En 2025, le discours politique français reste marqué
par une vision biaisée de son passé colonial. Le communautarisme,
souvent dénoncé comme un danger, est pourtant une conséquence directe d’une
histoire marquée par l’exclusion ethnique, religieuse et culturelle.
Cette dérive nourrit encore aujourd’hui des antagonismes artificiels.
Aussi étrange que cela puisse paraître, le
communautarisme est une dérive de l’appartenance communautaire, cette dérive
peut être « ethnique, religieuse, culturelle, sociale, politique, mystique»,
pour engendrer volontairement des confusions et des antagonismes de
communautés.
Les français ne voient pas leurs crimes, mais
charriant leurs lots de propos haineux et de mots dégradants contre des peuples
qui ont failli être décimés par les aïeuls de ces mêmes castes réactionnaires.
Affirmer que la nation algérienne ne pouvait pas
exister avant la colonisation, c’est reprendre le discours xénophobe des années
1930. La première tradition remonte à Charles Maurras, un traditionaliste
chauvin et misogyne qui, était très hostile à l'idée de l'origine franque
germanique de la noblesse française et par la suite il identifiait les «juifs,
les protestants et les métèques» comme ennemis de la nation. Aujourd’hui, la
place de l’ennemi revient aux musulmans, Arabes et Noirs.
Un héritage colonial qui refuse de mourir
De la rhétorique des années 1930 à celle des cercles
politiques actuels, l’Algérie reste la cible d’un discours paternaliste. L’idée
que la nation algérienne n’existait pas avant la colonisation n’est
rien d’autre qu’une réécriture xénophobe de l’histoire. La France colonial
restera fidèle à ses idées, et à ses haines pour nous apprendre que les
Français ont droit à un État, parce qu’ils forment une nation qui existe depuis
toujours; pas les Algériens qui, par conséquent, doivent être maintenus dans le
statut d’indigènes, euphémisme désignant un système d’apartheid caractérisé. Au
mieux peut-on leur offrir une assimilation très sélective.
Or, l’assimilation, hier comme aujourd’hui, signifie
l’exclusion et le déni !!!!
Ceci dans la mesure où elle exige la négation de soi,
à l’image de ces figures de l’immigration qu’on complimente dans les médias,
romanciers, journalistes, chroniqueurs ayant pour point commun de tenir un
discours de haine contre les Algériens, empaillant tous les clichés racistes. À
l’image de ce romancier qui ne s’est pas senti humilié par les propos du
président français, mais par la réaction des Algériens à ces propos, ceci tient
la part du lion dans le tableau des techniques et manières de procéder qui
s’inscrivent dans le jeu politique.
Macron et la rhétorique coloniale
Les propos récents du président français sur
l’inexistence de la nation algérienne avant 1830 s’inscrivent dans une longue
tradition de négation historique. Comme l’explique l’historien Gilles
Manceron, l’Algérie existait bien avant l’arrivée des Français, même si ses
frontières modernes n’étaient pas encore fixées. J’ai été choqué ! C’est de
l’ingérence pure et simple! D’une manière tout à fait décontractée, qui à
défaut d’être légitime, a eu le mérite de réveiller la véritable nature
cynique, nauséabonde, d’intellectuels qui s’efforcent de singer à qui mieux au
mieux, en prêtant à tous les algériens une prétendue haine anti-française qui
arrange bien leur discours inculte, nourri de abrégés aberrants aux accents
zemouriens écœurants et permettre en sus, une fois encore, de donner la leçon…
En parlant des relations conflictuelles entre
l’Algérie et la France, je préfère revenir à la genèse de l’esprit étatique
français. Le mensonge que la France impériale et colonialiste a toujours
véhiculé auprès de son peuple et aussi aux yeux de peuples du monde, est le
soit disant message universelle des droits de l’homme mais la réalité est toute
autre. C’est mensonge sur mensonge. Et pour cela et sans se fatiguer,
l’histoire elle-même nous procure des milliers d’exemples qui le prouvent.
Exploiter l’immigration comme un présage
apocalyptique, participé à une vision manichéenne Française Et, mère de toutes
les batailles communautaristes, prôner la primauté du groupe colonial et
le bienfait colonial.
