Parfois, il m'est utile de le dire ?

Prisons israéliennes et prisonniers palestiniens : un système de torture ignoré"

 

Une photo du centre de détention de la base militaire de Sde Teiman dans le désert du Negev en Israël, prise clandestinement, montre un détenu debout, les yeux bandés et les mains derrière la tête. Des professionnels de santé de Gaza, qui ont été détenus dans ce centre, ont expliqué qu’il s’agissait d’une punition parfois infligée par les soldats israéliens aux détenus palestiniens ayant parlé ou bougé sans autorisation. © 2024 Privé

Pourquoi ce texte :

Depuis plusieurs mois, je recueille, lis, croise et analyse les témoignages relatifs aux conditions de détention des Palestiniens depuis le 7 octobre 2023. Ce que j’ai découvert dépasse l’entendement et heurte tout sens de justice. Ce texte n’est pas un cri de colère, mais un appel à la lucidité et à l’action. Il ne s’agit pas ici de soutenir un camp contre un autre, mais de défendre un principe fondamental : nul ne devrait être torturé, maltraité ou détenu dans des conditions inhumaines, quelles que soient les circonstances. Le silence est devenu complice. La justice, absente. Si nous ne témoignons pas aujourd’hui, si nous n’exigeons pas une enquête indépendante, alors que restera-t-il du droit international ?

Cette tribune est une tentative de poser des mots justes sur une situation insoutenable. Elle s’adresse aux citoyens, aux juristes, aux journalistes, aux institutions – à tous ceux qui croient encore en la valeur universelle des droits humains.

Depuis le 7 octobre 2023, un flot de témoignages, de rapports et de documents converge vers un constat effrayant : le traitement réservé par Israël aux détenus palestiniens, en particulier ceux originaires de Gaza, constitue une violation systématique du droit international humanitaire. Et pourtant, la communauté internationale détourne le regard.

Ceux-ci comptent 9 000 prisonniers condamnés pour des infractions sécuritaires ou placés en détention administrative pour de telles infractions sans avoir été jugés, 1 500 condamnés pénaux et détenus administratifs, ainsi que quelque 1 000 « combattants illégaux », c’est-à-dire des supposés membres de groupes terroristes  capturés en Israël  . À ce jour, l’État n’a pas expliqué pourquoi les visites de la Croix-Rouge ont été interrompues.

Ces preuves, récemment portées à la connaissance des Nations unies par le Palestinian Return Centre (PRC), une organisation disposant d’un statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social de l’ONU, ne sont pas isolées. Elles sont corroborées par des ONG israéliennes crédibles et reconnues comme Physicians for Human Rights – Israel ou B’Tselem. Elles dressent le portrait d’un système carcéral où l’humiliation, la violence et la privation sont devenues la norme.

Parmi les actes documentés :

  • Passages à tabac sévères,
  • Privation délibérée de nourriture,
  • Suspension prolongée dans des positions douloureuses,
  • Soins médicaux refusés ou négligés,
  • Viol d’un détenu par un gardien,
  • Amputations pratiquées sans anesthésie,
  • Attaques de chiens dressés.

Plusieurs prisonniers seraient morts sous la torture ou du fait d’un abandon médical délibéré.

Des camps militaires secrets comme Sde Teiman ou Anatot, inaccessibles aux avocats et à la Croix-Rouge, servent aujourd’hui de zones d’ombre légale, où les détenus sont maintenus dans un vide juridique total. Israël les qualifie arbitrairement de "combattants illégaux" ou de "terroristes", contournant ainsi les protections garanties par les Conventions de Genève.

Quand la torture devient système !

Ces abus ne sont pas des dérives ponctuelles, ni des exceptions tragiques à une règle. Ils s’inscrivent dans une politique délibérée, fondée sur l’impunité et facilitée par une invisibilisation totale des détenus gazaouis. L’interdiction faite à la Croix-Rouge de visiter ces prisonniers, en dépit des obligations internationales d’Israël, en est une preuve accablante.

Le témoignage de Samah Al-Hijjawi, détenue à la prison de Damon, rappelle la brutalité des conditions d’incarcération : cellules comparables à des tombes, nourriture dégradée, soins refusés, fouilles humiliantes. Une réalité qui illustre la volonté de briser les corps autant que les esprits.

Samah Al-Hijjawi a rendu son dernier souffle le 6 novembre dernier. Ce Palestinien de 61 ans placé en détention administrative sans jugement, était incarcéré à la prison de Ketziot, dans le Neguev. Une grave négligence médicale des services pénitentiaires israéliens lui a coûté la vie.

Le prisonnier à la santé fragile, qui avait subi en 2022 une intervention chirurgicale, s’était plaint de sérieux problèmes de santé dès le mois de mai 2024 : il souffrait de fortes douleurs abdominales, de gonflements, d’une perte d’appétit et d’une subite perte de poids. Malgré les signalements, il n’a fait l’objet que d’examens médicaux superficiels.

