Après 700
jours de guerre, il ne sert plus à rien de tourner autour du pot : Israël s’est
enfoncé dans la criminalité d’État, et sa société, dans son immense majorité,
s’est rendue complice par son silence, son vote ou son indifférence. Les bombes
pleuvent sur Gaza avec une intensité qui rivalise avec les pires massacres du
XXᵉ siècle. Les images d’enfants décharnés par la faim, de familles pulvérisées
par les frappes, devraient suffire à réveiller n’importe quelle conscience.
Mais en Israël, la majorité ferme les yeux et préfère répéter les mantras
éculés de la « sécurité » et de « l’autodéfense ».
Ce n’est pas
seulement Netanyahou, Ben-Gvir ou Smotrich qui portent le sang sur les mains.
C’est un peuple qui, élection après élection, a donné mandat à ces hommes de
poursuivre le rêve démentiel d’un Grand Israël purgé de ses Palestiniens. La
société israélienne s’est habituée à vivre dans le déni, à justifier
l’injustifiable, à diaboliser les victimes de son expansionnisme colonial. Le
confort matériel et l’illusion d’une forteresse assiégée valent, semble-t-il,
plus que la justice ou l’humanité.
On nous
parle de divisions internes, de manifestations massives, de fractures sociales.
Mais la vérité, brutale, est que même ces mouvements de protestation restent
centrés sur les otages, sur la réputation d’Israël, sur son avenir interne. Les
Palestiniens, eux, sont réduits au silence, effacés des slogans, absents des
revendications. Leur humanité reste niée, comme si leur souffrance n’avait pas
de valeur intrinsèque.
C’est là le
cœur du problème : l’effacement systématique du peuple palestinien. On peut
changer de Premier ministre, remplacer Netanyahou par Bennett, Lieberman ou un
autre gestionnaire de l’occupation, mais tant que l’opinion israélienne ne
reconnaîtra pas aux Palestiniens le droit fondamental d’exister en tant
qu’êtres humains libres et égaux, rien ne changera. Le carnage continuera, sous
d’autres formes, avec d’autres justifications.
Oui, Israël est devenu un État criminel. Oui, sa société est majoritairement complice. Et tant que cette vérité ne sera pas dite sans détour, nous continuerons à tourner en rond dans le cercle vicieux de l’impunité. La seule voie d’avenir passe par la reconnaissance pleine et entière des droits palestiniens, et par une rupture radicale avec le projet colonial qui étouffe la région depuis plus de 75 ans. Sans cela, il n’y aura ni paix, ni sécurité, ni avenir pour quiconque entre le fleuve et la mer.
Israël, État criminel – et un peuple complice
Assez
d’euphémismes. Assez de détours. Après deux ans de guerre totale contre Gaza,
il faut dire les choses crûment : Israël est aujourd’hui un État criminel, et
sa société, dans sa majorité, en est complice.
Ce n’est pas
seulement Netanyahou, ce n’est pas seulement Ben-Gvir ou Smotrich, ces visages
grotesques du fascisme israélien. C’est un système entier, une idéologie de
domination, un projet colonial nourri par le mythe de l’éternelle
victimisation. C’est un peuple qui, scrutin après scrutin, a choisi
l’occupation, la colonisation et l’écrasement de l’autre.
À Gaza,
c’est l’apocalypse : des quartiers rayés de la carte, des hôpitaux transformés
en cimetières, des enfants mourant de faim sous les caméras du monde entier. Et
que fait Israël ? Il applaudit ses pilotes. Il relativise ses crimes. Il ose
appeler « défense » ce qui n’est rien d’autre qu’un massacre méthodique.
On nous
parle de « divisions internes », de manifestations massives. Hypocrisie. Ces
foules ne descendent pas dans la rue pour la liberté des Palestiniens, mais
pour sauver l’image d’Israël, pour rapatrier les otages, pour protéger leur
propre avenir. Les Palestiniens, eux, sont invisibles, effacés, réduits à des
ombres. Même la contestation israélienne ne parvient pas à les voir comme des
êtres humains.
Voilà la
vérité : Israël ne veut pas la paix. Israël ne veut pas d’égalité. Israël veut
la terre, toute la terre, sans ses habitants. C’est un projet de nettoyage, une
machine coloniale huilée, qui se dissimule derrière le mot « sécurité » comme
on cache un couteau derrière un sourire.
La société
israélienne ne pourra pas se dérober à sa responsabilité. Elle a nourri ce
monstre, elle l’a réélu, elle a fermé les yeux. Elle a choisi la supériorité,
l’apartheid et la négation de l’autre. Oui, Netanyahou est coupable. Mais ce
n’est pas un accident. C’est le reflet d’un peuple qui a fait de l’occupation
et de la force brute son horizon politique.
