Parfois, il m'est utile de le dire ?

Gaza : l’eau utilisée comme arme de guerre.

 

En soutien à Ahmad Abushawish et au peuple palestinien de Gaza

Le cri lancé par Ahmad Abushawish dans sa tribune « À Gaza, l’eau tue aussi ! » ne peut laisser aucune conscience humaine intacte. Ce n’est pas un simple témoignage : c’est un acte d’accusation, un constat clinique de la barbarie contemporaine, menée non pas à coups de slogans mais à coups de soif, de maladie et de privation.

À Gaza, boire peut tuer. Se laver peut tuer. Réparer un puits peut tuer. Attendre sa ration d’eau, sous un soleil de plomb, peut tuer.

Ce n’est pas une métaphore. Depuis octobre 2023, l’armée israélienne a détruit plus de 85 % des infrastructures hydrauliques de la bande de Gaza. Elle a bloqué l’entrée des matériaux nécessaires à leur réparation. Elle a bombardé des stations de dessalement, ciblé les dépôts d’équipements, et tué des techniciens de maintenance. En quelques mois, Gaza est passée de la survie à l’agonie.

Les chiffres sont accablants : entre 2 et 9 litres d’eau par jour et par personne, contre les 100 litres recommandés par l’Organisation mondiale de la santé – et les 247 litres consommés quotidiennement en Israël. Le contraste est saisissant : pendant qu’une population suffoque dans la chaleur sans eau, l’autre se baigne librement à quelques kilomètres de là, dans la même Méditerranée.

Ce n’est pas un désastre naturel. C’est une politique. Une politique qui transforme un bien vital en instrument de soumission. En décembre 2024, Human Rights Watch affirmait que « la privation d’eau à Gaza par Israël constitue un acte délibéré » relevant du crime de génocide. L’eau est utilisée comme arme, non pas pour vaincre une armée, mais pour briser un peuple.

Le témoignage d’Ahmad est glaçant : contaminé par l’eau d’un puits, il a survécu à une hépatite A, tandis que d’autres succombent chaque jour à des maladies d’origine hydrique. Il n’écrit pas au passé : il écrit depuis le front d’un effondrement organisé, méthodique, où l’inaction de la communauté internationale devient une complicité active.

Combien faudra-t-il encore de morts silencieuses – par déshydratation, par infection, par fatigue – pour que cesse cette politique d’asphyxie ?

À ce titre, nous affirmons que :

  • Privatiser l’accès à l’eau dans une zone sous blocus est un crime.
  • Cibler les infrastructures hydrauliques est un crime.
  • Empêcher la réparation de ces infrastructures, ou tuer ceux qui s’y emploient, est un crime.
  • Laisser mourir une population par soif est un crime.

Le droit international n’est pas un texte théorique. Il est fait pour des situations comme celle-ci. Il est fait pour que les responsables répondent. Il est fait pour que les États complices soient interpellés. Il est fait pour que la vie ait un sens même dans les coins les plus sombres de notre histoire.

Nous demandons :

  • La levée immédiate du blocus sur les matériaux et équipements liés à l’eau à Gaza ;
  • La protection internationale du personnel humanitaire et des infrastructures civiles ;
  • La poursuite judiciaire des responsables israéliens des attaques contre les services essentiels ;
  • Une enquête indépendante sur la stratégie de destruction de l’accès à l’eau à Gaza.

Cette tribune n’est pas une opinion : c’est un devoir de parole. Parce que se taire face à un tel crime, c’est déjà en devenir complice.

Et à Ahmad Abushawish, nous voulons dire ceci : votre voix est la nôtre. Vous portez la vérité nue, que tant refusent de voir. Nous ne serons pas de ceux qui détournent le regard.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/

📢 Soutenez Ahmad Abushawish et tous les civils privés d’eau à Gaza : partagez cette tribune, parlez-en, interpellez vos élus. Le silence tue.



Antisémitisme instrumentalisé, palestinocide invisibilisé une stratégie pour occulter le génocide à Gaza ?

 

Depuis le début de l’offensive militaire israélienne sur Gaza en octobre 2023, les autorités françaises et la majorité des grands médias ont choisi de concentrer leur discours public sur une prétendue flambée d’antisémitisme. Ce glissement discursif, qui tend à reléguer au second plan le sort des Palestiniens, interroge profondément. Non pas parce que l’antisémitisme ne serait pas une réalité il l’est, et doit être combattu sans concession mais parce que son invocation systématique sert ici à détourner l’attention de la guerre en cours, à neutraliser la critique légitime de l’État d’Israël et à museler la solidarité avec un peuple colonisé, bombardé, affamé.