Au mois d’août, l’avocat Samer Sama’an lui avait rendu visite. Il s’était alarmé de l’état du détenu, laissé sans soins médicaux sérieux. Là encore, pas de réponse des autorités pénitentiaires. En septembre, l’état de Samah Al-Hijjawi s’est brutalement détérioré. Il ne parlait plus, souffrait d’hypokaliémie et ne pesait plus que 40 kg. Ce n’est qu’à ce stade critique qu’il a fini par être transféré vers un centre médical, avant d’être conduit à deux reprises dans des hôpitaux, puis de nouveau jeté dans sa cellule.

Un tribunal a rejeté sa demande de libération la veille de son décès. « La mort de Samah Al-Hijjawi met en évidence une réalité qui illustre la volonté de briser les corps autant que les esprits.

Ce qui choque autant que les faits, c’est le mutisme assourdissant des institutions internationales. Ni la Cour pénale internationale, ni les États signataires des Conventions de Genève n’ont enclenché de mécanisme d’enquête indépendant. Les appels répétés des ONG restent lettre morte.

Pire encore : plusieurs États continuent de fournir des armes, un soutien diplomatique et une couverture morale à Israël, en pleine connaissance de l’usage qui en est fait. Or, en vertu du droit international, le transfert d’armes à un État qui commet des crimes de guerre engage la responsabilité des fournisseurs.

Dns cette guerre, des enfants meurent de faim. Des civils sont exécutés en tentant de se nourrir. Des malades agonisent sans soin. Le droit à la dignité, à l’humanité, a disparu des prisons et des camps de Gaza, tout comme des rues assiégées.

Il ne s’agit pas ici d’un conflit entre narratifs. Il s’agit de faits, documentés, circonstanciés, étayés. Et si aucune instance ne les traite, alors à quoi sert encore le droit international humanitaire ?

Nous appelons à la mise en place immédiate d’une commission d’enquête indépendante sur les violations commises dans les lieux de détention israéliens.
Nous appelons le Comité international de la Croix-Rouge à être autorisé à visiter tous les prisonniers palestiniens sans entrave.
Nous appelons à la suspension de toute coopération militaire avec Israël, tant que persiste ce système de torture et de détention illégale.
Nous appelons enfin à replacer la cause palestinienne dans le cadre du droit et de la dignité humaine, loin des raccourcis idéologiques et des stratégies de déshumanisation.

Car l’histoire jugera ceux qui se sont tus et l’oubli ne sauvera aucune vie.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/

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Directive Hannibal » le 7 octobre : L’armée israélienne aurait tiré sur ses propres citoyens :

 

"Hannibal à Erez, dispatche un drone d'attaque", est venu le commandement le 7 octobre.

Ces mots, rapportés par le journal israélien Haaretz en juillet, confirment ce que de nombreux Israéliens ont craint depuis les attaques du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël.

Les autorités israéliennes affirment que plus de 800 civils et environ 300 soldats ont été tués le 7 octobre. Un certain nombre d'otages israéliens sont depuis morts à Gaza. Les Israéliens sont toujours sous le choc de l'horreur et de la douleur de l'attaque menée par le Hamas, qui a été le jour le plus sanglant de l'histoire d'Israël.

Mais l'armée israélienne est soumise à de plus en plus de pressions pour révéler combien de leurs propres citoyens ont été tués par des soldats, des pilotes et des policiers israéliens dans la confusion de l'attaque du Hamas contre les positions israéliennes du sud.

Les survivants et les proches ont demandé non seulement "ce qui a mal tourné", mais aussi si l'armée a invoqué la "directive Hannibal" controversée et aurait été annulée  "directive Hannibal".

Les Forces israéliennes ont déclaré que la directive avait été nommée au hasard par un programme informatique, mais Hannibal était le célèbre général carthaginois qui a pris du poison plutôt que d'être capturé par les Romains. La doctrine, écrite en 1986 en réponse à l'enlèvement de soldats israéliens au Liban, a permis aux forces israéliennes de tirer sur des ennemis en prenant en otage leurs camarades même en danger pour ces otages.

Ses auteurs ont déclaré que la directive n'autorisait pas les captifs à être tués, mais les critiques disent qu'au fil du temps, une interprétation s'est répandue dans l'armée qu'il valait mieux tuer des camarades que de permettre leur capture.

"Ils l'ont interprété comme s'ils étaient intentionnellement, tuant délibérément le soldat pour déjouer la tentative d'enlèvement, et c'était faux", a déclaré à l'ABC la philosophe israélienne Asa Kasher, qui a écrit le code d'éthique des FDI.

"C'est juridiquement mauvais et moralement mauvais et éthiquement mauvais, c'est faux sur tous les points de vue."

En 2011, le Hamas a utilisé avec succès un otage israélien pour obtenir un important échange de prisonniers, échangeant un soldat israélien, le tireur de chars Gilad Shalit, contre plus de 1 000 prisonniers,

Après le 7 octobre, des civils et des militaires israéliens ont été nombreux à témoigner que les forces israéliennes qui ont répondu à l'attaque du Hamas ont tué leurs propres citoyens.

Néanmoins, de nombreux Israéliens et partisans d'Israël condamnent quiconque a suggéré que cela se produise, avant que d'autres témoignages et les informations diffusées par les médias israéliens ne le confirment.

