Parfois il m'est utile de le dire !

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Israël-Palestine : la colonisation sans fin, l’apartheid assumé et l’impunité internationale

 

Il est temps de cesser les euphémismes. Ce qui se joue aujourd’hui en Israël-Palestine n’est pas un “conflit” entre deux peuples égaux en droit et en puissance. C’est l’achèvement d’un projet colonial, appuyé par un arsenal militaire inégalé, toléré par les grandes puissances, et qui ne recule plus devant rien : ni la destruction totale de Gaza, ni l’annexion de facto de la Cisjordanie, ni la négation pure et simple du peuple palestinien.

Dénoncer les turpitudes et l'abjection de divers courants de l'idéologie sioniste, dénoncer les exactions d’Israël, est juste et nécessaire. Cela ne fera pas faire l'économie d'interrogations quant à la fuite en avant à laquelle s’adonnent les membres du  gouvernement israélien.

- Ils ont pratiquement détruit Gaza et revendiquent y avoir rendu la vie impossible. Que comptent-ils faire des plus de deux millions d'habitants ?

- Ils ont annexé la Cisjordanie, construisant à toute vitesse des colonies de peuplement longtemps interdites pour permettre l'établissement d'un état palestinien-croupion. Que comptent-ils faire des millions de Palestiniens qui la peuplent ?

Nous connaissons les réponses de Ben Gvir ou Smotrich à ces questions. Elles vont du génocide à la purification ethnique.

Quelle est la réponse majoritaire du peuple israélien ?

A ce stade, existent peu de possibilités. Pour avoir rendu impossible la solution des deux états proclamée par de multiples résolutions de l'ONU, ne restent que des options iréniques ou abjectes:

- On peut, (en réalité, on ne peut pas), revenir au rêve de l'état unique, dont tous seraient citoyens, donnant des passeports israéliens à tous les Palestiniens. C'était une solution longtemps préconisée par les Trotskystes. C'est devenu la seule option honorable. Et elle est impossible.

- Sinon, en évitant les extrémités auxquelles sont prêts les ultras du gouvernement actuel, ne reste que l'apartheid.


L’occupation israélienne déclarée illégale : et après ?

En juillet 2024, la Cour internationale de Justice (CIJ) a tranché : l’occupation israélienne de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de Gaza est illégale. Elle exige son démantèlement immédiat, le retrait des colonies et la fin de la ségrégation entre Israéliens et Palestiniens. La CIJ n’a pas seulement émis un avis juridique : elle a mis noir sur blanc ce que les Palestiniens crient depuis des décennies — ce régime est contraire au droit, au principe même d’égalité humaine.

 

Mais Israël n’en a cure. Le gouvernement poursuit sa fuite en avant, transformant chaque décision internationale en chiffon de papier. Et les capitales occidentales, si promptes à brandir le droit international ailleurs, se taisent ou détournent le regard. Cette hypocrisie est devenue une forme de complicité active.


Gaza : le laboratoire du châtiment collectif

Les sionistes messianiques, sont tranquilles… Il n’y a pas une once d’humanité en eux, car quiconque ne pense pas comme eux à leurs yeux est sous-humain. Ceux qui ont été cités jusqu’ici vénèrent deux dieux : la Richesse et le Pouvoir ; c’est ainsi qu’ils estiment leur valeur.

À Gaza, la guerre actuelle ne vise pas seulement le Hamas, mais toute une population enfermée depuis 17 ans dans un blocus. Les bombardements massifs, les destructions d’hôpitaux, d’écoles et d’infrastructures vitales, l’entrave systématique à l’aide humanitaire : tout cela n’est pas un “dommage collatéral”, mais une stratégie. Une punition collective destinée à rendre la vie invivable pour plus de deux millions d’êtres humains.

