On nous répète qu’Israël se défend. Mensonge. Israël
massacre. Israël écrase. Israël détruit.
Assez d’hypocrisie. Assez de faux-semblants. Ce qui se
déroule à Gaza n’est pas une guerre, c’est une punition collective, un massacre
organisé, une destruction méthodique d’un peuple déjà brisé par dix-sept années
de siège. On peut bien parler de « légitime défense », on peut bien invoquer «
la lutte contre le terrorisme », les meurtres quasi-quotidiens de
palestinien(ne)s désarmé(e)s etc…) ne sont que des injonctions Talmudiques et
les faits sont clairs : le Hamas n’est pas anéanti. Tsahal ne combat pas le
Hamas, il est même incapable de le localiser. Tsahal massacre des civils. Des
enfants, des mères, des vieillards. Des hôpitaux rasés. Des quartiers entiers
transformés en cendres. C’est cela, la réalité.
On nous dit que c’est une « guerre ».
Non. C’est un blocus transformé en boucherie. C’est
une prison à ciel ouvert depuis 17 ans, transformée en charnier. C’est un
génocide lent, qui avance sous nos yeux.
Des milliers de morts, dont une écrasante majorité de
femmes et d’enfants. Des quartiers rasés, des hôpitaux détruits, des familles
entières pulvérisées sous les bombes. Voilà la réalité nue, voilà ce qu’on
appelle aujourd’hui « sécurité ».
Mais ce bain de sang n’est pas né du hasard. Il s’inscrit
dans une logique de longue durée. Ben Gourion, en 1937, le disait sans détour :
« L’acceptation du partage ne nous engage pas à renoncer
à la Transjordanie ; on n’exige pas qu’à l’avenir nous ne nous étendions pas
au-delà des frontières du partage. » L’expansion était déjà planifiée, bien avant
1948, bien avant la Shoah. Et cette expansion est toujours à l’œuvre, inscrite
noir sur blanc dans la charte du Likoud, qui revendique la souveraineté israélienne
« du fleuve à la mer.
Hypocrisie suprême : on accuse les Palestiniens de vouloir
détruire Israël quand ils reprennent ce même slogan pour revendiquer la liberté
et l’égalité, c’est Israël qui, depuis toujours, l’applique par la
colonisation, le blocus, l’expulsion.
Cette logique de domination prend aujourd’hui un visage
effroyable. Le ministre israélien Israël Katz propose de construire une « ville
humanitaire » sur les ruines de Rafah, pour y enfermer 600 000 déplacés
palestiniens. Une ville sous contrôle militaire, sans droit de sortie, sans
avenir. Une ville ?
Gaza est déjà
Theresienstadt sous les bombes.
Non : une cage. Et comment ne pas entendre dans ce projet
l’écho sinistre de Theresienstadt, ce ghetto « vitrine » que les nazis
avaient présenté comme un camp modèle pour tromper le monde ?
Le parallèle est glaçant : on repeint les murs de la prison
pour mieux cacher l’horreur.
Et même à l’intérieur d’Israël, les fissures sont visibles.
Des soldats de réserve, revenus de Gaza, ont écrit à la justice militaire pour
dénoncer des ordres illégaux, couverts, selon leurs mots, « d’un drapeau noir
». Quand les militaires eux-mêmes redoutent d’être complices de crimes de
guerre, c’est que la ligne rouge n’a pas seulement été franchie : elle a été
piétinée.
Quant au gouvernement Netanyahou, il ne défend pas Israël :
il sacrifie ses otages, ignore ses généraux, méprise ses services de
renseignement, et enferme son propre peuple dans une logique suicidaire. Ce
n’est pas la sécurité qu’il recherche, mais la survie politique, le maintien
d’un pouvoir corrompu, au prix du sang palestinien et de l’isolement
international d’Israël.
Et que fait Netanyahou en très sioniste menteur atavisme
(ce n'est pas une insulte mais une définition) ? Il sacrifie les otages.
Il sacrifie son peuple. Il ne défend pas Israël : il l’entraîne dans l’abîme.
Sa politique n’apporte ni paix, ni sécurité, ni avenir. Elle ne produit qu’une
chose : la haine, génération après génération.
Et l’Occident ? Il regarde. Les États-Unis, surtout,
cautionnent, financent, arment. Ils parlent de paix tout en livrant des bombes.
Ils parlent de droit tout en fermant les yeux sur la violation systématique des
conventions internationales. Cette complicité n’est plus du silence : c’est une
co-responsabilité.
Alors arrêtons. Arrêtons de parler de « guerre ». Arrêtons
de répéter que « les Palestiniens refusent la paix » alors qu’on les enferme
depuis soixante-quinze ans dans le déni et la dépossession. Arrêtons de
prétendre qu’Israël « n’a pas le choix » quand tout démontre le contraire. Ce
propos, répété jusqu'à plus soif par tous les colonialistes sionistes.
La vérité est brutale mais incontournable : Ce fut un choc
profond pour les personnes âgées, qui n'avaient pas appris à l'école qu'Israël
était un État colonial, et que le 7 octobre n'était que la réponse logique à
l'oppression coloniale. Ils n'avaient pas le mythe brisé devant les yeux, ni la
honte d'avoir accepté la tromperie. on ne construit pas la paix sur des ruines
et des charniers. On ne peut pas enfermer deux millions d’êtres humains dans
une enclave bombardée et affamée, puis s’étonner qu’ils résistent. On ne peut
pas parler de démocratie en Israël quand une partie de la population vit sous
occupation et blocus permanents. On ne peut pas invoquer la mémoire de
l’Holocauste pour justifier une oppression, quand cette mémoire devrait être le
rappel le plus fort que jamais plus un peuple ne doit subir l’humiliation,
l’exil et l’effacement.
Il faut avoir le courage de nommer l’injustice. Gaza n’est
pas une menace : c’est une blessure. Et tant qu’elle sera laissée béante, tant
qu’on préférera bombarder plutôt que négocier, coloniser plutôt que
reconnaître, affamer plutôt que libérer, il n’y aura ni paix, ni sécurité, ni
avenir.
Il est temps de dire haut et fort : assez de mensonges,
assez de massacres, assez d’hypocrisie. La dignité humaine n’est pas une
option. Elle est un droit universel. Et aujourd’hui, elle exige de crier : plus
jamais ça, pour quiconque, et surtout pas pour Gaza.
Gaza est le miroir du monde. Si nous acceptons qu’un peuple
soit traité ainsi, alors nous acceptons que notre humanité s’effondre. Si nous
tolérons ces crimes, alors nous renonçons à tout ce qui fonde la dignité humaine.
Aujourd’hui, il ne reste qu’un mot à dire, un mot à crier,
un mot à écrire partout :
Assez.
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme
ça. »
https://kadertahri.blogspot.com/

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