Introduction
Dans le
débat public contemporain, l’accusation d’antisémitisme joue un rôle central
dans la protection contre les propos haineux visant les personnes de confession
ou d’origine juive. Toutefois, certains observateurs soulignent que cette
accusation, lorsqu’elle est utilisée de manière abusive, peut servir à
disqualifier des critiques légitimes, notamment lorsqu’elles portent sur des
politiques gouvernementales, des acteurs économiques ou des institutions
identifiées comme juives ou pro-israéliennes. Cette situation soulève la
question délicate de l’équilibre entre la lutte contre le racisme et la
préservation de la liberté d’expression.
Antisémitisme : définition et cadre légal
L’antisémitisme
se définit comme toute hostilité ou discrimination envers les Juifs en tant que
groupe ethnique ou religieux. En France, il est fermement condamné par la loi
(loi du 29 juillet 1881 et loi Gayssot de 1990), et les pouvoirs publics
s’engagent à le combattre activement.
Toutefois, cette lutte doit s’inscrire dans un cadre clair, afin d’éviter les
amalgames entre critique légitime et discours de haine.
Les formes possibles d’un usage excessif
L’usage
abusif de l’accusation d’antisémitisme peut se manifester dans plusieurs
contextes :
- Assimilation de la critique
d’une politique de l’État d’Israël à de l’antisémitisme.
- Disqualification d’analyses
portant sur l’influence de lobbies ou de réseaux d’intérêts.
- Utilisation stratégique de
l’accusation pour interrompre ou empêcher un débat contradictoire.
Dans ces cas, la confusion entre identité religieuse
ou ethnique et position politique peut entraîner une restriction de la liberté
d’expression. L’antisémitisme est cependant une notion très bizarre. Elle est aujourd’hui
assénée tous azimuts sur les critiques du capitalisme, de la haute banque, sur
les critiques de certains lobbies, sur les critiques du judaïsme, sur les
critiques du sionisme comme sur quasiment tous ceux qualifiés au préalable de
complotistes (ces derniers sont expulsés brutalement du genre humain). Quiconque
regarde ce qui se cache dans les coulisses, dirait-on, est nécessairement
antisémite, parfois fou et complotiste en prime.
La moindre compassion à l’égard du peuple palestinien
martyrisé, nié dans son existence, exclu de tout droit humain, est interdite.
Du reste, tant les anonymes que les personnalités qui ont protesté contre les
crimes de Netanyahu ont souvent été poursuivis pour incitation à la haine
raciale et apologie de terrorisme.
Enjeux démocratiques et sociétaux
La lutte
contre l’antisémitisme est indispensable et doit rester prioritaire pour
préserver le vivre-ensemble. Cependant, lorsque l’accusation devient un outil
de protection d’intérêts particuliers plutôt qu’un moyen de combattre la haine,
elle risque d’affaiblir sa légitimité. À long terme, cette dérive peut générer
un climat de méfiance et nourrir des ressentiments, ce qui va à l’encontre de
l’objectif initial.
Vers une clarification des critères
Afin de
préserver à la fois la lutte contre l’antisémitisme et la liberté d’expression,
il est nécessaire de clarifier les critères qui permettent de distinguer :
- La critique légitime : portant sur des faits, des
décisions politiques, ou des acteurs identifiables, avec arguments
vérifiables.
- Le discours antisémite : visant un groupe dans son
ensemble en raison de son appartenance ethnique ou religieuse.
Cette
distinction est essentielle pour éviter les amalgames et garantir un débat
public sain.
Conclusion
Plus Israël agit militairement, plus
il détruit, tue et affame, plus ses autorités s’empressent de taxer
d’antisémitisme toute personne émettant quelque critique à leur endroit.
Souvent l’utilisation de ce redoutable anathème s’effectue avant
l’intensification des frappes de Tsahal.
Néanmoins cette accusation éhontée d’antisémitisme, destinée à foudroyer
l’insolent en l’extrayant de la société conforme, en le marginalisant, en
l’essentialisant, en le dégradant devant l’opinion, en le délégitimant, en le
discréditant, en définitive en lui interdisant de parler, en lui coupant l’accès
à tout media, est une arme qui est également maniée très régulièrement par les
agents du sionisme international en Occident en particulier. Et cette arme est
d’autant plus redoutable qu’elle laisse une trace indélébile sur l’identité de
l’individu qui fut ciblé, à tort ou à raison, par cette accusation
d’antisémitisme.
Protéger la société contre l’antisémitisme est un
impératif moral et juridique. Mais cet impératif ne doit pas servir à museler
toute contestation. La vigilance consiste à condamner fermement les propos
haineux tout en préservant la possibilité d’une critique libre et argumentée
des politiques ou institutions, quelle que soit leur affiliation. Ce n’étaient que des vociférations
de protestation envers une vérité historique qui tombe sous le sens. L’histoire
des juifs est à l’image de ceux-ci, mêlant le pire et le meilleur, dans cette
société ethniquement cloisonnée, seules les minorités ont le droit de
revendiquer leur identité. Le juif a encore des efforts à faire. Quant à
hurler en permanence à l'antisémitisme, Venir ensuite sangloter contre une
certaine exclusion, après avoir tout fait pour s'affirmer différent, relève
alors de la plus profonde hypocrisie, c'est à la fois dégueulasse et indigne.
Adieu ô peuple élu ! Un jour la
Palestine va probablement devenir judenrein!
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme
ça. »
https://kadertahri.blogspot.com/
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