Nature du propos : un préjugé, pas un constat
Actuellement, on entend encore ces phrases, ils passent avant
tout le monde, ils remplissent les hôpitaux, les prisons, ce sont des délinquants.
Ils ne pourront jamais s’intégrer, mais tout ceci n’est pas un constat, mais un
préjugé.
Ils n’ont pas d’identité !
Il n’est pas facile d’afficher son identité, surtout si elle
est vécue comme une honte, un reproche permanent.
Les instigateurs d’opinion ne se désolent que les Français
«aient du mal à se concevoir comme issus d'une
immigration» (Benjamin Stora).
On veut dire qu'il n'existe pas en France de pur «autochtone»,
autrement dit de Français «de souche» tel que tous leurs aïeuls gaulois auraient
vécu sur ce territoire.
Par
devoir de mémoire collective, ces immigrés n'ont pas seulement construit ou
reconstruit la France, ils sont la France dans toute sa diversité et sa
richesse, sans oublier que la France est le résultat de ces cultures venues
d'ailleurs pour écrire son l'Histoire, notamment en ces périodes auxquels la
légitimité même des immigrations semble être l’objet d’un débat polémique
Qualifier l’ensemble d’une
population par une étiquette négative relève d’un stéréotype globalisant.
Un préjugé se définit comme un jugement porté avant d’examiner les faits,
souvent fondé sur des idées reçues et des expériences partielles.
Le droit français, à travers l’article 225-1 du Code pénal, qualifie ce type de
propos de discriminatoire lorsqu’il vise une origine nationale réelle ou
supposée.
2. L’histoire
et la présence des Algériens en France
2.1 Une
immigration ancienne et liée à l’histoire coloniale
- L’Algérie a été colonisée par la France entre
1830 et 1962.
- Dès la Première Guerre mondiale, des travailleurs
et soldats algériens sont recrutés en masse pour participer à l’effort de
guerre.
- Après 1945, la reconstruction de la France
s’appuie sur une main-d’œuvre immigrée, notamment venue d’Algérie.
2.2
Contribution économique et sociale
- Dans les années 1950-1970, les travailleurs
algériens participent au développement de l’industrie, du bâtiment et des
services publics.
- Leur travail contribue directement à la
croissance économique française des « Trente Glorieuses » (1945-1975).
3.
Les données actuelles sur la population d’origine algérienne
Selon l’INSEE (2021) :
- 7,0 millions d’immigrés vivent en France (10,3 %
de la population totale).
- Environ 850 000 sont nés en Algérie.
- 2,5 millions d’immigrés ont acquis la nationalité
française.
- 30 % des Français sont issus de l’immigration sur
trois générations (immigrés, enfants, petits-enfants).
Ces chiffres montrent que
les personnes d’origine algérienne sont une composante structurelle de la
société française.
4. La
réalité socio-économique : inégalités mais pas homogénéité
4.1
Éducation
- Le niveau de diplôme varie fortement :
- 17 % des immigrés algériens arrivés jeunes ont
un diplôme supérieur au baccalauréat (INSEE, 2020).
- Les descendants d’immigrés maghrébins obtiennent
de plus en plus de diplômes, notamment chez les femmes.
4.2
Emploi et revenus
- Taux de chômage : 13 % pour les immigrés
non-européens, contre 8 % pour l’ensemble de la population (INSEE, 2021).
- Taux de pauvreté : 32 % chez les immigrés, contre
15 % pour la population générale.
Ces écarts reflètent des inégalités structurelles et non une tendance comportementale universelle.
4.3
Discriminations reconnues
- Le Défenseur des droits et l’OIT (2017) montrent
qu’un candidat avec un prénom à consonance maghrébine a 25 % de chances en
moins d’être rappelé après un entretien téléphonique.
- Les contrôles au faciès sont statistiquement plus
fréquents sur les jeunes hommes perçus comme « arabes » ou « noirs »
(Rapport Défenseur des droits, 2017).
