Parfois il m'est utile de le dire !

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Le royaume du Makhzen : Derrière la vitrine, l’amère réalité.

 

Makhzen, propagande, fracture sociale, misère cachée, image internationale, touriste américaine, accusation absurde, expulsion, inégalités, jeunesse désabusée La pauvreté, la répression et l’obsession de l’image finissent toujours par éclater au grand jour. Le Maroc se rêve vitrine moderne, mais ses fissures crient plus fort que ses façades repeintes. La pauvreté, la répression et l’obsession de l’image finissent toujours par éclater au grand jour.  Voilà la réalité que la vitrine ne peut plus masquer.

La vitrine et l’arrière-boutique

On nous vante un royaume modèle, vitrine de l’Afrique : TGV à grande vitesse, tramways ultramodernes, stations balnéaires scintillantes et zones industrielles « intégrées ». Tout cela existe, sans doute. Mais ce décor, si soigné, ne reflète qu’une infime partie du pays. L’autre, la plus vaste, reste reléguée derrière les murs invisibles de la communication officielle : pauvreté endémique, analphabétisme massif, santé publique exsangue, chômage d’une jeunesse abandonnée.

Les médinas en sont l’illustration parfaite. Présentées aux touristes comme des joyaux d’authenticité, elles abritent une économie de survie. Derrière les ruelles pittoresques se déploient les logiques de la débrouille : mendicité, petits trafics, exploitation sexuelle, artisanat sous-payé. Un décor qui séduit l’œil étranger mais qui, pour ses habitants, est un espace d’enfermement social.

L’obsession du contrôle

Le pouvoir, incarné par le Makhzen, consacre des moyens colossaux à contrôler le récit. Campagnes publicitaires, storytelling médiatique, communication institutionnelle : tout est orchestré pour entretenir l’illusion d’un pays en marche. Mais l’ère numérique rend ce contrôle fragile. Une simple vidéo peut fissurer le vernis

Le cas de la touriste américaine : symbole d’une peur panique

Venue en simple voyageuse, En filmant un espace où des ânes servaient de moyen de transport dans une grande ville, elle pensait partager une curiosité exotique avec ses compatriotes. Elle l’a même surnommée, avec une pointe d’humour, « donkey parking ».». Son geste, banal, aurait dû passer inaperçu. Mais il déclenche une tempête : accusée d’être un « agent de l’Algérie », prise pour cible d’une campagne de diffamation, elle est finalement expulsée. Comme si pointer du doigt une scène ordinaire constituait un acte d’espionnage.

C’est exactement ce qui s’est produit avec l’affaire de la touriste américaine. Un épisode illustre à lui seul cette crispation : celui d’une touriste américaine.

  • Accusée d’être un agent de l’Algérie;
  • Ciblée par une campagne d’insultes et de dénigrement;
  • Expulsée du pays, comme si une simple vidéo pouvait constituer une menace nationale.

Ce traitement disproportionné a mis en lumière une vérité dérangeante : derrière la façade, le régime redoute que le monde voie le Maroc tel qu’il est, et non tel qu’il veut apparaître.

Un pays fracturé

Pendant ce temps, la jeunesse marocaine regarde ailleurs. Entre chômage endémique, système éducatif défaillant et absence de perspectives. Elle ne croit plus aux slogans. Elle rêve d’exil, faute de perspectives. Elle vit le paradoxe d’un pays où l’on construit des autoroutes pour quelques-uns mais où des millions restent coincés dans les embouteillages du quotidien : écoles sinistrées, hôpitaux démunis, corruption rampante.

La réalité est implacable :

  • Des millions de citoyens marginalisés par la croissance ;
  • Une jeunesse désabusée, rêvant d’exil plus que d’avenir ;
  • Un système éducatif et sanitaire en crise;
  • Une corruption persistante qui mine la confiance.

Ni les slogans, ni les grands projets, ni la propagande ne peuvent occulter ces fractures. Car chaque image échappée, chaque témoignage étranger, chaque scandale médiatique agit comme un miroir brisé, renvoyant au monde le visage qu’on veut cacher.

Conclusion

Il est temps d’affronter la réalité : on ne bâtit pas un avenir sur des mirages. Tant que le Maroc continuera à investir plus dans sa vitrine que dans ses citoyens, il restera prisonnier de sa contradiction. Et tôt ou tard, les fissures de l’image deviendront des fractures irréversibles

Le Maroc est pris dans une contradiction insoutenable : investir dans la vitrine plutôt que dans la réalité. Mais une façade finit toujours par se fissurer, et lorsque cela arrive, c’est tout le bâtiment qui menace de s’effondrer.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/


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