L’attaque
commise sur l’Île d’Oléron a immédiatement suscité un déferlement de déclarations
politiques. Avant même que l’identité de l’auteur, ses motivations ou son état
psychologique soient établis, le mot « attentat » circulait déjà partout.
Certains responsables parlaient de « menace islamiste », d’autres dénonçaient «
l’angélisme » de leurs adversaires. Une chose est sûre : la course à
l’interprétation a devancé l’enquête.
Ce réflexe
n’est pas nouveau. Il témoigne d’un glissement structurel du débat public :
l’émotion instantanée se substitue à la compréhension, et l’événement tragique
devient outil de communication politique. Dans ce théâtre de l’immédiat,
l’information n’est plus un processus mais un réflexe, et chaque drame devient
le carburant d’une bataille culturelle préexistante.
Pourtant, la
réalité de ces actes violents est complexe. Elle concerne à la fois : la
circulation de discours extrémistes afin de réduire ces situations au seul
facteur religieux ou identitaire, et encore plus la dramatisation médiatique
comme mode de pensée ; c’est répondre à la complexité par un slogan, et
donc laisser intactes les causes profondes.
Pendant que les
plateaux télé s’affolent autour de l'« insécurité », pour faire
intervenir ses chroniqueurs impartiaux qui assureront que le pire est avenir,
et que c’est de la faute des Français : voilà ce qui arrive lorsqu’on
reconnaît la Palestine !
Alors que d’autres
faits, eux bien établis, passent sous silence : la précarité étudiante qui
explose, la pénurie médicale, la fragilisation de l’école, l’épuisement des
soignants, l’isolement en Ehpad, la perte de pouvoir d’achat, les inégalités
territoriales. Ce sont pourtant ces fractures sociales-là qui structurent
durablement le malaise français.
La question
n’est donc pas seulement « qui est responsable de cette attaque ? »,
mais dans quel climat politique elle s’inscrit.
Un climat où
la peur devient langage politique fréquent et le citoyen est sommé de choisir un
camp avant même de comprendre.
Des faits divers qui tombent bien, pour l’extrême
droite parce que
ce qui se joue désormais dépasse Oléron
« Je veux
adresser toutes mes pensées aux personnes blessées ce matin sur l’île d’Oléron,
victimes d’une attaque d’une violence inouïe. » (Yaël Braun-Pivet,
qui a eu des mots moins durs pour Israël qui commet un génocide)
« Aujourd’hui,
la situation est telle que nous voyons émerger des djihadistes partout en
France. » (Éric Zemmour)
« La
menace islamiste sur notre pays n’a jamais été aussi forte […] mais c’est une
guerre qu’il vous faut mener, ici et maintenant. Demain, il sera trop tard,
notre pays a déjà payé un trop lourd tribut à l’islamisme. » (Sébastien
Chenu)
Ce qui est
choquant, c’est que ces politiques, trois minutes après l’évènement, annoncent
déjà que c’est un attentat, et communiquent en ce sens sur les réseaux sociaux,
avec un discours des plus terrorisants. Aucun début d’enquête, peu importe,
« ils le savent déjà ».
Mais il est bon, bien sûr de rappeler que
concernant cet attentat, qu’il s'agit en fait d’une fiction politique de
certaines forces politiques, qui arrivent t à construire leur stratégie autour
du thème de l’islamisme et l’immigration, présentée méthodiquement comme
l’origine directe ou indirecte de tous les maux de la société française, et
surtout qu’il s’agit également d'un événement en lien avec le Grand
Remplacement.
Ainsi donc,
je dois dire bravo aux Français de souche, ayant Vercingétorix comme ancêtre
(comme Zemmour), mais presque tous issus de l'immigration. Dans les médias,
certains se prennent pour Napoléon, mais ils sont plus nombreux à se croire de
souche, de qui, de quoi et depuis quand ?
A/Kader
Tahri / Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient
comme ça. » https://kadertahri.blogspot.com/

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