5.
Délinquance : données objectives
Il n’existe pas de
statistiques officielles par nationalité sur la délinquance, en raison du
principe républicain d’égalité et de non-discrimination.
Les études disponibles montrent :
- La surreprésentation de jeunes hommes dans
certains délits est liée à l’âge, au contexte socio-économique et à
l’environnement urbain, pas à l’origine ethnique.
- Le CNRS (2018) rappelle que la criminalité est
corrélée aux inégalités sociales, au chômage et à la précarité,
indépendamment de l’origine.
6.
Rôle des médias et perception
- L’INA (2019) montre que les médias français
associent plus fréquemment les mots « banlieue » ou « immigration » à des
faits divers négatifs, renforçant une image biaisée.
- Cette surmédiatisation crée une perception
déformée de la réalité statistique.
7.
Intégration et réussites
Malgré les obstacles, de
nombreux Français d’origine algérienne occupent des postes de responsabilité :
- Médecins, avocats, entrepreneurs, sportifs de
haut niveau, artistes.
- Exemple : Rachid Taha (musique), Karim Benzema
(sport), Najat Vallaud-Belkacem (politique).
Ces réussites montrent que
l’intégration est une réalité, mais qu’elle est freinée par les discriminations
structurelles.
8.
Conclusion factuelle
L’affirmation « Les
Algériens sont des délinquants » est fausse pour plusieurs raisons :
- Elle repose sur un stéréotype qui généralise à
partir de cas isolés.
- Les données montrent que les difficultés
rencontrées par une partie de la population d’origine algérienne sont
d’ordre socio-économique et non culturel ou ethnique.
- L’histoire, les statistiques et les exemples de
réussite démontrent que cette population est indissociable du tissu
social, économique et culturel français.
La seule manière de réduire
les tensions et les inégalités est de s’attaquer aux causes réelles :
éducation, emploi, logement, lutte contre les discriminations.
Cibler un groupe entier sur la base de préjugés alimente la division et nuit à
la cohésion nationale.
La France avec une bureaucratie obèse, une compétitivité à la
dérive, une éducation nationale gonflée et négative, un système de santé en
déroute, une dette abyssale, un pays manœuvré par l’extrême gauche et l’extrême
droite, sans aucune volonté de réduire l’horreur et la condamnation que
provoque cette animosité, le désir de s’innocenter et de jeter l’opprobre sur
l’étranger ici, c'est l’Algérien, tous ces facteurs conduisent à rejeter la
faute du ressentiment sur les victimes. Le raciste est conscient de sa cruauté,
mais il en place le blâme sur sa victime.
Ainsi donc, je dois dire bravo aux Français de souche, ayant
Vercingétorix comme ancêtre (comme Zemmour), mais presque tous issus de
l'immigration. Dans les médias, certains se prennent pour Napoléon, mais ils
sont plus nombreux à se croire de souche, de qui, de quoi et depuis
quand ?
La haine de l’immigré (qui le plus souvent est la haine de
soi) est diffusée partout en France, à l’école, à l’université, surtout
dans les médias.
Il faut y mettre un terme d’une façon ou d’une autre. Sans
quoi il ne restera plus rien ou presque de ce pays, avec son déclin avéré, un
pays qui ne croit plus en lui, ne reconnaît pas sa spécificité et a honte de
son histoire. Un pays au bord de l’implosion, une explosion dans tous les
domaines, sur tout le territoire, et depuis des dizaines d’années, où tout est
la faute aux immigrés et aux sans-papiers. À force de ronger l’os, il se
brise. Eric le polémiste fomente la guerre civile dans ses meetings.
Après, on s'étonnera qu'il y ait des français Musulmans en
colère, un peu trop et très gonflés, les castors pas trop bêtes que ça, mais
des crapules manifestement.
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme
ça. »
https://kadertahri.blogspot.com/