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Rafah : Encore du hasbara sous faux drapeau pour la reprise d’une guerre

Les images et les communiqués se succèdent à un rythme implacable : des militants attaquent des forces israéliennes près de Rafah, l’armée riposte par des frappes, et le gouvernement évoque la nécessité « d’agir avec force ». Les affrontements récents à Rafah ont ranimé le danger d’une escalade et aggravent une crise humanitaire déjà dramatique. Cette tribune demande la transparence sur les incidents, des enquêtes internationales impartiales et l’ouverture inconditionnelle des points de passage en priorité Rafah  pour permettre l’acheminement d’aide et la protection des civils. Appel concret à des actions immédiates et vérifiables des garants du cessez-le-feu.

Les militants attaquants appartenaient-ils au Hamas ou à un autre groupe militant ?

Certains bénéficiaient du soutien israélien.

Opération sous faux drapeau ?

Le Hamas n'est pas autorisé à gouverner Gaza et est tenu de désarmer. Alors, qui sera responsable du maintien d'un minimum d'ordre public et de la non-violation du cessez-le-feu ? Israël croit-il vraiment que l'anarchie totale apportera la sécurité ?

Où sont les forces internationales censées protéger les Palestiniens des agressions israéliennes constantes et coordonner l'aide et les abris pour l'hiver qui approche ?

Netanyahou ne devrait pas être autorisé à fermer le point de passage de Rafah comme bon lui semble. Il ne devrait y avoir aucune restriction de passage.

Tous les points de passage de Gaza doivent être ouverts et une aide humanitaire illimitée doit y entrer.

Ces faits, violences, décisions politiques et conséquences humanitaires  sont documentés et doivent être dénoncés lorsqu’ils frappent des populations civiles. Mais la gravité de la situation exige aussi rigueur et responsabilité dans nos accusations : réclamer la transparence ne doit pas se transformer en propagande inverse qui affaiblit la lutte pour la vérité et la protection des innocents.

Le contexte s’est encore compliqué par des déclarations publiques très lourdes de sens. Les États-Unis ont fait part de rapports selon lesquels le Hamas envisagerait des actions susceptibles de rompre le cessez-le-feu, notamment des attaques contre des civils à Gaza des allégations que le Hamas a formellement démenties. Parallèlement, ces derniers jours ont vu de violents affrontements entre les forces du Hamas et des combattants armés locaux ; certains opposants au Hamas interprètent ces incidents comme une tentative d’intimidation ou de prise de contrôle du terrain avant l’arrivée d’une force arabe ou internationale. Ces dynamiques internes à Gaza rendent la situation encore plus dangereuse pour les civils et rendent la vérification des faits plus complexe.

La rhétorique internationale ne rassure guère. Des élus et des responsables cités publiquement ont prononcé des phrases qui attisent la peur et justifient l’escalade : certains mettent en garde contre des actions supposées du Hamas et plaident pour une réponse militaire si le cessez-le-feu était violé.

D’autres tiennent des propos qui semblent accuser d’avance les Palestiniens de nouvelles violences. Ces discours alimentent l’anxiété et réduisent l’espace pour des mesures de désescalade et d’aide humanitaire.

On entend aussi, dans les commentaires politiques et populaires, des accusations plus larges : que les États-Unis et Israël chercheraient un prétexte pour reprendre les opérations  que l’objectif réel serait le contrôle de Gaza et l’élimination d’une autorité palestinienne autonome. Ce type d’interprétation exprime une suspicion légitime après des mois de violences et d’interventions extérieures, mais elle doit être distinguée des faits avérés. Les affirmations graves complots, manipulations planifiées  exigent des preuves documentées. Sans preuves publiques, elles restent des hypothèses politiques puissantes mais non vérifiées.

Le bilan humain, en revanche, est tangible et insoutenable : centres de soins saturés, populations privées d’accès régulier à l’aide, points de passage fermés. Les chiffres diffusés par les autorités sanitaires de Gaza circulent largement et attestent d’un coût humain massif ; ces chiffres sont contestés par d’autres acteurs, mais ils sont le reflet d’une catastrophe humanitaire dont les victimes sont réelles.

Pendant ce temps, l’appel de certains responsables internationaux à « protéger la population de Gaza » sonne parfois comme une hypocrisie si l’on ne voit pas d’action concrète pour ouvrir Rafah, lever les blocages et permettre l’acheminement inconditionnel d’aide.