Le monde n’a
plus d’excuse. Il faut dire stop à cette impunité. Sanctions, isolement,
procès. Israël doit répondre de ses crimes, et son peuple doit être confronté à
ce qu’il a laissé commettre en son nom.
Il n’y aura
pas de futur sans reconnaissance des droits palestiniens. Il n’y aura pas de
paix tant qu’on continuera à effacer leur humanité. Et il n’y aura pas de
sécurité pour Israël tant qu’il persistera dans ce rôle d’État criminel.
C’est cela,
la vérité nue. Tout le reste n’est que mensonge.
Pourquoi les Israéliens ne se lèvent-ils pas ?
Jour après
jour, les bombes israéliennes s’abattent sur Gaza, transformant une terre
exsangue en cimetière. Soixante-neuf morts hier. Trois autres, morts de faim,
aujourd’hui. Et demain ? Combien encore ? L’horreur s’accumule, monotone,
insoutenable – et pourtant, Israël continue.
Alors la
question se pose, brûlante : pourquoi les Israéliens ne se lèvent-ils pas ?
Pourquoi ne chassent-ils pas, par une action massive et irrépressible,
Netanyahou et ses complices fanatiques, Smotrich et Ben-Gvir, ces fossoyeurs de
toute dignité humaine ?
Il est
commode de tout mettre sur le dos de Netanyahou. Mais la vérité, c’est que sa
responsabilité est aussi celle de son peuple. Car que vaut une opposition qui
se soulève à coups de centaines de milliers de manifestants, mais qui ne crie
jamais le nom des Palestiniens ? Que valent ces foules qui descendent dans les
rues non pas pour dire stop au massacre, mais pour réclamer le retour
des otages et sauver l’image d’Israël ?
La vérité
est brutale : même la contestation israélienne est centrée sur elle-même. Les
morts palestiniens n’existent pas. Les enfants décharnés, les hôpitaux
détruits, les familles enterrées sous les gravats – invisibles, effacés. Comme
si l’humanité s’arrêtait aux frontières de la souffrance israélienne.
Et demain ?
Supposons que Netanyahou tombe. Croyez-vous qu’un Bennett, qu’un Lieberman,
qu’un autre gestionnaire cynique de l’occupation interrompra ce projet de
colonisation et de nettoyage ? Non. Il suffira de quelques roquettes, de
quelques tirs, pour que les extrémistes reprennent le flambeau du massacre,
toujours au nom de la sécurité. Car dans l’imaginaire israélien dominant, la
force brute est devenue une doctrine, une religion.
Oui,
Netanyahou est coupable. Mais le peuple israélien, dans sa majorité, est
complice. Par son vote. Par son silence. Par son incapacité à reconnaître
l’existence et les droits d’un autre peuple. Voilà la tragédie : Israël ne se
bat pas seulement contre le Hamas. Il se bat contre l’idée même que les
Palestiniens sont des êtres humains.
Et tant que cette vérité n’explosera pas à la face du monde, tant que la
société israélienne ne se regardera pas dans son miroir, il n’y aura pas de fin
au massacre. Ni avec Netanyahou, ni sans lui.
700 jours de guerre : le projet criminel de Netanyahou
mis à nu
Sept cents
jours de massacres. Sept cents jours de bombes déversées sur une bande de terre
de 40 kilomètres par 8. Sept cents jours qui ne sont pas un accident de
l’histoire, mais l’accomplissement méthodique d’un projet : celui de Benjamin
Netanyahou.
Cet homme
n’a jamais caché son ambition : enterrer toute idée d’un État palestinien,
réaliser son rêve fiévreux d’un Grand Israël. Le nettoyage ethnique n’est pas
une dérive de sa politique, il en est le cœur. Gaza est devenu le laboratoire
de cette obsession.
L’attaque du
Hamas du 7 octobre n’a pas été seulement une tragédie, elle a été, pour
Netanyahou, l’occasion rêvée de mettre en marche son plan. Adossé au silence
complice de Biden et au soutien aveugle de Trump, il a transformé la vengeance
en stratégie. Et maintenant, ivre de pouvoir et couvert d’impunité, il poursuit
son œuvre criminelle.
