Parfois il m'est utile de le dire !

                                                                                                          Oh! Colombe, transmets mon salut d...

Après 700 jours de guerre, Israël : un État criminel et une société complice Israël, l’État criminel et le silence complice »


Après 700 jours de guerre, il ne sert plus à rien de tourner autour du pot : Israël s’est enfoncé dans la criminalité d’État, et sa société, dans son immense majorité, s’est rendue complice par son silence, son vote ou son indifférence. Les bombes pleuvent sur Gaza avec une intensité qui rivalise avec les pires massacres du XXᵉ siècle. Les images d’enfants décharnés par la faim, de familles pulvérisées par les frappes, devraient suffire à réveiller n’importe quelle conscience. Mais en Israël, la majorité ferme les yeux et préfère répéter les mantras éculés de la « sécurité » et de « l’autodéfense ».

Ce n’est pas seulement Netanyahou, Ben-Gvir ou Smotrich qui portent le sang sur les mains. C’est un peuple qui, élection après élection, a donné mandat à ces hommes de poursuivre le rêve démentiel d’un Grand Israël purgé de ses Palestiniens. La société israélienne s’est habituée à vivre dans le déni, à justifier l’injustifiable, à diaboliser les victimes de son expansionnisme colonial. Le confort matériel et l’illusion d’une forteresse assiégée valent, semble-t-il, plus que la justice ou l’humanité.

On nous parle de divisions internes, de manifestations massives, de fractures sociales. Mais la vérité, brutale, est que même ces mouvements de protestation restent centrés sur les otages, sur la réputation d’Israël, sur son avenir interne. Les Palestiniens, eux, sont réduits au silence, effacés des slogans, absents des revendications. Leur humanité reste niée, comme si leur souffrance n’avait pas de valeur intrinsèque.

C’est là le cœur du problème : l’effacement systématique du peuple palestinien. On peut changer de Premier ministre, remplacer Netanyahou par Bennett, Lieberman ou un autre gestionnaire de l’occupation, mais tant que l’opinion israélienne ne reconnaîtra pas aux Palestiniens le droit fondamental d’exister en tant qu’êtres humains libres et égaux, rien ne changera. Le carnage continuera, sous d’autres formes, avec d’autres justifications.

Oui, Israël est devenu un État criminel. Oui, sa société est majoritairement complice. Et tant que cette vérité ne sera pas dite sans détour, nous continuerons à tourner en rond dans le cercle vicieux de l’impunité. La seule voie d’avenir passe par la reconnaissance pleine et entière des droits palestiniens, et par une rupture radicale avec le projet colonial qui étouffe la région depuis plus de 75 ans. Sans cela, il n’y aura ni paix, ni sécurité, ni avenir pour quiconque entre le fleuve et la mer.

Israël, État criminel – et un peuple complice

Assez d’euphémismes. Assez de détours. Après deux ans de guerre totale contre Gaza, il faut dire les choses crûment : Israël est aujourd’hui un État criminel, et sa société, dans sa majorité, en est complice.

Ce n’est pas seulement Netanyahou, ce n’est pas seulement Ben-Gvir ou Smotrich, ces visages grotesques du fascisme israélien. C’est un système entier, une idéologie de domination, un projet colonial nourri par le mythe de l’éternelle victimisation. C’est un peuple qui, scrutin après scrutin, a choisi l’occupation, la colonisation et l’écrasement de l’autre.

À Gaza, c’est l’apocalypse : des quartiers rayés de la carte, des hôpitaux transformés en cimetières, des enfants mourant de faim sous les caméras du monde entier. Et que fait Israël ? Il applaudit ses pilotes. Il relativise ses crimes. Il ose appeler « défense » ce qui n’est rien d’autre qu’un massacre méthodique.

On nous parle de « divisions internes », de manifestations massives. Hypocrisie. Ces foules ne descendent pas dans la rue pour la liberté des Palestiniens, mais pour sauver l’image d’Israël, pour rapatrier les otages, pour protéger leur propre avenir. Les Palestiniens, eux, sont invisibles, effacés, réduits à des ombres. Même la contestation israélienne ne parvient pas à les voir comme des êtres humains.

Voilà la vérité : Israël ne veut pas la paix. Israël ne veut pas d’égalité. Israël veut la terre, toute la terre, sans ses habitants. C’est un projet de nettoyage, une machine coloniale huilée, qui se dissimule derrière le mot « sécurité » comme on cache un couteau derrière un sourire.

La société israélienne ne pourra pas se dérober à sa responsabilité. Elle a nourri ce monstre, elle l’a réélu, elle a fermé les yeux. Elle a choisi la supériorité, l’apartheid et la négation de l’autre. Oui, Netanyahou est coupable. Mais ce n’est pas un accident. C’est le reflet d’un peuple qui a fait de l’occupation et de la force brute son horizon politique.

Le monde n’a plus d’excuse. Il faut dire stop à cette impunité. Sanctions, isolement, procès. Israël doit répondre de ses crimes, et son peuple doit être confronté à ce qu’il a laissé commettre en son nom.

Il n’y aura pas de futur sans reconnaissance des droits palestiniens. Il n’y aura pas de paix tant qu’on continuera à effacer leur humanité. Et il n’y aura pas de sécurité pour Israël tant qu’il persistera dans ce rôle d’État criminel.

C’est cela, la vérité nue. Tout le reste n’est que mensonge.

Pourquoi les Israéliens ne se lèvent-ils pas ?

Jour après jour, les bombes israéliennes s’abattent sur Gaza, transformant une terre exsangue en cimetière. Soixante-neuf morts hier. Trois autres, morts de faim, aujourd’hui. Et demain ? Combien encore ? L’horreur s’accumule, monotone, insoutenable – et pourtant, Israël continue.

