Les années 60 et 70,
celles de ma jeunesse, étaient marquées par l’envie de croquer la vie à pleines
dents, sans s’encombrer de dogmes oppressants ni de carcans rigides. Nous
vivions au rythme de nos désirs, bercés par l’optimisme d’une époque où
l’avenir semblait ouvert, multiple et non dicté par une seule et unique voie.
L'authenticité est
une pureté extrême de l'âme humaine, une force de caractère qui n'est pas
donnée à tout le monde. Quand on est réel et authentique, on craint rien, on n’a
pas besoin de cacher quoi que ce soit ou de se déguiser, on n’a que de belles
choses à montrer et à offrir. Ces êtres naturels fleurissent dans les milieux
qui leur appartiennent, puisqu'ils y trouvent un monde opportun, un univers
dans lequel ils peuvent apercevoir leurs semblables, où la vie avait une saveur
différente, un goût de liberté insouciante, de plaisirs simples, de camaraderie
sincère.
C'était ça, vivre
tout simplement !
Le meilleur est en
train d’arriver, qu’elle soit un témoignage : j’ai aimé la vie, avec ses joies,
ses excès, ses éclats de rire et ses amitiés sincères.
On me disait toujours : ne t'efforce pas trop, car les plus belles choses de la vie arrivent
quand on s'y attend le moins. Ne les cherche pas, elles te chercheront.
La vie est belle
avec son va-et-vient, avec ses saveurs et ses amertumes…
J'ai appris à vivre
et à savourer chaque détail, j'ai appris des erreurs, mais je ne vis pas à
penser à elles, car elles sont souvent un souvenir amer qui empêche d'avancer.
Il y a des erreurs irréparables.
Les blessures
profondes ne disparaissent jamais de ton cœur, mais il y a toujours quelqu'un
de véritablement prêt à les guérir avec l'aide de Dieu.
Marche main dans la
main avec Dieu, tout s'améliore toujours.
À force de perdre,
j'ai appris à gagner ; à force de pleurer, le sourire que j'ai s'est dessiné sur
mon visage. Je connais tellement bien le sol que je ne regarde plus que le
ciel. J'ai touché le fond tant de fois que, chaque fois que je descends, je
sais que demain je remonterai.
Je m'étonne
tellement de ce qu'est l'être humain, que j'ai appris à être moi-même.
Il m'a fallu
ressentir la solitude pour apprendre à être avec moi-même et savoir que je suis
une bonne compagnie.
J'ai essayé d'aider
tant de gens que j'ai appris à attendre qu'on me demande de l'aide.
J'ai toujours voulu
que tout soit parfait et j'ai compris que tout est, en réalité, aussi imparfait
qu'il se doit de l'être (y compris moi).
Je fais seulement
ce que je dois, de la meilleure façon possible, et les autres qu'ils fassent ce
qu'ils veulent.
J'ai vu tant de
chiens courir sans but que j'ai appris à être tortue pour apprécier profondément
le chemin.
J'ai appris qu'en
cette vie, rien n'est certain, seule la mort l'est... c'est pourquoi je profite
de l'instant et de ce que j'ai.
J'ai appris que
personne ne m'appartient, et que ceux qui sont avec moi le seront tant qu'ils
voudront et tant qu'ils devront l'être. Et celui qui m'aime véritablement me le
fera savoir à chaque instant, contre tout et quoi qu'il en coûte.
Que la véritable
amitié existe, mais qu'il n'est pas facile de la trouver.
Que celui qui
t'aime te le prouvera toujours sans que tu aies besoin de le lui demander.
Que la fidélité
n'est pas une obligation mais un véritable plaisir lorsque l'amour est le
maître de ton cœur.
C'est ça, vivre...
La vie est belle avec son va-et-vient, avec ses saveurs et ses amertumes…
J'ai appris à vivre
et à savourer chaque détail, j'ai appris des erreurs, mais je ne vis pas à
penser à elles, car elles sont souvent un souvenir amer qui empêche d'avancer.
Il y a des erreurs irréparables.
Les blessures
profondes ne disparaissent jamais de ton cœur, mais il y a toujours quelqu'un
de véritablement prêt à les guérir avec l'aide de Dieu.
Marche main dans la
main avec Dieu, tout s'améliore toujours.
Et ne t'efforce pas
trop, car les plus belles choses de la vie arrivent quand on s'y attend le
moins. Ne les cherche pas, elles te chercheront.
Le meilleur est en
train d’arriver, qu’elle soit un témoignage : j’ai aimé la vie, avec ses joies,
ses excès, ses éclats de rire et ses amitiés sincères.
Aujourd’hui, je
regarde le monde avec un sentiment mêlé de tristesse et d’incompréhension. Il
me semble que la jeunesse, autrefois fougueuse et libre, s’est enfermée dans
une prison invisible, faite d’interdits et d’obligations qui ne viennent pas de
lois humaines, mais d’un diktat moral inflexible. La religion, autrefois une
affaire personnelle, est devenue un étendard, une armure, un dogme absolu où
l’individu s’efface derrière un devoir dicté par d’autres. Je croyais,
naïvement, que les femmes étaient contraintes à suivre ce chemin, mais il
semble qu’elles y adhèrent avec ferveur, par choix ou par résignation. Et c’est
peut-être ce qui me frappe le plus : l’acceptation de cet enfermement
volontaire, au nom d’un au-delà incertain, au détriment de la vie bien réelle
qui s’offre à elles.