Mais que
fait la société israélienne ? Elle a voté pour lui, encore et encore. Elle a
donné mandat à ce gouvernement fanatique. Et aujourd’hui, elle continue, pour
une large part, à fermer les yeux, à se bercer d’illusions, à croire que
bombarder des civils affamés est synonyme de victoire. Quelle victoire, au
juste ? Celle d’une armée qui, armée jusqu’aux dents, s’acharne contre des
enfants, contre des hôpitaux, contre un peuple piégé ? Bande de ratés, oui.
Il n’y a pas
d’issue militaire. La seule solution, c’est un cessez-le-feu immédiat, total,
irréversible. Mais cela ne viendra pas de Netanyahou. Cela ne viendra pas de
cette coalition messianique. Cela ne viendra pas d’un État devenu criminel.
Alors, que
reste-t-il ?
- L’UE doit enfin cesser ses
hypocrisies et frapper Israël de sanctions sévères.
- Les soldats israéliens doivent
refuser de servir un pouvoir criminel et mettre à l’arrêt la machine de
guerre.
- Les dirigeants israéliens
doivent se préparer à répondre de leurs crimes devant les tribunaux
internationaux.
Car le monde
a vu. Le monde s’est réveillé. Et le monde n’oubliera pas ces images d’enfants
mourant de faim, de familles massacrées, de villes rasées.
Israël peut
continuer à invoquer ses « démons » sécuritaires. Mais, comme le disait Goethe
: « Les esprits que j’ai invoqués, je ne peux plus m’en débarrasser. »
Israël : quand les crimes deviennent système
On nous a
longtemps répété le même refrain : « Ce que la violence n’a pas résolu,
davantage de violence le résoudra. » Et Israël, fidèle à cette logique
mortifère, s’enfonce jour après jour dans la spirale des crimes de guerre. Gaza
en est la preuve vivante – ou plutôt, la preuve agonisante.
Netanyahou,
Ben Gvir, Smotrich : ces noms doivent entrer dans l’Histoire comme ceux de
criminels de guerre. Ils dirigent un gouvernement qui a institutionnalisé le
meurtre de masse, la famine organisée, le déplacement forcé. Et pourtant, ils
continuent de parler de « sécurité », de « défense », comme si l’extermination
d’un peuple pouvait être rhabillée de légitimité.
Ce n’est pas
seulement un drame politique, c’est une dérive civilisationnelle. Le sionisme,
dans sa version triomphante et coloniale, a remplacé le judaïsme. Une terre a
pris la place de Dieu. Un État humain, avec ses chars et ses F-35, s’est arrogé
la toute-puissance. Mais aucun avion de chasse, aucune bombe, aucun lobby à
Washington ne pourra effacer une vérité simple : Dieu n’a pas besoin de
complices humains pour imposer sa loi. Et Hachem rappellera aux arrogants ce
qu’ils ont fait en Son nom.
Ce qui se
joue aujourd’hui est obscène. Les otages ? Les familles d’otages ? Netanyahou
les traite de fascistes. Les opposants ? Des traîtres. Et pendant ce temps, les
Palestiniens – ceux qui ne sont ni Hamas, ni combattants – meurent en silence.
Femmes, enfants, vieillards, affamés, amputés, déplacés encore et encore. Même
les soldats israéliens brisés, amputés, suicidés, sont jetés dans l’oubli,
sacrifiés sur l’autel d’une idéologie qui se nourrit du sang de tous, amis
comme ennemis.
Et que
lit-on encore dans les grands journaux ? Des débats interminables sur l’avenir
d’Israël, sur son image ternie, sur les risques pour son économie. Mais pas un
mot, ou si peu, sur les horreurs palestiniennes. Pas un mot sur les milliers
d’enfants tués, sur les hôpitaux anéantis, sur la faim organisée comme arme de
guerre. Voilà comment nous en sommes arrivés ici : en effaçant systématiquement
le peuple palestinien de l’équation, en le privant même du droit élémentaire
d’être reconnu comme humain.
Israël n’est
pas seulement coupable de crimes de guerre. Il est coupable d’un crime plus
profond encore : avoir nié l’existence même d’un peuple. Et tant que cette
vérité ne sera pas dite haut et fort, tant que les Palestiniens resteront
invisibles aux yeux du monde, la machine de mort continuera de tourner.
Israël face à sa propre responsabilité
La société
israélienne est aujourd’hui fracturée, minée par l’occupation. Elle s’est
divisée au point de perdre toute cohésion, et cela seul devrait suffire à
exiger la démission immédiate de Netanyahou. Car c’est lui, plus que quiconque,
qui a orchestré cette politique de haine, qui a offert une tribune aux Smotrich
et aux Ben-Gvir, ces pyromanes qui, sous couvert de patriotisme, nourrissent
l’antisémitisme et détruisent toute prétention morale du sionisme.
