Parfois il m'est utile de le dire !

                                                                                                          Oh! Colombe, transmets mon salut d...

Le monde ne déteste pas les juifs, le monde déteste Israël

 

Il était une fois un joueur invétéré qui m’avait convaincu, de même que tous les autres passagers qui étaient dans le même bateau, pour une croisière sur un fleuve, qu’il n’était qu’un homme honnête et incompris. Nous l’avons cru lorsqu’il nous a raconté que des voyous l’avaient tabassé par pur préjugé. Et alors qu’il nous mimait la scène (pour la dixième fois), agitant les bras avec exubérance pour accompagner son récit dramatique, deux as tombèrent de sa manche et atterrirent sur le pont, à la vue de tous. Aussitôt, la foule commença à se disperser. Rien de ce qu’il pouvait dire ne pouvait endiguer l’exode : game over.

C’est tellement fou que deux ans après le début d’un génocide, nous subissions encore les foudres de propagandistes qui prétendent croire que le monde s’est spontanément mis à haïr Israël sans raison, dans une inexplicable explosion de haine antijuive.

«Les États-Unis enregistrent le plus grand nombre de foyers d’antisémitisme mondial en août», titrait récemment Fox News.

«Rapport : L’antisémitisme atteint un pic post-Holocauste», titrait Newsmax.

«L’antisémitisme occasionnel de la génération Z est en pleine croissance, alimenté par des influenceurs comme Tucker Carlson», titrait le New York Post.

Lors d’un récent sommet sur la «contre-terrorisme» à l’université Reichman, Jonathan Greenblatt, PDG de l’Anti-Defamation League,s'est pleint de la haine croissante du monde entier envers les juifs.

«Cette année, l’enquête Global 100 de l’ADL sur les attitudes antisémites dans le monde a révélé une augmentation de 46% de la population adulte, soit 2,2 milliards de personnes, présentant des niveaux élevés d’antisémitisme», a déclaré Greenblatt. «C’est près du double du taux observé il y a dix ans. Pour la première fois depuis que nous avons commencé à suivre ces attitudes dans les années 1960, la jeune génération est plus susceptible d’avoir des opinions antisémites prononcées que ses parents ou grands-parents».

Ils parlent simplement de ceux qui s’opposent à Israël pour avoir perpétré un holocauste en direct. On ne déteste pas Israël parce qu’il est peuplé de juifs, on déteste Israël pour ce qu’il fait.

Il est absolument ahurissant de voir encore aujourd’hui un État ethno nationaliste d’apartheid hyper militariste affamer et massacrer des civils en raison de leur appartenance ethnique, bombarder des hôpitaux, assassiner des journalistes et des professionnels de la santé, assassiner des travailleurs humanitaires, déclencher des guerres, envahir des pays voisins, manipuler des gouvernements étrangers, menacer des militants et s’employer activement à étouffer la liberté d’expression dans tout le monde occidental, tout cela avec le soutien de l’empire le plus puissant de l’histoire. Et pourtant, les institutions occidentales tentent toujours de nous convaincre que les gens détestent Israël à cause de préjugés religieux.

Il s’agit du même État d’apartheid génocidaire qui terrorise les militants qui tentent d’apporter du lait maternisé aux bébés affamés.

Ce même État d’apartheid génocidaire dont le dirigeant vient de comparaître devant l’ONU et d’annoncer que les victimes de son génocide étaient contraintes d’écouter son discours parce qu’Israël avait pris le contrôle de leurs téléphones.

Ce même État d’apartheid génocidaire dont le dirigeant se vante publiquement d’avoir pris le contrôle de TikTok afin de manipuler les propos que les Occidentaux sont autorisés à tenir sur les atrocités israéliennes.

Ce même État d’apartheid génocidaire dont le dirigeant se vanterait de posséder le président des États-Unis et de pouvoir imposer sa volonté aux États-Unis.

Depuis deux ans, nous regardons des images en provenance de Gaza montrant des abus corporels inédits, même dans les films d’horreur les plus sanglants jamais produits par Hollywood. Des histoires de viols, de torture, de personnes mutilées à mort par des chiens. Des souffrances inimaginables ici, dans nos petites maisons occidentales.

Et ils continuent de nous faire croire que notre répulsion envers l’État qui commet ces actes est le résultat d’«antisémitisme».

Si j’étais dans le bus avec un homme qui maltraitait constamment les autres passagers, les maltraitait, les agressait et les dégradait, je le prendrais pour un con. Peu importe qu’il porte une étoile de David, une croix, un turban ou un keffieh ; je le prendrais pour un connard, quoi qu’il en soit.

Si je regardais par la fenêtre et que je voyais des gens massacrer des enfants, je me dirais probablement : «C’est horrible !» et «Comment puis-je arrêter ça ?»