En droit, un acte ne devient antisémite qu’à l’issue d’une enquête et d’un jugement. Or, en France, les chiffres relayés par le ministère de l’Intérieur et par de puissants relais communautaires ne font pas toujours cette distinction essentielle : ils englobent signalements, déclarations ou plaintes, sans attendre que la justice établisse les faits. On appelle cela un effet d’annonce, qui n’est pas anodin. Car dans un contexte où la parole critique est criminalisée, où des manifestations pro-palestiniennes sont interdites ou violemment réprimées, l’amalgame entre antisémitisme et antisionisme devient un outil politique de premier plan.

Ce glissement, désormais institutionnalisé, ne vise pas seulement à protéger les citoyens juifs contre des actes de haine (ce qui est légitime), mais à délégitimer toute critique du sionisme, même lorsqu’il s’exerce dans ses formes les plus violentes et racistes. En brandissant l’antisémitisme comme un écran de fumée, on cherche à effacer du champ visuel et émotionnel les milliers de civils tués à Gaza – majoritairement des femmes et des enfants – par des bombardements massifs, la famine imposée, la destruction des infrastructures vitales, les attaques contre les hôpitaux.

Ce n’est pas l’antisémitisme qui est remis en cause ici, mais son instrumentalisation politique. Il ne s’agit pas de nier la réalité de la haine antijuive – elle existe, elle tue, et elle doit être combattue fermement. Mais il faut aussi oser dire que cette haine est souvent décontextualisée, hypertrophiée médiatiquement, et orientée de manière à servir un agenda idéologique précis : étouffer la mobilisation internationale pour la Palestine.

Comment expliquer, sinon, ce silence assourdissant sur les conclusions de la Cour pénale internationale, qui a estimé recevables les accusations de crimes de guerre, voire de génocide, à l’encontre des autorités israéliennes ? Pourquoi les images insoutenables de Gaza, diffusées chaque jour sur les réseaux sociaux, ne déclenchent-elles pas la même émotion ni la même indignation dans les médias français que certaines inscriptions sur un mur parisien ? Pourquoi la compassion est-elle à géométrie variable ?

Le plus grave, c’est que cette stratégie produit l’effet inverse de celui qu’elle prétend rechercher. Elle affaiblit la lutte contre l’antisémitisme, en la mêlant à des enjeux qui ne relèvent pas de la protection des citoyens juifs mais de la défense inconditionnelle d’un État. En criminalisant toute critique du sionisme, elle désarme les esprits démocrates et encourage la défiance à l’égard des institutions. Elle rend suspect tout soutien au peuple palestinien, comme si l’humanisme devait passer un test de loyauté.

Il faut le dire avec force : la critique du sionisme n’est pas un délit, c’est un devoir moral face à une idéologie d’occupation, d’apartheid et d’expulsion. La solidarité avec les Palestiniens n’est pas une forme déguisée d’antisémitisme, c’est une exigence de justice.

Nous ne pouvons accepter que le mot "antisémitisme", qui désigne une réalité tragique de l’histoire européenne, soit instrumentalisé pour justifier l’injustifiable et couvrir les crimes commis à Gaza. Nous ne pouvons accepter que la mémoire de la Shoah soit mobilisée pour protéger un projet colonial. Et nous ne pouvons, surtout, détourner les yeux d’un peuple qui meurt à huis clos, au nom d’une sécurité israélienne qui confond paix et domination.

En cette heure tragique, il est plus urgent que jamais de dissocier la lutte contre l’antisémitisme de toute tentative de blanchiment politique ou de chantage à la parole. C’est à cette condition que nous pourrons faire reculer à la fois la haine des juifs… et l’oubli des Palestiniens.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/


Si cette tribune vous parle, partagez-la largement. Ne laissons pas le mot « antisémitisme » être utilisé pour étouffer le droit à la vérité et à la solidarité.




Israël–Gaza : au-delà de la propagande, pour une critique contre toutes les haines:

 

Alors qu’Israël mène à Gaza une offensive d’une brutalité inédite, certains éditorialistes continuent de mobiliser un discours de victimisation stratégique, assimilant toute critique à de l’antisémitisme dissimulé, et présentant l’État israélien comme un îlot de démocratie assiégée dans un océan de haine. Ce renversement narratif, largement relayé dans certaines sphères médiatiques, mérite une réponse factuelle, rigoureuse et dénuée de passion idéologique.

1. Antisionisme ≠ Antisémitisme : un raccourci politique dangereux : Le cœur de la tribune pro-israélienne repose sur un postulat simple, mais fallacieux : critiquer Israël, ce serait haïr les Juifs. Cet amalgame – politiquement utile mais intellectuellement malhonnête – vise à neutraliser toute critique de l’État israélien en la disqualifiant moralement.

