Depuis
plusieurs années, le comité Nobel est critiqué pour ses choix controversés :
Abiy Ahmed, récompensé avant de plonger l’Éthiopie dans la guerre civile, ou
Barack Obama, honoré avant même d’avoir agi. La candidature de Boualem Sansal
s’inscrit dans cette logique d’un prix trop rapide à couronner les symboles
plutôt que les résultats.
Face à ces dérives, un mot d’ordre s’impose : retrouver la rigueur éthique et
la lucidité morale qui faisaient autrefois la grandeur du Nobel de la paix. Quand
la notoriété remplace l’action, et la polémique l’engagement.
Les exemples
choisis sont éloquents : Donald Trump, figure de division et de tension
internationale, ou encore Teodoro Obiang, autocrate au pouvoir depuis plus de
quarante ans ou encore Boualem Sansal écrivain médiocre. Ces cas illustrent la contradiction
flagrante entre le discours de paix et les actes politiques des candidats. Une
dimension cynique de ces démarches : ces dirigeants cherchent moins à
promouvoir la paix qu’à redorer leur image internationale.
Le prix devient alors un outil de communication politique, une stratégie
de « blanchiment » symbolique qui détourne la finalité morale du Nobel en dérive
: celle d’un prix prestigieux devenu le théâtre d’ambitions personnelles et
géopolitiques. Longtemps présenté comme une voix courageuse de la liberté,
Boualem Sansal incarne aujourd’hui la dérive d’un Prix Nobel de la paix de plus
en plus attiré par la lumière médiatique. Son nom, souvent cité parmi les
candidats, symbolise le glissement d’une récompense morale vers un trophée
d’influence
Un écrivain célébré, mais loin de
l’esprit de réconciliation
Chaque
automne, le Prix Nobel de la paix relance les spéculations et les polémiques.
Parmi les prétendants, celui de Boualem Sansal surprend autant qu’il interroge.
Romancier reconnu, auteur d’œuvres marquantes comme Le Village de l’Allemand
ou 2084, Sansal s’est forgé une image d’intellectuel libre, refusant le
consensus. Mais cette liberté s’est souvent muée en provocation.
Ses déclarations tranchantes, ses jugements sans nuance sur le monde
arabo-musulman, son ton volontiers accusateur font de lui un écrivain de
rupture, pas de réconciliation.
Or, le Nobel de la paix n’est pas une médaille pour esprits rebelles : il
devrait consacrer ceux qui rassemblent,
apaisent, réparent.
Car s’il est
un écrivain courageux, il n’est pas un artisan de réconciliation. L’homme manie
la provocation avec talent, mais la paix ne se nourrit pas de colère. Son
discours, volontiers moralisateur et souvent teinté de méfiance envers le monde
arabo-musulman, divise bien plus qu’il ne rassemble. On peut saluer son audace
littéraire sans pour autant lui prêter des vertus qu’il n’incarne pas.
Cette candidature symptomatique révèle un glissement du Nobel vers le spectacle médiatique. À une époque où la visibilité tient lieu de mérite, un romancier connu vaut mieux, aux yeux de certains, que des militants anonymes qui œuvrent réellement pour la réconciliation. Pendant qu’on vante la liberté de ton d’un intellectuel parisien, des femmes, des médiateurs, des défenseurs des droits humains risquent leur vie dans l’ombre pour éviter les massacres ou restaurer le dialogue. Ces figures-là n’ont pas d’attaché de presse, mais elles changent le monde.
Le Nobel dévoyé par le spectacle
médiatique
Non. On ne donne pas le Nobel sous prétexte que le
récipiendaire est prisonnier. Il faut le talent. Le talent d'abord et avant
tout. Sinon le prix perdra son aura.
Le Nobel n’est pas fait pour faire de la politique, ça
devient n’importe quoi
La mise en
avant de Sansal révèle une dérive inquiétante : celle de la notoriété qui
remplace la vertu.
Le comité Nobel, trop souvent influencé par la visibilité médiatique, semble
oublier les véritables artisans de la paix — ces femmes, militants et
médiateurs africains qui, dans l’ombre, désarment les conflits au prix de leur
sécurité.