La dernière chose qui me viendrait à l’esprit serait des pensées comme «De quelle religion sont-ils ?» ou «Leur religion est très pertinente dans toute discussion que nous pourrions avoir sur ce massacre» ou «Nous devrions absolument être très prudents lorsque nous abordons ce massacre, car nous ne voulons pas offenser ceux qui partagent la même religion que les auteurs du massacre».

Il ne me viendrait jamais à l’esprit de considérer de telles choses, et encore moins que ces considérations devraient être au cœur de tous les discours sur le massacre pendant des années.

Issu d’une famille catholique, je n’ai jamais eu le sentiment d’être victime de discrimination lorsque des gens disaient que les prêtres devraient cesser d’agresser sexuellement des enfants. Je n’ai jamais tenté de prétendre avoir été victime d’un crime de haine chaque fois que quelqu’un affirmait que la pédophilie était un mal. J’ai compris que le viol d’enfants par l’Église était un abus monstrueux qu’il fallait mettre fin de toute urgence, et que cette évidence n’avait rien à voir avec la discrimination fondée sur la religion.

Une vidéo circule en Corée du Sud, montrant des manifestants anti-génocide jetant des chaussures sur un grand portrait de Benjamin Netanyahou. Ces gens n’ont probablement jamais rencontré de juif de leur vie, et la foi juive n’a aucune pertinence culturelle. Ils n’ont probablement pas beaucoup réfléchi aux juifs et au judaïsme. Ils détestent Netanyahou simplement parce qu’il commet un génocide actif. Parce que, bien sûr.

Le monde ne déteste pas les juifs, il déteste Israël. Le monde déteste Israël parce qu’Israël est un État profondément maléfique dont les actes profondément odieux tourmentent des millions de personnes et ont un impact direct et croissant sur nos propres vies.

Quiconque bredouille «antisémitisme» en 2025 ne cherche qu’à vous faire taire pour que vous ne vous opposiez pas à la chose la plus odieuse qui se déroule dans votre monde aujourd’hui.

Source :Marie-Claire Tellier

 Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

 


La révélation de Gaza

 


Gaza nous éclaire sur le passé, qui nous éclaire sur le présent, grâce à qui… qui… qui ?

Il était une fois un joueur invétéré qui m’avait convaincu, de même que tous les autres passagers qui étions dans le même bateau, pour une croisière sur un fleuve, qu’il n’était qu’un homme honnête et incompris. Nous l’avons cru lorsqu’il nous a raconté que des voyous l’avaient tabassé par pur préjugé. Et alors qu’il nous mimait la scène (pour la dixième fois), agitant les bras avec exubérance pour accompagner son récit dramatique, deux as tombèrent de sa manche et atterrirent sur le pont, à la vue de tous. Aussitôt, la foule commença à se disperser. Rien de ce qu’il pouvait dire ne pouvait endiguer l’exode : game over.

Eh bien, c’est une situation similaire qui se produit actuellement avec les juifs à Gaza.

Nous avons été nourris au lait de la judéophilie. Les Juifs ont souffert à travers les âges, nous l’avons tous appris. Les calomnies, la crucifixion du Christ, les holocaustes, tant d’accusations mensongères et de persécutions injustes contre ce petit peuple merveilleux.

Et voilà que tout ce récit s’est effondré à la suite du massacre de Gaza. Notre « petit peuple merveilleux » vient de bombarder une minuscule bande de terre avec ses 2 millions d’habitants jusqu’à la destruction totale, et a affamé à mort les survivants du bombardement. Ce crime horrible a reçu le soutien de plus de 80 % de la population juive.                              

Cela signifie que tout le paradigme de la judéophilie était erroné. Ils se sont révélés tels qu’ils sont vraiment, leurs atouts étant désormais visibles de tous.C’est une bonne nouvelle, car cela rétablit la paix entre nous et nos ancêtres. Nous avons maintenant appris que nos ancêtres ne s’étaient pas trompés dans leur évaluation du comportement des Juifs.

Israël a fermement rejeté le vendredi 26 septembre une déclaration des Nations Unies sur la famine à Gaza, le Premier ministre Benjamin Netanyahu qualifiant le rapport de « diffamation rituelle moderne » qui s’appuyait sur des sources du Hamas.

Le Premier ministre Netanyahou, un joueur à la tête d’une nation de joueurs, a eu l’honnêteté de mettre cartes sur table : cette accusation de meurtre rituel n’est pas différente de toutes les précédentes. C’est juste un nouveau « J’accuse ». Toutes les accusations de meurtre rituel doivent être mises dans le même sac, indiscernables. Si nous rejetons d’emblée les accusations historiques contre les Juifs, alors nous devons également fermer les yeux et rejeter cette dernière accusation. Si nous ne pouvons pas – si nous ne pouvons pas éviter de remarquer ces as qui tombent dans le jeu – le Premier ministre Netanyahou exige que nous reconsidérions également toute l’histoire juive des accusations de meurtre rituel. Le dirigeant des Juifs nous a donné la permission de nous libérer des chaînes de la judéophilie. Nous sommes enfin autorisés à regarder le Moyen Âge sous un jour très différent.massacre de Gaza

Les accusations de meurtre rituel ? Les Juifs prélevaient-ils le sang d’enfants chrétiens à des fins rituelles ?

