Parfois il m'est utile de le dire !

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Le monde Arabe : une jungle de Crises et dissensions inexpiables : Gaza au cœur des contradictions

 

Introduction

Le monde arabe traverse en 2025 une période charnière, déchirée entre un passé glorieux, des crises politiques persistantes et une actualité brûlante autour de Gaza.
Le monde Arabe est vaste, et à vrai dire il se défini autour d’un groupe de pays situés entre le Maghreb, le sud de la péninsule Arabique et l’Irak. Dans cette région, on parle majoritairement arabe, et les peuples partagent une culture fondée sur la langue, l’éducation et la prégnance religieuse commune. 

le monde arabe n’échappe pas aux soubresauts, il est même au cœur de nouveaux enjeux géopolitiques en raison de la diversité des lignes de force qui le traversent. Ses populations, jeunes, éduquées, connectées, aspirent à un monde nouveau. On sait à quel point le monde arabe est un archipel de divisions et de rivalités sans fin ainsi pour les nations de pays arabo-musulmans, ce n'est pas demain la veille qu'ils s'entendront pour former  une entité et une union à l’échelle des Européens.

De l’Atlantique au Golfe, les peuples partagent une langue, une culture et une histoire commune. Mais derrière cette façade d’unité, les divisions politiques, rivalités régionales et intérêts contradictoires freinent toute action collective.


Histoire d’un rêve inachevé : du Panarabisme à la Ligue arabe

Née du projet panarabe, la Ligue des États arabes avait pour mission de :                                         Défendre l’indépendance des pays arabes.                                                                              Promouvoir la coopération politique, économique et culturelle.                                                 Protéger la cause palestinienne sur la scène internationale.

Cependant, depuis sa création, cette organisation reste minée par des rivalités internes, des régimes autoritaires et une absence de démocratie véritable. Le Conseil de coopération du Golfe (CCG), créé dans les années 1980, a lui aussi privilégié les intérêts économiques et sécuritaires plutôt qu’une véritable union politique.

La Ligue aspire à contribuer à la cohésion politique entre les pays arabes en particulier sur les questions internationales. Mais la réalité des sociétés arabes, marquées par la diversité des systèmes politiques et l’absence d’une structure démocratique, a montré la limite de la dynamique de cette politique, 

Les maux persistants du monde arabe                                                 

Le monde arabe souffre toujours de Clientélisme et culte de la personnalité.     

Absence de vision commune sur les grandes crises régionales.                

Dépendance économique et militaire vis-à-vis des puissances étrangères.  

Fractures diplomatiques, comme la tension persistante entre Alger et Rabat.

Ces faiblesses structurelles réduisent la capacité des pays arabes à agir collectivement face aux crises internationales. Cela explique sûrement pourquoi cette structure régionale fonctionne aujourd’hui particulièrement mal par la fragilité des régimes politiques qu’il réunit surtout en raison de l’affinité entre les monarchies régnantes. Ces pays ne sont pas démocratiques mais ils sont les pays du monde les plus riches en pétrole et en capitaux, mais ces richesses sont aux mains de familles royales très restreints qui ne peuvent s’appuyer sur aucune base populaire.


Gaza : révélateur des fractures arabes en 2025

Que les Etats-Unis, Israël et les Pays du Golfe s’entendent pour porter un coup décisif à la cause palestinienne n’est certainement pas pour nous surprendre. Ce n’est du reste pas nouveau. Les pays Arabes s’affirment solidaires du peuple palestinien mais l’ont trahi au moment décisif de notre histoire collective, par leurs combines diplomatiques (un deal à la Trump), ou par des financements conditionnels qui enchaînent  toute résistance palestinienne .Depuis 2023, la guerre à Gaza a mis en lumière l’écart entre la rue arabe et ses dirigeants.

Position officielle : la Ligue arabe a condamné les offensives israéliennes et appelé à un cessez-le-feu immédiat.

Actions concrètes limitées : malgré les déclarations, peu de sanctions économiques ou politiques ont été mises en place.   

Rue arabe mobilisée : manifestations massives au Maroc, en Jordanie, en Égypte et en Algérie pour soutenir le peuple palestinien.    

Divisions persistantes : certains États comme les Émirats arabes unis et Bahreïn maintiennent leurs relations diplomatiques et commerciales avec Israël, accentuant les tensions intra-arabes.                      Algérie en première ligne : Alger plaide pour un soutien humanitaire massif, la suspension des accords de normalisation et un retour à une diplomatie arabe unifiée.


L’Algérie, voix de résistance et de médiation  

En 2025, l’Algérie se positionne comme un acteur incontournable :    

Défense constante de la cause palestinienne.     

Refus de normaliser les relations avec Israël.                      

Médiations actives pour rapprocher les pays arabes.               

Promotion d’un soft power diplomatique capable de redonner à la Ligue arabe un rôle central.