Mémoire algérienne contre amnésie française
En Algérie, la mémoire de la guerre de libération reste
vive, lucide et assumée. En France, au contraire, le souvenir colonial est
minimisé, fragmenté, et rarement reconnu dans toute son ampleur. C’est
cette différence d’attentes qui alimente encore les tensions
diplomatiques. Les français se sont conduits à traverser les siècles et se conduisent
encore aujourd'hui comme des barbares, cruels, sans pitié qui ont volé les
territoires de leurs colonisés, les ont réduits en esclavage, ont pillé leurs
richesses naturelles et ont imposées par la force de leur religion, leurs
langues, leurs cultures, incapables d'appréhender des réalités ou des concepts
qui sortent de leur domaine de compétence. C'est assez marrant.
En Algérie, c'est différent. C'est une mémoire
collective qui reste vivante avec plus de capacité à regarder ce passé avec
lucidité. L’Algérie demande uniquement la reconnaissance de ce passé dans son
entièreté, y compris dans ses zones d'ombres et se moque éperdument des
histoires pseudo mémorielles. Il sera plus facile de normaliser les rapports
avec la France sur d'autres sujets.
C’est beaucoup de naïveté et d’amateurisme qui conduit
cette politique qui vise avant tout à faire croire aux français qu’il agit
d’une politique, témoigne de la faiblesse morale de l’orateur. L’air actuel est
à l’insulte, le mépris, la haine de tout ce qui vient du sud spécialement
d’Algérie.
Si on veut normaliser nos rapports avec la France, il
faudra en passer par la reconnaissance d'une histoire partagée. L'Algérie est
plus attachée à cette mémoire qui est pour elle l'âme et l'identité du peuple
algérien. Pour la France, la guerre d'Algérie n'a pas été autant une tragédie.
Elle l'a été pour des individus, mais pas pour la France dans son ensemble, ni
pour sa population.
Entre reconnaissance et hypocrisie
Si on veut normaliser nos rapports avec la France, il
faudra en passer par la reconnaissance d'une histoire partagée. L'Algérie est
plus attachée à cette mémoire qui est pour elle l'âme et l'identité du peuple
algérien. Pour la France, la guerre d'Algérie n'a pas été autant une tragédie.
Elle l'a été pour des individus, mais pas pour la France dans son ensemble, ni
pour sa population. Normaliser les relations entre Paris et Alger passe
nécessairement par la reconnaissance des crimes coloniaux. Or, le double
discours français entre excuses symboliques et inertie politique entretient une
méfiance profonde.
Conclusion : solder le passé pour construire l’avenir
L’histoire partagée entre la France et l’Algérie est
complexe, douloureuse, mais incontournable. En 2025, persister dans le déni
colonial ne fait que prolonger les rancunes. Ce n’est pas de repentance qu’il
s’agit, mais de lucidité. Tant que cette étape ne sera pas franchie, les
relations franco-algériennes resteront prisonnières du passé.
C’est dire à quel point le Peuple Algérien n’a jamais
perdu ses repères en dépit des vicissitudes de l’histoire ce sont là les
fondements de sa fierté légendaires Quant à la morale bien-pensante sur la
culture et la civilisation, aucune leçon à recevoir d’un pays qui refuse
d’assumer ses responsabilités envers sa propre histoire.
J'ai dit un peu de regret, mais sans trop en faire, en
fait tout simplement un regard lucide sur notre histoire partagée. C'est la
meilleure démarche pour entamer une nouvelle page des rapports entre la France
et l'Algérie. Il ne s'agit pas de faire pénitence, ni de faire fausse
repentance, mais de solder certains comptes mémoriels, lucidement. C'est encore
probablement trop tôt. La France est aujourd'hui un pays malade et
une analyse dépassionnée est impossible. Ce sont des polémistes, des
charlatans, des alchimistes, qui croient dur comme fer à la nation française,
qui en fait ne se rapporte à aucune substance ; elle est aussi artificielle,
imaginée, et portée sur l’exclusion que n’importe quelle autre. Elle n’existe
qu’en tant que biais cognitif dans l’esprit de ceux qui en font l’aiguillon
d’un projet politique aujourd’hui totalement anachronique.
Un peu d’histoire, la France fut un produit de plus
réactionnaire. La réalité est que la France est un État territorial dont la
population est le fruit de brassages historiques qui empêchent de croire à
quelque pureté des origines ou à quelque définition substantielle de la nation
française.
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont,
mais refuser qu’elles soient comme ça.
»
https://kadertahri.blogspot.com/