La réponse est oui, sans aucun doute. Ils tuaient quelques enfants non juifs chaque année à cette fin. Et rétrospectivement, cela semble être un nombre de meurtres heureusement minime. De nos jours, ils tuent des milliers d’enfants. Aucun rabbin ne pourrait consommer autant de matza sanglante. En niant et en niant les martyrs d’Harold de Gloucester, de saint Guillaume de Norwich et de saint Simon de Trente, nous avons permis aux Juifs de massacrer librement des milliers d’enfants palestiniens à Gaza. Ces gens plutôt simples interprètent le désir des chrétiens d’être en paix avec leurs voisins comme une permission de continuer à tuer des enfants.

Ce n’est pas que nous n’ayons pas été prévenus. Nous l’avons été. Les Juifs arrogants ont publié il y a quelques années le livre des règles casher sur la façon de tuer les enfants non juifs. Il s’appelle Torat Hamelech (Torah royale). C’est une lecture difficile. Est-il permis de tuer des Juifs qui aident des non-Juifs dans telle ou telle situation ? Bien sûr :

« Quiconque transfère de l’argent des Juifs aux non-Juifs doit être tué, car le transfert d’argent entraîne un danger » (p. 184).

En d’autres termes, lorsque le gouvernement israélien transfère l’argent des impôts américains à l’Autorité palestinienne, en remboursant ses dettes en échange de certains services ou en vertu d’accords signés, tous ses ministres sont soumis à la peine de mort prévue par la Torah.

Les auteurs fondent leur argumentation sur les mots de Maïmonide, qui a déclaré que

« Il est permis de tuer quiconque transfère (de l’argent) où que ce soit, même à une époque où la peine de mort a été abolie ; il est permis de le tuer avant qu’il ne le transfère… même s’il s’agit de transférer des sommes juives insignifiantes à des non-Juifs… il doit être tué. »

D’autant plus qu’il n’y a aucune pitié envers les non-Juifs en temps de guerre :

« Même un médecin de l’armée ennemie est considéré comme méritant la peine de mort… Même un civil qui aide l’armée est considéré comme tel » (p. 184).

Les lois de la guerre prescrites par la Convention de La Haye sont considérées comme non juives et n’ont donc aucune valeur contraignante.

Tout citoyen d’un pays ennemi qui renforce l’esprit de l’armée ou exprime même sa satisfaction quant à ses actions est considéré comme un ennemi mortel, et son assassinat est autorisé. Il en va de même pour quiconque affaiblit notre royaume par ses paroles. (p. 185)

Par conséquent, non seulement tous les civils ennemis, mais aussi tous les citoyens juifs qui affaiblissent verbalement le camp juif ou expriment des doutes sont passibles de mort. Les auteurs écrivent :

« Il n’est pas nécessaire d’entrer dans les détails et de savoir s’il fournit factuellement une aide pratique à l’ennemi » (pp. 186-187).

Et ici encore, le texte fait référence à Maïmonide et au Choul’han Aroukh :

« Il est interdit à un Juif de se trouver seul avec un non-Juif, car ils sont tous soupçonnés d’une tendance au carnage… Il ne faut pas les accompagner sur la route… Il est interdit de prendre des médicaments donnés par un non-Juif, à moins que le malade n’ait déjà perdu tout espoir de survivre » (p. 187).

Et aussi :

« Même les non-Juifs qui ne tuent pas de leurs propres mains doivent être exécutés ; même ceux qui ont tué par des moyens indirects ; pour cela, ils sont condamnés à mort même après la guerre, lorsqu’ils ne sont plus des ennemis militaires. »

« Une raison supplémentaire de tuer les non-Juifs qui combattent contre nous est leur violation des commandements de Noé… Dans la guerre pour la Terre d’Israël, cette considération est doublement importante, car les non-Juifs qui réclament cette terre pour eux-mêmes nous la volent à nous, qui l’avons reçue en héritage de nos pères » (p. 192).

La véritable intention des auteurs du livre apparaît alors clairement : lorsqu’ils abordent la guerre en général, ils visent le conflit israélo-palestinien. Ils s’autorisent ainsi à tuer sans discrimination.

À propos des civils ennemis qui se retrouvent sur le champ de bataille sans que ce soit de leur faute, le livre déclare :

Même si des civils ont été enchaînés ou capturés, ils n’ont pas le choix et restent des otages. Il est permis de les tuer si cela peut les aider à échapper aux criminels ; comme nous le verrons bientôt, il est permis de tuer même ceux qui aident involontairement l’ennemi. Les jeunes enfants se trouvent souvent dans cette situation : ils bloquent le chemin du salut avec leur corps. Bien qu’ils le fassent sous la contrainte et sans intention hostile, il est permis de les tuer, car leur présence physique facilite le meurtre [de juifs].