Or, de nombreuses voix juives, israéliennes ou universitaires dénoncent cette confusion. Des figures comme Noam Chomsky, Judith Butler ou l’historien israélien Ilan Pappé expliquent que l’antisionisme est une position politique, souvent fondée sur le rejet de l’occupation, du colonialisme et de la discrimination systémique. La critique de l’idéologie sioniste, comme de toute idéologie politique, est légitime dans un débat démocratique.

2. Israël, une démocratie ? Pas pour tout le monde : L’article défend l’image d’un État démocratique, protecteur des minorités, inventif et civilisé. Mais cette démocratie est à géométrie variable.

  • En Cisjordanie, Israël exerce un régime d’apartheid, comme l’ont démontré Amnesty International, Human Rights Watch et même l’ONG israélienne B’Tselem.
  • À Gaza, Israël maintient un blocus illégal depuis 2007, condamné par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
  • À l’intérieur de ses frontières, les citoyens arabes israéliens sont légalement discriminés, comme en témoigne la loi fondamentale de 2018 qui définit Israël comme l’État-nation du peuple juif uniquement.

Une démocratie ne peut être jugée sur ses institutions formelles seulement, mais sur la manière dont elle garantit les droits égaux à tous ses habitants.

3. Le droit international comme boussole : Le texte ignore systématiquement le cadre juridique international, qui est pourtant le seul repère objectif dans les conflits asymétriques. Or, depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza :

  • La Cour internationale de Justice a estimé qu’il existe un risque plausible de génocide.
  • L’ONU parle de crimes de guerre répétés (attaques contre les hôpitaux, écoles, journalistes).
  • Des ONG comme Oxfam et Médecins Sans Frontières alertent sur une situation de famine orchestrée.

Brandir la menace du Hamas ne suffit pas à justifier des représailles massives et indiscriminées contre des civils, interdits par les Conventions de Genève.

4. La guerre de l’image n’est pas un complot médiatique : la tribune regrette que « l’opinion publique » se retourne contre Israël. Mais ce changement n’est pas le fruit d’un complot woke ou islamo-gauchiste : il est la conséquence directe de ce que les caméras montrent à Gaza.

  • Des enfants mutilés,
  • Des hôpitaux détruits,
  • Des cadavres sortis des décombres,
  • Des civils piégés et privés d’eau, d’électricité, de soins.

Les images parlent d’elles-mêmes. Elles provoquent une indignation universelle, non parce que le monde hait Israël, mais parce que le massacre de civils innocents est inacceptable, partout, tout le temps.

5. Le 7 octobre ne justifie pas l’anéantissement de Gaza : Le Hamas a commis des crimes de guerre le 7 octobre. Rien ne justifie ces actes. Mais ces crimes ne donnent pas à Israël un blanc-seing pour violer le droit international.

La notion de légitime défense invoquée par Tel Aviv ne saurait justifier :

  • L’emploi d’armes incendiaires (phosphore blanc),
  • Les frappes sur des zones densément peuplées sans évacuation préalable,
  • L’assassinat de journalistes, d’ambulanciers et de familles entières.

Israël ne cherche pas seulement à se défendre, comme l’affirme la tribune : il punit collectivement un territoire tout entier, ce qui constitue un crime au regard du droit humanitaire.

6. Non, la critique d’Israël n’est pas dictée par le vote musulman : L’auteur accuse les démocraties européennes de s’aligner sur une prétendue stratégie clientéliste en faveur du vote musulman. Cette thèse, sans preuve, repose sur une vision condescendante et islamophobe des électeurs musulmans, comme s’ils formaient un bloc homogène, manipulable, incapable d’avoir des convictions citoyennes sincères.

Les condamnations des actions israéliennes viennent aussi :

  • De juristes internationaux,
  • De hauts fonctionnaires onusiens,
  • De centaines de députés, diplomates et chercheurs non-musulmans.

Il s’agit donc d’un consensus juridique et moral, pas d’une manœuvre électorale.

7. La posture morale inversée : un leurre  : Enfin, la tribune tente d’imposer un renversement moral : Israël serait en réalité le véritable martyr, mal compris, détesté parce qu’il réussit. Cette posture victimaire, paradoxale venant d’une puissance nucléaire, militairement surarmée et soutenue par les États-Unis, vise à se soustraire à toute responsabilité.

Mais Israël ne peut réclamer les vertus démocratiques sans en assumer les exigences : la transparence, la proportionnalité, la recevabilité. Être un État démocratique signifie accepter la critique, y compris quand elle est dérangeante.

Conclusion : pour une justice universelle, pas à géométrie variable : La défense aveugle d’Israël, telle qu’exprimée dans cette tribune, participe d’un aveuglement idéologique dangereux, qui fait passer la solidarité politique avant la justice, l’émotion identitaire avant le droit.

