L’Algérie
possède des ressources immenses, une histoire riche et une jeunesse pleine
d’énergie. Pourtant, elle s’enlise dans la corruption, le népotisme et
l’immobilisme. Ses jeunes rêvent plus souvent d’exil que d’avenir au pays. Ce
paradoxe insupportable doit cesser. L’heure est venue pour l’Algérie de dire la
vérité, de briser le conservatisme qui l’étouffe et d’engager des réformes
profondes. Le citoyen algérien que je suis appelle à un sursaut national fondé
sur la liberté, la justice et la modernité.
L’Algérie est jeune, riche, immense. Elle a tout pour réussir : des
ressources abondantes, une histoire millénaire, une jeunesse créative. Et
pourtant, elle piétine. Elle s’enlise. Elle se saborde.
Comment accepter ce paradoxe ? Comment un pays doté de tant de forces
peut-il offrir si peu de perspectives à sa jeunesse ?
La blessure des harragas
La réalité
est brutale : nos jeunes ne rêvent plus d’avenir ici. Ils rêvent de visa,
d’exil, ou de traversées au péril de leur vie. Le phénomène des harragas
n’est pas marginal. Il est le symptôme d’un système qui ne fonctionne plus.
L’Algérie
accueille et fait vivre des millions de migrants étrangers. Mais elle pousse
ses propres enfants à fuir. Voilà le scandale. Voilà la blessure.
Un système à bout de souffle
Les causes
sont connues.
Une démocratie confisquée.
Des pratiques de pouvoir figées.
Une corruption endémique.
Un népotisme honteux.
Un conservatisme social étouffant.
Tout cela
forme une chape de plomb qui écrase les talents, bride l’initiative et tue
l’espoir. Le résultat est là : découragement, colère, cynisme.
Le temps des réformes profondes
Assez de
promesses creuses. Assez de slogans soporifiques. L’Algérie n’a pas besoin de
discours, elle a besoin d’actes. De réformes profondes, radicales, immédiates.
Elle doit se libérer de l’instrumentalisation du religieux et garantir la liberté de chacun de croire ou de ne pas croire, provoquer un choc éducatif et culturel, qui valorise la pensée critique et la créativité, instaurer une liberté d’expression réelle, sans tabous ni peur, où la dissidence est une richesse et non une menace, bâtir une économie propre, débarrassée des clans et des prédateurs, qui récompense le travail et l’innovation.
Dire la vérité, agir enfin
Pour y
parvenir, il faut du courage. Le courage de regarder nos échecs en face. Le
courage de briser un système obsolète qui vit de l’immobilisme. Le courage,
enfin, de dire la vérité.
La vérité
n’est pas une arme contre l’adversaire. C’est la base de tout. Gouverner, ce
n’est pas répéter des illusions. C’est agir. Réformer. Libérer les énergies.
Une responsabilité historique
L’Algérie
peut devenir un État fort, une république moderne, juste et prospère. Elle en a
les moyens. Elle en a la jeunesse. Elle en a les ressources. Mais elle n’a plus
de temps à perdre.
Si nous
échouons aujourd’hui, nous perdrons une génération entière. Et peut-être avec
elle l’avenir du pays.
L’appel d’un citoyen
Le citoyen
algérien que je suis plaide pour une politique qui œuvre à plus de
sécularisation de la société, à un véritable renouveau culturel, à une totale
liberté d’expression des voix dissidentes et à un essor économique ne laissant
plus qu’une portion congrue à la corruption, au népotisme et aux réflexes
claniques.
Le temps est
venu d’examiner les causes des échecs, de rectifier les erreurs et de définir
de nouvelles options. Des options qui permettront de profonds changements, loin
d’un conservatisme social qui étouffe, d’un sentiment obsidional qui mine et du
poids de l’Histoire qui entrave.
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient
comme ça. »

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