La CIJ, saisie par l’Afrique du Sud, a reconnu en janvier 2024 que le risque de génocide à Gaza était “plausible”. Elle a ordonné à Israël d’assurer la livraison de nourriture, d’eau et de médicaments. Depuis, qu’a-t-on vu ? Des convois bloqués par des milices de colons comme Tzav 9, encouragées par l’extrême droite israélienne. Des largages aériens hasardeux, parfois mortels. Et des dirigeants, tels Itamar Ben-Gvir ou Bezalel Smotrich, qui appellent ouvertement à “encourager la migration” des Gazaouis — un euphémisme pour désigner le transfert forcé d’une population entière.

Quand un État transforme la faim en arme de guerre, quand il instrumentalise l’aide pour affamer et briser une population, il franchit la ligne rouge du crime contre l’humanité. C’est ce que Gaza subit, sous nos yeux.


Cisjordanie : l’annexion masquée est devenue réalité

Et pourtant, nous avons des Palestiniens en Cisjordanie, qui n'ont pas construit de tunnels ni constitué une force redoutable, et les colons les piétinent, les expulsant de leurs maisons et de leurs terres et leur volant tout ce qu'ils possèdent. Combien d'argent les Juifs sionistes du monde entier ont-ils dépensé pour acheter suffisamment de politiciens dans le monde entier afin de coloniser la Palestine et de protéger leur entité coloniale contre toute responsabilité pour crimes contre l'humanité 

En Cisjordanie, le masque est tombé. L’annexion de facto avance chaque jour : nouvelles colonies, routes réservées, postes militaires. Les colons agissent en milices, souvent sous la protection ou l’indifférence de l’armée. Villages incendiés, terres volées, familles expulsées. La violence n’est plus un accident : elle est un outil de conquête territoriale.

Lorsque Smotrich appelle à “effacer Huwara”, il ne dérape pas : il dit tout haut la logique à l’œuvre. Et lorsque des colons saccagent des villages palestiniens sans être inquiétés, c’est l’État lui-même qui cautionne la terreur.

Là encore, la CIJ a été claire : le régime imposé aux Palestiniens de Cisjordanie correspond à une ségrégation systématique, une violation directe de la Convention contre l’apartheid. Et pourtant, l’occupation continue, implacable.


L’apartheid n’est plus une accusation : c’est un constat

Depuis 2021, Human Rights Watch et Amnesty International ont franchi le pas : ce régime est bien un apartheid. Ce terme n’est pas une insulte, c’est une qualification juridique précise : un système organisé de domination d’un groupe sur un autre, institutionnalisé, perpétué par la violence.

Ce que vivent les Palestiniens — restrictions de déplacement, confiscation de terres, absence de droits civiques, traitements discriminatoires systématiques — correspond à cette définition. La CIJ, Amnesty, HRW : le consensus s’élargit. Il ne manque plus qu’une chose : la volonté politique des États pour briser ce système.

Cette démonstration est imparable et je la complète en soulignant que le paroxysme de la monstruosité israélienne consiste, depuis plusieurs mois, à organiser l’aide alimentaire comme traquenard et piège mortel pour les Palestiniens que le blocus Netanyahou / Ben Gvir / Smotrich affame : Tsahal effectue délibérément les largages aériens des denrées vitales dans des zones militarisées interdites aux civils de Palestine afin que, tenaillés par la désespérance et la faim et n’ayant plus rien à perdre, ces derniers aillent récupérer les colis alimentaires à l’endroit même où ils sont certains d’être abattus.


Quelles options restent possibles ?

La solution à deux États, répétée comme un mantra par les chancelleries occidentales, est morte, enterrée sous les bulldozers des colonies. Un État palestinien viable est devenu une fiction.

La seule option réellement juste serait un État unique, où Palestiniens et Israéliens jouiraient des mêmes droits. Mais cette perspective est rejetée par la majorité des Israéliens et par un gouvernement obsédé par la domination ethno-religieuse. Dès lors, l’avenir se réduit à deux alternatives :

  • soit un apartheid assumé, institutionnalisé, pérennisé ;
  • soit l’effondrement total de toute perspective de coexistence, avec la tentation toujours plus explicite du nettoyage ethnique.

