Cette tribune dénonce l’illusion d’un accord entre
Trump, Netanyahou et le Hamas, présenté comme une solution au conflit, mais qui
n’est en réalité qu’une façade pour prolonger la guerre et achever la
destruction de Gaza. Elle met en lumière l’hypocrisie des puissances
occidentales, l’instrumentalisation cynique des otages, et la complicité
internationale dans ce qui s’apparente à un processus de nettoyage ethnique.
Introduction : La paix comme tromperie
Loin de se
limiter à un constat, cette tribune appelle à une mobilisation citoyenne et
politique mondiale pour imposer un cessez-le-feu immédiat, lever le blocus,
protéger la population palestinienne et instaurer des mécanismes internationaux
contraignants. Gaza n’a pas besoin de promesses creuses ou de projets
immobiliers grotesques, mais d’une justice effective et de la reconnaissance de
son droit à exister.
Depuis des
mois, Gaza vit sous le feu incessant des bombardements, dans un climat où la
survie quotidienne se réduit à chercher de l’eau, du pain et un abri. Dans ce
chaos, Trump et Netanyahou osent présenter un « plan » de libération des otages
comme une voie vers la paix. Mais il faut regarder derrière les mots : ce plan
n’est pas une solution, il est la continuité de la guerre par d’autres moyens.
Derrière la façade diplomatique, il n’y a ni cessez-le-feu durable, ni fin du
siège, ni respect des droits fondamentaux des Palestiniens. Il y a seulement
une promesse : celle de prolonger l’injustice.
La stratégie de la guerre sans fin
Israël n’a pas
besoin de victoire définitive pour prolonger son entreprise : il lui suffit de
maintenir Gaza dans un état de destruction permanente. Netanyahou l’a compris,
et sa survie politique en dépend. La guerre, pour lui, n’est pas un malheur
accidentel : c’est une stratégie calculée. Elle alimente son pouvoir intérieur
et maintient l’opinion israélienne sous l’emprise de la peur.
Quant à
Trump, il a transformé Gaza en terrain de jeu cynique. Les projets délirants
évoqués — hôtels, clubs de golf, zones industrielles brandies comme trophées —
ne sont pas des solutions, mais des insultes à la mémoire des morts et aux
survivants. Parler de reconstruction alors que les bombes continuent de tomber,
c’est comme proposer un nouveau plan d’urbanisme à une ville encore en flammes.
Les otages comme monnaie d’échange
Il ne s’agit
pas ici de minimiser la souffrance des familles israéliennes dont les proches
sont retenus par le Hamas. Mais il faut dénoncer l’usage cynique que font Trump
et Netanyahou de ces vies humaines. Chaque promesse de libération s’accompagne
de conditions irréalistes et d’un refus obstiné d’aborder la racine du problème
: l’occupation, le blocus, la négation des droits palestiniens.
En réalité,
même si le Hamas rendait demain tous les otages, rien n’indique qu’Israël
mettrait fin à la guerre. L’expérience prouve le contraire : après chaque trêve
temporaire, les bombardements reprennent avec plus de violence encore. La
logique est implacable : Gaza n’est pas seulement bombardée pour punir le
Hamas, mais pour briser la société palestinienne tout entière.
L’hypocrisie occidentale et la complicité
internationale
Les
États-Unis, loin de jouer le rôle de médiateur, se sont rangés corps et âme du
côté de l’occupant. Leurs appels à la retenue sonnent creux face aux cargaisons
d’armes qu’ils livrent. Quant à l’Union européenne, elle se contente de «
regrets » et de « préoccupations » qui ne sauvent aucune vie.
Cette
hypocrisie n’est pas seulement politique, elle est morale. Car si les crimes
commis à Gaza avaient lieu ailleurs, les chancelleries parleraient de génocide,
exigeraient des sanctions, convoqueraient le Tribunal pénal international. Mais
ici, le droit est suspendu, comme si la vie palestinienne valait moins.
Gaza comme miroir de nos hypocrisies
Gaza révèle
ce que nos sociétés refusent d’admettre : que la communauté internationale est
prête à tolérer l’inacceptable, pourvu qu’il serve ses intérêts stratégiques et
économiques. Chaque immeuble détruit, chaque hôpital ciblé, chaque enfant
mutilé révèle la faillite d’un système mondial où la diplomatie performative
remplace l’action réelle.
On ne peut
pas demander aux Palestiniens de se taire, de se soumettre, d’attendre
indéfiniment que les « négociations » leur rendent leurs droits. Ils savent que
ces négociations sont biaisées dès le départ, qu’elles masquent la poursuite
d’un projet de dépossession.
Le droit à
résister, la nécessité de la justice
Il n’est pas
question ici de glorifier la violence. Mais rappelons une évidence : aucun
peuple soumis à l’occupation, bombardé depuis des décennies, privé de liberté
et de dignité, n’accepterait de tendre l’autre joue indéfiniment. Qualifier
systématiquement de « terroristes » ceux qui résistent revient à nier le droit
fondamental d’un peuple à exister.
La véritable question n’est pas : « Les Palestiniens ont-ils le droit de se défendre ? » mais : « Jusqu’à quand leur refusera-t-on ce droit ? »
Ce que nous devons exiger
Face à cette
guerre sans fin, la communauté internationale et les citoyens du monde ne
peuvent plus rester spectateurs. Nous devons imposer :
-
Un cessez-le-feu immédiat et permanent, placé sous
contrôle international.
-
La levée du blocus de Gaza, qui transforme deux
millions de personnes en prisonniers à ciel ouvert.
-
La libération de tous les prisonniers palestiniens
détenus sans procès équitable.
-
Une enquête internationale indépendante et
contraignante sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
-
La reconnaissance du droit des Palestiniens à
l’autodétermination, seule base possible d’une paix véritable.
Conclusion : Gaza n’est pas à vendre
Tout accord
conclu doit inclure la fin du génocide et du nettoyage ethnique, ainsi qu'une
garantie. Netanyahou ne s'arrêtera pas délibérément. N'oubliez pas que seule la
guerre continue lui offre une chance de survie politique. Il trouvera toujours
une raison de poursuivre sa sale guerre contre des innocents. C'est pourquoi
les forces internationales doivent intervenir au plus vite afin de protéger la
population palestinienne.
Il y a bien
sûr le plan infâme décrit par le Washington Post : les hôtels et les clubs
de golf Trump, un centre industriel portant le nom d'Elon Musk, une rue portant
le nom de MBS…
Gaza n’est
pas un terrain vague que l’on peut raser puis reconstruire au goût des
puissants. Gaza est le cœur battant d’un peuple qui refuse d’être effacé. Les
promesses de Trump, les calculs de Netanyahou, les illusions diplomatiques de
Washington ou de Bruxelles n’y changeront rien : une paix qui ignore la justice
est une paix morte-née.
Nous ne
devons pas accepter que les générations futures nous jugent complices par notre
silence. Aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement de défendre Gaza, mais de
défendre l’idée même d’humanité.
Gaza n’a pas
besoin de promesses creuses. Gaza a besoin de justice. Et la justice ne se
négocie pas.
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient
comme ça. »
https://kadertahri.blogspot.com/