Parfois il m'est utile de le dire !

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GénérationZ212 : Le cri de la jeunesse marocaine pour la dignité

 

On croyait avoir tout vu : les slogans du Hirak, les espoirs du printemps arabe, les illusions vite refermées. Mais aujourd’hui, une génération refuse d’attendre son tour. Elle ne brandit pas des fleurs. Elle brandit des écrans. Et ces écrans montrent au monde ce que le pouvoir voudrait cacher : des hôpitaux délabrés, des écoles saturées, une jeunesse humiliée. Trois mots suffisent : Santé. Éducation. Dignité.

C’est la GenZ 212 crée en septembre 2025 sur la plateforme Discord. Elle est à l'origine des manifestations de 2025 au. Elle n’a ni parti, ni chef, ni slogan marxiste ou islamiste. Elle a mieux : TikTok, Instagram, des vidéos de dix secondes qui ridiculisent les ministres et exposent la hogra. Ce qui se joue aujourd’hui, c’est plus qu’une colère : c’est une rupture.

Depuis fin septembre, des manifestations secouent Rabat, Casablanca, Oujda, Agadir et d’autres villes. Les jeunes ne réclament pas la lune. Ils réclament le droit de se soigner sans mourir dans une salle d’attente. D’étudier sans mendier. De travailler sans s’exiler. Ils réclament ce que le pouvoir promet depuis des décennies sans jamais le livrer.

La réponse des autorités a été brutale. Arrestations massives. Charges policières. Des blessés graves. Des morts. Les fourgons ont foncé dans les foules. Ce n’était pas une bavure : c’était une méthode. Comme si la peur pouvait remplacer la dignité. Mais un État peut réprimer des corps, il ne peut pas réprimer un hashtag. Il peut enfermer un militant, il ne peut pas enfermer une vidéo déjà partagée des milliers de fois.

GenZ 212 dénonce un choix politique clair. Des milliards pour des stades et des projets de prestige, zéro investissement réel pour les hôpitaux et les écoles. C’est un contraste insupportable : des tribunes flambant neuves sous les projecteurs de la Coupe du monde, pendant que des malades meurent dans des couloirs insalubres. Des autoroutes vers les palais, pendant que les campagnes sont abandonnées. Cette injustice n’est pas une fatalité. C’est une décision.

Ce système profite à une élite arrogante qui vit dans une bulle, exhibe son luxe à Rabat ou Marrakech, tandis que la majorité ploie sous la misère. Et quand cette jeunesse dit stop, le régime sort les matraques. Mais qu’il le comprenne : la répression ne fait pas taire. Elle radicalise. Chaque blessé devient un témoin. Chaque arrestation devient une preuve. Chaque image devient une barricade numérique.

Cette génération refuse d’être la chair à harga. Refuse d’être une monnaie d’échange dans les négociations avec l’Europe. Refuse de voir son avenir réduit à l’exil ou à la survie. Elle est née connectée, consciente que la dignité existe ailleurs, et qu’elle la mérite ici.

Ce n’est pas une émeute passagère. C’est une rupture totale. Le Maroc ne se tient pas debout avec des stades vides et des palais fermés. Il se tient debout avec des hôpitaux, des écoles, un peuple digne. Tant que cela n’existe pas, aucune répression ne restaurera l’ordre.

Aux dirigeants : vos projets pharaoniques ne sont que des vitrines pour masquer vos faillites. Vous pouvez bien foncer sur un manifestant avec un fourgon, vous ne foncerez jamais sur une génération entière. À chaque coup que vous donnez, vous affaiblissez votre propre légitimité.

Aux citoyens : la dignité n’est pas une marchandise. La jeunesse a rompu le silence. Elle n’attend plus. Elle exige. Et cette exigence, c’est la nôtre. Soutenons-la. Portons ses récits. Refusons l’humiliation.

On peut réprimer des corps. On ne peut pas réprimer une génération connectée. GenZ 212 a rompu le silence. Son mot d’ordre est clair : la dignité. Et la dignité ne négocie pas.

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

 

 

 

 

 

 

 


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