rôle ambigu de Zaka et l’amplification médiatique, l’histoire du 7 octobre apparaît moins comme un fait brut que comme une arme de guerre de l’information. Ce texte démonte les contradictions, dénonce les manipulations et rappelle que la vérité, en temps de guerre, est toujours la première victime.

On nous les a servis comme un spectacle. Vidéos, images, récits insoutenables. Mais derrière le rideau, que reste-t-il ? Beaucoup d’horreur, certes, mais aussi beaucoup d’exagérations, de silences, et de mensonges.

On a parlé de bébés décapités, de femmes enceintes éventrées, de viols de masse. Autant d’histoires répétées en boucle puis abandonnées faute de preuves. Mais dans l’intervalle, elles ont fait leur travail : imprimer dans les esprits l’image d’un Palestinien barbare, inhumain, irrécupérable.

On nous a montré des maisons en flammes, symboles de la sauvagerie palestinienne. Sauf que plusieurs d’entre elles ont été pulvérisées par les tanks israéliens. Détail gênant. Mais peu importe, il fallait nourrir la dramaturgie nationale.

Au centre de ce théâtre macabre : Zaka, organisation religieuse israélienne, chargée par l’armée de “gérer” les corps et de raconter l’histoire. Et quelle histoire ! Celle que Netanyahu a saluée pour sa capacité à galvaniser les foules et à convaincre le monde que le Hamas est l’incarnation même du Mal.

Le nœud central de la guerre de l’information

Un récit verrouillé

  • L’armée israélienne a eu le monopole de la communication officielle.
  • Zaka, organisation religieuse, a produit des témoignages émotionnels relayés sans vérification.
  • Le Dinah Project, habillé d’un vernis académique et juridique, a poursuivi la même logique nationale : documenter dans un cadre favorable aux intérêts diplomatiques d’Israël.

Les atrocités réelles du 7 octobre ont été immédiatement utilisées comme levier diplomatique pour rallier l’Occident. Les récits spectaculaires mais invérifiables (bébés décapités, viols systématiques) ont servi de multiplicateur émotionnel. Le refus d’accès aux experts indépendants (ONU, ONG) a renforcé l’impression que l’État israélien voulait verrouiller son narratif.

  • Zaka : partialité religieuse et communautaire, sa mission étant de “sacraliser” la mémoire des victimes juives, pas d’enquêter avec neutralité.
  • Dinah Project : partialité académique et politique, dirigé par une juriste israélienne engagée, plaidant aussi la cause d’Israël devant les instances internationales.

Nécessité de distinguer faits établis (exécutions, otages, incendies) et récits amplifiés (atrocités jamais prouvées). Une Importance de croiser les sources israéliennes avec la presse critique (Haaretz, Yedioth), les enquêtes internationales (AP, HRW, ONU), et les contre-enquêtes palestiniennes mais comme  le 11 septembre ou Sabra et Chatila, le 7 octobre restera un événement saturé de récits concurrents, où la bataille des interprétations pèsera plus lourd que les faits

Oui, tous les récits du 7 octobre s’inscrivent dans une guerre de l’information. Zaka et le Dinah Project ne sont pas neutres : leur documentation est systématiquement alignée avec les intérêts d’Israël. Cela ne signifie pas qu’ils inventent tout, mais que leur sélection et leur présentation des faits sont orientées.

Et les médias occidentaux ? Disciplinés, dociles, muets. Tandis que des journaux israéliens comme Haaretz ou Yedioth Ahronoth mettaient en lumière les tirs de Tsahal sur ses propres civils, nos rédactions se contentaient de répéter la formule magique : “1200 victimes israéliennes”. Un chiffre gravé dans le marbre, même s’il inclut plus de 400 soldats tombés au combat, des dizaines de colons armés, et même des morts causés par l’armée israélienne. Nuancer ce récit ? Sacrilège.

Soyons clairs : oui, des crimes ont été commis par les combattants palestiniens. Mais Israël a brouillé toutes les lignes : soldats transformés en “civils”, colons armés présentés comme “victimes innocentes”, morts israéliens imputés au Hamas quand ils étaient causés par Tsahal. La propagande est devenue vérité d’État.