Il ne s’agit pas de nier les souffrances israéliennes, ni de minimiser la violence du Hamas. Il s’agit de rappeler que tous les peuples ont droit à la dignité, à la vie, à la paix – et que le droit international doit s’appliquer à tous, sans exception.

Car si la démocratie, la morale et la liberté ne sont valables que pour certains, alors elles ne sont plus universelles. Et sans universalité, elles ne sont plus des valeurs, mais des privilèges.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/


 

 


 

Prisons israéliennes et prisonniers palestiniens : un système de torture ignoré"

 

Une photo du centre de détention de la base militaire de Sde Teiman dans le désert du Negev en Israël, prise clandestinement, montre un détenu debout, les yeux bandés et les mains derrière la tête. Des professionnels de santé de Gaza, qui ont été détenus dans ce centre, ont expliqué qu’il s’agissait d’une punition parfois infligée par les soldats israéliens aux détenus palestiniens ayant parlé ou bougé sans autorisation. © 2024 Privé

Pourquoi ce texte :

Depuis plusieurs mois, je recueille, lis, croise et analyse les témoignages relatifs aux conditions de détention des Palestiniens depuis le 7 octobre 2023. Ce que j’ai découvert dépasse l’entendement et heurte tout sens de justice. Ce texte n’est pas un cri de colère, mais un appel à la lucidité et à l’action. Il ne s’agit pas ici de soutenir un camp contre un autre, mais de défendre un principe fondamental : nul ne devrait être torturé, maltraité ou détenu dans des conditions inhumaines, quelles que soient les circonstances. Le silence est devenu complice. La justice, absente. Si nous ne témoignons pas aujourd’hui, si nous n’exigeons pas une enquête indépendante, alors que restera-t-il du droit international ?

Cette tribune est une tentative de poser des mots justes sur une situation insoutenable. Elle s’adresse aux citoyens, aux juristes, aux journalistes, aux institutions – à tous ceux qui croient encore en la valeur universelle des droits humains.

Depuis le 7 octobre 2023, un flot de témoignages, de rapports et de documents converge vers un constat effrayant : le traitement réservé par Israël aux détenus palestiniens, en particulier ceux originaires de Gaza, constitue une violation systématique du droit international humanitaire. Et pourtant, la communauté internationale détourne le regard.

Ceux-ci comptent 9 000 prisonniers condamnés pour des infractions sécuritaires ou placés en détention administrative pour de telles infractions sans avoir été jugés, 1 500 condamnés pénaux et détenus administratifs, ainsi que quelque 1 000 « combattants illégaux », c’est-à-dire des supposés membres de groupes terroristes  capturés en Israël  . À ce jour, l’État n’a pas expliqué pourquoi les visites de la Croix-Rouge ont été interrompues.

Ces preuves, récemment portées à la connaissance des Nations unies par le Palestinian Return Centre (PRC), une organisation disposant d’un statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social de l’ONU, ne sont pas isolées. Elles sont corroborées par des ONG israéliennes crédibles et reconnues comme Physicians for Human Rights – Israel ou B’Tselem. Elles dressent le portrait d’un système carcéral où l’humiliation, la violence et la privation sont devenues la norme.

Parmi les actes documentés :

  • Passages à tabac sévères,
  • Privation délibérée de nourriture,
  • Suspension prolongée dans des positions douloureuses,
  • Soins médicaux refusés ou négligés,
  • Viol d’un détenu par un gardien,
  • Amputations pratiquées sans anesthésie,
  • Attaques de chiens dressés.

Plusieurs prisonniers seraient morts sous la torture ou du fait d’un abandon médical délibéré.

Des camps militaires secrets comme Sde Teiman ou Anatot, inaccessibles aux avocats et à la Croix-Rouge, servent aujourd’hui de zones d’ombre légale, où les détenus sont maintenus dans un vide juridique total. Israël les qualifie arbitrairement de "combattants illégaux" ou de "terroristes", contournant ainsi les protections garanties par les Conventions de Genève.

Quand la torture devient système !

Ces abus ne sont pas des dérives ponctuelles, ni des exceptions tragiques à une règle. Ils s’inscrivent dans une politique délibérée, fondée sur l’impunité et facilitée par une invisibilisation totale des détenus gazaouis. L’interdiction faite à la Croix-Rouge de visiter ces prisonniers, en dépit des obligations internationales d’Israël, en est une preuve accablante.

Le témoignage de Samah Al-Hijjawi, détenue à la prison de Damon, rappelle la brutalité des conditions d’incarcération : cellules comparables à des tombes, nourriture dégradée, soins refusés, fouilles humiliantes. Une réalité qui illustre la volonté de briser les corps autant que les esprits.