La complicité internationale : silence et hypocrisie

Le plus insupportable n’est pas seulement l’acharnement israélien, mais la passivité complice de la communauté internationale. Les États-Unis continuent de livrer des armes. L’Europe se contente de déclarations creuses, tout en maintenant des accords économiques avantageux. Quand il s’agit d’Ukraine, le droit international est brandi comme un étendard. Quand il s’agit de la Palestine, il est relégué au second plan.

Ce double standard détruit la crédibilité du droit international et transforme les belles paroles en cynisme. Chaque bombe tombée sur Gaza, chaque maison palestinienne rasée en Cisjordanie, résonne aussi comme un acte de complicité pour les États qui financent, arment ou protègent Israël de toute sanction.


Briser l’impunité, maintenant

En ce moment, une association de sionistes radicaux dénommée TSAV 9 et fondée par une certaine REUT BIN HAIM, s’est donné pour mission de bloquer les points d’entrée vers Gaza pour entraver l’aide alimentaire terrestre : cette Israélienne, elle-même mère de 8 enfants, a accordé une entrevue au journaliste anglais Inigo Gilmore, pour expliquer qu’il est indispensable d’affamer les enfants palestiniens.

Il est temps de rompre avec cette logique mortifère. Cela signifie :

conditionner toute aide militaire et économique à Israël au respect strict du droit international ;

imposer des sanctions ciblées contre les responsables politiques et les colons violents ;

soutenir des enquêtes internationales sur les crimes commis à Gaza et en Cisjordanie ;

et surtout, nommer les choses : parler d’apartheid, parler de crimes de guerre, parler de génocide quand les faits l’exigent.


Conclusion : l’égalité ou la barbarie

Si on applique la grille de l’idéologie selon Anna Arendt aux « Sionistes » on tombe très justement sur le principe actif et structurant des régimes totalitaires.
Cette idéologie devenant ainsi un cadre qui organise la société de façon totale, visant à remplacer le monde actuel par les masses atomisées physiquement, moralement et spirituellement, leur permettant d’imposer une cohérence artificielle à l’ensemble de la vie sociale. Une source surhumaine comme origine de la pensée (Dieu de la Bible),
Une prétention à la domination globale, L’appel à la violence ou à l’action, La désignation d’un ennemi objectif,

Le rejet de la réalité factuelle. Ce groupe prospère sur l’effondrement des structures politiques. L’isolement des individus influençables, fragilisés par cet effondrement, fait que les structures sociales démocratiques et tolérantes deviennent alors perméables à des idéologies simplificatrices et à des promesses de réenchantement du monde.

L’entrisme des «sionistes» exploite les failles du système démocratique et républicain. Notamment la perte de sens partagé et la désaffection civique. Ceci leur permet d’avancer un projet de domination idéologique sous couvert démocratique, utilisent des organisations de façade et des discours adaptés pour masquer la radicalité de leurs objectifs, trompant ainsi le monde extérieur sur leur véritable nature, s’appuyant fortement sur les médias sous leur influence. Ce groupe cherche à imposer une vision unique et à éliminer la dissidence.

La Palestine n’est pas seulement une question “étrangère”. Elle est le test ultime de notre capacité à défendre des principes universels. Allons-nous continuer à fermer les yeux, à accepter qu’un État démocratique se revendiquant du droit se permette ce que nous ne tolérons nulle part ailleurs ?

L’avenir est clair : soit nous imposons l’égalité des droits pour tous, Palestiniens et Israéliens, soit nous devenons complices d’un système qui ne peut plus être nommé autrement que par son vrai nom : apartheid et épuration ethnique.

Il n’y a plus de neutralité possible. Se taire, c’est choisir le camp de l’oppresseur.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

https://kadertahri.blogspot.com/


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