Alors la question se pose, brûlante : pourquoi les Israéliens ne se lèvent-ils pas ? Pourquoi ne chassent-ils pas, par une action massive et irrépressible, Netanyahou et ses complices fanatiques, Smotrich et Ben-Gvir, ces fossoyeurs de toute dignité humaine ?

Il est commode de tout mettre sur le dos de Netanyahou. Mais la vérité, c’est que sa responsabilité est aussi celle de son peuple. Car que vaut une opposition qui se soulève à coups de centaines de milliers de manifestants, mais qui ne crie jamais le nom des Palestiniens ? Que valent ces foules qui descendent dans les rues non pas pour dire stop au massacre, mais pour réclamer le retour des otages et sauver l’image d’Israël ?

La vérité est brutale : même la contestation israélienne est centrée sur elle-même. Les morts palestiniens n’existent pas. Les enfants décharnés, les hôpitaux détruits, les familles enterrées sous les gravats – invisibles, effacés. Comme si l’humanité s’arrêtait aux frontières de la souffrance israélienne.

Et demain ? Supposons que Netanyahou tombe. Croyez-vous qu’un Bennett, qu’un Lieberman, qu’un autre gestionnaire cynique de l’occupation interrompra ce projet de colonisation et de nettoyage ? Non. Il suffira de quelques roquettes, de quelques tirs, pour que les extrémistes reprennent le flambeau du massacre, toujours au nom de la sécurité. Car dans l’imaginaire israélien dominant, la force brute est devenue une doctrine, une religion.

Oui, Netanyahou est coupable. Mais le peuple israélien, dans sa majorité, est complice. Par son vote. Par son silence. Par son incapacité à reconnaître l’existence et les droits d’un autre peuple. Voilà la tragédie : Israël ne se bat pas seulement contre le Hamas. Il se bat contre l’idée même que les Palestiniens sont des êtres humains.

Et tant que cette vérité n’explosera pas à la face du monde, tant que la société israélienne ne se regardera pas dans son miroir, il n’y aura pas de fin au massacre. Ni avec Netanyahou, ni sans lui.

700 jours de guerre : le projet criminel de Netanyahou mis à nu

Sept cents jours de massacres. Sept cents jours de bombes déversées sur une bande de terre de 40 kilomètres par 8. Sept cents jours qui ne sont pas un accident de l’histoire, mais l’accomplissement méthodique d’un projet : celui de Benjamin Netanyahou.

Cet homme n’a jamais caché son ambition : enterrer toute idée d’un État palestinien, réaliser son rêve fiévreux d’un Grand Israël. Le nettoyage ethnique n’est pas une dérive de sa politique, il en est le cœur. Gaza est devenu le laboratoire de cette obsession.

L’attaque du Hamas du 7 octobre n’a pas été seulement une tragédie, elle a été, pour Netanyahou, l’occasion rêvée de mettre en marche son plan. Adossé au silence complice de Biden et au soutien aveugle de Trump, il a transformé la vengeance en stratégie. Et maintenant, ivre de pouvoir et couvert d’impunité, il poursuit son œuvre criminelle.

Mais que fait la société israélienne ? Elle a voté pour lui, encore et encore. Elle a donné mandat à ce gouvernement fanatique. Et aujourd’hui, elle continue, pour une large part, à fermer les yeux, à se bercer d’illusions, à croire que bombarder des civils affamés est synonyme de victoire. Quelle victoire, au juste ? Celle d’une armée qui, armée jusqu’aux dents, s’acharne contre des enfants, contre des hôpitaux, contre un peuple piégé ? Bande de ratés, oui.

Il n’y a pas d’issue militaire. La seule solution, c’est un cessez-le-feu immédiat, total, irréversible. Mais cela ne viendra pas de Netanyahou. Cela ne viendra pas de cette coalition messianique. Cela ne viendra pas d’un État devenu criminel.

Alors, que reste-t-il ?

  1. L’UE doit enfin cesser ses hypocrisies et frapper Israël de sanctions sévères.
  2. Les soldats israéliens doivent refuser de servir un pouvoir criminel et mettre à l’arrêt la machine de guerre.
  3. Les dirigeants israéliens doivent se préparer à répondre de leurs crimes devant les tribunaux internationaux.

Car le monde a vu. Le monde s’est réveillé. Et le monde n’oubliera pas ces images d’enfants mourant de faim, de familles massacrées, de villes rasées.

Israël peut continuer à invoquer ses « démons » sécuritaires. Mais, comme le disait Goethe : « Les esprits que j’ai invoqués, je ne peux plus m’en débarrasser. »

Israël : quand les crimes deviennent système

On nous a longtemps répété le même refrain : « Ce que la violence n’a pas résolu, davantage de violence le résoudra. » Et Israël, fidèle à cette logique mortifère, s’enfonce jour après jour dans la spirale des crimes de guerre. Gaza en est la preuve vivante – ou plutôt, la preuve agonisante.

Netanyahou, Ben Gvir, Smotrich : ces noms doivent entrer dans l’Histoire comme ceux de criminels de guerre. Ils dirigent un gouvernement qui a institutionnalisé le meurtre de masse, la famine organisée, le déplacement forcé. Et pourtant, ils continuent de parler de « sécurité », de « défense », comme si l’extermination d’un peuple pouvait être rhabillée de légitimité.

Ce n’est pas seulement un drame politique, c’est une dérive civilisationnelle. Le sionisme, dans sa version triomphante et coloniale, a remplacé le judaïsme. Une terre a pris la place de Dieu. Un État humain, avec ses chars et ses F-35, s’est arrogé la toute-puissance. Mais aucun avion de chasse, aucune bombe, aucun lobby à Washington ne pourra effacer une vérité simple : Dieu n’a pas besoin de complices humains pour imposer sa loi. Et Hachem rappellera aux arrogants ce qu’ils ont fait en Son nom.