Les FDI n'ont pas confirmé ou nié qu'une version de la directive Hannibal ait été appliquée le 7 octobre, ce qui a seulement déclaré qu'il s'agissait d'une chose parmi tant d'autres à partir de cette date.

En réponse aux questions de l'ABC, l'armée israélienne a présenté une déclaration disant : "Les FDI se concentrent actuellement sur l'élimination de la menace de l'organisation terroriste Hamas."

"De telles questions seront examinées à un stade ultérieur."

"C'était une masse Hannibal"

En juillet, le journal israélien Haaretz a révélé que des commandants des FDI avaient donné l'ordre de tirer sur des troupes qui avaient été capturées par le Hamas dans trois endroits distincts, faisant explicitement référence à la directive Hannibal.

Un ancien officier israélien, le colonel Nof Erez, a déclaré à un podcast de Haaretz que la directive n'avait pas été spécifiquement ordonnée mais qu'elle était « apparemment appliquée » par les équipages répondeurs.

Paniqués, opérant sans leur structure de commandement normale et incapables de coordonner leur coordination avec les forces terrestres, ils ont tiré sur des véhicules qui retournaient à Gaza, sachant qu'ils portaient probablement des otages.

"C'était une masse Hannibal. C'était des tonnes et des tonnes d'ouvertures dans la clôture, et des milliers de personnes dans tous les types de véhicules, certaines avec des otages et certaines sans "," a déclaré le colonel Erez.

Les pilotes de l'armée de l'air ont décrit au journal Yedioth Ahronot le 7 octobre à des tirs de munitions « considérables » le 7 octobre à des personnes qui tentaient de franchir la frontière entre Gaza et l'État hébreu.

Vingt-huit hélicoptères de chasse ont tiré au cours de la journée toutes les munitions dans leur ventre, dans des courses de réversion pour se ranger. Nous parlons de centaines de mortiers de canons de 30 millimètres et de missiles Hellfire", a déclaré le journaliste Yoav zeitoun.

"La fréquence des tirs sur les milliers de terroristes a été énorme au début, et ce n'est qu'à un certain moment que les pilotes ont commencé à ralentir leurs attaques et à choisir soigneusement les cibles."

Il aurait promulgué la directive Hannibal à midi le 7 octobre. (Reuters: Ammar Awad)

Les responsables de chars ont également confirmé qu'ils appliquaient leur propre interprétation de la directive lorsqu'ils tiraient sur des véhicules revenant à Gaza, éventuellement avec des Israéliens à bord.

"Mon instinct m'a dit qu'ils pourraient être sur eux", a déclaré le capitaine de char Bar zonshein à Channel 13.

On demande au capitaine de zonhein: «Vous pourriez-vous les tuer avec cette action? Ce sont vos soldats.

"D'accord, » répondit-il, « mais j'ai décidé que c'est la bonne décision, qu'il vaut mieux arrêter l'enlèvement, qu'ils ne seront pas pris."

Le journaliste d'investigation Ronen Bergman a écrit pour le journal Yedioth Ahronot que l'armée avait promulgué la directive Hannibal à midi le 7 octobre.

"Les FDI ont demandé à toutes ses unités de combat dans la pratique de suivre la "directive Hannibal", bien que sans mentionner clairement ce nom explicite", a-t-il déclaré.

"L'instruction est de mettre fin à tous les frais" toute tentative resistants du Hamas de retourner à Gaza, en utilisant un langage très similaire à la "directive cannibale" initiale, malgré les assurances répétées de l'établissement de sécurité que la procédure a été annulée."

L'enquête de Bergman a révélé que 70 véhicules avaient été détruits par des avions et des chars israéliens pour empêcher qu'ils ne soient conduits à Gaza, tuant tout le monde à l'intérieur.

"Il n'est pas clair à ce stade combien de personnes enlevées ont été tuées en raison de l'activation de cet ordre [Hannibal) le 7 octobre", a-t-il écrit.

La directive initiale sur Hannibal, bien que confidentielle, recommanderait que des armes légères et des tireurs embusqués s'enfuient des ennemis qui prennent des otages - et ne pas utiliser de bombes, de missiles ou d'obus de char.

En 2015, le procureur général israélien a déclaré qu'il interdisait spécifiquement de tuer un otage.

Il n'y avait pas que les soldats sous le feu le 7 octobre.

Chars ordonnés d'incendie sur la maison

Au cours de deux incidents, des civils israéliens ont survécu aux forces israéliennes qui ont tiré sur eux et tué d'autres otages.

Une survivante du kibboutz Nir Oz, une communauté frontalière de Gaza, a décrit les tirs de l'armée israélienne alors que des membres du Hamas tentaient de la prendre, ainsi que d'autres otages, de l'autre côté de la frontière, dans un wagon électrique.

Des maisons du kibboutz Nir Oz ont été détruites le 7 octobre. (Reuters: Amir Cohen)

Un hélicoptère des FDI est apparu au-dessus de nous. À un moment donné, l'hélicoptère a tiré sur les terroristes, le conducteur et les autres. Il y avait des cris dans le wagon", a déclaré Neomit Dekel-Chen au site d'information israélien Ynet.

