Depuis le 7 octobre, de nombreux intellectuels et
éditorialistes prennent position sur la guerre à Gaza présentent Israël comme
le « dernier rempart » face à l’islamisme. Mais cette vision binaire et
idéologique réduit la tragédie de Gaza à un simple affrontement entre Israël et
« l’islamisme totalitaire », occultant volontairement la réalité fondamentale :
la colonisation et l’occupation qui écrasent le peuple palestinien depuis des
décennies.
Cette analyse critique vise à déconstruire ce récit
partiel, à rappeler les faits humanitaires et politiques sur le terrain, et à
proposer une lecture alternative qui ne nie ni les souffrances israéliennes, ni
surtout les souffrances massives du peuple palestinien. Car en se refusant à
voir l’évidence – des dizaines de milliers de civils palestiniens massacrés,
des infrastructures vitales délibérément détruites, une famine organisée,
Israël participe à une entreprise de déni moralement insoutenable.
Gaza : au-delà du récit simpliste
Qualifier le Hamas d’idéologie totalitaire et réduire
le conflit à une lutte contre « l’islamisme » revient à masquer l’essentiel :
la situation en Palestine est avant tout celle d’un peuple soumis à une
colonisation continue, d’un territoire morcelé par les colonies, les
check-points et les expulsions forcées. Les civils palestiniens, qu’ils soient
croyants, laïcs, nationalistes ou simples familles cherchant à survivre, ne
peuvent être réduits à une incarnation de « l’islamisme mondial ».
La réalité, documentée par des ONG internationales
comme Amnesty International, Humann Rights Watch et Médecins Sans Frontières,
est celle d’un peuple privé de droits fondamentaux, dont l’accès à l’eau, à
l’électricité, aux soins et à l’alimentation est systématiquement entravé.
En effet, Israël est l'avant-poste de l'impérialisme
occidental, une relique des débilités coloniales de la fin du XIXeme et du
début du XXeme. Une colonie européenne en plein Moyen-Orient. Mais il y en ici
qui applaudissent un Grand Remplacement bien réel en Palestine tout en
fantasmant un Grand Remplacement imaginaire en Eurabia
Au-delà du Hamas : le vrai problème est la
colonisation
L’argument selon lequel Israël serait un modèle de
démocratie attaqué de toutes parts ne résiste pas à l’examen des faits. La
question palestinienne n’est pas d’abord une question religieuse, mais bien une
question de colonisation. À Jérusalem-Est, en Cisjordanie et à Gaza, les
politiques israéliennes d’occupation, de confiscation des terres et
d’expulsions visent à rendre impossible l’émergence d’un État palestinien
viable.
Qualifier toute résistance palestinienne d’« islamisme
totalitaire » revient à occulter ce cadre colonial. C’est transformer les
victimes en coupables, et réduire une lutte pour la liberté et la dignité à une
caricature idéologique.
Minimiser cette réalité au nom d’une supposée lutte
pour la liberté, c’est du négationnisme, c'est fermer les yeux sur un crime
d’anéantissement. Dans une telle situation, l’exigence morale n’est pas la
neutralité, mais la prise de position claire contre ce massacre. Refuser de
nommer le génocide en cours, c’est se rendre complice de son accomplissement.
Un drame humanitaire aux dimensions de génocide
C’est précisément au nom de l’humanité que la
communauté internationale doit exiger la fin des bombardements. Ce qui se
déroule à Gaza correspond à plusieurs critères du génocide définis par l’ONU :
meurtres de masse, destruction des conditions de survie, famine imposée.
Minimiser cette réalité au nom d’une supposée lutte pour la liberté, c’est du
négationnisme. C’est fermer les yeux sur un crime d’anéantissement.
Dans une telle situation, l’exigence morale n’est pas
la neutralité, mais la prise de position claire contre ce massacre. Refuser de
nommer le génocide en cours, c’est se rendre complice de son accomplissement.
Gaza, l’Europe et le déni politique
Le sionisme d’Israël dénonce une Europe « affaiblie
par la culpabilité » et « aveuglée par la morale humanitaire ». Mais cette
lecture inverse la réalité. L’Europe ne souffre pas d’excès de morale, elle
souffre d’hypocrisie diplomatique. D’un côté, elle proclame son attachement aux
droits humains, de l’autre elle continue à commercer avec Israël, à lui vendre
des armes, à fermer les yeux sur les colonies illégales en Cisjordanie. Cette
complaisance nourrit l’impunité.
Loin de se suicider par vertu, l’Europe se compromet
par calcul, en sacrifiant ses principes pour des alliances stratégiques. Or,
c’est précisément cette duplicité qui fragilise sa crédibilité et alimente la
colère des opinions publiques, notamment chez les jeunes générations.
Pour la Palestine, la position officielle des Russes
n'a pas varié depuis l'époque soviétique. Comme la France, le Royaume Uni,
l'Italie, l'Espagne et un grand nombre de pays, ils défendent (mollement) les
résolutions de l'ONU.