Et plus loin :

Jusqu’à présent, nous n’avons évoqué le meurtre d’innocents que dans les situations où leur présence nous empêche de faire la guerre. Cependant, il existe des situations où nous avons d’emblée l’intention de tuer des innocents, afin que leur présence et leur assassinat nous soient utiles. (p. 198) Car « il existe une autre raison d’autoriser le meurtre de non-Juifs : la valeur fondamentalement supérieure de la vie d’un Juif (par rapport à celle d’un non-Juif)… Il est permis de tuer des non-Juifs pour sauver la vie de Juifs… Il est permis de le faire même lorsque nous utilisons la présence d’enfants non-Juifs innocents pour nuire à leurs parents. » (p. 198-199)

Les choses les plus cruelles de ce livre concernent précisément les enfants :

« Lorsque nous discutons du meurtre d’enfants… nous devons prendre en compte l’énorme risque associé à ce qu’ils feront une fois adultes. » C’est pourquoi il a été « décidé qu’il est interdit d’aider une femme non juive en travail ou d’allaiter son enfant, afin de ne pas contribuer à susciter un autre idolâtre… C’est ce qu’a dit le prophète Isaïe (14:21), qui a appelé à tuer tous les nourrissons de Babylone, même s’ils sont petits et n’ont pas l’âge de raison, car il est clair pour nous qu’ils suivront les traces de leurs pères et [nous] causeront du tort » (p. 206).

Et d’ailleurs, un peu plus loin :

« Nous concluons qu’il est logique de tuer des enfants s’il est clair qu’ils grandiront et deviendront nos ennemis ; dans un tel cas, nous entendons en réalité leur propre destruction » (p. 207).

Ce livre (Torat ha-Melech) a été publié en Israël en 2009. Les autorités ont tenté de l’interdire et ont persécuté ses auteurs, deux honorables rabbins, Yitzhak Shapira et Yosef Elitzur. Mais cette tentative est restée vaine, car les Juifs religieux ont insisté sur le fait qu’il s’agissait d’une présentation fidèle de la foi juive.

Maintenant, dotés du postulat de Netanyahou, nous pouvons reconsidérer l’histoire juive.

Après avoir tué Notre Seigneur Jésus-Christ, les Juifs ont massacré de nombreuses personnes ; le premier fut saint Étienne et le dernier un enfant de Gaza. Mais ils étaient surtout connus pour leurs prêts d’argent. Or l’usure est aussi une forme de meurtre, car saint Ambroise, dans son commentaire sur Deutéronome 23,19, écrit :

« Pratiquer le prêt usuraire avec celui qu’il ne serait pas criminel de tuer : là où il y a droit de guerre, il y a aussi droit d’usure. »

Ceux qui partagent l’Eucharistie avec leurs frères et sœurs spirituels n’exigent pas d’usure. Là où l’Eucharistie a été éradiquée, l’usure, l’exploitation sans limites et l’esclavage apparaissent immédiatement. L’esclavage fut introduit par les calvinistes et les juifs en Amérique du Nord, cent ans après que l’Eucharistie (apportée par les frères franciscains) eut uni les autochtones et les Européens en une seule Église [dans l’Amérique ibérique]. Dans son ouvrage plein d’esprit « Catch-22 », Joseph Heller cite un général qui, incrédule, demande à son aumônier :

« Les hommes enrôlés prient-ils le même dieu que nous ? »

C’est l’idée d’un monde sans Eucharistie commune. Ce n’est pas en vain que le Talmud interdit à un Juif de boire du vin avec un non-Juif, car boire du vin en commun est une forme d’acte religieux eucharistique.

De nombreux crimes juifs antérieurs ont été confirmés au cours de l’histoire. Le cas du jeune Italien, saint Simon de Trente, a été confirmé par le Dr Ariel Toaff, expert juif italien, dans son livre Pâques sanglantes .

L’empoisonnement des puits a été confirmé par le Dr Ilan Pappe, historien de la Nakba. Mais c’est grâce au Premier ministre Netanyahou que tout l’édifice du déni s’est effondré. En tant que Premier ministre juif dûment nommé, il a officiellement approuvé cette logique : si l’on reconnaît le massacre de Gaza, il faut également reconnaître le bilan historique des crimes juifs médiévaux : meurtres d’enfants, empoisonnement des puits, etc. Si nous avons été témoins du massacre de Gaza, nous devrions accepter la conclusion logique selon laquelle les précédentes accusations de meurtre rituel étaient tout aussi vraies.

