Parfois, il m'est utile de le dire ?

Israël affame Gaza : ce que Gaza dit de nous !

 

J’ai lu l’article « Gaza ou la fin de l’humanité »  de Médiapart, comme on reçoit un coup de poing. Il ne m’a pas appris grand-chose que je n’avais pas déjà vu, lu ou pressenti. Mais il a condensé, dans un seul texte, une colère, une désolation et un vertige moral que je partage.

Pourtant, malgré cette réflexion, quelque chose me retient. Non pas pour relativiser l’horreur  au contraire, je voudrais l’affronter dans sa pleine vérité, mais parce que je crois qu’une parole juste n’est pas seulement une parole en colère. Elle doit être aussi rigoureuse, ancrée et responsable. Surtout quand elle parle au nom de l’humanité.

Oui, Gaza nous confronte à l’inimaginable. À un niveau de violence contre des civils que même les guerres récentes n’avaient pas atteint. À la destruction méthodique d’une société, de ses infrastructures, de ses repères, de son avenir. À une réclusion totale, géographique (blocus permanent) physique (colonisation),  qui ne laisse plus de place à la vie, ni à la dignité, ni à l’espoir.

Ce n’est pas une guerre. C’est une suppression,  l’intention derrière cet répression, qu’on l’appelle génocide, nettoyage ethnique ou projet colonial terminal, mérite d’être examinée non seulement avec des mots puissants, mais avec des outils juridiques, politiques..

Les mots ont un sens !

Si Israël qui s’est institué  «état nation du peuple juif» criminel et sanguinaire. C’est ce qui avait constitué un sommet historique de l’antisémitisme. 

Oui Israël sème « la barbarie ». La barbarie c’est celle que les Palestiniens  subissent depuis 77 ans. C’est celle qui a consisté à violer, brûlé, mutilé, torturé en jouissant, non pour vaincre mais pour humilier et éradiquer des cibles parce que Palestiniennes.

C’est celle d’une société hystérisée dansant sur des cadavres suppliciés ou explosant de joie face à la famine d’une population encerclée. C’est d’un soldat qui consiste à  tirer une balle dans la tête d’un enfant, d’un bébé, d’une femme ou d’un vieillard...

C’est cela la barbarie. C’est également la négation d’un palestinien pour lui voler sa terre.. C’est surtout la barbarie dans la volonté d'humilier, de déshumaniser et de violer le corps de ses ennemis est bien sûr un degré de barbarie supplémentaire.

Israël c’est finalement la haine du Palestinien et la destruction de son Etat, et jamais fatiguer  de contourner la logique pour justifier ce que tout le monde considère comme un génocide, mais Israël est indéfendable ni moralement, ni politiquement, ni devant l’opinion publique

Israël est négatif à la vue de ces tentes de réfugiés qui brûlent. Mais même sans image, le mot "Israël" est en lui-même négatif, on ne se défends pas en tuant tout le monde sans distinction, ça s'appelle des crimes de guerre.

Comparer Gaza à un camp de concentration,  c’est évoquer la barbarie israélienne comme « sortie de l’humanité » : Ce que fait aujourd’hui l’armée israélienne à Gaza est sans doute une extermination progressive et brutale, qui s’inscrit dans une logique coloniale, d’expulsion, de punition collective, de réorganisation territoriale. C’est déjà suffisamment grave pour ne pas avoir besoin d’être comparé sans précaution à l’Holocauste. Le génocide actuel ne remplace ni n'efface celui des juifs par les nazis. Il y a là un lien évident, celui de l'acte même de génocide. 

Ce n’est pas la ressemblance qui est choquante. C’est qu’elle soit instrumentalisée dans un discours suprémacisme  comme unique moteur de la pensée. Tuer pour tuer ne fera pas disparaitre le  Palestinien.  A coup de bombes ou de privation (blocus), ou de famine  (des enfants), on n'a jamais fait disparaitre la bêtise ni la méchanceté sur terre. Que les colonisateurs affament les colonisés, par contre, ça me gêne: je suis humain

Tous les journaux du monde nous parlent des tueries près des points de distribution, des enfants morts de faim à Gaza, le droit international bafoué, et pendant ce temps,  des milliers de personnes brûlées vives à Gaza n'étaient rien sans doute, de méchants futurs Palestiniens brûlées par de sympathiques sionistes israéliens pas du tout néonazis et jamais punis de leurs crimes depuis plus de 75 années. Dépassant  la Waffen SS, dans l’horreur,  bien sûr, mais question crimes de guerre, ça se vaut, et certains Israéliens sont passés très aisément de l'une à l'autre.

Je comprends la tentation d’aller jusqu’au bout de l’indignation. Parce qu’il y a aussi une impuissance insupportable, un désespoir devant l’inaction des États occidentaux.  Comment accepter que des démocraties invoquant les droits de l’homme depuis 70 ans soient devenues les sponsors silencieux de crimes contre l’humanité quand tous savent qu’israélo  est bien connu pour être un grand menteur, un donneur de leçon quand il s'agit de jeter un regard sur l'histoire des peuples mais quand il s'agit de sa propre histoire, personne ne peut lui en donner et surtout il œuvre à détruire ce qui importe, à savoir la liberté de pensée et d'opinion. Toutes les vérités sont bonnes à dire et c'est une des bases des libertés, mais Israël comme toujours reste le vrai ennemie du bon voisinage et du genre humain. Les évènements de l’intrusion, le génocide et la famine contre la population de Gaza sont suffisamment éloquents.

Comment accepter que des dirigeants élus sur des promesses d’humanisme et de solidarité, comme en France, laisse faire ce qu’ils dénonçaient ailleurs, de la Russie à la Birmanie ? Comment comprendre que des journalistes, des hôpitaux, des enfants, soient éliminés sans que cela suscite la moindre ligne rouge diplomatique ?

Sur ce point, je rejoins pleinement l’auteur : nous sommes devenus les témoins passifs du pire, comme si l’habitude de l’horreur nous dispensait d’agir. La lutte contre le colonialisme israélien, car c’est bien UN, exige autre chose qu’une indignation morale. Elle demande une stratégie anticoloniale claire, une politique de désobéissance internationale (boycott, sanctions, campagnes de dénonciation, pressions citoyennes), mais aussi une revalorisation de la parole palestinienne elle-même, souvent occultée par ceux qui parlent sur Gaza au lieu d’écouter ceux qui parlent depuis Gaza.

Ce que l’on doit à Gaza, ce n’est pas seulement notre compassion. C’est notre courage à dire les faits, à les nommer sans détour, mais aussi à construire des ponts entre les peuples, même au cœur de la tragédie. Il n’y aura pas de paix sans justice, mais il n’y aura pas de justice sans responsabilité partagée dans les mots que nous utilisons, les alliances que nous formons, et les espoirs que nous semons.

Gaza se défend, et en se défendant avec audace, courage, fermeté, virtuosité et précision, contribue de ce fait à défendre l’humanité libre, d’un cancer nommé Israël.  Gaza vient de rappeler au monde que la paix sans la justice est le mot fétiche des doctrinaires ou des lâches, celle des menteurs et des ignorants, la devise officielle des bourreaux et de leurs complices

Gaza ne signe pas la fin de l’humanité. Gaza nous demande si nous voulons encore en faire partie.

Kader Tahri                                                                                                                                 Chroniqueur libre et observateur inquiet !

https://kadertahri.blogspot.com/

 

 

 

 

 


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