Mme Dekel-Chen a déclaré qu'une femme, son amie Efrat Katz, a été tuée par balle.

Six mois plus tard, une enquête de l'armée de l'air israélienne a reconnu qu'il s'agissait probablement d'un hélicoptère d'attaque, qui avait pris pour cible le wagon, avait tué Efrat Katz.

L'enquête a révélé que les otages ne pouvaient pas être distingués des terroristes.

Néanmoins, le chef du major-général de l'armée de l'air, Tomer Bar, a déclaré qu'il « n'a pas trouvé de faute dans l'opération de l'équipage de l'hélicoptère, qui a opéré conformément aux ordres dans une réalité complexe de la guerre ».

Les militaires ont également confirmé que des soldats avaient reçu l'ordre de tirer sur une maison, bien qu'il s'en montante en otage des civils à l'intérieur.

Dans le kibboutz Beeri, où 101 civils israéliens sont morts, un char a reçu l'ordre de tirer sur au moins une maison, après une fusillade prolongée avec une quarantaine d'hommes armés du Hamas qui détenaient 15 otages à l'intérieur et à l'extérieur.

Un résident des kibboutz décrit les attaques du Hamas.

L'incident de la "maison de Pesi" est devenu célèbre en Israel, nommé d'après le résident, Pessi Cohen, qui a été tué avec d'autres otages qui y étaient détenus.

Ce sont les deux survivants qui ont révélé que l'armée israélienne avait tiré sur la maison.

"Nous savons qu'au moins un otage a été tué par l'un des obus", a déclaré un parent et le survivant du 7 octobre à l'ABC a déclaré à l'ABC.

Trois des proches de M. Shifroni ont été tués dans la maison de Pessi alors qu'il se cachait de l'autre côté du kibboutz avec sa femme et ses enfants.

"Il y en a quelques autres que nous ne savons toujours pas et nous ne saurons peut-être jamais ce qui les a tués exactement", a-t-il déclaré.

La tante de M. Shifroni, Ayala, et sa grand-nièce Liel et son petit-neutier Yanai ont tous été tués chez Pessi, selon lui, comme en témoignent les terroristes.

Mais il reste contrarié par la décision de l'armée israélienne d'utiliser des munitions lourdes sur les habitations de Be'eri.

Les FDI reconnaissent les défaillances en matière de sécurité le 7 octobre

L'armée israélienne admet qu'elle n'a pas réagi de manière appropriée après que le groupe terroriste palestinien Hamas a attaqué la communauté Be'eri du sud d'Israel, tuant 1 200 personnes et prenant des dizaines d'otages.

"Je pense que la vraie question, la question morale, est de savoir si c'est la bonne chose à faire - de tirer des obus de chars sur une maison avec des otages - même s'il s'agit de tirs sélectifs", a-t-il déclaré.

"Je pense que ce n'était pas la bonne décision, pas une bonne décision et non une morale.

"Mais je peux aussi comprendre qu'il y avait un grand chaos à Be'eri et il y avait beaucoup de pression pour mettre fin à l'événement là-bas.

"Je pense qu'ils n'avaient pas l'intention de tirer et de tuer des otages, mais quand vous tirez sur un obus de char sur une maison, vous devez tenir compte du fait que cela est susceptible de se produire."

La philosophe israélienne Asa Kasher a déclaré à l'ABC que la directive ne s'appliquait pas aux otages civils

"C'est une nouvelle situation, et toutes les considérations sont différentes", a déclaré le professeur Kasher.

"Tuer le civil pour déjouer la tentative d'enlèvement est vraiment [mauvais... tout le monde comprend que c'est un moyen d'en sortir de ce qui est permis dans une démocratie."

Le professeur Kasher a déclaré qu'il était consterné par les informations selon lesquelles les soldats auraient appliqué la directive Hannibal le 7 octobre.

"Ils ont agi sur des normes professionnelles très basses", a-t-il déclaré.

"C'est fou, ce n'est pas la nature d'une démocratie, ce n'est pas la nature des FDI, ce n'est pas la nature du commandement."

L'armée s'élisaignant d'actes répréhensibles

En réponse à des demandes répétées de survivants de Be'eri et de parents de personnes tuées, les FDI ont ouvert une enquête sur leurs actes dans le kibboutz.

En juillet, il a publié son examen opérationnel, mais beaucoup à Be'eri n'étaient pas satisfaits.

Selon les FDI, la route empruntée par des hommes armés du Hamas pour y pénétrer dans le kibboutz Be'eri et là où des meurtres et des enlèvements ont été commis par la suite. (Supplétitude : FDI)

L'armée a autorisé les forces israéliennes de tout acte répréhensible, estimant qu'un char n'avait tiré que "proche" de la maison lorsque les négociations de libération des otages avaient échoué.

"L'équipe a déterminé que, sur la base des informations examinées et de leur compréhension, aucun civil à l'intérieur du bâtiment n'avait été endommagé par des tirs d'obus de chars, à l'exception d'un incident isolé à l'extérieur du bâtiment où deux civils ont été blessés par des éclats d'obus", peut-on lire dans le rapport.