J’ai vécu assez
longtemps pour voir le bal des hypocrisies se jouer encore et encore :
"Fais ce que
je dis, pas ce que je fais", telle est la règle d’or de ceux qui prêchent la
vertu tout en s’accordant en secret les plaisirs qu’ils condamnent .Ils
sacrifient leur présent à un futur hypothétique, refusant de savourer la beauté
de l’instant.
Mais alors, à quoi
bon naître si c’est pour s’interdire de vivre ?
Peut-être suis-je
simplement un vieil homme nostalgique, attaché à un passé révolu. .Peut-être que
chaque génération voit la suivante avec inquiétude, redoutant un monde qui lui
échappe. .Mais dans le tumulte
Je suis un auteur
algérien (Wahrani), je suis né musulman, je n’en fais pas un fonds de commerce
revanchard dans la plus pure tradition des croisades.
Je ne suis ni imam
ni même un frère musulman et encore moins un prosélyte de quelques
organisations que ce soit. Cependant je revendique le fait d’être né dans un
environnement familial algérien musulman, de tradition bédouine vierge de toute
influence (idéologique ou théologique) extérieure depuis l’avènement de l’Islam,
dans lequel on ne m’a jamais éduqué à haïr l’homme de religion qu’il soit juif,
chrétien, sabéen, hindouiste ou bouddhiste ou autre …
Et je n’ai jamais,
même par simple curiosité, ouvert une page web concernant un site dit
islamiste.
En revanche, j’ai lu
beaucoup de livres sur les religions, écrits uniquement par des historiens, des
philosophes, des savants de renom, exclusivement de langue française,
mondialement reconnus. De ces ouvertures, une chose est certaine : la vie est
précieuse, elle mérite d’être vécue pleinement, ici et maintenant, sans la
réduire à un simple passage en attendant mieux ailleurs.
Pour combattre quelquefois la solitude et par coups de tristesse, je m’obligeai à sortir errer
dans les rues de ma ville. Arrivé dans la rue que l'on appelait jadis Marceau,
perpendiculaire à la gare, je ralentis le pas, emporté par un flot de
souvenirs.
Soudain, de fortes
clameurs brisèrent le silence, me tirant de ma rêverie. Une bande de garçons en
était l'origine, courant et riant aux éclats, insouciants et pleins de vie. Ils
jouaient au foot avec une énergie débordante, se disputant le ballon avec
l'ardeur de véritables championnes.
Parmi eux, un
garçon attira mon attention. Vêtue de petits habits usés et déchirés, il
s'acharnait à marquer un but, comme pour défier ses amis qui, chaque fois qu'il
touchait le ballon, l'en empêchaient impitoyablement, brisant son élan avant
qu'il n'ait pu atteindre son objectif.
Pendant ce temps,
dans l'équipe adverse, un garçon richement vêtu était applaudi à tout rompre,
bien qu'il jouât mal.
Les huées à
l'encontre du garçon démuni m'attristèrent profondément. Comment en sommes-nous
arrivés là ?
Quelle époque !
Le mal du
matérialisme s'est sournoisement infiltré dans l'esprit de nos enfants.
Désormais, tout se jauge à l'aune de l'escarcelle. La valeur d’un être ne
repose plus sur son mérite, mais sur son apparence et ses possessions.
Les conséquences de
cette lâcheté collective gangrènent déjà nos rapports sociaux, façonnant un
monde où l’injustice n’indigne plus, où l’inégalité s’érige en norme.
"Le
vertueux démuni est méprisé, tandis que le riche ignorant est célébré en
modèle."
Profondément
affligé, je repris ma marche, le cœur lourd. Une odeur de pois chiches grillés
flottait dans l’air, me ramenant à la réalité. Je me dirigeai alors vers mon
ami Houari pour me payer un sandwich de karentika... Peut-être en guise
de maigre consolation pour ce garçon dont l’innocence s’étiolait sous le poids
des regards méprisants.
Moi qui approche de
la fin de mon chemin, je ne me fais pas d’illusions. Je sais que mes jours sont
comptés et cela ne me fait pas peur. Ce qui m’inquiète, c’est l’avenir de mes
petits-enfants qui grandissent dans un monde devenu dur, intolérant, où la
pensée unique écrase la curiosité et l’envie de découvrir.
Je voudrais que mes petits-enfants puissent dire la même chose un jour, sans avoir à regretter le temps perdu. Auront-ils encore la liberté de choisir leur propre destin ?
Pourront-ils encore rire aux éclats, s’aimer librement, rêver sans crainte d’être jugés ?
Ou devront-ils, eux aussi, plier sous le poids d’une morale qui ne laisse aucune place à l’épanouissement individuel ?