Le crime de Nirim illustre la
violence ayant présidé à la naissance de l'État. Une culture où une jeune
fille, violée, rejetée a finalement été abattue près des champs d’oliviers d'un
kibboutz.
En 1949, une jeune Bédouine a
été enlevée, violée et exécutée par des soldats israéliens. L'histoire a effacé
son nom. Les détails barbares de ses derniers instants ont été enterrés avec
son corps.
Son nom n'a jamais été consigné.
Son âge ? Probablement entre 15
et 20 ans. Cette jeune Bédouine du désert du Néguev a été enlevée à l'été 1949,
lors d’une patrouille menée par des soldats des Forces de défense israéliennes
nouvellement formées. À ses côtés se trouvaient deux hommes arabes. L'un a été
abattu sur place. L'autre s'est échappé. La jeune fille a été faite prisonnière
et traînée dans un avant-poste de l'armée israélienne près du kibboutz Nirim.
C'était une chaude journée
d'août.
Le commandant de l'avant-poste,
un officier d'une vingtaine d'années, décida d'organiser une fête pour son
unité. Ils rassemblèrent des pâtisseries, des boissons et du vin dans le
kibboutz. Les soldats ont apporté un gâteau. Des discours furent prononcés.
Puis le commandant donna le choix aux soldats. Il y avait deux options, dit-il,
pour cette la jeune fille : soit elle devenait aide-cuisinière à l'avant-poste,
soit les hommes la violaient à tour de rôle.
Les soldats ont ri et ont crié
leur réponse. Ils ont choisi le viol.
Elle a été déshabillée devant
tous les soldats. Ses vêtements ont été jetés au feu. Les soldats l'ont lavée
au tuyau d'arrosage, alors qu'elle se tenait là, nue à la vue de tous. Son
corps a été métamorphosé en spectacle. On lui a donné un short et un maillot.
Ces vêtements sont devenus une source de fierté pour les hommes : ils
plaisantaient à son sujet comme à propos d’un trophée ou d’un jouet.
Les soldats sont entrés dans la
tente les uns après les autres. Elle a été violée à plusieurs reprises, pendant
des heures.
Puis le commandant l'a emmenée de
force, la gardant pour lui dans sa tente.
Plus tard, certains soldats ont
affirmé s’être sentis mal à l'aise, évitant de la regarder dans les yeux. Mais
personne n'est intervenu. Un soldat cuisinier a déclaré que la scène l'avait
rendu malade. Il a fini par rapporter ce qui s'était passé, mais pas avant le
dernier acte.
Le lendemain, le commandant a
décidé qu'elle devait être tuée.
Une jeep a été réquisitionnée. La
jeune fille, qui ne comprenait probablement pas la langue parlée autour d'elle,
a été sortie de la tente décommandant. Elle a dû comprendre ce qui se passait
et s'est mise à courir.
Elle n'a parcouru que six mètres.
Une balle l'a touchée à l'arrière
de la tête. Un soldat a déclaré plus tard que son sang avait imprégné le sable.
Un autre a plaisanté en disant qu'il fallait récupérer le short qu'on lui avait
donné.
Elle a été enterrée dans une
tombe peu profonde, nue à partir de la taille.
Certains hommes ont ensuite été
traduits en cour martiale, non pour viol ou meurtre, mais pour “négligence
dans la prévention d'un crime”. Les peines ont été légères. Le commandant
qui avait orchestré tout cela n'a été sanctionné qu'avec indulgence. L'armée
israélienne a discrètement réintégré ces hommes. Aucun nom n'a été publié.
Aucun mémorial n'a été érigé. Aucune excuse n'a jamais été présentée.
On ne connaît pas le nom de la
jeune fille. Sa famille n'a pas pu l'enterrer. Il ne reste aucune trace de sa
tombe.
Ce n'était pas un acte isolé.
L'armée israélienne était en gestation, mais elle avait été constituée à partir
de milices armées clandestines – la Haganah, l'Irgoun et le Lehi – des
organisations qui avaient depuis longtemps brouillé les frontières entre action
militaire et terrorisme civil. Ce sont ces groupes qui ont rasé des villages
palestiniens, expulsé la population et transformé des civils en dommages
collatéraux.
Le crime de Nirim a donné un
aperçu du type de violence qui a présidé à la naissance de l'État.
Une culture où une jeune fille
peut être transmise d'un homme à l'autre, rejetée et finalement abattue, tout
près des champs d’oliviers et de blé d'un kibboutz.
Où des soldats pouvaient débattre
de son sort autour d'un gâteau et d'une bouteille de vin.
Où personne n’a dit non.
Où une jeune Bédouine, sans nom
et pieds nus, a subi un enfer par des hommes en uniforme, puis été abandonnée
dans une tombe anonyme, non pas par des ennemis, mais par ceux qui se disaient
les protecteurs d'une nouvelle nation.
Elle méritait un nom.
Elle méritait la dignité.
Elle méritait la vie.
Par Mira Askar, le 5 juillet 2025 Traduit par Spirit of Free Speech
Voilà les raisons historiques du lieu ou les
combattants de la Résistance Palestinienne avait visé le kibboutz de Nirim le 7 Octobre
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