Cependant, à titre individuel, cette histoire de diffamation rituelle est tout aussi facile à balayer d’un revers de main. Des millions de Juifs ont quitté le judaïsme et sont devenus des individus libres. Certains sont devenus chrétiens, d’autres musulmans, d’autres communistes, etc. Il existe une voie d’entrée dans le judaïsme, mais il existe aussi une voie de sortie. Le massacre de Gaza est précisément un événement de ce type, susceptible de provoquer une sortie massive des Juifs face à la criminalité croissante du judaïsme. Laissons Netanyahou et ses sbires dans un splendide isolement.

 source : Israël Shamir/Entre la plume et l’enclume

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

 


Harragas, corruption, désespoir : qui brisera le cercle vicieux algérien ?

L’Algérie possède des ressources immenses, une histoire riche et une jeunesse pleine d’énergie. Pourtant, elle s’enlise dans la corruption, le népotisme et l’immobilisme. Ses jeunes rêvent plus souvent d’exil que d’avenir au pays. Ce paradoxe insupportable doit cesser. L’heure est venue pour l’Algérie de dire la vérité, de briser le conservatisme qui l’étouffe et d’engager des réformes profondes. Le citoyen algérien que je suis appelle à un sursaut national fondé sur la liberté, la justice et la modernité.

L’Algérie est jeune, riche, immense. Elle a tout pour réussir : des ressources abondantes, une histoire millénaire, une jeunesse créative. Et pourtant, elle piétine. Elle s’enlise. Elle se saborde.

Comment accepter ce paradoxe ? Comment un pays doté de tant de forces peut-il offrir si peu de perspectives à sa jeunesse ?

La blessure des harragas

La réalité est brutale : nos jeunes ne rêvent plus d’avenir ici. Ils rêvent de visa, d’exil, ou de traversées au péril de leur vie. Le phénomène des harragas n’est pas marginal. Il est le symptôme d’un système qui ne fonctionne plus.

L’Algérie accueille et fait vivre des millions de migrants étrangers. Mais elle pousse ses propres enfants à fuir. Voilà le scandale. Voilà la blessure.

Un système à bout de souffle

Les causes sont connues.
Une démocratie confisquée.
Des pratiques de pouvoir figées.
Une corruption endémique.
Un népotisme honteux.
Un conservatisme social étouffant.

Tout cela forme une chape de plomb qui écrase les talents, bride l’initiative et tue l’espoir. Le résultat est là : découragement, colère, cynisme.

Le temps des réformes profondes

Assez de promesses creuses. Assez de slogans soporifiques. L’Algérie n’a pas besoin de discours, elle a besoin d’actes. De réformes profondes, radicales, immédiates.

Elle doit se libérer de l’instrumentalisation du religieux et garantir la liberté de chacun de croire ou de ne pas croire, provoquer un choc éducatif et culturel, qui valorise la pensée critique et la créativité, instaurer une liberté d’expression réelle, sans tabous ni peur, où la dissidence est une richesse et non une menace, bâtir une économie propre, débarrassée des clans et des prédateurs, qui récompense le travail et l’innovation.

Dire la vérité, agir enfin

Pour y parvenir, il faut du courage. Le courage de regarder nos échecs en face. Le courage de briser un système obsolète qui vit de l’immobilisme. Le courage, enfin, de dire la vérité.

La vérité n’est pas une arme contre l’adversaire. C’est la base de tout. Gouverner, ce n’est pas répéter des illusions. C’est agir. Réformer. Libérer les énergies.

Une responsabilité historique

L’Algérie peut devenir un État fort, une république moderne, juste et prospère. Elle en a les moyens. Elle en a la jeunesse. Elle en a les ressources. Mais elle n’a plus de temps à perdre.

Si nous échouons aujourd’hui, nous perdrons une génération entière. Et peut-être avec elle l’avenir du pays.

L’appel d’un citoyen

Le citoyen algérien que je suis plaide pour une politique qui œuvre à plus de sécularisation de la société, à un véritable renouveau culturel, à une totale liberté d’expression des voix dissidentes et à un essor économique ne laissant plus qu’une portion congrue à la corruption, au népotisme et aux réflexes claniques.

Le temps est venu d’examiner les causes des échecs, de rectifier les erreurs et de définir de nouvelles options. Des options qui permettront de profonds changements, loin d’un conservatisme social qui étouffe, d’un sentiment obsidional qui mine et du poids de l’Histoire qui entrave.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

 

 

 

Les discours extrémistes en concentre de racisme pur : face à l’islamisme

 

Une réponse citoyenne pour dénoncer la rhétorique alarmiste de certains médias extrémistes qui instrumentalisent la peur de l’islamisation et stigmatisent des millions de musulmans.

Introduction

Depuis plusieurs mois, certains médias à tendance extrémiste saturent l’espace public avec des discours alarmistes sur une prétendue «islamisation» de la France. Derrière une façade d’«analyse», ces textes n’ont en réalité qu’un but : nourrir la peur, stigmatiser des millions de nos concitoyens et polariser le débat politique. Ils instrumentalisent des drames réels – le terrorisme, les tensions internationales, la souffrance des victimes – pour imposer une vision binaire et anxiogène du monde.