Reconnaître le droit du peuple palestinien
Ce n’est pas la compassion humanitaire qui menace
l’Europe, mais bien son incapacité à reconnaître l’évidence : le peuple
palestinien subit un processus d’anéantissement qui répond aux critères du
génocide. Continuer à soutenir Israël sans condition revient à se rendre
complice de ce crime.
La véritable lucidité politique consiste à reconnaître
que la paix ne viendra ni du déni ni de la force brute, mais de la justice.
Cela suppose de mettre fin à la colonisation, de garantir les droits
fondamentaux des Palestiniens, et de rompre avec la logique de domination.
La justice contre le déni
Après le 7 octobre, selon certaines estimations,
environ 4 % de la population de Gaza aurait été tuée en moins de 18 mois. Ce
chiffre dépasse proportionnellement celui qu’a connu la France durant la
Première Guerre mondiale considérée comme une véritable hécatombe où environ 3
% de la population fut tuée en quatre ans.
Dans ce contexte, il paraît difficile de soutenir que
Benjamin Netanyahu ne combat que le Hamas, compte tenu de la proportion très
élevée de victimes civiles. Netanyahu reste le seul à avoir déclenché cette
guerre inutile qu’il peut arrêter demain si il retire ses troupes, c'est lui
qui ne veut pas de la paix, même l’Europe et les Etats Unis ont fini par s'en apercevoir.
On entend parfois l’argument : « Si nos sociétés
(Israéliennes) refusent d’employer la force, elles finiront par disparaître.
» Mais par qui Israël serait-il menacé
d’anéantissement ?
Même au moment où le Hamas était militairement plus
fort, il n’a jamais disposé des moyens de menacer l’existence de l’État
d’Israël.
Concernant la question des otages : la grande majorité
d’entre eux ont été libérés durant des cessez-le-feu négociés. Depuis la
rupture unilatérale du dernier cessez-le-feu par Netanyahu, aucun autre otage
n’a été libéré.
De nombreux observateurs, y compris des généraux
israéliens, s’interrogent désormais sur l’utilité de la poursuite des combats :
les objectifs de guerre paraissent épuisés, les villes de Gaza sont détruites à
plus de 90 %, et les frappes ne provoquent désormais essentiellement que des
pertes civiles massives.
Je ne prétends pas disposer d’informations
confidentielles sur les états-majors israéliens ; je me réfère uniquement aux
déclarations de certains généraux et hauts gradés relayées dans la presse. Pour
ce qui est du nombre de morts, j’ai retenu les estimations les plus basses afin
d’éviter toute exagération.
À la question : « Faut-il un cessez-le-feu comme
préalable à la libération des otages ? », les faits montrent que la seule
période où des otages ont été libérés correspond justement aux cessez-le-feu
négociés. Depuis leur rupture par Netanyahu, aucune libération n’a eu lieu.
Autrement dit, Israël a déjà négocié à plusieurs reprises avec le Hamas dans ce
cadre, ce qui rend caduques les arguments de principe selon lesquels la
libération devrait précéder tout cessez-le-feu.
Conclusion : choisir l’humanité contre le déni
Un détail : Gaza n'est pas une terre juive, ni dans
l’histoire, ni maintenant. C'est de la propagande juive. Le cas échéant,
ce sont les israéliens qui font un génocide. Ce qui se joue à Gaza n’est
pas le « destin de l’Europe », mais bien la crédibilité des valeurs communes.
Soit l’Europe accepte d’appeler les choses par leur nom et exige la fin du
massacre, soit elle s’enfonce dans la complicité et le déshonneur.
Car au cœur de cette tragédie, il y a une évidence : l’humanité
n’appartient pas à un camp contre l’autre, elle se mesure à la capacité de
refuser l’anéantissement d’un peuple.
En matière de géopolitique, il faut tout
particulièrement garder la tête froide pour analyser la situation et déterminer
les solutions les plus raisonnables c'est-à-dire les plus acceptables et
satisfaisantes à long termes par les intéressés des deux bords, autant il ne me
paraît pas sérieux de soutenir qu'à Gaza se joue "le destin de
l'Europe" ou "le destin de la civilisation".
A Gaza, une population affronte une colonisation et
une guerre génocidaire, elle dénonce
Israël en tant que dominateur. L’affaire de Gaza et des colonies de
Cisjordanie montre un Israël outrageusement dominateur et viril, voilà le
problème pour ces dégénérés
Pour la Palestine, la position officielle des Ruses n'a
pas varié depuis l'époque soviétique. Comme la France, le Royaume Uni, l'Italie,
l'Espagne et un grand nombre de pays, ils défendent (mollement) les résolutions
de l'ONU.
Mon cœur est avec le peuple de Gaza, qui endure
l’inimaginable chaque jour. Aucune vie ne devrait être marquée par tant de
souffrance, surtout celle des enfants. La paix et la justice ne sont pas des
privilèges, mais des droits fondamentaux. Il est temps que l’humanité ouvre les
yeux et agisse avec compassion. Je soutiens Gaza, pour la vie, pour la dignité,
pour l’espoir.
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme
ça. »
https://kadertahri.blogspot.com/

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