Introduction : Le paradoxe de la reconnaissance
Gaza brûle. Les enfants meurent de faim. Les
maisons tombent en ruines. Les hôpitaux manquent de tout. La France parle de
reconnaissance. Mais que vaut un mot quand le sang coule sur le béton et que
les cris étouffés résonnent sous les décombres ?
Reconnaître
la Palestine n’est pas un geste diplomatique neutre. C’est l’aveu qu’un droit
fondamental a été bafoué depuis des décennies. Mais si la reconnaissance n’est
pas accompagnée d’actions concrètes — sanctions, embargos, pressions
économiques — elle devient une illusion morale, un alibi pour détourner le
regard du génocide en cours.
Gaza brûle. Les enfants meurent de faim. Les
maisons tombent en ruines. Les hôpitaux manquent de tout. La France parle de reconnaissance.
Mais que vaut un mot quand le sang coule sur le béton ? Quand les cris étouffés
résonnent sous les décombres ? Quand chaque jour d’inaction permet à la
violence de continuer ?
Reconnaître
la Palestine comme État n’est pas un geste diplomatique anodin. C’est l’aveu
qu’un droit fondamental a été bafoué pendant des décennies, que la communauté
internationale a fermé les yeux trop longtemps. Mais reconnaître sans agir,
c’est transformer la justice en spectacle, c’est offrir une illusion à ceux qui
souffrent réellement. Une illusion qui sert à détourner le regard du génocide
en cours, et à offrir aux puissances occidentales un alibi moral : « Nous avons
reconnu. Nous avons parlé. »
Depuis
octobre 2023, Gaza est un champ de ruines. Les bombardements massifs ont
pulvérisé des quartiers entiers. Les familles déplacées à répétition se
retrouvent sans abri, rejetées dans la rue, privées même d’un refuge
temporaire. La famine organisée, les maladies non soignées, les épidémies qui
ravagent les populations affaiblies complètent le tableau d’une destruction
planifiée. Ce n’est pas un accident de guerre. C’est une stratégie
systématique, conçue pour effacer Gaza de la carte, pour anéantir sa
population. Des enfants meurent de faim, des malades succombent faute de soins,
des familles entières sont réduites à l’exil. Et pourtant, les chancelleries
européennes préfèrent célébrer des gestes symboliques plutôt que d’agir.
La
diplomatie européenne se drape dans le langage des principes. Elle parle de
droits, de reconnaissance, de solutions diplomatiques. Mais dès qu’il s’agit de
passer aux actes — suspendre les ventes d’armes, geler les coopérations
militaires, sanctionner les entreprises complices — le discours s’évanouit. « C’est
compliqué », disent les gouvernements: Compliqué pour qui -- Compliqué pourquoi ?
Quand ailleurs la volonté politique a existé, les États n’ont pas hésité à frapper d’autres pays au portefeuille. Ici, la complexité devient un alibi pour rester immobile. Pendant ce temps, les enfants meurent, les familles sont expulsées, et la colonisation poursuit son œuvre silencieuse.
La
complexité se retrouve aussi dans les médias et analyses européens. On parle du
Hamas plutôt que des Palestiniens. On parle de gouvernance plutôt que de
survie. On réduit la lutte d’un peuple à un débat abstrait sur la politique
d’un mouvement, ignorant l’occupation et la colonisation, qui sont à l’origine
de cette résistance. Affaiblir ou éliminer le Hamas sans mettre fin à
l’occupation, c’est préparer l’émergence de nouvelles forces, plus radicales
encore. Le Hamas est à la fois une organisation politique et une armée de
libération il est donc indispensable à la Palestine !!! C’est un cercle
vicieux que la diplomatie européenne alimente sans le dire.
Le problème
n’est pas Netanyahu. Ni quelques dirigeants isolés. Le problème, c’est l’État
israélien. Son appareil de violence est institutionnalisé. Sa colonisation est légalisée.
Son nettoyage ethnique est normalisé. La distinction droite-gauche est un
leurre : elle existe pour les Israéliens juifs, mais pour les Palestiniens,
elle est indifférente. Tous prolongent la même logique : nier aux Palestiniens
le droit d’exister pleinement, légitimer leur spoliation, leur déplacement, et
leur extermination progressive, à feu vif ou à feu doux.
L’Europe
applaudit des gestes symboliques. Elle reconnaît sur le papier un État
palestinien, mais refuse de s’attaquer à l’essentiel : l’occupation,
l’apartheid, le génocide. Reconnaître sans agir, c’est transformer la justice
en spectacle. C’est tendre un parchemin à un peuple que l’on laisse mourir de
faim, sous les bombes et dans l’exil.
La Palestine
ne réclame ni compassion, ni symboles, ni tutelle. Elle exige la justice nue et
entière. Restitution des terres. Égalité des droits. Fin de l’occupation.
Poursuites légales contre les responsables. La reconnaissance diplomatique n’a
de valeur que si elle est accompagnée de mesures concrètes et soutenues :
embargo sur les armes, gel des coopérations militaires, sanctions économiques
ciblant les entreprises complices, et traduction des criminels devant la
justice. Ce n’est pas une question d’individus, mais d’État et de son appareil
de violence.
Il n’y a pas
de neutralité face à un génocide. Les mots sont faciles, les discours
diplomatiques rassurants. Mais rester immobile, ne pas sanctionner, ne pas
agir, c’est être complice. Chaque jour d’inaction est un jour de complicité.
Chaque mot vide prononcé à l’ONU est une bénédiction pour les chars israéliens,
pour les fosses communes, pour les réfugiés en exil.
À la France
et à l’Europe : cessez de parler de complexité. Les enfants de Gaza n’ont pas
le temps. Les familles réfugiées n’ont pas de patience. Les collines de
Cisjordanie n’ont pas de répit. La seule complexité est celle que vous
brandissez pour fuir la justice.
Choisir la
justice, c’est agir maintenant. Suspendre les ventes d’armes. Geler les
coopérations militaires. Sanctionner les entreprises qui profitent de la
colonisation. Traduire les responsables en justice. La justice doit précéder la
diplomatie. La reconnaissance seule ne suffit plus.
Reconnaître
et agir, c’est choisir la vérité. Reconnaître sans agir, c’est cautionner le
mensonge. Il est temps pour la France et pour l’Europe de faire ce choix, sans
détour, sans excuses, sans rhétorique : justice pour la Palestine. Maintenant.
Chaque jour d’inaction est un jour de complicité. Chaque mot vide prononcé au sommet de l’ONU est une bénédiction pour la violence et la misère. La France et l’Europe doivent faire un choix clair, sans détour ni excuses : justice pour la Palestine, maintenant. La diplomatie sans action est un mensonge. La vérité exige courage et sanctions concrètes. Le monde doit agir avant que les mots ne remplacent les vies perdues.
Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient
comme ça. »
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