Face à cette offensive idéologique, il est de notre responsabilité citoyenne de déconstruire ces mécanismes, non seulement parce qu’ils véhiculent des contre-vérités, mais aussi parce qu’ils mettent en danger la cohésion nationale et les valeurs de la République

Il est temps de dénoncer avec force la mécanique grossière des discours extrémistes qui s’emploient à dresser des murs entre les peuples, en réduisant des réalités complexes à des schémas binaires et simplistes. L’article dont il est question illustre parfaitement ce procédé : d’un côté, la France et Israël seraient les défenseurs héroïques de « l’Occident démocratique », de l’autre, l’islamisme serait ce « totalitarisme conquérant » qui menace nos libertés. Voilà une mise en scène séduisante pour les amateurs de croisades idéologiques, mais absolument toxique pour le débat démocratique.

Car cette rhétorique fait disparaître les nuances essentielles. Elle efface la pluralité des courants de pensée, des débats et des luttes internes au sein même de l’islam. Les musulmans de France, comme ailleurs, ne sont pas un bloc monolithique soumis à une idéologie unique : ce sont des citoyens divers, traversés par des sensibilités multiples, dont beaucoup combattent eux-mêmes l’extrémisme religieux. Mais dans le récit binaire de ces faiseurs de peur, cette réalité est balayée pour ne laisser subsister qu’une opposition brutale entre «nous» et «eux».

Un vocabulaire biaisé et stigmatisant
L’auteur emploie des termes volontairement chargés – « reculades », « capitulation », « rue arabe », « nouvelle France arabo-musulmane » – qui ne décrivent pas une réalité mais construisent un récit de menace permanente. Cette rhétorique entretient une vision fantasmatique d’une France «envahie» ou «trahie», ce qui relève du registre du complotisme identitaire et non de l’information factuelle.

Une confusion entre islam, islamisme et terrorisme
L’article amalgame systématiquement les musulmans de France, qui sont des millions de citoyens respectueux des lois et acteurs du vivre-ensemble, avec des idéologies politiques radicales. Ce glissement est non seulement injuste mais irresponsable : il revient à pointer du doigt une population entière en raison de sa religion, au lieu de cibler les véritables dangers que représentent les groupuscules extrémistes.

La manipulation des faits et des rapports officiels
Les extraits de rapports publics sont présentés de façon sélective et déformée. Ainsi, l’idée d’enseigner l’arabe à l’école est caricaturée comme une « concession aux islamistes », alors qu’il s’agit d’une langue riche, porteuse de culture et parlée par des millions de francophones. L’apprentissage des langues étrangères a toujours été un atout pour l’ouverture intellectuelle et professionnelle ; le réduire à une stratégie subversive est une contre-vérité.

Une vision simpliste et binaire du monde
Le texte oppose artificiellement deux camps : d’un côté la France et Israël, censés représenter « l’Occident démocratique », de l’autre un supposé « islam conquérant ». Ce schéma manichéen nie la complexité des relations internationales et du conflit israélo-palestinien. Surtout, il efface la diversité des opinions au sein même des sociétés musulmanes et juives, en réduisant des millions de personnes à des caricatures hostiles.

Une logique qui alimente la haine et la division
En prétendant défendre la République, ce type de discours fragilise en réalité ses fondements : l’égalité entre citoyens, le respect de la diversité et le refus des discriminations. En entretenant la peur du voisin musulman ou de la jeunesse issue de l’immigration, on ne renforce pas la cohésion nationale, on l’affaiblit. Or, c’est précisément le but des mouvements extrémistes, islamistes comme identitaires : dresser les populations les unes contre les autres pour mieux miner la démocratie.

La vraie réponse républicaine
La France n’a pas besoin de polémiques anxiogènes ni d’appels à la peur. Elle a besoin de politiques fermes contre les violences et les radicalismes, mais aussi de justice sociale, d’éducation et de respect mutuel. Enseigner l’arabe à l’école, reconnaître des pratiques funéraires ou soutenir la liberté religieuse ne sont pas des signes de faiblesse : ce sont des actes de respect qui consolident l’unité nationale. Le radicalisme se nourrit du rejet et de la marginalisation ; l’inclusion et la fermeté démocratique sont au contraire nos meilleures armes.

Pire encore, cette vision réduit le conflit israélo-palestinien à une guerre de civilisation. Or, nier la dimension historique, territoriale, coloniale et sociale de ce conflit, c’est non seulement commettre une falsification, mais aussi condamner toute perspective de paix. Assimiler systématiquement la cause palestinienne au Hamas est une insulte à des millions de Palestiniens qui aspirent simplement à vivre dignement, libres de toute domination. De la même manière, critiquer la politique d’un gouvernement israélien ne revient pas à vouloir la disparition d’Israël. Mais dans le schéma manichéen de ces discours, toute nuance est impossible : ou bien vous êtes avec Israël, ou bien vous êtes complice du terrorisme.