Pendant que les projecteurs se braquent sur des figures intellectuelles connues
à Paris ou Oslo, ceux qui agissent réellement n’obtiennent ni tribune ni
reconnaissance.
Récompenser Sansal reviendrait à confondre le talent littéraire avec l’action
morale, le verbe avec l’acte, l’indignation avec la construction.
Un Nobel ne se décerne pas au talent,
mais à la décence
Reconnaissons
à Boualem Sansal son courage d’expression. Mais ne confondons pas liberté de
ton et travail de paix. Le Nobel n’est pas une médaille de prestige
culturel ; c’est une récompense éthique, destinée à celles et ceux qui apaisent
le monde, pas à ceux qui en commentent les fractures.
Couronner Sansal reviendrait à transformer le Nobel de la paix en simple
trophée médiatique. Ce serait la victoire du verbe sur l’action, de l’ego sur
l’humilité.
La paix mérite mieux que des
provocations
À l’heure où
des millions d’Africains et de Moyen-Orientaux paient chaque jour le prix de la
guerre, il serait indécent de récompenser un écrivain qui se complaît dans la
polémique.
Le Nobel de la paix ne doit pas être un prix pour les commentateurs du chaos,
mais pour ceux qui essaient vraiment d’y mettre fin.
La paix n’est pas un concept littéraire mais de rappeler une vérité simple :
écrire ne suffit pas à construire la paix.
La paix demande de l’écoute, de la modestie, du dialogue — autant de vertus
éloignées du ton polémique et parfois hautain de Sansal.
Récompenser
Sansal reviendrait à transformer le Nobel de la paix en prix de littérature contestataire.
Ce serait confondre la liberté d’écrire avec la responsabilité d’agir. La paix,
la vraie, demande patience, écoute, humilité — tout le contraire de la posture
d’écrivain solitaire qui juge le monde du haut de sa lucidité.
Le comité
Nobel devrait s’en souvenir : la paix n’est pas un concept de roman, ni un
slogan médiatique. C’est une œuvre concrète, faite de mains tendues et de vies
risquées. Et dans ce domaine, Boualem Sansal n’à rien d’un modèle
En faire un symbole du Nobel reviendrait à dénaturer ce prix : un prix né pour
récompenser les bâtisseurs, pas les commentateurs du chaos.
Un appel à la vigilance et au retour
à l’éthique du Nobel
Le monde
souverain en appelle à la responsabilité morale du comité Nobel, sommé de «
trier avec rigueur » et de résister aux pressions politiques et médiatiques.
Le texte met en garde contre une dérive fatale : si le Nobel continue à
récompenser des dirigeants autoritaires ou des figures controversées, il risque
de « perdre ce qui fait sa force », à savoir son statut de symbole universel de
la paix et de la justice.
Cette conclusion réaffirme donc une exigence éthique : le prix Nobel ne doit
pas devenir une « médaille d’honneur pour carrières controversées », mais
demeurer le sanctuaire de la sincérité, du courage moral et du dialogue
véritable.
L’auteur réinscrit ainsi sa réflexion dans une perspective plus large : celle
de la crédibilité des institutions internationales et de la valeur morale des
symboles dans un monde saturé de communication et de cynisme.
Conclusion
La bonne
perception dénonce avec vigueur la perte de sens du Prix Nobel de la paix,
détourné de sa vocation originelle par des ambitions politiques et des calculs
d’image. En s’appuyant notamment sur les dérives africaines — entre autocraties
en quête de respectabilité et héros de la paix ignorés —, il révèle une crise
de légitimité qui touche l’ensemble du processus de nomination.
Ce texte est donc autant une critique des impostures contemporaines qu’un
plaidoyer pour la réhabilitation du véritable esprit du Nobel : celui qui
récompense la justice, la réconciliation et le courage moral, loin des feux
médiatiques et des manipulations politiques.
L’auteur nous rappelle enfin que la paix ne se proclame pas, elle se construit,
et que les institutions chargées de l’honorer doivent rester fidèles à cet
idéal.
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient
comme ça. »
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