Ce qui se joue aujourd’hui est obscène. Les otages ? Les familles d’otages ? Netanyahou les traite de fascistes. Les opposants ? Des traîtres. Et pendant ce temps, les Palestiniens – ceux qui ne sont ni Hamas, ni combattants – meurent en silence. Femmes, enfants, vieillards, affamés, amputés, déplacés encore et encore. Même les soldats israéliens brisés, amputés, suicidés, sont jetés dans l’oubli, sacrifiés sur l’autel d’une idéologie qui se nourrit du sang de tous, amis comme ennemis.

Et que lit-on encore dans les grands journaux ? Des débats interminables sur l’avenir d’Israël, sur son image ternie, sur les risques pour son économie. Mais pas un mot, ou si peu, sur les horreurs palestiniennes. Pas un mot sur les milliers d’enfants tués, sur les hôpitaux anéantis, sur la faim organisée comme arme de guerre. Voilà comment nous en sommes arrivés ici : en effaçant systématiquement le peuple palestinien de l’équation, en le privant même du droit élémentaire d’être reconnu comme humain.

Israël n’est pas seulement coupable de crimes de guerre. Il est coupable d’un crime plus profond encore : avoir nié l’existence même d’un peuple. Et tant que cette vérité ne sera pas dite haut et fort, tant que les Palestiniens resteront invisibles aux yeux du monde, la machine de mort continuera de tourner.

Israël face à sa propre responsabilité

La société israélienne est aujourd’hui fracturée, minée par l’occupation. Elle s’est divisée au point de perdre toute cohésion, et cela seul devrait suffire à exiger la démission immédiate de Netanyahou. Car c’est lui, plus que quiconque, qui a orchestré cette politique de haine, qui a offert une tribune aux Smotrich et aux Ben-Gvir, ces pyromanes qui, sous couvert de patriotisme, nourrissent l’antisémitisme et détruisent toute prétention morale du sionisme.

Mais soyons clairs : ce n’est pas seulement Netanyahou. C’est une société entière qui, dans sa majorité, continue à se taire. Comment expliquer que, malgré 69 morts supplémentaires en une seule journée à Gaza, malgré trois êtres humains de plus morts de faim, malgré l’hécatombe de vingt mille enfants, il n’y ait pas eu de soulèvement populaire massif, irrépressible, pour dire assez ?

Oui, il y a eu des manifestations. Oui, il y a eu près d’un million de personnes dans la rue. Mais pourquoi ? Pour sauver l’image d’Israël. Pour ramener les otages. Pour préserver l’avenir d’un État devenu criminel. Jamais, ou si rarement, pour reconnaître la souffrance palestinienne comme centrale, comme égale en dignité à la souffrance israélienne.

Voilà la tragédie : les Gazaouis n’existent pas aux yeux de la majorité israélienne. Ils ne sont qu’une ombre, un bruit de fond, une abstraction. Et tant que les Israéliens continueront à fermer les yeux sur ce peuple, tant qu’ils répéteront que seules leurs propres souffrances comptent, ils resteront complices du massacre.

Netanyahou est coupable, oui. Mais sa responsabilité est aussi celle des citoyens israéliens qui l’ont porté au pouvoir, qui l’ont toléré, qui l’ont laissé transformer Gaza en charnier. La vérité est insoutenable, mais il faut la dire : la majorité du peuple israélien n’a pas voulu arrêter cette guerre. Et tant que cette complicité ne sera pas reconnue, tant que les Palestiniens ne seront pas vus comme des êtres humains à part entière, il n’y aura pas de fin au carnage.

Israël, État criminel – et un peuple complice

Assez d’euphémismes. Assez de détours. Après deux ans de guerre totale contre Gaza, il faut dire les choses crûment : Israël est aujourd’hui un État criminel, et sa société, dans sa majorité, en est complice.

Ce n’est pas seulement Netanyahou, ce n’est pas seulement Ben-Gvir ou Smotrich, ces visages grotesques du fascisme israélien. C’est un système entier, une idéologie de domination, un projet colonial nourri par le mythe de l’éternelle victimisation. C’est un peuple qui, scrutin après scrutin, a choisi l’occupation, la colonisation et l’écrasement de l’autre.

À Gaza, c’est l’apocalypse : des quartiers rayés de la carte, des hôpitaux transformés en cimetières, des enfants mourant de faim sous les caméras du monde entier. Et que fait Israël ? Il applaudit ses pilotes. Il relativise ses crimes. Il ose appeler « défense » ce qui n’est rien d’autre qu’un massacre méthodique.

On nous parle de « divisions internes », de manifestations massives. Hypocrisie. Ces foules ne descendent pas dans la rue pour la liberté des Palestiniens, mais pour sauver l’image d’Israël, pour rapatrier les otages, pour protéger leur propre avenir. Les Palestiniens, eux, sont invisibles, effacés, réduits à des ombres. Même la contestation israélienne ne parvient pas à les voir comme des êtres humains.

Voilà la vérité : Israël ne veut pas la paix. Israël ne veut pas d’égalité. Israël veut la terre, toute la terre, sans ses habitants. C’est un projet de nettoyage, une machine coloniale huilée, qui se dissimule derrière le mot « sécurité » comme on cache un couteau derrière un sourire.

La société israélienne ne pourra pas se dérober à sa responsabilité. Elle a nourri ce monstre, elle l’a réélu, elle a fermé les yeux. Elle a choisi la supériorité, l’apartheid et la négation de l’autre. Oui, Netanyahou est coupable. Mais ce n’est pas un accident. C’est le reflet d’un peuple qui a fait de l’occupation et de la force brute son horizon politique.