"L'équipe a déterminé que la plupart des otages avaient probablement été assassinés par les terroristes, et d'autres enquêtes et examens de conclusions supplémentaires sont nécessaires."

Le Hamas et les Israéliens n'ont pas exactement rejeté ou accepté un accord de cessez-le-feu

Si vous croyez les États-Unis, alors les Israéliens et le Hamas sont sur le point de parvenir à un accord de cessez-le-feu pour mettre fin aux combats à Gaza. Mais ce n'est pas ce que les deux parties disent.

Sharon Cohen, la belle-fille de Pessi Cohen, a déclaré à la radio israélienne qu'elle n'acceptait pas les conclusions de l'enquête.

"Ce n'est pas vraiment vrai [cet des otages n'ont pas été blessés par les obus de chars", a-t-elle déclaré à Radio Bet israélienne le 14 juillet.

"En ce qui concerne les questions de confidentialité, je n'arrive pas vraiment à entrer dans les détails. Ce sont des détails qui nous ont été informés qu'il serait à nouveau procédé à une enquête.

"En outre, je dirai que parce que les incidents dans le kibboutz étaient si exceptionnels et étranges et difficiles, toute la question de l'enlèvement des corps, et des autopsies, et toutes ces choses - essentiellement n'ont pas été faites."

L'examen des FDI contredit également le témoignage de l'un des deux survivants de la maison de Pessi, Yasmin Porat, qui qui a déclaré à la radio israélienne Kan le 15 octobre que les hommes armés du Hamas n'avaient pas menacé les otages et avaient eu l'intention de négocier avec la police pour leur retour en toute sécurité à Gaza.

Elle a déclaré qu'une unité spéciale de la police israélienne avait commencé la bataille d'armes en tirant sur la maison, en attrapant "cinq ou six" résidents de kibboutz à l'extérieur dans des "feux croisés très, très lourds".

Dans l'interview, on lui a demandé : « Nos forces ont peut-être tiré une balle ?"

-- Il ne fait aucun doute qu'elle répondit.

"Ils ont éliminé tout le monde, y compris les otages."

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

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« 7 octobre, silence organisé et appel à la vengeance :

 

Le 7 octobre 2023 est devenu un symbole. Mais de quoi, exactement ?

De la résistance Palestinienne ?

De la vulnérabilité d’Israël ?

De l’échec de sa politique coloniale ?

D’une guerre de propagande ou d’un récit verrouillé, qui empêche aujourd’hui toute compréhension honnête des faits ?

Presque deux années plus tard, une chose est frappante : il n’existe aucune enquête indépendante sur ce qui s’est réellement passé ce jour-là. Pas de commission d’investigation internationale. Pas de débat ouvert sur les responsabilités militaires israéliennes. Pas même d’accès libre aux images de vidéosurveillance ou aux transmissions radio de l’armée. Et pourtant, des centaines de personnes sont mortes ce jour-là. Des vies ont été brisées, des familles endeuillées. Des vérités dissimulées intentionnellement.

Alors je pose une question simple : où est la vérité ?

Ce ne sont pas des complotistes qui posent des questions. Ce sont d’anciens soldats israéliens, des agents du renseignement à la retraite, des ONG locales comme Breaking the Silence ou B'Tselem. Tous demandent pourquoi :                                           ²

  • l’armée israélienne a mis tant de temps à intervenir avec la rage au ventre ;
  • les systèmes de surveillance de la frontière, habituellement ultra-sophistiqués, ont échoué ;
  • plusieurs témoins israéliens affirment que des tirs venus d’hélicoptères israéliens ont atteint des civils israéliens lors du festival Supernova ;
  • le gouvernement a refusé toute transparence sur ses décisions de ce jour-là.

Et si le Hamas a bien commis des actes violents, rien n’a été prouvé à ce jour concernant une volonté préméditée de tuer des civils. La majorité des cibles étaient militaires. Alors pourquoi le récit dominant ne parle que de barbarie, de sauvagerie, d’inhumanité ?

Le gouvernement Netanyahou a immédiatement transformé le 7 octobre en outil de légitimation d’une guerre dévastatrice contre Gaza. Plus de 38 000 morts selon les derniers bilans, dont une majorité d’enfants et de civils. L’utilisation assumée de la famine comme arme de guerre. Des hôpitaux détruits, des journalistes tués, des centres de réfugiés ciblés. Il est important de préciser que les actions des Israéliens envers les Gazaouis  restes comparable à celles des Allemands envers les peuples Hereros du Sud-Ouest africain au début du XXe siècle, un génocide dont le prétexte avait été un massacre de soldats allemands.

Comment justifie-t-on cette violence à l’échelle d’un peuple entier ? En brandissant la douleur du 7 octobre, sans jamais accepter d’interroger cette douleur. Il ne s’agit pas de nier, ni d’excuser. Il s’agit de comprendre, de contextualiser, et de rendre justice à tous les morts, israéliens comme palestiniens.

Il est devenu tabou, en Europe notamment, de dire que le Hamas est aussi un mouvement de résistance. Et pourtant, par définition, toute population vivant sous blocus, bombardée régulièrement, privée d’un État, d’une armée, d’une justice internationale, a le droit de résister. Ce droit est reconnu par les conventions de Genève et par l’histoire elle-même.