La responsabilité première, aujourd’hui, doit être humanitaire : comment protéger les civils maintenant ? L’ouverture inconditionnelle des points de passage, notamment Rafah, et le déploiement immédiat de couloirs humanitaires sont indispensables. Les autorités qui garantissent le cessez-le-feu  États médiateurs et organisations internationales  doivent exiger l’accès sans entrave des ONG, la livraison d’aide et la réparation urgente des infrastructures civiles. La protection des civils ne peut être subordonnée à des revirements politiques ou à des logiques de vengeance.

Parallèlement, il faut des réponses politiques et judiciaires :

  • Si des groupes armés à l’intérieur de Gaza commettent des exactions contre des civils, ces actes doivent être documentés et poursuivis par des mécanismes impartiaux.
  • Si des gouvernements ou des forces ont utilisé un incident comme prétexte pour reprendre des opérations disproportionnées, cela doit faire l’objet d’enquêtes indépendantes, avec publication des preuves et responsabilité des responsables.

Les accusations de manipulation  qu’elles ciblent des gouvernements, des groupes armés ou des relais médiatiques  doivent être traitées sérieusement, mais sur la base de preuves. Répéter des allégations sans vérification affaiblit la campagne pour la responsabilité et fournit des munitions à ceux qui veulent faire taire la critique légitime. À l’inverse, exiger des enquêtes forensiques, des vidéos horodatées, des témoignages indépendants et des analyses d’experts est la voie la plus solide pour établir la vérité et obtenir justice.

Sur le plan politique, la rhétorique incendiaire comparaison historiques extrêmes, déshumanisation collective, appels à la vengeance  ne fera qu’alimenter une haine qui nourrira les générations futures. La critique d’une politique ou d’un gouvernement est légitime et nécessaire ; elle perd sa force quand elle glisse vers l’outrance qui empêche le dialogue, la mise en place de mécanismes de réparation et la construction d’alternatives politiques. Si notre objectif est d’empêcher une « guerre sans fin », il faut privilégier des arguments documentés, des appels juridiques et des revendications humanitaires claires.

C'est toujours de la tricherie. Les États-Unis et Israël cherchent une excuse pour reprendre la guerre. L'objectif, c'est Gaza. Ils veulent Gaza. Ils ne veulent pas d'autorité palestinienne là-bas. Ce que je trouve aussi répugnant et cynique, c'est leur façon de prétendre se soucier des Gazaouis alors qu'Israël (avec l'aide massive des États-Unis) a assassiné des dizaines de milliers de civils. C'est écœurant.

Les États-Unis devraient rappeler à Israël de respecter sa part de l'accord, d'ouvrir le point de passage de Rafah et d'autoriser l'acheminement de l'aide. Ils restent complices et silencieux lorsque les Israéliens tirent sur des familles palestiniennes désarmées et qu'Israël retient l'aide sous prétexte de ne pas restituer les corps des otages israéliens. De toute évidence, pour les États-Unis, même un cadavre israélien a plus de valeur que la vie de Palestiniens innocents.

Que demander, donc, aujourd’hui ? Trois priorités concrètes :

Accès humanitaire immédiat et illimité : ouvrir Rafah et tous les points de passage, lever les obstacles à l’acheminement des secours et autoriser les équipes médicales à travailler.

Enquête indépendante et transparente : que les incidents armés récents y compris les affrontements internes à Gaza et les attaques signalées contre des forces — fassent l’objet d’expertises impartiales, publiques et vérifiables.

Garantie de protection des civils : mise en place de couloirs humanitaires, surveillance indépendante du cessez-le-feu et sanctions ciblées en cas de violations prouvées.

Enfin, demandons aux garants internationaux y compris les États-Unis et les autres puissances impliquées de traduire leurs paroles en actes : rappeler les parties à leurs obligations, exiger l’ouverture des passages, soutenir les enquêtes indépendantes et veiller à ce que l’aide parvienne à ceux qui en ont besoin. La méfiance et la colère sont compréhensibles ; elle ne doit cependant pas empêcher de construire une stratégie réaliste pour protéger des vies et mettre un terme à l’alternance infernale d’escalade et de souffrance.

Exiger la vérité, protéger les civils et rendre des comptes : voilà le cœur de la responsabilité citoyenne et médiatique aujourd’hui. Ne laissons pas la suspicion  ni la propagande nous voler ces exigences essentielles.

A/Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet                                                                                     « Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. » 
https://kadertahri.blogspot.com/

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