Le monde n’a plus d’excuse. Il faut dire stop à cette impunité. Sanctions, isolement, procès. Israël doit répondre de ses crimes, et son peuple doit être confronté à ce qu’il a laissé commettre en son nom.

Il n’y aura pas de futur sans reconnaissance des droits palestiniens. Il n’y aura pas de paix tant qu’on continuera à effacer leur humanité. Et il n’y aura pas de sécurité pour Israël tant qu’il persistera dans ce rôle d’État criminel.

C’est cela, la vérité nue. Tout le reste n’est que mensonge.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/

Les cagoules noires de l’armée israélienne ne peuvent pas masquer ses crimes de guerre à Gaza

 

Israël se couvre le visage : Par honte, peut-être, ou par culpabilité, ou par peur, et sans doute pour les trois raisons à la fois. La nouvelle tendance consiste pour les officiers interrogés à la télévision à cacher leur visage sous des cagoules noires. L’armée du peuple est devenue l’armée des cagoules.

Le lieutenant-colonel T., commandant de bataillon dans la réserve, affirme que le taux de mobilisation des réservistes est «impressionnant» ; le commandant en second du bataillon de réserve, le major S., déclare : «J’ai laissé une épouse courageuse seule à la maison avec trois enfants qui ont retrouvé leur routine et une entreprise mise en pause. Néanmoins, nous comprenons que nous sommes en mission importante».

Tous deux apparaissent cagoulés de noir. Ils ressemblent à deux braqueurs de banque prêts pour un coup ; seuls leurs yeux sont visibles. Les cagoules fournies par l’armée ont remplacé le bas nylon classique des cambrioleurs. Il y a sans doute quelqu’un, et quelque chose, à dissimuler.

Les premiers, comme toujours, furent les pilotes de l’armée de l’air. Dans chaque interview, ils portaient le casque impressionnant ainsi que des lunettes noires, de peur d’être reconnus. Au départ, la crainte était que si un pilote s’éjectait en pleine nuit, ses ravisseurs ne l’identifient grâce à une apparition télévisée. Grâce au casque et aux lunettes, il pourrait prétendre n’être qu’un simple sergent de bureau, ou être opposé aux primes militaires. Mais avec l’augmentation des crimes commis par les pilotes à Gaza, le déguisement a pris une fonction supplémentaire cruciale : éviter que nos «héros» soient identifiés à La Haye, où l’on sait très bien ce que font ces pilotes.

Les gardes du corps du Premier ministre et de quelques ministres se sont récemment joints à cette mascarade de mystère, de dissimulation et d’auto-magnification. Ils portent des masques chirurgicaux noirs, ajoutant une dimension supplémentaire à un spectacle déjà grotesque : celui de dizaines de gardes du corps se pressant avec agressivité autour d’un seul individu, avec un sérieux solennel. Désormais, ce ne sont plus seulement les protégés, mais aussi les gardes eux-mêmes qui deviennent des cibles sensibles. Ajoutez les gardes masqués aux sirènes hurlantes et aux cortèges interminables, et nous avons une république bananière certifiée. Les masques chirurgicaux noirs en sont la cerise sur le gâteau. Si, auparavant, ces gardes semblaient être nos meilleurs éléments, affublés de noir ils ressemblent eux aussi à des hommes de main de la mafia. Peut-être est-ce le but recherché.

Mais les nouvelles cagoules militaires et les accoutrements des gardes du corps ne sont pas seulement une caricature d’importance déplacée ; ils reflètent aussi une réalité plus large. Au moins certains officiers de réserve qui entrent cette semaine dans Gaza le font en sachant qu’ils sont censés commettre d’horribles crimes de guerre. Et pourtant, ils se présentent au service. La cagoule est censée leur faciliter la tâche. Elle dit qu’ils ont quelque chose à cacher et quelque chose à craindre.

Le braqueur armé qui part pour son plus gros coup sait que ce qu’il fait est illégal, immoral et dangereux ; c’est pourquoi il enfile un bas nylon. Il en va de même pour les officiers pénétrant dans la bande de Gaza. Peut-être que quelques-uns éprouvent de la honte pour leurs actes. C’est très douteux – les braqueurs, eux non plus, n’ont pas honte : la plupart ont juste peur d’être attrapés. La peur de La Haye s’est abattue sur l’armée, et à juste titre.

Non pas que cette crainte soit pleinement fondée. Les rouages de la justice à La Haye tournent avec une lenteur insupportable. Le temps qu’ils déterminent si un génocide est en cours à Gaza, il n’y aura plus personne là-bas. Et Benjamin Netanyahou ne sera pas extradé, malgré le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale. Pourtant, le simple fait que les officiers portent des cagoules suggère qu’il existe, au sein de l’armée, une compréhension implicite que quelque chose ne va pas et qu’il faut se montrer prudent. Non pas prudent dans leurs actes, mais prudent afin de ne pas être pris à cause de ces actes.

Une armée qui affuble ses officiers de cagoules noires est une armée qui sait qu’elle commet des crimes, même si elle ne l’admet pas. Finalement, même ceux qui regardent ces officiers déguisés finiront par le reconnaître.

Source : Gideon Levy /Haaretz via Tlaxcala

 

 


Le dernier des rois : Netanyahou, prisonnier de l’illusion d’immortalité et creuseur de sa propre tombe

 

Depuis les légendes des rois engloutis par l’arrogance – Gilgamesh, qui chercha l’immortalité, et Néron, qui joua avec le feu -, chaque époque voit naître un roi qui se croit au-dessus des hommes. En Israël, son nom est Benjamin Netanyahou alias «Bibi, roi d’Israël», qui croit vraiment être un roi biblique arrivé par erreur au XXIe siècle. Un roi qui possède toutes les formes de guerre.