Assimiler le Hamas uniquement à une organisation terroriste revient à faire ce que l’on a fait avec le FLN algérien, avec l’ANC de Mandela, ou avec les Viet Cong : nier la légitimité d’un combat, parce qu’il dérange l’ordre établi. Cela n’efface en rien les abus ou les crimes que ce groupe peut avoir commis. Mais cela replace le débat dans son contexte politique et historique.

Le mensonge sioniste  abusé je ne sais combien de gens intelligents et de bonne volonté, dont de nombreux scientifiques. Il fait encore des dupes de nos jours. Les mensonges nazis et ceux du Hamas trouvent aussi leur clientèle, quoi que moins nombreuse, de même que le mensonge rousseauiste, le christianisme à la Dostoïevski, le nietzschéisme à la portée de n' importe qui, l'écologie des Verts. Il y a des calembredaines à l' usage de tout le monde, comme l'astrologie, il y end a d'autres pour les gens instruits, ou à demi instruits. Les peuples s'en méfient tout de suite.

Oui, la vérité sur le Hamas est évidente, n' importe quelle personne s' intéressant à la question et voulant s' informer comprend tout de suite. Et ça ne fait pas grand monde. Quand le Roi se promène nu dans la rue, tout le monde admire sincèrement ses beaux habits, sauf un petit enfant tout surpris.

Ce que nous demandons,. C’est le minimum démocratique : la vérité.

Une enquête indépendante, sous l’égide de l’ONU ou de tout organisme crédible.

La reconnaissance des responsabilités, y compris du côté israélien.

La fin de l’impunité dans l’usage politique des émotions.

Car tant que la vérité sera manipulée, la paix restera impossible. Il ne peut y avoir de justice sans vérité, ni de réconciliation sans mémoire partagée. Et ceux qui refusent cette enquête, qu’ont-ils à cacher ?

Kader Tahri
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Le soutien massif juif à une guerre moralement génocidaire?

 

Depuis le 7 octobre 2023, le conflit israélo-palestinien a atteint un paroxysme de violence. L’État israélien, soutenu militairement par les États-Unis, l’Allemagne et plusieurs puissances occidentales, a lancé une offensive de grande ampleur sur la bande de Gaza. Des dizaines de milliers de civils, femmes, enfants, soignants, journalistes, humanitaires ont été tués. Des infrastructures vitales ont été détruites. Le siège imposé à la population, les bombardements intensifs, les privations d’eau, de nourriture et de médicaments ont transformé Gaza en zone de mort.

Or, ce qui choque au-delà de l’horreur elle-même, c’est le soutien massif à cette guerre de la majorité des juifs israéliens – et d’une part non négligeable de la diaspora. Des sondages montrent qu’en Israël, plus de 80 % des citoyens juifs ont exprimé leur appui à l’opération militaire, malgré les milliers de morts civils. Dans la diaspora, les grandes institutions communautaires, les lobbys pro-israéliens traditionnels et nombre de synagogues ont repris le discours de légitimation d’un "droit à se défendre" poussé à l’extrême, effaçant la réalité de la guerre asymétrique, du blocus, et de l’occupation.

Ce chiffre 80 % ne peut être balayé comme un simple fait de sondage. Il nous confronte à une question essentielle :

Comment expliquer qu’une majorité de personnes qui ont été historiquement victimes de persécutions, qui connaissent la mémoire de la Shoah, puissent soutenir une guerre aussi brutale contre une population enfermée, appauvrie, assiégée ?

Cela oblige à une remise en question courageuse : la position victimaire ne protège pas de la dérive morale, surtout lorsqu’elle devient le cœur d’un récit national ou religieux. Lorsqu’un État construit sa légitimité sur le traumatisme, mais qu’il se comporte lui-même comme puissance coloniale, il devient urgent de questionner les fondements de cette légitimité.

Qu’une majorité soutienne une guerre ne la rend pas plus juste. L’histoire est remplie de cas où des peuples entiers ont été entraînés à soutenir des régimes violents. La démocratie n’est pas une garantie contre l’aveuglement moral. En Israël, le consensus autour de la guerre à Gaza s’explique en partie par :

  • la peur collective réelle provoquée par les attaques du 7 octobre ;
  • un climat de radicalisation sécuritaire entretenu depuis des décennies ;
  • un système médiatique militarisé, qui marginalise les voix critiques ;
  • et un nationalisme religieux croissant qui sacralise l’expansion territoriale au détriment des droits humains.

Mais comprendre ces causes ne signifie pas les excuser. La responsabilité morale ne s’efface pas dans les statistiques. Un peuple qui soutient une guerre injuste porte une part de responsabilité — pas en tant qu’ethnie ou religion, mais en tant que société politique.

