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700 jours de Guerre et Netanyahou ne sera jamais un Héros

 

Une tribune moins important nous dit des prouesses de Tsahal et du Mossad, au demeurant impressionnantes  que par le énième rappel nous fait de la puissance de la propagande. Pourtant comme toujours les alliés d’Israël s’épuisent par des contre-récits qui ne convainquent guère au-delà du cercle sioniste. Mais en assimilant systématiquement le Hamas au nazisme et en généralisant ses accusations, le texte de cette tribune illustre lui-même ce qu’il prétend combattre : une bataille de récits où la nuance disparaît et où la complexité est sacrifiée au profit d’une rhétorique binaire.

Dans une récente tribune à tendance sioniste célèbre les « prouesses » du Mossad et de Tsahal dans l’élimination de figures stratégiques du Hamas, du Hezbollah ou des Houthis. Mais au-delà de cette énumération de succès militaires, le texte cherche surtout à dénoncer la puissance de la propagande adverse, accusée d’avoir transformé le Hamas en symbole de résistance et d’avoir relégué les victoires israéliennes au second plan.

Pourtant, ce texte dit finalement peu de chose de nouveau sur les prouesses israéliennes. Son véritable apport est ailleurs : il illustre, à son insu, la manière dont le débat sur la propagande du Hamas se mue lui-même en un exercice de propagande inversée.

Le constat est juste : Israël gagne ses batailles tactiques, mais perd la guerre des récits. La résistance du Mouvement Hamas, sans disposer d’armées régulières comparables, s’impose dans l’opinion mondiale grâce à une narration fondée sur l’injustice et la souffrance. Mais c’est justement sur ce terrain que la tribune se révèle contre-productive.

Car pour démontrer la nocivité de la propagande palestinienne, l’auteur en adopte lui-même les armes : analogies extrêmes avec le nazisme, figure de Goebbels convoquée pour qualifier Abou Obeida, dénonciation globale de l’ONU, de l’UNRWA ou encore des journalistes gazaouis assimilés à des « complices ». Cette rhétorique, binaire et saturée d’accusations, ne convainc pas au-delà du cercle acquis. Elle enferme le débat dans une opposition manichéenne : Israël serait synonyme de vérité et d’efficacité, La résistance du Mouvement Hamas, et ses soutiens n’incarneraient que haine et mensonge.

Or c’est précisément cette absence de nuance qui alimente la défiance. Réfuter les accusations de « génocide » ou « d’apartheid » en les qualifiant simplement de « mots mensonge » ne suffit pas. Il faudrait s’interroger sur les raisons profondes pour lesquelles ces termes trouvent une telle résonance dans l’opinion internationale : images d’enfants blessés, quartiers détruits, blocage de l’aide humanitaire. Les ignorer ou les balayer d’un revers de main renforce le soupçon de déni.

La guerre des récits ne se gagne pas par une contre-propagande encore plus martiale. Elle suppose de reconnaître la complexité, d’admettre les zones grises, et de parler un langage crédible, au lieu de se réfugier dans un discours défensif et moralisateur. La supériorité militaire d’Israël ne fait aucun doute. Mais sa parole reste enfermée dans un registre technocratique et accusatoire, incapable de rivaliser avec la charge émotionnelle de la narration adverse.

En dénonçant la propagande de la résistance du Mouvement Hamas, tout en y répondant par une autre propagande, cette tribune illustre un piège récurrent : transformer un constat lucide en discours aveugle. Si Israël et ses alliés veulent un jour inverser la tendance, ils devront comprendre que convaincre ne consiste pas seulement à vaincre. La guerre de l’opinion exige autre chose qu’une liste de frappes réussies ou de mensonges dénoncés : elle exige un récit humain, complexe, capable d’émouvoir sans manipuler, et de convaincre sans écraser.

Lorsque l’article affirme que « les enfants palestiniens ont été élevés dans la haine », il ne décrit pas une réalité, il construit une image totale et immuable de l’ennemi. Tout est amalgamé : La résistance du Mouvement Hamas, Autorité Palestinienne, UNRWA, familles, enseignants. L’école palestinienne ne serait plus qu’un laboratoire de haine, l’UNRWA complice criminelle, les parents simples relais d’un endoctrinement religieux impitoyable. Mais cette présentation caricaturale sert moins à informer qu’à délégitimer.