Et lorsque les soldats s’effondrent aux frontières de Gaza, ou que les civils tombent à Beyrouth, le roi sourit et dit à ses sujets que ce sang est le prix de la sécurité. Il leur rappelle qu’il est indispensable et que lui seul détient la clé du salut.

C’est le dernier roi d’Israël, un roi de papier, qui gouverne un royaume qui se désagrège de l’intérieur et a bâti sa gloire sur les ruines de la paix.

Sa politique ressemble à une malédiction ancienne : chaque fois qu’il s’approche d’une trêve, il déclenche une nouvelle guerre. Pour lui, la paix, c’est la perpétuation de la guerre perpétuelle.

Un roi sans sagesse : voilà comment Ibn Khaldoun l’aurait décrit sur lui ; car lorsqu’un roi est dépourvu de raison et de discernement, il devient un malheur pour lui-même et pour son peuple.

C’est une copie de Trump, dans son obsession de tout ce qui est «tendance». Tous deux sont prisonniers de l’illusion d’immortalité à travers les gros titres et les trophées creux. Ils vivent dans une ère numérique où ils croient que l’histoire est une application que l’on peut programmer, ou un algorithme que l’on peut tromper

Mais l’histoire enregistre tout. Elle ne répond pas aux désirs des rois ni aux rêves des narcissiques. C’est un juge silencieux. Elle écrira certainement sur eux et consignera leur chute retentissante.

Dans la nuit de Gaza, Netanyahou tisse les fils de sa nouvelle invasion. Les précédentes ne lui ont pas suffi. Il veut anéantir les édifices, arracher les êtres humains, pour qu’ils deviennent des spectres errants dans l’exil. Il appelle ça «un départ volontaire», mais le droit international l’appelle par son vrai nom : déplacement forcé, crime de guerre, crime contre l’humanité (selon les Conventions de Genève de 1949 et le Statut de Rome de 1998).

Mais n’a-t-il rien appris des généraux du vide et de la bêtise ? Qu’il invoque donc l’esprit de Golda Meir : elle lui dira que le vide n’engloutit pas Gaza. Elle lui rira au visage et dira : «Bravo, Bibi ! Tu nous as ramené la même vieille stupidité. Ne sais-tu pas que ce vide engendrera des générations plus fortes ? Ne sais-tu pas que chaque mur que tu détruis à Gaza deviendra une pierre tombale pour toi et ton royaume de papier ?»

Rêves-tu encore au «Grand Israël», Bibi ? C’est un royaume de cendres, qui grandit par le sang et s’effrite par le sang.

Regarde la rue israélienne bouillir… Les manifestations remplissent les places, les pancartes crient : «Assez, fini de jouer, Bibi !» La guerre dont tu avais promis la victoire à ton peuple est devenue un cauchemar qui engloutit tes soldats et laisse les familles dans un deuil perpétuel.

Pas d’occupation de Gaza, pas d’illusions de royaume biblique. Comprends donc que « le jeu est fini». N’as-tu pas réalisé que Gaza n’est pas un petit camp que tes chars peuvent occuper ? N’as-tu pas compris que Gaza est une bête qui respire sous les décombres ? Ta seule issue maintenant est de reconnaître la réalité et de te hâter d’ouvrir la porte. Accepte l’accord maintenant, un accord qui te permette de libérer les prisonniers et un retrait qui sauve ce qui reste de l’image de ton armée ensablée.

Cette guerre doit se terminer immédiatement. Aucun trône ne peut se maintenir sur le sang, aucune armée n’échappe à la malédiction des enfants affamés ou enterrés sous les ruines. Ta seule issue est un échange de prisonniers et un retrait.

Netanyahou, roi biblique obsédé par l’immortalité et non par ses soldats, préfère laisser les prisonniers de son pays fondre dans l’obscurité des tunnels de Gaza plutôt que d’affronter l’instant de vérité. Il les jette dans le brasier de la politique pour gagner un jour de plus sur son trône.

Ici, au Liban, personne ne parle non plus des prisonniers. Regardez le Liban : ici, il n’y a pas un seul roi, mais une horde de petits rois. Des amateurs de pouvoir qui ne maîtrisent même pas les rituels du règne, mais excellent dans le silence comme pratique quotidienne… 19 prisonniers libanais croupissent dans les prisons israéliennes et personne ne mentionne leurs noms. Silence radio. Le président est occupé à couper les rubans des festivals, le Premier ministre à se faire photographier avec Amr Diab, et les ministres rivalisent à la télévision. Silence encore.

Voulez-vous savoir à quel point Netanyahou est chanceux ?

La «yérida», l’’émigration hors d’Israël des intellectuels de gauche et des libéraux est le «gros lot» qu’il a décroché… Ces gens ne sont pas partis par amour pour Gaza ni pour la défendre ; ils sont partis parce qu’ils ne pouvaient plus supporter la politique du roi… Les «gêneurs», comme il les appelait, sont enfin partis…

Maintenant, le pays ne reste plus que pour lui et sa clique rabbinique : le blond Smotrich et le bouffon Ben Gvir. Un duo de comédie noire qui accompagnera son roi dans son ultime voyage vers La Haye.

Ceci n’est pas un article sur Netanyahou tel qu’il se présente, roi de l’histoire, mais un article sur le cauchemar du roi : le jour où l’accord sera conclu. Quand les visages reviendront des cellules de l’ombre :

Marwan Barghouti, le bras levé en signe de victoire ;

Ahmad Saadat, avec son keffieh rouge,  

Abdallah Barghouti, au regard ferme.

Ces images à elles seules démantèleront tout un récit, feront revenir l’histoire pour croiser passé et présent, et témoigneront de l’effondrement du pouvoir royal. Cela, Netanyahou le sait… parfaitement. Il sait qu’une seule photo d’un prisonnier libéré est plus puissante que tous ses chars et son arsenal, et que le sourire de Marwan Barghouti pourrait renverser son trône qui a coûté des décennies de sang.

En fin de compte, Netanyahou ne négocie pas pour ses prisonniers ni pour l’avenir de Gaza. Il négocie seulement pour la durée de son règne et pour sa puissance. Cette puissance qu’il vénère le broiera à la fin.

La fin de Netanyahou ne viendra pas de ses ennemis. Il tombera par la main d’un appareil de pouvoir stupide qu’il a lui-même dessiné. Du chaos qu’il a bâti comme instrument de domination et qui est devenu une machine de chute.

Le destin de Netanyahou a déjà commencé depuis longtemps, il marche vers lui comme un roi aveugle. C’est un roi sans sagesse, ignorant que l’immortalité qu’il poursuit est son nom gravé sur le mur de l’effondrement final.

 

Dr Lina Al-Tabbal

Source : Rai Al Youm via Tlaxcala


Auschwitz, sponsor officiel des bombes sur Gaza


 

Quand la Shoah devient une marque déposée pour blanchir les massacres de civils.                         On nous explique que le conflit de Gaza défie les lois de la guerre parce que le Hamas instrumentaliserait sa population, pendant qu’Israël, seul au monde, avertirait avant de bombarder. Mais réduire cette tragédie à une inversion de responsabilités est une dangereuse illusion. La vérité est plus simple et plus brutale : aucun peuple ne peut survivre éternellement sous occupation, blocus et colonisation.

Gaza est devenue le miroir : Depuis le 7 octobre, l’opinion publique est saturée de récits simplificateurs. L’un érige le Hamas en incarnation de la barbarie, l’autre présente Israël comme un État génocidaire. Ces deux visions opposées, reprises en boucle dans nos débats, fonctionnent comme des miroirs déformants : chacun choisit son camp, chacun diabolise l’autre. Or cette guerre ne se comprend pas par les caricatures. Elle se comprend par la condition dans laquelle elle prend racine : celle d’un peuple palestinien privé de droits fondamentaux.

On a parfois l’impression que Gaza est devenue le miroir dans lequel se reflètent les obsessions de notre époque. Les images d’enfants blessés, de familles dévastées, circulent en boucle. Elles suscitent compassion et colère, mais elles servent aussi de levier politique. Ce qui devrait être d’abord un appel universel à protéger les plus vulnérables devient, paradoxalement, un instrument de légitimation de la guerre.

Il y a là un paradoxe moral : au lieu de protéger les civils, certains acteurs du conflit les exhibent sciemment, conscients que la souffrance des innocents est devenue la monnaie d’échange la plus puissante dans le marché médiatique mondial. La guerre se joue désormais aussi dans l’arène des images, où l’horreur sert d’arme rhétorique.

Le piège des récits inversés : L’article auquel je réponds dénonce une « inversion des responsabilités » : Israël, frappé le 7 octobre, serait accusé à tort de génocide malgré sa prétendue retenue militaire. Mais ce récit occulte un fait incontournable : Israël administre depuis des décennies un système d’occupation et de colonisation condamné par le droit international. La Cisjordanie est quadrillée par des colonies illégales, Gaza est soumise à un blocus qui étouffe sa population. Prévenir avant de bombarder ne change rien à cette réalité : la sécurité d’Israël se bâtit depuis trop longtemps sur la négation des droits palestiniens.

Hamas : résistance ou piège ? : Face à cette oppression, le Hamas se présente comme le fer de lance de la résistance. Mais réduire Gaza à ce seul acteur, comme le fait l’article initial, c’est refuser de voir que la violence du Hamas naît d’un terreau : celui de l’occupation, du blocus et de l’humiliation quotidienne. Alors que les récits s’affrontent pour désigner tour à tour le Hamas comme barbare et Israël comme génocidaire, on oublie l’essentiel : un peuple entier vit privé de droits fondamentaux, enfermé dans un blocus et une colonisation sans fin. Ni l’instrumentalisation cynique du Hamas, ni la brutalité sécuritaire d’Israël ne peuvent masquer cette réalité : survivre ne remplacera jamais le droit de vivre. »

L’Occident et sa religion des victimes : Une autre idée force de l’article consiste à reprocher à l’Occident son obsession pour les victimes. Cette critique touche juste, mais elle est mal orientée. L’Occident ne se trompe pas en compatissant aux souffrances palestiniennes : il se trompe en croyant qu’il suffit de compatir. Pleurer les enfants de Gaza ou les morts israéliens n’est pas une politique. Or, faute de courage politique, l’Europe et les États-Unis oscillent entre indignation humanitaire et silence diplomatique, incapables de proposer une solution qui dépasse le cycle infernal des représailles.

Le vrai scandale : survivre au lieu de vivre : Le véritable scandale n’est pas seulement dans les images de corps sans vie, ni même dans la brutalité d’une riposte militaire. Il est dans la condition permanente d’un peuple réduit à survivre au lieu de vivre. Quand un peuple n’a ni État, ni liberté de mouvement, ni égalité de droits, il n’a pas d’avenir. Le Hamas prospère sur ce désespoir ; Israël croit y trouver une justification sécuritaire. Mais au fond, les deux sont piégés par la même logique de mort.

Chute : La guerre de Gaza n’est pas une aberration ponctuelle. Elle est le symptôme d’un système qui a normalisé l’exception, transformé l’occupation en gestion, et la souffrance en spectacle. Tant qu’on refusera de reconnaître que la dignité et l’autodétermination des Palestiniens sont la condition même de la paix, aucune rhétorique sur la barbarie de l’autre ne suffira. La question n’est pas de savoir qui est le plus barbare ou le plus civilisé. La question est de savoir combien de temps nous accepterons qu’un peuple soit condamné à survivre sans jamais vivre.

Une compassion internationale offerte pour chaque missile largué !

PLUS TU PLEURES, PLUS ÇA VEND.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/

 

 

 


Massacrer en pleurant : l’art israélien de se proclamer victime


 

Tuer sous couvert de mémoire, colonisé au nom de l’histoire : le double crime, réel et symbolique, la victimologie à géométrie variable.


On croyait avoir tout vu : les bombes sur Gaza, les cadavres entassés sous les décombres, les enfants démembrés qu’on sort à la pelle. Mais non : l’inversion accusatoire a encore trouvé un champion. Le sionisme et sa clique d’intellectuels sous perfusion médiatique nous rejouent la vieille rengaine : quand tu dénonces un massacre, ce n’est pas que tu as des yeux et un cerveau, c’est que tu transpires une haine atavique du Juif, alors c’est Bombe ou biberon : la guerre maternelle l’évangile selon Tsahal. Magie de la rhétorique : la réalité est soluble dans la paranoïa.

Israël et ses fidèles : l’art de l’écran de fumée : En Israël, c’est toujours la même cuisine : deux mille ans d’histoire mis au service d’un rideau de fumée. Le Juif médiéval était accusé de tuer les enfants chrétiens ? Eh bien, aujourd’hui, Israël bombarde les hôpitaux, mais ce n’est qu’une reprise symbolique de l’accusation. Circulez, il n’y a rien à voir. Les Palestiniens morts sont annexés à la mémoire de l’Inquisition. On massacre, mais avec mémoire. On colonise, mais avec Auschwitz dans la poche arrière. Voilà l’escroquerie : tout crime devient intouchable, sacralisé, puisque contesté = antisémite.

Les intellectuels ventriloques : Finkielkraut, BHL, Enthoven : on dirait une troupe de ventriloques récitant le même texte appris par cœur. Ils ne mentent pas, non, ce serait encore trop humain. Ils sont le mensonge, comme d’autres sont faits de chair et d’os. Des automates de la bonne conscience, programmés pour transformer chaque bombe israélienne en acte de survie, chaque colonisation en mur de défense. Le plus tragique, c’est qu’ils y croient. Le mensonge n’est pas dans leur bouche, il est dans leur ADN rhétorique.

Le sophisme métaphysique : Le coup de maître du sionisme ? Transformer un État bardé de tanks, d’avions F-16 et d’ogives nucléaires en victime éternelle. Israël serait le Juif collectif, l’incarnation vivante de deux mille ans de pogroms. Le bulldozer rase une maison palestinienne ? Auschwitz, mon amour. Une bombe au phosphore blanc explose dans une école ? Réminiscence médiévale. On dirait du mauvais théâtre, mais joué avec le sérieux des tragédies grecques. Résultat : on ne peut plus rien dire. La colonisation devient une tragédie antique, les crimes de guerre une fatalité anthropologique.

La paranoïa comme logiciel : Ce qu’il y a de pathétique, c’est le côté tribal, viscéral, de ces intellectuels. Ils se drapent dans la philosophie, mais à la première allusion à la Palestine, la raison s’éteint comme une bougie dans le vent. Place à l’instinct, au réflexe de meute. Finkielkraut, philosophe éteint, passe du concept au grognement tribal. C’est métabolique, dit le texte : exact. Quand le tribal reprend le dessus, le philosophe se transforme en caricature de lui-même, et l’argumentation vire à l’incantation paranoïaque.

La vraie inversion : les morts parlent : La force du pamphlet initial, c’est de renvoyer cette rhétorique à ce qu’elle est : un rideau de fumée pour cacher les cadavres. On meurt à Gaza, on disserte à Paris. Les Palestiniens crèvent, mais le problème serait l’éternelle haine du Juif. On rase des quartiers entiers, mais attention : ne pas critiquer, sous peine de rejouer l’Histoire éternelle. Voilà le comble de l’indécence : se faire l’héritier sacré d’Auschwitz tout en justifiant, par la même bouche, un nouveau massacre.

Conclusion au vitriol : Qu’on ne s’y trompe pas : ce n’est pas un débat. C’est une escroquerie intellectuelle, un détournement d’héritage, un braquage mémoriel. D’un côté, des gens qui meurent, de l’autre, des intellectuels qui font commerce de la victimologie.
On peut critiquer l’auteur polémique de tomber dans l’excès, mais au moins lui garde les yeux ouverts : il voit les bombes, les cadavres, les pleurs. Israél lui, ne voit qu’un miroir déformant où chaque Palestinien mort devient un nouveau pogrom juif. L’escroquerie est totale : tuer tout en criant au meurtre.

La différence est là, abyssale : les uns s’enferment dans leur paranoïa victimaire, les autres comptent leurs morts.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

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Presse Française : Il y a une fissure dans votre bol ?

 

 La presse française aime se présenter comme le rempart de la démocratie et le garant de la liberté d’expression. Pourtant, elle se replie trop souvent sur une pensée uniforme, se tait sur certains drames et se soumet à des pressions invisibles. Cette dérive, nourrie par la concentration des médias et l’autocensure, menace directement notre pluralisme et notre vie démocratique. Elle se drape dans les habits de la liberté, mais vend sa plume aux puissants. Elle se proclame vigie de la démocratie, mais choisit ses indignations selon l’agenda des lobbies. La presse française n’est plus un contre-pouvoir : elle est devenue un rouage du système


Tribune : La presse française aime se présenter comme le quatrième pouvoir, garante de la démocratie et de la liberté d’expression. Pourtant, force est de constater qu’elle peine à remplir ce rôle essentiel. L’article d’A.M., qui compare la presse à une « maison close de l’opinion », choque par son image, mais il met le doigt sur une réalité trop souvent passée sous silence :

La presse française s’uniformise, s’autocensure et finit par trahir sa mission de contre-pouvoir. La presse française aime à donner des leçons. Elle s’érige en gardienne des valeurs démocratiques, en phare de la liberté d’expression. Mais derrière ce masque, que reste-t-il ? Une profession alignée, soumise, servile. Une presse qui prétend informer alors qu’elle formate. Qui se prétend indépendante alors qu’elle obéit.