Cette stratégie de peur se nourrit d’images et de mots choisis pour choquer : « pogrom », « otages », « Free Palestine » crié lors d’un meurtre antisémite. Bien sûr, personne ne nie la réalité atroce du 7 octobre ou la souffrance des otages et de leurs familles. Mais utiliser ces tragédies comme levier émotionnel pour amalgamer toute solidarité avec le peuple palestinien à un soutien au terrorisme, c’est instrumentaliser la douleur des victimes à des fins idéologiques. C’est criminaliser la compassion, délégitimer l’indignation, et finalement museler toute voix critique.

Voilà le danger : en entretenant cette logique binaire et cette politique de la peur, on fabrique un climat empoisonné où l’on ne débat plus, mais où l’on se range de force dans des camps. On nourrit la haine identitaire d’un côté, et l’extrémisme religieux de l’autre. Les deux se nourrissent mutuellement, et la démocratie, elle, s’étiole entre ces feux croisés.

La seule issue est de refuser ce piège. Refuser d’être enfermés dans les caricatures binaires. Refuser la manipulation émotionnelle qui associe musulmans, terrorisme et revendications politiques. Nous avons besoin de lucidité, pas de simplisme ; de justice, pas d’amalgames. La République ne se sauvera ni par les slogans guerriers ni par la peur, mais par la nuance, le courage intellectuel et la fidélité à ses valeurs universelles.

Conclusion

Ceux qui propagent ces discours extrémistes prétendent défendre la République, mais en réalité, ils en sapent les fondements. Car la République ne se réduit pas à une guerre de civilisation fantasmée. Elle repose sur l’égalité des citoyens, la diversité assumée et le refus des amalgames.

Dire la vérité sur l’islamisme, c’est nécessaire. Mais confondre l’islamisme et l’islam, c’est irresponsable. C’est offrir une victoire symbolique aux extrémistes des deux bords : les islamistes qui rêvent de diviser et les identitaires qui prospèrent sur la haine.

La véritable réponse républicaine n’est ni la peur, ni l’aveuglement. Elle consiste à être ferme face aux violences et aux idéologies qui menacent nos libertés, tout en étant fidèle à nos valeurs de justice, de raison et d’unité. Reconnaître les réalités, dépasser les blocages, inclure plutôt qu’exclure : voilà le chemin qui nous permettra de combattre réellement le radicalisme, sans nourrir les flammes de la division.

Car la République est forte non pas quand elle cède aux discours de peur, mais quand elle reste fidèle à elle-même.

Une analyse citoyenne pour dénoncer la rhétorique alarmiste de certains médias extrémistes qui instrumentalisent la peur de l’« islamisation » et stigmatisent des millions de musulmans. Ce texte rappelle qu’il est essentiel de combattre l’islamisme avec lucidité, en reconnaissant ses dimensions historiques et doctrinales, tout en refusant les amalgames qui nourrissent la haine et fragilisent la République.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »


France : Quand le mot « islamisme » devient un cache-misère politique

Une critique du détournement politique du mot islamisme, utilisé comme un fourre-tout pour nourrir la peur, amalgamer immigration, islam et gauche, et légitimer un discours identitaire et anxiogène

Il y a des mots qui, à force d’être brandis comme des épouvantails, perdent leur sens et finissent par servir à tout… sauf à penser. Islamisme est devenu l’un de ces mots valises. Sous prétexte de combattre une idéologie réelle et dangereuse, certains chroniqueurs et responsables politiques s’en servent comme d’un chiffon rouge, un cache-poussière commode qui permet d’emballer toutes leurs obsessions : l’immigration, l’islam, la gauche, l’ONU, la Palestine, et même l’écologie. Le texte que je viens de lire en est un exemple caricatural.

Un mot qui brouille plus qu’il n’éclaire

Le problème n’est pas de nier l’existence de l’islamisme en tant qu’idéologie politique qui instrumentalise la religion à des fins de pouvoir. Ce phénomène existe et mérite d’être combattu. Mais dans la chronique en question, le terme est employé de manière si large et confuse qu’il finisse par englober indistinctement des réalités hétérogènes : un mouvement terroriste comme le Hamas, des immigrés venus d’ailleurs, des citoyens musulmans vivant paisiblement en France, voire ceux qui soutiennent la reconnaissance d’un État palestinien. Tout est mis dans le même sac. Et c’est précisément là que le piège se referme : quand on ne distingue plus l’islamisme de l’islam, on ne combat pas une idéologie violente, on stigmatise une religion et des millions de croyants.