Samah Al-Hijjawi a rendu son dernier souffle le 6 novembre dernier. Ce Palestinien de 61 ans placé en détention administrative sans jugement, était incarcéré à la prison de Ketziot, dans le Neguev. Une grave négligence médicale des services pénitentiaires israéliens lui a coûté la vie.

Le prisonnier à la santé fragile, qui avait subi en 2022 une intervention chirurgicale, s’était plaint de sérieux problèmes de santé dès le mois de mai 2024 : il souffrait de fortes douleurs abdominales, de gonflements, d’une perte d’appétit et d’une subite perte de poids. Malgré les signalements, il n’a fait l’objet que d’examens médicaux superficiels.

Au mois d’août, l’avocat Samer Sama’an lui avait rendu visite. Il s’était alarmé de l’état du détenu, laissé sans soins médicaux sérieux. Là encore, pas de réponse des autorités pénitentiaires. En septembre, l’état de Samah Al-Hijjawi s’est brutalement détérioré. Il ne parlait plus, souffrait d’hypokaliémie et ne pesait plus que 40 kg. Ce n’est qu’à ce stade critique qu’il a fini par être transféré vers un centre médical, avant d’être conduit à deux reprises dans des hôpitaux, puis de nouveau jeté dans sa cellule.

Un tribunal a rejeté sa demande de libération la veille de son décès. « La mort de Samah Al-Hijjawi met en évidence une réalité qui illustre la volonté de briser les corps autant que les esprits.

Ce qui choque autant que les faits, c’est le mutisme assourdissant des institutions internationales. Ni la Cour pénale internationale, ni les États signataires des Conventions de Genève n’ont enclenché de mécanisme d’enquête indépendant. Les appels répétés des ONG restent lettre morte.

Pire encore : plusieurs États continuent de fournir des armes, un soutien diplomatique et une couverture morale à Israël, en pleine connaissance de l’usage qui en est fait. Or, en vertu du droit international, le transfert d’armes à un État qui commet des crimes de guerre engage la responsabilité des fournisseurs.

Dns cette guerre, des enfants meurent de faim. Des civils sont exécutés en tentant de se nourrir. Des malades agonisent sans soin. Le droit à la dignité, à l’humanité, a disparu des prisons et des camps de Gaza, tout comme des rues assiégées.

Il ne s’agit pas ici d’un conflit entre narratifs. Il s’agit de faits, documentés, circonstanciés, étayés. Et si aucune instance ne les traite, alors à quoi sert encore le droit international humanitaire ?

Nous appelons à la mise en place immédiate d’une commission d’enquête indépendante sur les violations commises dans les lieux de détention israéliens.
Nous appelons le Comité international de la Croix-Rouge à être autorisé à visiter tous les prisonniers palestiniens sans entrave.
Nous appelons à la suspension de toute coopération militaire avec Israël, tant que persiste ce système de torture et de détention illégale.
Nous appelons enfin à replacer la cause palestinienne dans le cadre du droit et de la dignité humaine, loin des raccourcis idéologiques et des stratégies de déshumanisation.

Car l’histoire jugera ceux qui se sont tus et l’oubli ne sauvera aucune vie.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/

📣 Partagez cet article si vous pensez que la justice ne doit pas avoir de frontières. Signez les pétitions, interpellez vos représentants, et refusez l’indifférence.

 

Directive Hannibal » le 7 octobre : L’armée israélienne aurait tiré sur ses propres citoyens :

 

"Hannibal à Erez, dispatche un drone d'attaque", est venu le commandement le 7 octobre.

Ces mots, rapportés par le journal israélien Haaretz en juillet, confirment ce que de nombreux Israéliens ont craint depuis les attaques du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël.

Les autorités israéliennes affirment que plus de 800 civils et environ 300 soldats ont été tués le 7 octobre. Un certain nombre d'otages israéliens sont depuis morts à Gaza. Les Israéliens sont toujours sous le choc de l'horreur et de la douleur de l'attaque menée par le Hamas, qui a été le jour le plus sanglant de l'histoire d'Israël.

Mais l'armée israélienne est soumise à de plus en plus de pressions pour révéler combien de leurs propres citoyens ont été tués par des soldats, des pilotes et des policiers israéliens dans la confusion de l'attaque du Hamas contre les positions israéliennes du sud.

Les survivants et les proches ont demandé non seulement "ce qui a mal tourné", mais aussi si l'armée a invoqué la "directive Hannibal" controversée et aurait été annulée  "directive Hannibal".

Les Forces israéliennes ont déclaré que la directive avait été nommée au hasard par un programme informatique, mais Hannibal était le célèbre général carthaginois qui a pris du poison plutôt que d'être capturé par les Romains. La doctrine, écrite en 1986 en réponse à l'enlèvement de soldats israéliens au Liban, a permis aux forces israéliennes de tirer sur des ennemis en prenant en otage leurs camarades même en danger pour ces otages.

Ses auteurs ont déclaré que la directive n'autorisait pas les captifs à être tués, mais les critiques disent qu'au fil du temps, une interprétation s'est répandue dans l'armée qu'il valait mieux tuer des camarades que de permettre leur capture.

"Ils l'ont interprété comme s'ils étaient intentionnellement, tuant délibérément le soldat pour déjouer la tentative d'enlèvement, et c'était faux", a déclaré à l'ABC la philosophe israélienne Asa Kasher, qui a écrit le code d'éthique des FDI.

"C'est juridiquement mauvais et moralement mauvais et éthiquement mauvais, c'est faux sur tous les points de vue."

En 2011, le Hamas a utilisé avec succès un otage israélien pour obtenir un important échange de prisonniers, échangeant un soldat israélien, le tireur de chars Gilad Shalit, contre plus de 1 000 prisonniers,

Après le 7 octobre, des civils et des militaires israéliens ont été nombreux à témoigner que les forces israéliennes qui ont répondu à l'attaque du Hamas ont tué leurs propres citoyens.

Néanmoins, de nombreux Israéliens et partisans d'Israël condamnent quiconque a suggéré que cela se produise, avant que d'autres témoignages et les informations diffusées par les médias israéliens ne le confirment.

Les FDI n'ont pas confirmé ou nié qu'une version de la directive Hannibal ait été appliquée le 7 octobre, ce qui a seulement déclaré qu'il s'agissait d'une chose parmi tant d'autres à partir de cette date.

En réponse aux questions de l'ABC, l'armée israélienne a présenté une déclaration disant : "Les FDI se concentrent actuellement sur l'élimination de la menace de l'organisation terroriste Hamas."

"De telles questions seront examinées à un stade ultérieur."

"C'était une masse Hannibal"

En juillet, le journal israélien Haaretz a révélé que des commandants des FDI avaient donné l'ordre de tirer sur des troupes qui avaient été capturées par le Hamas dans trois endroits distincts, faisant explicitement référence à la directive Hannibal.

Un ancien officier israélien, le colonel Nof Erez, a déclaré à un podcast de Haaretz que la directive n'avait pas été spécifiquement ordonnée mais qu'elle était « apparemment appliquée » par les équipages répondeurs.

Paniqués, opérant sans leur structure de commandement normale et incapables de coordonner leur coordination avec les forces terrestres, ils ont tiré sur des véhicules qui retournaient à Gaza, sachant qu'ils portaient probablement des otages.

"C'était une masse Hannibal. C'était des tonnes et des tonnes d'ouvertures dans la clôture, et des milliers de personnes dans tous les types de véhicules, certaines avec des otages et certaines sans "," a déclaré le colonel Erez.

Les pilotes de l'armée de l'air ont décrit au journal Yedioth Ahronot le 7 octobre à des tirs de munitions « considérables » le 7 octobre à des personnes qui tentaient de franchir la frontière entre Gaza et l'État hébreu.

Vingt-huit hélicoptères de chasse ont tiré au cours de la journée toutes les munitions dans leur ventre, dans des courses de réversion pour se ranger. Nous parlons de centaines de mortiers de canons de 30 millimètres et de missiles Hellfire", a déclaré le journaliste Yoav zeitoun.

"La fréquence des tirs sur les milliers de terroristes a été énorme au début, et ce n'est qu'à un certain moment que les pilotes ont commencé à ralentir leurs attaques et à choisir soigneusement les cibles."

Il aurait promulgué la directive Hannibal à midi le 7 octobre. (Reuters: Ammar Awad)

Les responsables de chars ont également confirmé qu'ils appliquaient leur propre interprétation de la directive lorsqu'ils tiraient sur des véhicules revenant à Gaza, éventuellement avec des Israéliens à bord.

"Mon instinct m'a dit qu'ils pourraient être sur eux", a déclaré le capitaine de char Bar zonshein à Channel 13.

On demande au capitaine de zonhein: «Vous pourriez-vous les tuer avec cette action? Ce sont vos soldats.

"D'accord, » répondit-il, « mais j'ai décidé que c'est la bonne décision, qu'il vaut mieux arrêter l'enlèvement, qu'ils ne seront pas pris."

Le journaliste d'investigation Ronen Bergman a écrit pour le journal Yedioth Ahronot que l'armée avait promulgué la directive Hannibal à midi le 7 octobre.

"Les FDI ont demandé à toutes ses unités de combat dans la pratique de suivre la "directive Hannibal", bien que sans mentionner clairement ce nom explicite", a-t-il déclaré.

"L'instruction est de mettre fin à tous les frais" toute tentative resistants du Hamas de retourner à Gaza, en utilisant un langage très similaire à la "directive cannibale" initiale, malgré les assurances répétées de l'établissement de sécurité que la procédure a été annulée."

L'enquête de Bergman a révélé que 70 véhicules avaient été détruits par des avions et des chars israéliens pour empêcher qu'ils ne soient conduits à Gaza, tuant tout le monde à l'intérieur.

"Il n'est pas clair à ce stade combien de personnes enlevées ont été tuées en raison de l'activation de cet ordre [Hannibal) le 7 octobre", a-t-il écrit.

La directive initiale sur Hannibal, bien que confidentielle, recommanderait que des armes légères et des tireurs embusqués s'enfuient des ennemis qui prennent des otages - et ne pas utiliser de bombes, de missiles ou d'obus de char.

En 2015, le procureur général israélien a déclaré qu'il interdisait spécifiquement de tuer un otage.

Il n'y avait pas que les soldats sous le feu le 7 octobre.

Chars ordonnés d'incendie sur la maison

Au cours de deux incidents, des civils israéliens ont survécu aux forces israéliennes qui ont tiré sur eux et tué d'autres otages.

Une survivante du kibboutz Nir Oz, une communauté frontalière de Gaza, a décrit les tirs de l'armée israélienne alors que des membres du Hamas tentaient de la prendre, ainsi que d'autres otages, de l'autre côté de la frontière, dans un wagon électrique.

Des maisons du kibboutz Nir Oz ont été détruites le 7 octobre. (Reuters: Amir Cohen)

Un hélicoptère des FDI est apparu au-dessus de nous. À un moment donné, l'hélicoptère a tiré sur les terroristes, le conducteur et les autres. Il y avait des cris dans le wagon", a déclaré Neomit Dekel-Chen au site d'information israélien Ynet.

Mme Dekel-Chen a déclaré qu'une femme, son amie Efrat Katz, a été tuée par balle.

Six mois plus tard, une enquête de l'armée de l'air israélienne a reconnu qu'il s'agissait probablement d'un hélicoptère d'attaque, qui avait pris pour cible le wagon, avait tué Efrat Katz.

L'enquête a révélé que les otages ne pouvaient pas être distingués des terroristes.

Néanmoins, le chef du major-général de l'armée de l'air, Tomer Bar, a déclaré qu'il « n'a pas trouvé de faute dans l'opération de l'équipage de l'hélicoptère, qui a opéré conformément aux ordres dans une réalité complexe de la guerre ».

Les militaires ont également confirmé que des soldats avaient reçu l'ordre de tirer sur une maison, bien qu'il s'en montante en otage des civils à l'intérieur.

Dans le kibboutz Beeri, où 101 civils israéliens sont morts, un char a reçu l'ordre de tirer sur au moins une maison, après une fusillade prolongée avec une quarantaine d'hommes armés du Hamas qui détenaient 15 otages à l'intérieur et à l'extérieur.

Un résident des kibboutz décrit les attaques du Hamas.

L'incident de la "maison de Pesi" est devenu célèbre en Israel, nommé d'après le résident, Pessi Cohen, qui a été tué avec d'autres otages qui y étaient détenus.

Ce sont les deux survivants qui ont révélé que l'armée israélienne avait tiré sur la maison.

"Nous savons qu'au moins un otage a été tué par l'un des obus", a déclaré un parent et le survivant du 7 octobre à l'ABC a déclaré à l'ABC.

Trois des proches de M. Shifroni ont été tués dans la maison de Pessi alors qu'il se cachait de l'autre côté du kibboutz avec sa femme et ses enfants.

"Il y en a quelques autres que nous ne savons toujours pas et nous ne saurons peut-être jamais ce qui les a tués exactement", a-t-il déclaré.

La tante de M. Shifroni, Ayala, et sa grand-nièce Liel et son petit-neutier Yanai ont tous été tués chez Pessi, selon lui, comme en témoignent les terroristes.

Mais il reste contrarié par la décision de l'armée israélienne d'utiliser des munitions lourdes sur les habitations de Be'eri.

Les FDI reconnaissent les défaillances en matière de sécurité le 7 octobre

L'armée israélienne admet qu'elle n'a pas réagi de manière appropriée après que le groupe terroriste palestinien Hamas a attaqué la communauté Be'eri du sud d'Israel, tuant 1 200 personnes et prenant des dizaines d'otages.