Il serait cependant faux et dangereux de tirer de ce soutien massif une conclusion globalisante : "les juifs", dans leur ensemble, soutiendraient un génocide. Cette phrase, même prononcée avec colère, est erronée à plusieurs titres :

  1. Tous les juifs ne sont pas israéliens, ni sionistes, ni partisans de l’occupation. Il existe une pluralité de pensées, de traditions, de courants critiques dans le judaïsme.
  2. De nombreux juifs israéliens ou de la diaspora s’opposent ouvertement à cette guerre. Certains refusent de servir dans l’armée, manifestent, signent des pétitions, prennent la parole à leurs risques et périls.
  3. Le soutien à Israël n’est pas une "caractéristique religieuse", mais une construction politique, alimentée par l’histoire, les peurs identitaires, les politiques éducatives, les traumatismes collectifs.

C’est précisément en reconnaissant ces dissidences, en les soutenant, qu’on peut délégitimer la ligne dure du gouvernement israélien, sans tomber dans la haine ou le racisme.

Nous, observateurs, militants et citoyens, avons le droit et même le devoir de dire avec fermeté : Ce qui se passe à Gaza est une catastrophe humanitaire d’une ampleur insoutenable. C’est une guerre qui piétine le droit international, viole les principes humanitaires et désacralise la vie humaine.

Mais ce devoir de vérité doit s’accompagner d’un langage de rigueur, et non de vengeance. Il ne s’agit pas d'accuser des religions, des peuples ou des identités. Il s’agit de démasquer les pouvoirs, de condamner les discours qui justifient l’injustifiable, et de soutenir les voix dissidentes, où qu’elles soient.

On ne combat pas un génocide ou un nettoyage ethnique par des amalgames ou des raccourcis idéologiques. On le combat par la vérité, la solidarité, la lucidité. La majorité juive israélienne qui soutient cette guerre porte une responsabilité morale. Mais cette critique ne doit pas devenir un prétexte à la haine collective. Au contraire : c’est en défendant les principes de justice, même quand ils dérangent, que l’on honore la mémoire des peuples opprimés — passés comme présents.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/

 


Holocauste à Gaza : quand la justice humaniste détourne le regard :

 

Depuis près de deux ans, Gaza est le théâtre d’une violence militaire d’une ampleur et d’une intensité inégalées dans l’histoire contemporaine récente. Ce qui se déroule sous nos yeux dépasse les simples notions de conflit ou d'affrontement : il s'agit d'une destruction systématique d’un peuple, de ses institutions, de ses infrastructures, et de son avenir.

Malgré les alertes lancées par les agences de l’ONU, les ONG humanitaires, les juristes, et les chercheurs, la justice internationale n’a pas su ou voulu intervenir efficacement. Les mécanismes censés protéger les civils en temps de guerre, ou poursuivre les crimes de masse, apparaissent aujourd’hui affaiblis, voire compromis par des logiques politiques qui neutralisent leur indépendance.

La justice manquante : comment la communauté internationale a trahi Gaza Sur la scène internationale, aucune lutte de libération moderne n'a connu une trahison aussi profonde que celle subie par Gaza. Aucun génocide récent n'a non plus été accueilli avec une complicité aussi flagrante et un silence aussi assourdissant. Pendant plus de deux ans, le monde a adhéré au discours de la puissance occupante, lui fournissant une couverture politique et morale qui a permis aux atrocités de se poursuivre sans relâche

L’attaque du 7 octobre a marqué un tournant. Mais ce qui a suivi ne saurait être compris comme une simple réponse militaire. Les bombardements massifs sur les zones densément peuplées, la destruction systématique d’infrastructures vitales, les obstacles répétés à l’acheminement de l’aide humanitaire et les milliers de civils tués, dont une majorité d’enfants, s’inscrivent dans une stratégie d’asphyxie prolongée.

Pendant ce temps, ses chaînes d'approvisionnement militaire n'ont rencontré aucune entrave, bien au contraire. Même dans le domaine juridique, les États qui prétendent défendre la justice et les droits de l’homme ont activement entravé tous les efforts visant à obtenir des comptes, que ce soit devant la Cour internationale de justice ou la Cour pénale internationale. Après deux années de villes entières réduites en ruines, de dizaines de milliers de morts en direct à la télévision et de civils délibérément affamés, l'Union européenne n'a guère fait plus qu'envisager de revoir son partenariat avec le régime génocidaire. Même l'idée symbolique de suspendre un programme marginal de coopération scientifique comme Horizon Europe n'a reçu le soutien que de 10 des 27 États membres. Au niveau local, la mobilisation mondiale a été faible – un échec moral de la conscience mondiale, qui s’est limitée à des manifestations tièdes et à des déclarations creuses, sans aucune grève sérieuse, mouvement de masse ou campagne de pression soutenue.

Pendant ce temps, les chaînes d’approvisionnement militaire d’Israël sont restées intactes, voire renforcées. Aucune sanction, aucun embargo, aucune conditionnalité sérieuse n’a été imposée. L’Union européenne, tout en affichant des inquiétudes « humanitaires », a continué de traiter Israël comme un partenaire stratégique, sans jamais activer les leviers prévus dans ses propres accords.

 

 

 

 

 

 

La faillite n’est pas uniquement diplomatique ou juridique. Elle est aussi morale. Alors même que les images de destructions massives, d’enfants amputés, de civils piégés sous les gravats circulent à grande échelle, la mobilisation internationale reste tiède, intermittente, et insuffisante.

