En soutien à
Ahmad Abushawish et au peuple palestinien de Gaza
Le cri lancé
par Ahmad Abushawish dans sa tribune « À Gaza, l’eau tue aussi ! » ne peut
laisser aucune conscience humaine intacte. Ce n’est pas un simple témoignage :
c’est un acte d’accusation, un constat clinique de la barbarie contemporaine,
menée non pas à coups de slogans mais à coups de soif, de maladie et de
privation.
À Gaza,
boire peut tuer. Se laver peut tuer. Réparer un puits peut tuer. Attendre sa
ration d’eau, sous un soleil de plomb, peut tuer.
Ce n’est pas
une métaphore. Depuis octobre 2023, l’armée israélienne a détruit plus de 85 %
des infrastructures hydrauliques de la bande de Gaza. Elle a bloqué l’entrée
des matériaux nécessaires à leur réparation. Elle a bombardé des stations de
dessalement, ciblé les dépôts d’équipements, et tué des techniciens de
maintenance. En quelques mois, Gaza est passée de la survie à l’agonie.
Les chiffres
sont accablants : entre 2 et 9 litres d’eau par jour et par personne,
contre les 100 litres recommandés par l’Organisation mondiale de la
santé – et les 247 litres consommés quotidiennement en Israël. Le
contraste est saisissant : pendant qu’une population suffoque dans la chaleur
sans eau, l’autre se baigne librement à quelques kilomètres de là, dans la même
Méditerranée.
Ce n’est pas
un désastre naturel. C’est une politique. Une politique qui transforme un bien
vital en instrument de soumission. En décembre 2024, Human Rights Watch
affirmait que « la privation d’eau à Gaza par Israël constitue un acte délibéré
» relevant du crime de génocide. L’eau est utilisée comme arme, non pas
pour vaincre une armée, mais pour briser un peuple.
Le
témoignage d’Ahmad est glaçant : contaminé par l’eau d’un puits, il a survécu à
une hépatite A, tandis que d’autres succombent chaque jour à des maladies
d’origine hydrique. Il n’écrit pas au passé : il écrit depuis le front d’un
effondrement organisé, méthodique, où l’inaction de la communauté internationale
devient une complicité active.
Combien
faudra-t-il encore de morts silencieuses – par déshydratation, par infection,
par fatigue – pour que cesse cette politique d’asphyxie ?
À ce titre,
nous affirmons que :
- Privatiser l’accès à l’eau dans une zone sous blocus est
un crime.
- Cibler les infrastructures
hydrauliques est un
crime.
- Empêcher la réparation de ces
infrastructures, ou
tuer ceux qui s’y emploient, est un crime.
- Laisser mourir une population
par soif est un
crime.
Le droit
international n’est pas un texte théorique. Il est fait pour des situations
comme celle-ci. Il est fait pour que les responsables répondent. Il est
fait pour que les États complices soient interpellés. Il est fait pour
que la vie ait un sens même dans les coins les plus sombres de notre histoire.
Nous
demandons :
- La levée immédiate du blocus
sur les matériaux et équipements liés à l’eau à Gaza ;
- La protection internationale
du personnel humanitaire et des infrastructures civiles ;
- La poursuite judiciaire des
responsables israéliens des attaques contre les services essentiels ;
- Une enquête indépendante
sur la stratégie de destruction de l’accès à l’eau à Gaza.
Cette
tribune n’est pas une opinion : c’est un devoir de parole. Parce que se taire
face à un tel crime, c’est déjà en devenir complice.
Et à Ahmad
Abushawish, nous voulons dire ceci : votre voix est la nôtre. Vous
portez la vérité nue, que tant refusent de voir. Nous ne serons pas de ceux qui
détournent le regard.
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme
ça. »
https://kadertahri.blogspot.com/
📢 Soutenez Ahmad Abushawish
et tous les civils privés d’eau à Gaza : partagez cette tribune, parlez-en,
interpellez vos élus. Le silence tue.
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