L’amalgame comme méthode

Tout au long du texte, on retrouve un procédé rhétorique constant : mélanger sans nuance des réalités disparates. On passe de la reconnaissance d’un État palestinien à la collaboration avec le terrorisme. On enchaîne Donald Trump, Jean-Luc Mélenchon, l’ONU, Dominique de Villepin et « l’extrême gauche » dans une même diatribe contre les « traîtres ». On accuse Emmanuel Macron, parce qu’il a pris une décision diplomatique, de « pétainisme », comme si dialoguer au sein de l’ONU équivalait à collaborer avec le nazisme. Ce n’est pas de l’analyse politique, c’est une caricature qui cherche à provoquer l’indignation plutôt qu’à éclairer le débat.

La peur comme carburant

Le texte reprend à son compte le vocabulaire anxiogène popularisé par Donald Trump : « invasion », « destruction », « colonisation ». À écouter ce discours, l’Europe serait submergée, assiégée, condamnée à disparaître sous l’effet de l’immigration et d’un islam présenté comme une force homogène et conquérante. Ce n’est plus de la description, c’est de la dramaturgie. Et ce type de langage n’est pas neutre : il fabrique un imaginaire de guerre, il enferme la société dans une logique de peur et de rejet. Or, quand on transforme des voisins, des collègues, des concitoyens en menaces existentielles, on ne défend pas la démocratie : on la fragilise.

L’histoire instrumentalisée

Comparer Macron à Pétain parce qu’il a reconnu l’État de Palestine relève d’une manipulation historique indécente. La collaboration de Vichy était un régime soumis à une puissance occupante, responsable de persécutions massives. Rien de comparable avec un acte diplomatique inscrit depuis des décennies dans les débats internationaux. Employer ce parallèle n’a qu’un objectif : disqualifier par l’anathème, fermer toute discussion, transformer un désaccord politique en accusation de trahison. Or, quand tout devient « pétainisme », plus rien n’est pensé sérieusement.

Un miroir de l’extrême droite

Derrière le vernis de la dénonciation de « l’islamisme », ce texte révèle surtout une obsession identitaire. L’islamisme n’y est pas tant une menace réelle qu’un prétexte pour dire que l’immigration est une invasion, que l’islam est incompatible avec la République, que la gauche est complice de l’ennemi, et que seule une ligne dure peut sauver la nation. C’est la rhétorique classique de l’extrême droite : transformer des problèmes complexes en récit binaire, opposer les « patriotes » aux « traîtres », alimenter l’idée que la France serait en guerre contre elle-même.

Ce qui est en jeu

Reconnaître un État palestinien n’est pas « récompenser le terrorisme », c’est rappeler que la paix passe par une solution politique juste et durable. Combattre l’islamisme ne signifie pas diaboliser l’islam ni criminaliser l’immigration. Défendre la République, ce n’est pas dresser les Français les uns contre les autres, c’est au contraire réaffirmer que l’égalité, la dignité et la justice sont les meilleurs remparts contre toutes les formes d’extrémisme, qu’il soit religieux ou identitaire.

Conclusion

La véritable menace pour notre démocratie ne vient pas d’un drapeau palestinien hissé sur une mairie de gauche. Elle vient de ce discours qui, sous couvert de défendre la France, divise ses habitants, instille la peur, et désigne des boucs émissaires. Quand le mot « islamisme » devient une arme rhétorique pour taper sur les musulmans, les immigrés, les progressistes et tous ceux qui pensent autrement, alors il ne sert plus à protéger la République : il sert à la miner. 

On entend souvent l’expression « L’islamisme n’est pas l’islam ». Pourtant, cette formule n’a ni fondement historique, ni base théologique solide. Le mot islamisme lui-même est une invention française : il est apparu au début des années 1980 pour désigner ce que l’on a appelé « l’islam politique ». Or, ni dans l’histoire de l’islam, ni dans la pensée des musulmans, ni même dans la langue arabe, il n’existait d’équivalent. Si l’on entend par islamisme l’idée d’un islam porteur d’un projet politique, alors il faut rappeler qu’à partir de 622 – avec l’Hégire et l’organisation de Médine – l’islam a toujours comporté une dimension politique, comme en témoignent le Coran, la vie du Prophète et la tradition intellectuelle musulmane. Entre 610 et 622, au contraire, l’islam était purement spirituel et n’intégrait pas encore cette dimension politique. Il a donc existé, dans l’histoire, un islam sans « islamisme » – mais seulement durant douze ans.

C’est pourquoi la séparation rigide entre islam et islamisme pose problème. Elle déresponsabilise l’islam de toute critique, comme s’il n’avait aucun lien avec certaines formes de radicalité, et elle ne déplace le terrain du combat uniquement en dehors de la sphère musulmane. Cette attitude, au lieu d’aider à combattre l’extrémisme, nourrit le conservatisme et empêche toute évolution interne. Pour ma part, je crois que la lutte doit passer par deux étapes essentielles : reconnaître la part de responsabilité de l’islam dans les difficultés actuelles, puis travailler à les dépasser.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »