Parfois il m'est utile de le dire !

                                                                                                          Oh! Colombe, transmets mon salut d...

Auschwitz, sponsor officiel des bombes sur Gaza


 

Quand la Shoah devient une marque déposée pour blanchir les massacres de civils.                         On nous explique que le conflit de Gaza défie les lois de la guerre parce que le Hamas instrumentaliserait sa population, pendant qu’Israël, seul au monde, avertirait avant de bombarder. Mais réduire cette tragédie à une inversion de responsabilités est une dangereuse illusion. La vérité est plus simple et plus brutale : aucun peuple ne peut survivre éternellement sous occupation, blocus et colonisation.

Gaza est devenue le miroir : Depuis le 7 octobre, l’opinion publique est saturée de récits simplificateurs. L’un érige le Hamas en incarnation de la barbarie, l’autre présente Israël comme un État génocidaire. Ces deux visions opposées, reprises en boucle dans nos débats, fonctionnent comme des miroirs déformants : chacun choisit son camp, chacun diabolise l’autre. Or cette guerre ne se comprend pas par les caricatures. Elle se comprend par la condition dans laquelle elle prend racine : celle d’un peuple palestinien privé de droits fondamentaux.

On a parfois l’impression que Gaza est devenue le miroir dans lequel se reflètent les obsessions de notre époque. Les images d’enfants blessés, de familles dévastées, circulent en boucle. Elles suscitent compassion et colère, mais elles servent aussi de levier politique. Ce qui devrait être d’abord un appel universel à protéger les plus vulnérables devient, paradoxalement, un instrument de légitimation de la guerre.

Il y a là un paradoxe moral : au lieu de protéger les civils, certains acteurs du conflit les exhibent sciemment, conscients que la souffrance des innocents est devenue la monnaie d’échange la plus puissante dans le marché médiatique mondial. La guerre se joue désormais aussi dans l’arène des images, où l’horreur sert d’arme rhétorique.

Le piège des récits inversés : L’article auquel je réponds dénonce une « inversion des responsabilités » : Israël, frappé le 7 octobre, serait accusé à tort de génocide malgré sa prétendue retenue militaire. Mais ce récit occulte un fait incontournable : Israël administre depuis des décennies un système d’occupation et de colonisation condamné par le droit international. La Cisjordanie est quadrillée par des colonies illégales, Gaza est soumise à un blocus qui étouffe sa population. Prévenir avant de bombarder ne change rien à cette réalité : la sécurité d’Israël se bâtit depuis trop longtemps sur la négation des droits palestiniens.

Hamas : résistance ou piège ? : Face à cette oppression, le Hamas se présente comme le fer de lance de la résistance. Mais réduire Gaza à ce seul acteur, comme le fait l’article initial, c’est refuser de voir que la violence du Hamas naît d’un terreau : celui de l’occupation, du blocus et de l’humiliation quotidienne. Alors que les récits s’affrontent pour désigner tour à tour le Hamas comme barbare et Israël comme génocidaire, on oublie l’essentiel : un peuple entier vit privé de droits fondamentaux, enfermé dans un blocus et une colonisation sans fin. Ni l’instrumentalisation cynique du Hamas, ni la brutalité sécuritaire d’Israël ne peuvent masquer cette réalité : survivre ne remplacera jamais le droit de vivre. »

L’Occident et sa religion des victimes : Une autre idée force de l’article consiste à reprocher à l’Occident son obsession pour les victimes. Cette critique touche juste, mais elle est mal orientée. L’Occident ne se trompe pas en compatissant aux souffrances palestiniennes : il se trompe en croyant qu’il suffit de compatir. Pleurer les enfants de Gaza ou les morts israéliens n’est pas une politique. Or, faute de courage politique, l’Europe et les États-Unis oscillent entre indignation humanitaire et silence diplomatique, incapables de proposer une solution qui dépasse le cycle infernal des représailles.

Le vrai scandale : survivre au lieu de vivre : Le véritable scandale n’est pas seulement dans les images de corps sans vie, ni même dans la brutalité d’une riposte militaire. Il est dans la condition permanente d’un peuple réduit à survivre au lieu de vivre. Quand un peuple n’a ni État, ni liberté de mouvement, ni égalité de droits, il n’a pas d’avenir. Le Hamas prospère sur ce désespoir ; Israël croit y trouver une justification sécuritaire. Mais au fond, les deux sont piégés par la même logique de mort.

Chute : La guerre de Gaza n’est pas une aberration ponctuelle. Elle est le symptôme d’un système qui a normalisé l’exception, transformé l’occupation en gestion, et la souffrance en spectacle. Tant qu’on refusera de reconnaître que la dignité et l’autodétermination des Palestiniens sont la condition même de la paix, aucune rhétorique sur la barbarie de l’autre ne suffira. La question n’est pas de savoir qui est le plus barbare ou le plus civilisé. La question est de savoir combien de temps nous accepterons qu’un peuple soit condamné à survivre sans jamais vivre.

Une compassion internationale offerte pour chaque missile largué !

PLUS TU PLEURES, PLUS ÇA VEND.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/

 

 

 


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