Mais soyons
clairs : ce n’est pas seulement Netanyahou. C’est une société entière qui, dans
sa majorité, continue à se taire. Comment expliquer que, malgré 69 morts
supplémentaires en une seule journée à Gaza, malgré trois êtres humains de plus
morts de faim, malgré l’hécatombe de vingt mille enfants, il n’y ait pas eu de
soulèvement populaire massif, irrépressible, pour dire assez ?
Oui, il y a
eu des manifestations. Oui, il y a eu près d’un million de personnes dans la
rue. Mais pourquoi ? Pour sauver l’image d’Israël. Pour ramener les otages.
Pour préserver l’avenir d’un État devenu criminel. Jamais, ou si rarement, pour
reconnaître la souffrance palestinienne comme centrale, comme égale en dignité
à la souffrance israélienne.
Voilà la
tragédie : les Gazaouis n’existent pas aux yeux de la majorité israélienne. Ils
ne sont qu’une ombre, un bruit de fond, une abstraction. Et tant que les
Israéliens continueront à fermer les yeux sur ce peuple, tant qu’ils répéteront
que seules leurs propres souffrances comptent, ils resteront complices du
massacre.
Netanyahou
est coupable, oui. Mais sa responsabilité est aussi celle des citoyens
israéliens qui l’ont porté au pouvoir, qui l’ont toléré, qui l’ont laissé
transformer Gaza en charnier. La vérité est insoutenable, mais il faut la dire
: la majorité du peuple israélien n’a pas voulu arrêter cette guerre. Et tant
que cette complicité ne sera pas reconnue, tant que les Palestiniens ne seront
pas vus comme des êtres humains à part entière, il n’y aura pas de fin au
carnage.
Israël, État criminel – et un peuple complice
Assez
d’euphémismes. Assez de détours. Après deux ans de guerre totale contre Gaza,
il faut dire les choses crûment : Israël est aujourd’hui un État criminel, et
sa société, dans sa majorité, en est complice.
Ce n’est pas
seulement Netanyahou, ce n’est pas seulement Ben-Gvir ou Smotrich, ces visages
grotesques du fascisme israélien. C’est un système entier, une idéologie de
domination, un projet colonial nourri par le mythe de l’éternelle
victimisation. C’est un peuple qui, scrutin après scrutin, a choisi
l’occupation, la colonisation et l’écrasement de l’autre.
À Gaza,
c’est l’apocalypse : des quartiers rayés de la carte, des hôpitaux transformés
en cimetières, des enfants mourant de faim sous les caméras du monde entier. Et
que fait Israël ? Il applaudit ses pilotes. Il relativise ses crimes. Il ose
appeler « défense » ce qui n’est rien d’autre qu’un massacre méthodique.
On nous
parle de « divisions internes », de manifestations massives. Hypocrisie. Ces
foules ne descendent pas dans la rue pour la liberté des Palestiniens, mais
pour sauver l’image d’Israël, pour rapatrier les otages, pour protéger leur
propre avenir. Les Palestiniens, eux, sont invisibles, effacés, réduits à des
ombres. Même la contestation israélienne ne parvient pas à les voir comme des
êtres humains.
Voilà la
vérité : Israël ne veut pas la paix. Israël ne veut pas d’égalité. Israël veut
la terre, toute la terre, sans ses habitants. C’est un projet de nettoyage, une
machine coloniale huilée, qui se dissimule derrière le mot « sécurité » comme
on cache un couteau derrière un sourire.
La société
israélienne ne pourra pas se dérober à sa responsabilité. Elle a nourri ce
monstre, elle l’a réélu, elle a fermé les yeux. Elle a choisi la supériorité,
l’apartheid et la négation de l’autre. Oui, Netanyahou est coupable. Mais ce
n’est pas un accident. C’est le reflet d’un peuple qui a fait de l’occupation
et de la force brute son horizon politique.
Le monde n’a
plus d’excuse. Il faut dire stop à cette impunité. Sanctions, isolement,
procès. Israël doit répondre de ses crimes, et son peuple doit être confronté à
ce qu’il a laissé commettre en son nom.
Il n’y aura
pas de futur sans reconnaissance des droits palestiniens. Il n’y aura pas de
paix tant qu’on continuera à effacer leur humanité. Et il n’y aura pas de
sécurité pour Israël tant qu’il persistera dans ce rôle d’État criminel.
C’est cela,
la vérité nue. Tout le reste n’est que mensonge.
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient
comme ça. »

.webp)