Et la prise d’otages ? Crime de guerre, nous répète-t-on. Certes. Mais que dire alors des milliers de Palestiniens — dont des enfants — entassés depuis des années dans les prisons israéliennes, sans procès, dans des conditions indignes ? Silence médiatique. Deux poids, deux mesures. Quand le Hamas capture des militaires, ce sont des “otages”. Quand Israël enferme des civils palestiniens, ce sont de simples “mesures de sécurité”.

Mais peut-on vraiment considérer comme des “civils” des soldats en uniforme ou des colons armés qui se battaient ce jour-là ? Certainement pas. Pourtant, dans le décompte officiel des “1200 victimes israéliennes”, tout est mélangé : militaires tombés au combat, gardes de sécurité, et même des civils tués… par l’armée israélienne elle-même. Tsahal l’a reconnu : certains morts sont le fait de ses propres tirs, mais les chiffres exacts ne seront publiés — tenez-vous bien — qu’“après la fin des combats à Gaza”. En clair : l’unanimité nationale d’abord, la vérité ensuite.

Et malgré ces zones d’ombre, ce chiffre de 1200 victimes reste répété, martelé, sanctifié dans la presse occidentale. Un chiffre manipulatoire, biaisé, jamais nuancé, mais répété jusqu’à devenir intouchable.

Oui, des crimes ont été commis le 7 octobre, et certains l’ont été par les combattants palestiniens. Mais faire passer des soldats en armes ou des gardes professionnels pour des “victimes civiles”, c’est travestir la réalité. Quant aux récits atroces qui ont saturé l’opinion — bébés égorgés, viols systématiques, massacres ritualisés — ils relèvent moins du témoignage que de la propagande pure, fabriquée pour délégitimer toute idée de résistance.

Et puisqu’on parle de “massacre”, un rappel s’impose : une partie des morts israéliens ce jour-là n’a pas été causée par le Hamas mais… par l’armée israélienne elle-même, appliquant la directive Hannibal, ce protocole qui autorise à tirer sur ses propres citoyens pour éviter des prises d’otages. Des chiffres existent, mais ils dorment encore dans les tiroirs du haut commandement. En attendant, chaque mort imputable à Tsahal continue d’être ajouté à la colonne “victimes du Hamas”. Mensonge par addition.

Le Hamas n’a pas revendiqué directement les massacres de civils, mais dans ses communiqués, il a présenté les victimes comme des colons armés ou des réservistes mobilisables. Les kibboutzim autour de Gaza sont décrits comme des “bases avancées” de l’occupation, donc pas de simples villages civils. Le Hamas applique en pratique une logique de guerre totale, où toute la société israélienne est perçue comme impliquée dans l’occupation.

·  Cela rappelle d’autres luttes de libération :

  • le FLN en Algérie assimilait les colons européens à des cibles légitimes,
  • l’ANC en Afrique du Sud a parfois mené des attentats contre des infrastructures “civiles” liées à l’apartheid.

Voilà la grande opération d’illusionnisme. Israël se présente comme victime éternelle, miroir moral de l’Occident. On l’écoute répéter ses fables comme on applaudit un prestidigitateur. Des enfants bombardés ? Ce sont des terroristes. Des villages rasés ? Des “zones sécurisées”. Des Palestiniens expulsés ? Des “mouvements nécessaires de population”. Et ce peuple, ce peuple qu’on prétend ne pas voir, ce peuple palestinien ? Officiellement, il n’existe pas.

Israël, ce pays qui se présente comme une “terre sans peuple pour un peuple sans terre”. Un miracle, paraît-il. Un mensonge, surtout.

On nous vend une “armée la plus morale du monde” — celle qui bombarde des hôpitaux, des écoles et des camps de réfugiés. On nous chante la résilience et la démocratie modèle, pendant que les check-points, les murs et les prisons s’étendent.

Dieu comme agent immobilier, distribuant des titres de propriété depuis les nuages : voilà le récit fondateur. Et il faudrait y croire, encore et toujours, au nom du respect éternel et inconditionnel.

Résultat : on écoute, on se tait, même quand on sait qu’on nous ment. Même quand un État manipule l’information, piétine les traités, vide les mots de tout sens. La diplomatie devient prestidigitation : “terroristes” au lieu d’enfants, “sécurité” au lieu d’expropriations, “paix” au milieu des bulldozers.