À l’exception de quelques mobilisations notables, il n’y a eu ni mouvement de grève global, ni pression économique coordonnée, ni campagne politique suffisamment structurée pour forcer un changement. L’indignation, bien réelle, s’est souvent arrêtée aux réseaux sociaux.

La résistance palestinienne, dans son ensemble, est décrite à travers le prisme exclusif du terrorisme. Ce glissement sémantique, largement alimenté par les discours officiels israéliens et occidentaux, efface toute légitimité à une population occupée, en violation du droit international, qui reconnaît pourtant aux peuples colonisés le droit de résister.

Il ne s’agit pas ici de blanchir des crimes de guerre ou de justifier des attaques contre des civils. Il s’agit de rétablir une lecture politique et juridique de la situation, plutôt que d’en faire une lecture uniquement émotionnelle ou sécuritaire.

L’histoire récente est riche de précédents : Sabra et Chatila en 1982, Gaza en 2008, Alep en 2016. À chaque fois, l’indignation a cédé la place à l’oubli, l’élan moral à la résignation diplomatique. Gaza risque de devenir un autre chapitre vite refermé de cette chronique des violences impunies.

Les campagnes de soutien aux Rohingyas ou aux Ouïghours ont montré que même des causes reconnues comme justes peuvent s’éteindre si elles ne sont pas portées par une stratégie de mobilisation claire, constante, et crédible..

Aujourd'hui, depuis plus de deux mois, la même communauté internationale s'est montrée incapable de contraindre le régime génocidaire à autoriser l'entrée humaine de nourriture, à protéger les agences humanitaires de l'ONU, ni même à garantir la survie de l'UNRWA – un démantèlement envisagé de longue date par le projet sioniste. L'occupation a bien compris cette situation ; elle alimente la poursuite et l'escalade du génocide, l'encourageant à explorer des scénarios encore plus brutaux, notamment la restitution des colonies, l'annexion des territoires de Gaza et la domination totale sur la Cisjordanie et Jérusalem.

Après deux années d’annihilation systématique, le maximum que la communauté internationale ait réussi à offrir sont de faibles propositions pour un État palestinien dépouillé de souveraineté, de dignité et de sens, conditionnées au désarmement, à l’obéissance et à la renonciation complète aux droits historiques, politiques et moraux. Bien que la cause palestinienne ait retrouvé une partie de son importance en tant que lutte de libération mondiale, le régime occupant a largement réussi à dépeindre la résistance palestinienne – et le peuple palestinien dans son ensemble – comme violents et terroristes, en inscrivant son récit fabriqué dans le discours mondial. Comprendre la dynamique de l'opinion publique mondiale révèle une dure réalité : la solidarité, aussi large soit-elle, est éphémère si elle n'est pas canalisée stratégiquement et immédiatement.

Sans campagnes organisées pour maintenir la visibilité et la pression, même les causes les plus justes risquent de disparaître des mémoires une fois les gros titres passés. En 1982, l'indignation mondiale a atteint son paroxysme après l'invasion du Liban par Israël et le massacre de Sabra et Chatila, mais elle s'est rapidement dissipée et Israël a rétabli des relations normalisées en toute impunité. En 2008, Gaza a bénéficié d'un élan de soutien international, qui s'est ensuite dissipé dès la fin de l'assaut.

Aujourd’hui, même si le mot « génocide » est plus fréquemment associé à Gaza, le danger d’un oubli mondial plane – tout comme ce fut le cas pour les Rohingyas au Myanmar en 2018, ou pour la Namibie en 1971, lorsque la CIJ a déclaré illégale l’occupation de l’Afrique du Sud, une décision restée lettre morte pendant deux décennies. Les causes justes ne triomphent pas uniquement en raison de leur justice, ni par le nombre de hashtags ou de sympathisants en ligne, mais par la capacité de leurs membres à maintenir leur élan, à faire pression et à saisir l’instant présent. Le monde n'a pas de mémoire ; il évolue au gré de l'instant. Et si cet instant n'est pas saisi avec sagesse et force, il s'estompera, telle une vague perdue dans le vaste océan de l'oubli.

Que des enquêtes internationales indépendantes soient menées sur les événements du 7 octobre et sur les opérations militaires israéliennes à Gaza. Que les responsabilités soient établies, toutes les responsabilités. Que la justice ne soit plus un instrument différentiel selon les puissances en jeu, mais un socle commun.

L'histoire jugera sévèrement les institutions qui auront échoué. Mais il n’est pas trop tard pour restaurer un minimum de cohérence morale. Car si la justice est incapable d’agir lorsque l’évidence s’impose, alors ce ne sont pas seulement les Palestiniens qu’elle abandonne – c’est notre humanité entière qu’elle trahit

C’est ça l’armée de Tsahal ? Les parents sont enchaînés nues au soleil, et les enfants affamés et assoiffés meurent de faim ! Le monde est aveugle ?

Gaza n’exige aucune  pitié, ni des indignations sélectives. mais demandes une seule chose : la vérité et la liberté !!!!!!.