La France à la dérive
Les récentes
législatives françaises ont confirmé ce que beaucoup pressentaient : la France
bascule vers l’extrême droite. Ce n’est pas un simple accident électoral mais
la conséquence d’années de dérives, de promesses trahies et d’élites
déconnectées. Le pays, miné par ses fractures sociales et ses nostalgies
coloniales, cherche des boucs émissaires plutôt que des solutions.
« La France
ressemble à un navire à la dérive, mené par des élites corrompues et incapables
de réformer. »
Héritages
coloniaux et chaos institutionnel
Ce courant,
qu’on nomme « extrême droite » ou « droite nationale », s’ancre dans un passé
jamais assumé : celui des conquêtes coloniales, des crimes et des violences
passés sous silence. Aujourd’hui, il absorbe la droite dite « modérée » et
redessine l’échiquier politique autour de la peur. Le chaos institutionnel en
est le reflet : un président affaibli, des gouvernants inaudibles, une
cacophonie érigée en mode de gestion.
L’obsession persistante : l’Algérie
Et comme
souvent dans son histoire récente, l’obsession se tourne vers l’Algérie. Dans
les discours politiques et médiatiques, la haine de l’Algérie indépendante
ressurgit, preuve que le lien colonial n’a jamais été digéré. Or ce
ressentiment n’est pas dirigé contre Alger mais bien contre l’image que
l’Algérie renvoie : celle d’un pays qui a su briser ses chaînes et refuser
toute tutelle.
L’Algérie assume son destin
Car pendant
que la France s’enlise, l’Algérie avance. Elle assume son rôle de
pays-continent, riche de ressources immenses et portée par une volonté de
souveraineté irréversible. Ses enfants, héritiers des luttes de libération,
poursuivent la trajectoire tracée par leurs aînés : celle de l’indépendance et
de la dignité.
« L’Algérie
ne regarde plus son passé en victime : elle le transforme en tremplin pour
l’avenir. »
Sur la scène internationale, l’Algérie renforce ses partenariats avec les grandes puissances — Chine, Russie, États-Unis, Iran, Corée — et consolide des alliances stratégiques, notamment avec l’Italie, dans la continuité de la solidarité née à l’époque d’Enrico Mattei.
Les combats d’arrière-garde
Dans ce
contexte bouillonnant de refondation de l’ordre mondial et de redistribution
des rapports de force, certains mènent des combats d’arrière-garde. Ce sont les
perdants, les absents du nouvel équilibre international, qui tentent dans
l’ombre de freiner ce qui leur échappe désormais.
Leur arme
n’est plus la vision, mais la rancune ; non plus la stratégie, mais
l’ingérence. C’est ainsi que ressurgissent les haines les plus féroces,
traduites par des tentatives grotesques de remettre en cause le partenariat
stratégique entre l’Algérie et l’Italie.
« Là où
l’Algérie construit des ponts, certains préfèrent ressusciter les fantômes
d’Aussaresses ou de Papon. »
Un
partenariat solide, fondé sur une histoire commune de solidarité et de lutte,
dont les racines remontent à la guerre de libération nationale. À cette époque,
Enrico Mattei incarnait le choix courageux de l’amitié avec les
indépendantistes algériens, à rebours des logiques impérialistes.
Une vision tournée vers l’avenir
Cette
diplomatie active n’est pas une posture : elle reflète une vision. L’Algérie
mise sur la prospérité économique par une gestion intelligente de ses
ressources, sur la montée en puissance de son armée, sur des relations de bon
voisinage et sur une solidarité régionale affirmée. Elle n’entend pas céder aux
pressions ni servir de champ de défoulement à une France en crise.
Le rappel nécessaire
Chaque pays
est libre de ses choix et de ses alliances. Le droit international impose le
respect mutuel. L’Algérie ne saurait devenir l’exutoire des échecs d’un
Hexagone fragilisé. Si la France sombre, ce n’est pas à cause de l’Algérie mais
à cause de ses propres élites, qui ont conduit le navire vers l’iceberg tout en
pérorant sur le pont.
Deux destins qui se croisent
Nous vivons
un moment charnière : le monde se recompose, les rapports de force s’inversent,
de nouveaux équilibres émergent. Dans ce contexte, l’Algérie se dresse comme un
acteur souverain, fidèle à ses valeurs et confiant dans son avenir. La France,
elle, s’accroche à ses rancunes et se débat avec ses naufrages annoncés.
Il existe des dangers plus redoutables que les icebergs : ce sont ces récifs
solides et indestructibles, ceux de ce pays qui est le mien. Car l’iceberg,
malgré son gigantisme apparent, finit toujours par fondre et disparaître,
emporté par le temps et les courants. Les récifs, eux, demeurent. Ils résistent
aux tempêtes, aux marées, aux assauts répétés des flots. Ils incarnent la
permanence, la continuité, la force tranquille d’un territoire enraciné dans
l’histoire.
L’Algérie est ce récif. Elle a résisté aux invasions, aux colonisations, aux
guerres d’anéantissement. Elle a encaissé les coups les plus violents, mais
elle a toujours relevé la tête. Contrairement aux menaces passagères, elle ne
se dissout pas : elle se consolide. Chaque épreuve, chaque tentative
d’ingérence n’a fait que renforcer son socle, comme les récifs que les vagues
polissent mais ne détruisent jamais.
Voilà la différence fondamentale : là où d’autres pays vacillent sous le
poids de leurs contradictions internes, l’Algérie puise dans son histoire et sa
souveraineté une stabilité indéracinable. Les élites corrompues, les manœuvres
extérieures, les campagnes de déstabilisation peuvent surgir comme autant
d’icebergs spectaculaires. Mais face à eux se dresse un peuple, une mémoire, une
terre qui sont de l’ordre du récif. Et c’est cela qui constitue la véritable
garantie d’avenir.
L’Algérie est un récif : ce plat pays qui est le mien, reste indestructible,
qui ne pliera pas devant les rancunes d’une France à la dérive ni devant les illusions
d’un ordre déjà dépassé.
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme
ça. »

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