Pour Alger, la question de Gaza est non seulement humanitaire, mais aussi une bataille pour la dignité et l’indépendance du monde arabe.


Vers une unité arabe, un chemin encore long

Hier, durant les différentes colonisations, les Arabes se sentaient pauvres; aujourd’hui ils se sentent dépossédés de leur identité, perdue dans les déroutes wahhabisme et islamisme, même le monde arabe ne combat même plus les moulins à vent. Quand les anciens éprouvent encore de la fierté pour les déceptions et les défaites d’hier, les jeunes d’aujourd’hui enragent des renoncements politiques. C’est pourquoi, la jeunesse arabe ne se contente pas de contester les décisions que prennent les dirigeants éternels, en place depuis trente ou quarante ans, mais également la manière dont ces autocrates les gouvernent. Lorsque l’Occident loue la modération et la volonté de coopérer des pays du Golfe, de l’Égypte et du Maroc, l’opinion arabe déplore la perte d’indépendance et de dignité. Elle voit dans cette attitude déraisonnable la rançon du soutien militaire, financier et diplomatique reçu par ces régimes.

La colère qui agite le monde arabe doit se comprendre comme une recherche d’identité et de dignité, comme la volonté de mettre fin à des politiques, ressenties humiliantes et surtout contraires à ce que voudraient être les populations arabes. C’est-à-dire libres !

Pour que la Nation arabe retrouve sa place sur la scène internationale, plusieurs conditions semblent essentielles :

Révolution mentale : changer le rapport au pouvoir, au temps et l’humain.                                                    

Nouveau paradigme diplomatique : passer d’une réaction passive à une stratégie proactive.                               

Renforcement du soft power arabe : culture, éducation, médias.                                      

Cohésion politique réelle : dépasser les rivalités nationales au profit d’une vision commune.


Conclusion

Le monde arabe reste un espace riche en histoire et en potentiel, mais miné par ses divisions politiques et ses fractures internes. La guerre à Gaza a rappelé que l’unité n’est pas seulement un rêve romantique : c’est une nécessité pour peser face aux crises mondiales.

En conclusion, il parait nécessaire de constater qu’à l'image d'un monde arabe profondément disloqué, les sommets de la Ligue des Etats Arabes se portent de mal en pis, bien que l'Algérie s'attelle à recoller les morceaux d'un monde arabe déchiqueté en tentant des médiations et des réunifications, certain courant excelle dans ses plans diaboliques de casser toutes les bonnes volontés et les dynamiques de réconciliation compte tenu des frictions diplomatiques récurrentes entre Alger et Rabat.

Dans la crise majeure que traverse le monde Arabe et la ligue des Etats Arabes par voie de conséquence, pétris de maux depuis que les tensions s’y sont accrues de façon exponentielle, il est malheureux de dresser le constat amer de l'instrumentalisation de la Ligue des Etats arabes, par un petit groupe au service d'intérêts étroits, dans des duels stériles qui éloignent la Ligue de sa vocation essentielle et limite ses contributions tant à la promotion de la cause légitime du peuple palestinien qu’à la résilience nécessaire pour relever les défis du monde Arabe. Cependant l’Algérie d’aujourd’hui œuvre pour que la ligue des Etats Arabes se prépare à un rendez-vous politique important de l'histoire de la Nation arabe devant ouvrir de nouvelles perspectives à l'action arabe commune, pour permettre à cette Nation de faire entendre sa voix, d'interagir et d'impacter positivement le cours des évènements aux plans régionales et internationales.

Tout en critiquant le legs des dernières décennies, les Algériens refusent majoritairement de faire table rase du passé. Non sans paradoxes, ils accueillent favorablement les dirigeants politiques des pays Arabes et réaffirment leur adhésion aux fraternités culturelles, aux libertés démocratiques et surtout à la proximité du peuple Arabe, une très bonne raison pour coopérer, se rendre solidaires, constructifs et éviter des conflits. La nation Arabe a plusieurs urgences et des priorités absolues, nous perdons jour après jour notre force morale et culturelle, notre civilisation Arabo-Musulmane s'effondre.  Le bon sens est essentiellement chez celui qui occupe l'espace d’intellectuel, qu'il soit médiatique ou politique, on sait par où commence la solution: une révolution mentale (notre rapport avec le temps, et avec l’humain, avec le pouvoir)… après le reste c’est une question des efforts à fournir et des rapports de forces à créer.

Le monde arabe reste un espace riche en histoire et en potentiel, mais miné par ses divisions politiques et ses fractures internes. La guerre à Gaza a rappelé que l’unité n’est pas seulement un rêve romantique : c’est une nécessité pour peser face aux crises mondiales.

En 2025, Alger incarne l’espoir d’une voix libre et lucide, capable de porter un projet arabe commun. Mais sans un sursaut collectif, la Ligue arabe risque de rester un spectateur impuissant, condamné à commenter les drames plutôt qu’à les prévenir.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
«
Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/


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