En se rêvant en chef de « Super Sparte », Netanyahou propulse Israël sur la voie d’un isolement volontaire, d’une militarisation stérile et d’un autoritarisme dangereux. L’histoire, de Sparte à l’apartheid sud-africain, nous rappelle pourtant que cette stratégie ne mène qu’à l’effondrement.
La forteresse assiégée ou le fantasme paranoïaque
J'ai toujours tendance à confondre les discours de
Netanyahou avec ceux de Goebbels. Je ne comprends vraiment pas pourquoi et
encore Netanyahou martèle que l’immigration musulmane en Europe et les
réseaux sociaux isoleraient Israël. Une vision commode : transformer les
critiques légitimes contre les crimes de guerre en complot mondial.
Oui, malheureusement, cet homme ne sait que semer la haine
et la division. Il est le plus grand responsable de la mort de plus d'un
million d'Irakiens, avec tous les faux renseignements qu'il a fournis aux
États-Unis. Il tente activement d'inciter à des guerres ethniques et
religieuses en Europe, croyant qu'elles profiteront à son pays politiquement et
financièrement. N'oublions pas que toute la technologie qu'ils ont
perfectionnée dans des endroits comme Gaza est ce qu'ils espèrent vendre dans
le monde entier, et pour cela, ils ont besoin de conflits.
Ce n’est pas l’Europe qui isole Israël, c’est Israël qui
s’exclut en choisissant la brutalité comme politique d’État. Ce n'est pas de
l'« isolement », c'est de l'exclusion. Le monde rejette Israël pour une raison
très différente.
« Super Sparte » : une prophétie d’échec
Se réclamer de Sparte, c’est glorifier un modèle qui a fini
dans la ruine. Hyper-militarisée, démographiquement exsangue, dépendante de ses
esclaves, Sparte a disparu. Incroyablement délirant. Israël serait-il en train
de devenir trop grand pour ses petits pieds ?
« Super Sparte » signifie que ceux qui vivent par
l'épée peuvent aussi mourir par l’épée.
Netanyahou reproduit la même recette : guerres incessantes,
fracture interne, dépendance chronique aux États-Unis. Appeler cela « autosuffisance
» est une farce.
L’autonomie sous perfusion américaine
Le discours de Netanyahou sur l’indépendance sonne creux.
Israël vit sous perfusion, se proclamer autonome tout en survivant grâce aux
impôts américains relève moins de la stratégie que de l’imposture de
l’autonomie et des milliards et des milliards de dollars d’aide provenant des
impôts américains.
Israël n'est pas indépendant sur le plan alimentaire.
L'agriculture serait peut-être un bon point de départ, plutôt que la production
d'armes.
Les Israéliens ont détruit une grande partie de
l'agriculture, fait exploser des puits, détourné l'eau des rivières, les laissant
arides...
Donc Israël sera Sparte, avec des Hilotes, je suppose
Le masque du « sauveur » : la loi sacrifiée
« La vie est plus importante que la loi », dit Netanyahou.
En réalité : sa vie politique est plus importante que toute règle.
Derrière cette formule se cache une dérive inquiétante : l’idée qu’Israël
pourrait s’exonérer du droit international, qu’un dirigeant autoproclamé «
sauveur » n’aurait de comptes à ne rendre à personne. C’est le langage des
régimes autoritaires, pas celui d’une démocratie. Le monde entier est
présumé avoir toujours été hostile aux Juifs et le sera toujours. Les Juifs
doivent donc réagir de la même manière, créer leur propre État et le rendre
aussi odieux que possible afin qu'aucun autre État ne veuille s'y associer, à l'exception
d'États tout aussi odieux et hyper militarisés.
Les Juifs pourront alors se prélasser dans un splendide
isolement en tant que peuple élu de Dieu. Netanyahou ne crois probablement pas
plus en Dieu qu'en la Grande Citrouille, mais sa paranoïa, sa mégalomanie et
son environnement culturel l'ont conduit directement aux mains des sionistes
religieux purs et durs et des Hardalim.
Le poison interne : fracture religieuse et exode des
laïcs
Le mythe de l’unité israélienne s’effrite. Les ultra-orthodoxes
refusent de servir dans l’armée qu’on érige en totem. Les laïcs, moteurs
économiques, se lassent d’un État qui s’enfonce dans la théocratie. La diaspora
juive, surtout progressiste, se détache déjà d’un Israël devenu méconnaissable.
Quand l’histoire se répète : apartheid, kahanisme,
autocratie
Le discours de Netanyahou rappelle dangereusement l’apartheid
sud-africain de Botha, enfermé dans son isolement, le kahanisme, paranoïa
ultranationaliste qui voit le monde entier comme ennemi les régimes
autocratiques qui se nourrissent de peur et finissent étouffés par leur propre
propagande.
La fuite en avant vers le néant
En érigeant Israël en « Super Sparte »,
Netanyahou ne promet pas la survie, mais l’asphyxie. L’histoire a tranché :
Sparte, l’Afrique du Sud de l’apartheid, tous ces systèmes ont fini par
s’écrouler sous le poids de leur militarisme et de leur isolement.
C'est vraiment impressionnant d'observer ce menteur invétéré
et intrigant. Chaque phrase est un mensonge sournois et rusé.
Vraiment. Chacune.
Il faut aussi s'émerveiller de l'hypocrisie et de la
mauvaise foi d'un dirigeant israélien qui se plaint d'être « une minorité
importante, très bruyante et combative, qui fait plier les gouvernements ».
Waouh ! Il met les bouchées doubles, évidemment. Il se met en mode dictateur
déclaré. Comme toujours, les menaces que perçoivent le Sauveur autoproclamé du
peuple juif, le petit-fils de Moïse, sont éternelles, et la violence
israélienne est la solution éternelle. (« Même lorsqu'on fait tomber une grande
puissance, d'autres forces surgissent… Les risques ne disparaissent pas ; ils
changent seulement. »)
Il garde une longueur d'avance sur la combinaison orange de
prisonnier qui l'attend s'il se comporte honorablement et démissionne. Et
l'opinion publique israélienne adhère à ses idées, refusant de s'y opposer
sérieusement. Une société de crapule, qui cherche à rabaisser l’humanité,
n'annonce rien de bon, pour personne.
Cette entité criminelle terroriste voyou appelée Israël, qui
en dépit d’une guerre de plus de 24 mois de bombardement continu jours et
nuits, des agressions de l’Armée sur terrain et surtout l’exploit des tireurs d’élites,
toute cette force mise en place, Israël n’arrive toujours pas à libérer un seul
otage.
Israël ne sera pas sauvé par plus de tanks, mais par plus de
coexistence. Plus tôt ce constat sera fait, moins le prix à payer sera lourd.
Quand les Juifs se poseront ils la bonne question ?
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient
comme ça. »
https://kadertahri.blogspot.com/
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