Vous voyez un génocide ? On l’appelle “opération militaire”. Vous voyez un apartheid ? On dit “zones A, B, C”. Vous voyez des familles déportées ? On répond “sécurité nationale”. Vous voyez un peuple sous occupation ? On vous assure qu’il n’a jamais existé..

Et pendant ce temps, Tel Aviv brille de ses vitrines : la gay pride la plus colorée du monde, les pistes cyclables les plus modernes. Une carte postale progressiste qui masque les check-points, les murs, les barbelés, les camps de réfugiés et les fosses communes.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

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Attentat sous Faux drapeau ou stratégie d’État à Jérusalem : (la machine de mort de Netanyahou)

 

Un attentat sanglant à Jérusalem, présenté comme une attaque terroriste, soulève de lourds soupçons. Et si ce drame n’était pas seulement un crime, mais un outil politique ? Derrière chaque mort, une même logique : prolonger l’occupation, étouffer la résistance, justifier la guerre. Cette réaction dénonce la stratégie cynique d’un pouvoir qui fait de la violence sa seule politique, avec la complicité silencieuse de l’Occident

Qu’on ne s’y trompe pas : ce qui se joue aujourd’hui à Jérusalem n’est pas un accident, mais la conséquence logique d’un système qui se nourrit du sang. On peut bien appeler cela « attentat », « riposte », « sécurité » ou « droit à se défendre » : le résultat est toujours le même, un cycle entretenu, une machine à tuer qui profite aux dirigeants israéliens. Face à cette levée de boucliers Netanyahou a trouvé la solution : faire taire tout le monde, et criminaliser toute critique, toute résistance.

L’attentat de Jérusalem tombe, comme par hasard, le jour même où Netanyahou devait répondre de sa corruption devant les juges. Doit-on croire à la coïncidence ? On nous répète que deux Palestiniens armés auraient franchi les innombrables checkpoints pour ouvrir le feu… mais cette version officielle, reprise en boucle, mérite plus qu’un simple acquiescement. Car chaque fois que le pouvoir est fragilisé, la peur resurgit comme par miracle, offrant au Premier ministre une tribune sanglante pour se poser en protecteur d’Israël.

Il faut le dire clairement : le soupçon de « faux drapeau » n’est pas une lubie complotiste, c’est le produit direct d’un État qui a fait de la manipulation, de la guerre permanente et de l’occupation sa raison d’être. Quand un gouvernement exploite chaque mort pour prolonger sa domination, quand il transforme ses propres citoyens en otages d’une stratégie du chaos, pourquoi s’étonner que certains doutent de la version officielle ?

Cela va permettre à Netanyahou et ses acolytes de déclencher une nouvelle guerre contre la Cisjordanie et son occupation totale, puisque les deux présumés terroristes viennent de Ramallah, supposés armés et traversant tous les postes de contrôle de l’armée israélienne. Dieu seul sait combien ces checkpoints sont nombreux, oppressants, et pourtant présentés comme infranchissables.

Netanyahou n’est pas seulement un dirigeant cynique : il est l’architecte d’une politique qui a institutionnalisé la brutalité. Gaza rasée, la Cisjordanie étranglée, les colons enhardis, les civils humiliés et bombardés, les enfants affamés… Voilà son bilan. Voilà sa méthode. Et tant que cette machine continuera de tourner, aucun attentat, aucune fusillade, aucune guerre ne prendra fin. Parce que la violence est devenue un instrument de pouvoir.

Le plus insupportable, c’est la duplicité de l’Occident. À chaque bombe israélienne qui tombe sur un immeuble, à chaque famine organisée, à chaque massacre de civils, les chancelleries répètent comme un chœur bien dressé : « Israël a le droit de se défendre ». Mais qu’un Palestinien lève la main, qu’un Palestinien tire une balle, et le monde entier crie au terrorisme absolu. Quand les palestiniens qui ripostent par des actes de ripostes, ce sont des Terroristes,  des barbares. Deux poids, deux mesures qui tuent toute crédibilité morale et qui nourrissent le crime

Le 7 octobre justifie tout : les bombes, la famine, des millions de personnes dont la vie est complètement détruite, des dizaines de milliers de morts, des nourrissons mourant de faim, tout. Mais bien sûr, ce qui arrive aux Palestiniens ne justifie jamais rien. Peu importe à quel point ils sont bombardés, affamés, malmenés, tués, détruits, rasés, volés ou violés, rien, absolument rien, ne justifie jamais une quelconque réaction.

C’est ridicule, bien sûr. En réalité, la violence engendre la violence, et la violence qu’Israël inflige aux Palestiniens depuis 1967 est vouée à dégénérer en davantage de violence, qui fera encore plus de victimes, tant juives que palestiniennes. Eh bien, si la vie des Palestiniens est bon marché, pourquoi les gens qui ne sont ni Israéliens ni Palestiniens devraient-ils considérer la vie des Israéliens comme chère ? Ne sont-ils pas extensibles aussi ? Pourquoi ?

Mais la seule violence punie est la violence palestinienne, tandis que la violence israélienne (généralement mille fois plus meurtrière) est légitimée et soutenue par l’Occident. « La violence ne peut justifier la violence » ? Et jeter une pierre du haut d’un précipice ne peut justifier sa chute ?

Que recommandez-vous ?

Que les Palestiniens écrivent au Premier ministre israélien pour lui dire : « S’il vous plaît, arrêtez de nous exterminer et de nous voler nos terres. Soyons tous amis,  prenez tout simplement » ?

La violence « ne peut justifier la violence », Mais dans la réalité, on nous sert des répétitions incessantes des bêlements israéliens selon lesquels ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent aux Palestiniens à cause du 7 octobre. C’est partout, dans chaque article, chaque commentaire, partout : les Israéliens et les commentateurs pro-israéliens justifient sans cesse la violence, qu’ils appellent aisément « guerre de légitime défense ».

J’ai tendance à croire que cette tragédie est une spécialité « maison » concoctée par un Premier ministre compétent et venimeux. Lui seul mérite d’être blâmé. Il refuse l’accord vital avec le Hamas. Il a donné l’ordre du génocide. Il a donné l’ordre de la guerre d’extermination contre les Palestiniens. Il a donné l’ordre de massacrer sans relâche les Palestiniens à Gaza. Il a donné l’ordre du nettoyage ethnique en Cisjordanie. J’espère que quelqu’un parviendra très bientôt à lui botter les fesses… pour le bien des Palestiniens et pour le bien des Israéliens qui ont toujours soutenu un terrible SS.

Alors oui, qu’on le répète sans détour : l’occupation est le cœur du problème. Tant qu’Israël volera des terres, détruira des maisons, privera un peuple entier de dignité, la violence répondra à la violence. Croire que l’on peut exterminer ou déporter un peuple est une folie. Croire que l’on peut maintenir une colonisation sans fin est une illusion. Et chaque attentat, chaque bombe, chaque mort, israélienne ou palestinienne, en est la preuve sanglante.

Ceux qui aujourd’hui se pavanent devant les caméras, ceux qui transforment les cadavres en arguments électoraux, portent une responsabilité écrasante. Netanyahou et ses alliés ne défendent pas Israël : ils l’enferment dans une spirale mortifère où la haine est devenue une politique, et où la guerre n’est plus une menace mais un horizon permanent.

Il faut le dire avec force : cette tragédie est fabriquée. Elle n’est pas une fatalité, mais une stratégie. Tant que l’impunité sera garantie par Washington et par les capitales européennes, tant que l’opinion publique acceptera que des milliers de Palestiniens soient tués sans que cela ait le moindre poids médiatique, cette spirale continuera.

Et qu’on ne vienne pas nous parler de morale. Car il n’y a rien de moral dans un État qui largue des bombes sur des enfants, qui affame des familles, qui nie à un peuple le droit même d’exister. Il n’y a rien de moral dans une communauté internationale qui ferme les yeux au nom d’intérêts géopolitiques.

La seule vérité, c’est celle-ci : l’occupation est la racine du mal. Tant qu’elle perdurera, il y aura des drames, des massacres, des attentats. Pas parce que les Palestiniens seraient condamnés à la violence, mais parce qu’aucun peuple ne peut vivre indéfiniment sous le joug de l’oppression.

Alors, face aux morts de Jérusalem comme face aux morts de Gaza, cessons de répéter les récits officiels qui blanchissent les bourreaux. Regardons en face la réalité : ce n’est pas la sécurité qui guide cette politique, mais le pouvoir, la domination, et l’obsession de détruire l’autre. Et tant que Netanyahou et ses semblables continueront à gouverner en banalisant le mal, la tragédie se répétera jusqu’à ce qu’on dise enfin : assez.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

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Le royaume du Makhzen : Derrière la vitrine, l’amère réalité.

 

Makhzen, propagande, fracture sociale, misère cachée, image internationale, touriste américaine, accusation absurde, expulsion, inégalités, jeunesse désabusée La pauvreté, la répression et l’obsession de l’image finissent toujours par éclater au grand jour. Le Maroc se rêve vitrine moderne, mais ses fissures crient plus fort que ses façades repeintes. La pauvreté, la répression et l’obsession de l’image finissent toujours par éclater au grand jour.  Voilà la réalité que la vitrine ne peut plus masquer.

La vitrine et l’arrière-boutique

On nous vante un royaume modèle, vitrine de l’Afrique : TGV à grande vitesse, tramways ultramodernes, stations balnéaires scintillantes et zones industrielles « intégrées ». Tout cela existe, sans doute. Mais ce décor, si soigné, ne reflète qu’une infime partie du pays. L’autre, la plus vaste, reste reléguée derrière les murs invisibles de la communication officielle : pauvreté endémique, analphabétisme massif, santé publique exsangue, chômage d’une jeunesse abandonnée.

Les médinas en sont l’illustration parfaite. Présentées aux touristes comme des joyaux d’authenticité, elles abritent une économie de survie. Derrière les ruelles pittoresques se déploient les logiques de la débrouille : mendicité, petits trafics, exploitation sexuelle, artisanat sous-payé. Un décor qui séduit l’œil étranger mais qui, pour ses habitants, est un espace d’enfermement social.

L’obsession du contrôle

Le pouvoir, incarné par le Makhzen, consacre des moyens colossaux à contrôler le récit. Campagnes publicitaires, storytelling médiatique, communication institutionnelle : tout est orchestré pour entretenir l’illusion d’un pays en marche. Mais l’ère numérique rend ce contrôle fragile. Une simple vidéo peut fissurer le vernis

Le cas de la touriste américaine : symbole d’une peur panique

Venue en simple voyageuse, En filmant un espace où des ânes servaient de moyen de transport dans une grande ville, elle pensait partager une curiosité exotique avec ses compatriotes. Elle l’a même surnommée, avec une pointe d’humour, « donkey parking ».». Son geste, banal, aurait dû passer inaperçu. Mais il déclenche une tempête : accusée d’être un « agent de l’Algérie », prise pour cible d’une campagne de diffamation, elle est finalement expulsée. Comme si pointer du doigt une scène ordinaire constituait un acte d’espionnage.

C’est exactement ce qui s’est produit avec l’affaire de la touriste américaine. Un épisode illustre à lui seul cette crispation : celui d’une touriste américaine.

  • Accusée d’être un agent de l’Algérie;
  • Ciblée par une campagne d’insultes et de dénigrement;
  • Expulsée du pays, comme si une simple vidéo pouvait constituer une menace nationale.

Ce traitement disproportionné a mis en lumière une vérité dérangeante : derrière la façade, le régime redoute que le monde voie le Maroc tel qu’il est, et non tel qu’il veut apparaître.

Un pays fracturé

Pendant ce temps, la jeunesse marocaine regarde ailleurs. Entre chômage endémique, système éducatif défaillant et absence de perspectives. Elle ne croit plus aux slogans. Elle rêve d’exil, faute de perspectives. Elle vit le paradoxe d’un pays où l’on construit des autoroutes pour quelques-uns mais où des millions restent coincés dans les embouteillages du quotidien : écoles sinistrées, hôpitaux démunis, corruption rampante.

La réalité est implacable :

  • Des millions de citoyens marginalisés par la croissance ;
  • Une jeunesse désabusée, rêvant d’exil plus que d’avenir ;
  • Un système éducatif et sanitaire en crise;
  • Une corruption persistante qui mine la confiance.

Ni les slogans, ni les grands projets, ni la propagande ne peuvent occulter ces fractures. Car chaque image échappée, chaque témoignage étranger, chaque scandale médiatique agit comme un miroir brisé, renvoyant au monde le visage qu’on veut cacher.

Conclusion

Il est temps d’affronter la réalité : on ne bâtit pas un avenir sur des mirages. Tant que le Maroc continuera à investir plus dans sa vitrine que dans ses citoyens, il restera prisonnier de sa contradiction. Et tôt ou tard, les fissures de l’image deviendront des fractures irréversibles

Le Maroc est pris dans une contradiction insoutenable : investir dans la vitrine plutôt que dans la réalité. Mais une façade finit toujours par se fissurer, et lorsque cela arrive, c’est tout le bâtiment qui menace de s’effondrer.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

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L’Algérie n’existait pas ? Quand la France falsifie son propre passé.

 

Derrière la formule-choc, une manipulation historique. Bien avant 1830, des royaumes numides à la Régence d’Alger, le territoire algérien avait déjà des institutions, une diplomatie et une identité politique. Ni invention française, ni simple prolongement ottoman : l’Algérie a une profondeur historique que les polémiques politiques occultent.  Quand l’histoire devient un champ de bataille idéologique, les faits doivent rappeler leur droit. Pourquoi alors entretenir le mythe d’une « création française 

 Une polémique récurrente : « L’Algérie n’existait pas avant la colonisation française » : la phrase, prononcée ou insinuée par divers responsables et polémistes, revient avec une régularité qui en dit long sur l’état du débat franco-algérien. Loin d’être un simple rappel académique, cette affirmation condense à elle seule un ensemble de contradictions : elle nie une histoire plurimillénaire, elle entretient un récit colonial édulcoré, et elle instrumentalise la mémoire à des fins politiques.

Derrière ces mots, ce n’est pas seulement l’Algérie qui est visée, mais aussi la capacité de nos sociétés à regarder leur passé en face. Or, le déni, qu’il soit français ou algérien, n’apporte rien : il enferme deux nations dans un face-à-face stérile, nourri de malentendus, d’amertume et de manipulations.

Cet essai propose de revisiter la question : qu’y avait-il avant 1830 ? Que révèle le retour obsessionnel de ce débat ? Et comment l’instrumentalisation mémorielle paralyse aujourd’hui toute relation sereine entre les deux rives de la Méditerranée ?

L’Algérie avant 1830 : une réalité historique : Contrairement à ce que laisse entendre la formule choc, l’Algérie n’est pas née de la conquête française. Le territoire a connu plusieurs formes d’organisation politique, attestées par des sources numismatiques, diplomatiques et institutionnelles.

  • L’époque numide (IIIᵉ – Iᵉ siècle av. J.-C.) : Sous Massinissa et Jugurtha, les royaumes numides constituent de véritables États. Ils frappent leur propre monnaie, mènent des guerres reconnues par Rome, et signent des traités d’alliance. La monnaie à l’effigie des souverains est une preuve irréfutable d’un pouvoir souverain.
  • La Régence d’Alger (XVIᵉ – XIXᵉ siècles) : Sous tutelle ottomane mais largement autonome, la Régence disposait de sa propre administration, de sa flotte, et surtout d’une diplomatie active. En 1795, elle signe un traité avec les États-Unis, puissance naissante. Elle entretient des relations avec la France et la Grande-Bretagne. Sa monnaie (le Mazouna) circule dans la région.

Ces éléments attestent que l’Algérie, bien avant 1830, possédait les caractéristiques d’une entité politique souveraine. Certes, la forme moderne de l’État-nation n’existait pas encore — mais c’était aussi le cas de la France avant la Révolution.

La colonisation : rupture et dépossession : La conquête française ne crée pas l’Algérie, elle la brise. Alors que la Régence aurait pu, à l’instar d’autres provinces ottomanes, évoluer vers une autonomie accrue, le processus est stoppé net.

  • Les élites locales sont expropriées ou contraintes à l’exil.
  • Les grandes terres agricoles, souvent détenues par des tribus berbères, sont confisquées et redistribuées aux colons.
  • Ces colons, souvent d’origine modeste — Espagnols, Italiens, parfois repris de justice —, bénéficient d’un système qui les hisse au-dessus de la population indigène.

La colonisation française ne se contente pas de dominer : elle déstructure. Elle remplace un système politique par un autre, importé et imposé, au prix de 132 ans de domination, de révoltes étouffées dans le sang, et d’une mémoire durablement traumatisée.

Le double déni : la France et l’Algérie face à leur mémoire : Si la polémique revient si souvent, c’est qu’elle arrange les deux pays.

  • En France, le récit officiel minimise la brutalité coloniale. Les massacres, les pillages et les spoliations sont souvent passés sous silence au profit d’un mythe républicain qui aurait « apporté l’école et les routes ». Parler d’une Algérie « créée » par la France permet de transformer une entreprise de domination en geste de générosité.
  • En Algérie, le pouvoir instrumentalise le traumatisme colonial pour étouffer toute critique interne. Le nationalisme rigide se nourrit d’un récit où la France incarne le mal absolu, ce qui évite de poser des questions gênantes sur la gouvernance actuelle, la corruption ou l’autoritarisme.

Ce double déni enferme les deux nations dans une relation toxique : la France refuse d’assumer son passé, l’Algérie refuse de dépasser le sien.

Quand les dirigeants confondent histoire et politique : Le problème est aggravé par l’attitude des responsables politiques français. Comment accorder du crédit à un président qui multiplie maladresses et contradictions ? L’affaire Pegasus, où son téléphone est espionné par le Maroc, n’a donné lieu à aucune réaction diplomatique à la hauteur. Ses approximations sur l’Europe — se proclamant « président de l’Europe » au lieu du Conseil européen — témoignent d’une méconnaissance inquiétante.

Dans ce contexte, ses déclarations sur l’Algérie ne relèvent pas de la recherche historique, mais d’un calcul électoral : flatter une partie de l’opinion en exploitant les blessures coloniales. C’est une instrumentalisation de plus, qui ne fait qu’aggraver les tensions.

Le rôle délétère des médias et du populisme : Les médias participent à cette mécanique. L’Algérie est un sujet commode : il fait vendre. Les titres racoleurs attirent l’audience, les commentaires haineux génèrent des clics, et l’algorithme récompense la polémique.

Résultat : les voix modérées disparaissent, les discours extrêmes dominent. Les Algériens et les musulmans servent de miroir grossissant aux obsessions françaises. La haine devient un produit médiatique, une matière première exploitable.

Mais cette logique détourne aussi l’attention. Pendant que les plateaux télé s’écharpent sur « l’Algérie qui n’existait pas », les vrais problèmes — pouvoir d’achat, hôpital public, climat social — passent au second plan. La polémique coloniale devient un écran de fumée.

Une question universelle : qu’est-ce qu’une nation ?

La formule sur l’Algérie soulève une question plus vaste : qu’est-ce qu’une nation, et quand commence-t-elle ?

Appliquée à la France, la même logique montre ses limites. Avant la Révolution, existait-il une « nation française » ? Les habitants se définissaient par leur paroisse ou leur région, parlaient des langues diverses, refusaient parfois de mourir pour la patrie. L’identité nationale s’est construite progressivement, dans le conflit, parfois dans le sang.

Pourquoi ce qui vaut pour la France ne s’appliquerait-il pas à l’Algérie ?

Pour une histoire apaisée : La vérité est simple : l’Algérie existait avant la colonisation. Elle n’était pas une nation au sens moderne, mais elle était une entité politique organisée, comme la plupart des pays avant le XIXᵉ siècle.

Nier cette réalité n’a rien d’innocent : c’est un geste politique, un acte de mépris qui alimente la xénophobie. Les comparaisons avec d’autres entreprises de déshumanisation (nazisme, occupations coloniales) rappellent que réduire un peuple à l’insignifiance est toujours dangereux.

La solution n’est pas de substituer un récit à un autre, mais de rendre la parole aux historiens. L’histoire doit se construire sur des preuves, non sur des slogans.

Conclusion : sortir du piège mémoriel : Tant que la France continuera à minimiser la colonisation et tant que l’Algérie s’abritera derrière son traumatisme, les deux nations resteront prisonnières de leur passé. La polémique autour de « l’Algérie inventée » n’est pas un débat d’historiens : c’est une arme politique, un miroir des angoisses et des manipulations.

Il est temps de changer de registre. Plutôt que d’utiliser l’histoire pour diviser, il faut l’accepter dans toute sa complexité, avec ses zones d’ombre et ses contradictions. Ce n’est qu’à cette condition que pourra s’ouvrir un dialogue sincère, où la mémoire ne serait plus un champ de bataille, mais un espace partagé de vérité.

Car au fond, en niant l’histoire de l’Algérie, c’est aussi l’histoire de la France que l’on falsifie.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/