Un pluralisme de façade ; En démocratie, nous devrions pouvoir compter sur une presse diverse, capable de confronter les idées et de nourrir le débat. La diversité médiatique est un mythe. Du Monde au Figaro, du Parisien à Libération, le même discours s’impose, la même lecture s’impose, les mêmes indignations sont servies à la chaîne. Les débats contradictoires sont une illusion : la pensée unique a colonisé les colonnes. La démocratie exige la confrontation des idées, mais la presse française a choisi la conformité. Les éditoriaux se ressemblent, les angles se répètent, les indignations sont sélectives. Cette uniformité, que nous dénonçons dans les régimes autoritaires, est devenue la norme confortable de nos propres médias.

Deux poids, deux mesures ; Cette indignation sélective est particulièrement visible dans le traitement des drames internationaux. Lorsque la journaliste russe Anna Politkovskaïa a été assassinée, la presse française a unanimement exprimé son émotion. Mais face aux centaines de journalistes palestiniens tués ces derniers mois, le silence est assourdissant. Pas de grandes Unes, pas d’éditoriaux enflammés, pas de mobilisation syndicale. Comme si la valeur d’une vie journalistique dépendait de son origine ou du contexte politique. Cette attitude nourrit un profond malaise. Pas d’Unes indignées. Pas de mobilisation. Pas de larmes publiques. Deux poids, deux mesures. Deux humanités. La vie d’un journaliste ne devrait pas valoir plus ou moins selon sa nationalité ou son camp. Une presse qui hiérarchise les victimes perd une part de son humanité et de sa crédibilité.  Pourtant, c’est exactement ce que fait notre presse. :

Autocensure et pressions invisibles. Contrairement aux dictatures, il n’existe pas en France de censure officielle par décret. Mais une censure plus subtile agit : pressions éditoriales, peur de perdre sa place, dépendance aux actionnaires, influence des lobbies. Les exemples ne manquent pas : journalistes écartés pour avoir défendu une vision moins conforme, intellectuels contraints de nuancer leurs propos pour rester publiés, débats étouffés. Cette autocensure insidieuse réduit l’espace du débat démocratique et appauvrit la pensée collective. L’autocensure fait le travail. Les pressions économiques, la peur de déplaire aux actionnaires, les lobbies omniprésents suffisent à museler. Des journalistes sont écartés pour avoir osé briser le consensus. Des intellectuels tempèrent leurs propos par peur d’être bannis des colonnes ou des plateaux télé. Ici, pas de prison. Mais la sanction est tout aussi efficace : le silence, l’exclusion, l’oubli

Quand le pouvoir économique dicte la ligne éditoriale : Le cœur du problème est là : la presse française appartient à une poignée de milliardaires – Bolloré, Arnault, Niel, Dassault. Comment croire à l’indépendance quand les propriétaires des médias sont aussi les grands bénéficiaires de décisions politiques et économiques ? Un journaliste dépendant de son patron ne peut pas être un contre-pouvoir. Cette dépendance structurelle a transformé la presse en outil de domination.

Le problème est structurel : fragilise l’indépendance éditoriale. Comment croire à une information libre quand la survie financière d’un journal dépend de la bienveillance de son propriétaire ou de ses annonceurs ? Cette dépendance crée un climat de servilité où l’indépendance journalistique devient un luxe, non une règle.

Pour une presse réellement indépendante : Il ne suffit pas de dénoncer. Il faut agir. Plusieurs pistes existent :

  • Soutenir les médias indépendants financés directement par leurs lecteurs (Mediapart, Blast, Reporterre, etc.).
  • Exiger une transparence totale sur les liens entre rédactions et actionnaires.
  • Défendre les journalistes victimes de pressions ou menacés pour leurs enquêtes.
  • Promouvoir l’éducation critique aux médias, afin que les citoyens ne se contentent pas d’une seule source d’information.

Il est temps de rompre avec cette servitude volontaire. De soutenir les médias indépendants qui vivent de leurs lecteurs, pas des annonceurs. D’exiger une transparence totale sur les financements et les influences. De protéger les voix dissidentes au lieu de les faire taire. Et surtout, d’éduquer les citoyens à ne jamais consommer l’information comme un produit fini, mais à la questionner, la comparer, la contester.

Conclusion : le courage de l’information : Une démocratie sans presse libre est une démocratie malade. Lorsque la presse devient un relais de propagande ou un instrument de domination, elle cesse d’être un pilier républicain pour devenir un outil de contrôle. La presse peut être deux choses : un contre-pouvoir ou un outil de propagande. Aujourd’hui, en France, elle a choisi son camp. Elle s’est couchée. Elle a vendu son âme. Mais une démocratie sans presse libre n’est plus une démocratie : c’est une façade. Alors, face à ce naufrage, le choix est simple : ou bien nous reprenons la presse, ou bien nous perdons la démocratie. C’est dans cette circonstance déplorable, que je n’accorde aucune confiance à cette presse française. L’habit ne fait pas le moine.

Il est urgent de rappeler que la liberté d’informer n’est pas une option, mais une nécessité vitale. Défendre une presse réellement indépendante, pluraliste et courageuse, ce n’est pas seulement protéger les journalistes : c’est protéger la démocratie elle-même.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

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