Oui, l’instrumentalisation des enfants dans les conflits est une tragédie, et personne ne peut nier que certains manuels scolaires palestiniens ou certains discours officiels entretiennent un imaginaire de confrontation. Mais réduire toute une génération à une « haine incrustée » revient à nier leur humanité, à ignorer les témoignages d’enseignants, d’associations, de familles qui aspirent à autre chose qu’à la guerre.

Là encore, la dénonciation de la propagande adverse se transforme en propagande miroir : on essentialise, on généralise, on enferme. Ce procédé empêche toute réflexion sérieuse sur la manière dont la violence, l’occupation, la misère ou le désespoir façonnent les représentations. La haine n’est pas une essence héréditaire, elle est le fruit d’un contexte politique et social qui, lui, peut changer. Mais pour le reconnaître, encore faut-il sortir du confort du récit binaire.

« L’éducation dans la haine » : un récit trop commode

L’article affirme que les enfants palestiniens sont « élevés dans la haine » par leurs familles, leurs écoles, l’Autorité Palestinienne, La résistance du Mouvement Hamas et même l’UNRWA. Cette généralisation radicale n’analyse pas une réalité : elle fabrique une image essentialisée de l’adversaire.

Certes, il est incontestable que des manuels, des prêches et certains discours officiels entretiennent une vision antagoniste et véhiculent des stéréotypes dangereux. Mais réduire toute une société à une « haine incrustée » revient à nier la diversité des trajectoires, à effacer les initiatives éducatives alternatives et les voix palestiniennes qui aspirent à autre chose qu’à l’affrontement permanent.

Qualifier l’UNRWA de « complice criminelle » relève davantage du procès idéologique que de l’enquête rigoureuse : aucune organisation internationale ne résiste à la tentation de la critique, mais balayer son rôle en bloc occulte aussi son action quotidienne auprès de millions de réfugiés.

Ce type de discours ne combat pas la propagande, il la mime : il essentialise, généralise, délégitime. En enfermant les enfants palestiniens dans une identité de « haine », il rend impossible toute perspective de réconciliation future. Or la haine n’est pas un gène transmis à la naissance, c’est un produit de contextes politiques et sociaux — et c’est précisément parce qu’elle est produite qu’elle peut, à terme, être déconstruite.

Abou Obeida n’était pas seulement un porte-parole : il incarnait la stratégie médiatique du Hamas, celle qui transforme chaque événement en arme narrative. Sa mort, pour symbolique qu’elle soit, ne met pas fin à ce système. Car la véritable force du Hamas ne réside pas seulement dans ses combattants ou ses infrastructures souterraines, mais dans sa capacité à imposer un récit qui dépasse les frontières de Gaza.

Cette propagande fonctionne d’autant mieux qu’elle trouve un terrain fertile à l’international. Dans nos sociétés, où l’émotion collective précède souvent l’analyse, les images de destructions et de souffrances se substituent aux explications, et le Hamas sait les instrumentaliser. L’essentiel de la bataille, dès lors, ne se joue plus seulement au Proche-Orient : il se déroule aussi dans l’espace médiatique et politique occidental, où les récits circulent, se simplifient et façonnent l’opinion.

La résistance du Mouvement Hamas a su développer une stratégie de communication singulière : présenter ses actions armées comme des actes de résistance, tout en exploitant médiatiquement les conséquences des ripostes israéliennes. Là où d’autres mouvements révolutionnaires du XXe siècle misaient sur l’héroïsme ou la pureté idéologique, La résistance du Mouvement Hamas combine deux registres : la fierté interne d’avoir frappé l’ennemi et l’image externe d’un peuple écrasé qui réclame justice. Ce « double discours » lui permet de fédérer ses partisans tout en séduisant une opinion internationale sensible aux récits de victimisation.

Pourtant, ce texte dit finalement peu de chose de nouveau sur les prouesses israéliennes. Son véritable apport est ailleurs : il illustre, à son insu, la manière dont le débat sur la propagande La résistance du Mouvement Hamas se mue lui-même en un exercice de certitude inversée.

L’article  de la tribune en question reste juste une suite de périphrases intellectuelles visant encore une fois à transformer les assassins sionistes en victimes juives. Ils ne mentent pas, ils sont en quelque sorte le mensonge.                                                                                                                                           Qu’est-ce que ça va être quand les gens vont comprendre que leurs mensonges ne se limitent pas aux 40 bébés de décapités ?

Il faudrait tout de même qu’un jour, ils changent de disque car celui-ci est usé jusqu’à la trame, car il est aisément palpable que mise à part les Palestiniens, pour beaucoup de société monde autour du globe, la disparition d’Israël est devenue promesse de rachat. 

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/

 


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