"Je pense que la vraie question, la question morale, est de savoir si c'est la bonne chose à faire - de tirer des obus de chars sur une maison avec des otages - même s'il s'agit de tirs sélectifs", a-t-il déclaré.

"Je pense que ce n'était pas la bonne décision, pas une bonne décision et non une morale.

"Mais je peux aussi comprendre qu'il y avait un grand chaos à Be'eri et il y avait beaucoup de pression pour mettre fin à l'événement là-bas.

"Je pense qu'ils n'avaient pas l'intention de tirer et de tuer des otages, mais quand vous tirez sur un obus de char sur une maison, vous devez tenir compte du fait que cela est susceptible de se produire."

La philosophe israélienne Asa Kasher a déclaré à l'ABC que la directive ne s'appliquait pas aux otages civils

"C'est une nouvelle situation, et toutes les considérations sont différentes", a déclaré le professeur Kasher.

"Tuer le civil pour déjouer la tentative d'enlèvement est vraiment [mauvais... tout le monde comprend que c'est un moyen d'en sortir de ce qui est permis dans une démocratie."

Le professeur Kasher a déclaré qu'il était consterné par les informations selon lesquelles les soldats auraient appliqué la directive Hannibal le 7 octobre.

"Ils ont agi sur des normes professionnelles très basses", a-t-il déclaré.

"C'est fou, ce n'est pas la nature d'une démocratie, ce n'est pas la nature des FDI, ce n'est pas la nature du commandement."

L'armée s'élisaignant d'actes répréhensibles

En réponse à des demandes répétées de survivants de Be'eri et de parents de personnes tuées, les FDI ont ouvert une enquête sur leurs actes dans le kibboutz.

En juillet, il a publié son examen opérationnel, mais beaucoup à Be'eri n'étaient pas satisfaits.

Selon les FDI, la route empruntée par des hommes armés du Hamas pour y pénétrer dans le kibboutz Be'eri et là où des meurtres et des enlèvements ont été commis par la suite. (Supplétitude : FDI)

L'armée a autorisé les forces israéliennes de tout acte répréhensible, estimant qu'un char n'avait tiré que "proche" de la maison lorsque les négociations de libération des otages avaient échoué.

"L'équipe a déterminé que, sur la base des informations examinées et de leur compréhension, aucun civil à l'intérieur du bâtiment n'avait été endommagé par des tirs d'obus de chars, à l'exception d'un incident isolé à l'extérieur du bâtiment où deux civils ont été blessés par des éclats d'obus", peut-on lire dans le rapport.

"L'équipe a déterminé que la plupart des otages avaient probablement été assassinés par les terroristes, et d'autres enquêtes et examens de conclusions supplémentaires sont nécessaires."

Le Hamas et les Israéliens n'ont pas exactement rejeté ou accepté un accord de cessez-le-feu

Si vous croyez les États-Unis, alors les Israéliens et le Hamas sont sur le point de parvenir à un accord de cessez-le-feu pour mettre fin aux combats à Gaza. Mais ce n'est pas ce que les deux parties disent.

Sharon Cohen, la belle-fille de Pessi Cohen, a déclaré à la radio israélienne qu'elle n'acceptait pas les conclusions de l'enquête.

"Ce n'est pas vraiment vrai [cet des otages n'ont pas été blessés par les obus de chars", a-t-elle déclaré à Radio Bet israélienne le 14 juillet.

"En ce qui concerne les questions de confidentialité, je n'arrive pas vraiment à entrer dans les détails. Ce sont des détails qui nous ont été informés qu'il serait à nouveau procédé à une enquête.

"En outre, je dirai que parce que les incidents dans le kibboutz étaient si exceptionnels et étranges et difficiles, toute la question de l'enlèvement des corps, et des autopsies, et toutes ces choses - essentiellement n'ont pas été faites."

L'examen des FDI contredit également le témoignage de l'un des deux survivants de la maison de Pessi, Yasmin Porat, qui qui a déclaré à la radio israélienne Kan le 15 octobre que les hommes armés du Hamas n'avaient pas menacé les otages et avaient eu l'intention de négocier avec la police pour leur retour en toute sécurité à Gaza.

Elle a déclaré qu'une unité spéciale de la police israélienne avait commencé la bataille d'armes en tirant sur la maison, en attrapant "cinq ou six" résidents de kibboutz à l'extérieur dans des "feux croisés très, très lourds".

Dans l'interview, on lui a demandé : « Nos forces ont peut-être tiré une balle ?"

-- Il ne fait aucun doute qu'elle répondit.

"Ils ont éliminé tout le monde, y compris les otages."

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/

 

📣 Partagez si vous croyez que la transparence militaire est essentielle pour la démocratie. Commentez, signez une pétition, interpellez vos élus. Ne laissons pas l’impunité en paix.