Parfois, il m'est utile de le dire ?

  L'idée de ce travail est née de la lecture des échanges sur des forums, lors de dialogues entre musulmans et chrétiens. Ces échanges s...

Gaza subit un pire holocauste !

 

Il y a des lectures qui dérangent par ce qu’elles révèlent du monde. Et d’autres qui dérangent par ce qu’elles révèlent de ceux qui les écrivent. L’article auquel je réagis aujourd’hui appartient à cette seconde catégorie. Un texte qui prétend désamorcer les passions mais qui, au fond, les entretient. Un texte qui joue sur l’équilibre apparent mais repose sur un socle friable d’amalgames et de réflexes conditionnés.

Je voudrais ici expliquer pourquoi ce type de raisonnement m’indispose profondément. Pourquoi il me semble symptomatique d’une paresse intellectuelle, d’une facilité trop répandue dans les débats publics : celle qui consiste à généraliser pour mieux éviter d’affronter les vraies responsabilités.

L’alibi de la guerre permanente : l’excuse universelle

Tout commence par cette justification : Israël serait en guerre permanente pour son existence, donc tout ce qu’il fait relèverait de la normalité politique. Cet argument me heurte car je le connais trop bien. Il est universel. C’est toujours « l’état d’exception » qui justifie tout, toujours « la situation particulière » qui lave les fautes, toujours « les circonstances historiques » qui exonèrent de toute introspection.

Il suffit de regarder le monde : tous les régimes autoritaires invoquent la menace extérieure, la guerre larvée, le danger permanent pour restreindre les libertés et imposer leur loi. Les démocraties elles-mêmes y ont succombé, des États-Unis après le 11 septembre à la France sous état d’urgence.

Mais cela ne justifie rien. Cela n’excuse rien. Que l’histoire d’Israël soit complexe, violente, marquée par des conflits, c’est une évidence. Mais cette complexité est précisément une raison de maintenir une exigence morale, pas de la suspendre. Sinon, on ouvre la voie à toutes les dérives — au nom de la guerre éternelle.

Ensuite vient ce passage presque comique, énumérant les mafias russes, italiennes, japonaises, mexicaines, pour finir par dire que, somme toute, les Juifs n’échapperaient pas à cette règle. Et je me dis : quelle étrange manière de penser !

Est-ce cela l’universalisme ? Tirer tout le monde vers le bas, expliquer qu’il est normal que chacun ait ses crapules et ses voyous ? Est-ce cela, l’analyse politique et sociale : réciter des listes de nationalités accolées à des crimes pour mieux diluer la gravité des faits ?

Je crois à l’universalisme, oui. Mais l’universalisme des droits, des responsabilités, de la justice. Pas celui des préjugés, pas celui des clichés ambulants, pas celui qui compile des exemples pour mieux éviter toute réflexion sérieuse sur les causes structurelles de la violence et du crime.

Puis, l’article change de ton : il assure qu’en réalité, la criminalité serait plutôt marginale chez les Juifs, que les vrais truands finissent minablement, que le grand banditisme n’est pas une « tradition » juive. Et pourtant… on continue de parler d’identité, de culture, d’origine.

Je trouve cela profondément malhonnête. Pourquoi parler d’origine quand il s’agit de criminalité ? Pourquoi introduire une catégorie ethnique là où il n’y a que des trajectoires individuelles, des contextes sociaux, des logiques économiques ? Pourquoi ce besoin de rendre hommage aux bons stéréotypes après avoir listé les mauvais ?

La vérité, c’est que ce type de raisonnement est un piège : il prétend rééquilibrer, il prétend nuancer, mais il reconduit en réalité une vision du monde où chaque peuple est supposé porter ses criminels comme une fatalité culturelle.

Enfin, il y a cet usage de l’histoire manipulée comme prétexte: on évoque des mafieux célèbres, des collusions opportunistes, des stratégies nazies d’instrumentalisation du crime juif en Pologne… Et je ressens un profond malaise.

Parce que c’est précisément cela, le piège du storytelling historique : prendre des exemples marginaux, les sortir de leur contexte, et s’en servir comme caution pour parler de tout et surtout de n’importe quoi.

Oui, il y a eu des bandits juifs, comme il y a eu des héros juifs, des poètes juifs, des savants juifs, des révolutionnaires juifs. Mais aucun d’entre eux ne définit « les Juifs » dans leur ensemble. Pas plus que Meyer Lansky ne raconte une histoire collective, pas plus qu’un cartel colombien ne raconte ce qu’est un peuple.

Je crois qu’il est grand temps de faire un effort. Un effort de précision, un effort de rigueur, un effort d’éthique intellectuelle.

Les États doivent être jugés sur leurs actes, pas sur des excuses historiques.
Les phénomènes criminels doivent être analysés par les sociologues, les économistes, les juristes, pas par des compilateurs de clichés. Les peuples doivent être considérés comme des individus libres et complexes, pas comme des réceptacles d’étiquettes culturelles.

L’article auquel je réponds, sous ses dehors raisonnables, entretient un discours glissant : celui qui remplace la compréhension par la généralisation, celui qui justifie les abus par le contexte, celui qui masque les responsabilités derrière des souvenirs historiques sélectifs.

Je refuse cette facilité. Et je continuerai à défendre une exigence : celle de toujours dissocier les actes des individus de leur appartenance, celle de toujours interroger le pouvoir sur ses choix, et celle de toujours refuser la fatalité culturelle, d’où qu’elle vienne.

Aucune condamnation de l'ONU, des pays de l'OCDE, des organisations humanitaires, aucune manifestation mondiale, ni aucune déclaration d'experts en droit international et de spécialistes du génocide n'a réussi à mettre un terme à la guerre à Gaza ou en Cisjordanie. Rien ne semble pouvoir dissuader le gouvernement israélien de poursuivre son objectif affiché de longue date : le projet expansionniste, lancé en 1948 et qui se poursuit aujourd'hui sous la bannière du « Grand Israël ». J'ai été choqué de voir la carte proposée pour ce soi-disant Grand Israël : elle ne s'arrête pas à Israël et aux Territoires palestiniens occupés (Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza). Elle inclut même des parties du sud de la Syrie et de la Jordanie.

À ce stade, seule la résistance reste l’unique alternative pour toutes ces populations.

Oui, la diplomatie, le dialogue et la négociation sont des outils valables pour résoudre les conflits, mais seulement entre partenaires égaux et sincères. Malheureusement, avec le gouvernement israélien actuel, un tel dialogue est tout simplement impossible. Tenter des négociations dans ce contexte revient à essayer d'arrêter un bulldozer D9, déterminé à démolir sa maison familiale, avec un simple oreiller en plumes.

Tout Israélien devrait le lire et s'abstenir de tout commentaire ni même d'y répondre sur le moment. À ce stade, la société israélienne est si dénuée de toute moralité, si assurée de sa domination et de sa déshumanisation des Palestiniens, si désespérément accrochée à la fausse notion de victimisation perpétuelle, et si profondément ancrée psychologiquement dans son adhésion au sadisme et à la mort que seules des actions extérieures comme BDS pourront imposer un changement susceptible de conduire à la paix et à la coexistence. Mais Israël doit renoncer à sa domination et à ses fantasmes meurtriers de culte de la mort.

IL est à craindre pour l’avenir des enfants d’Israël qui ont hérité d’une cruauté aussi monumentale, dont les enquêteurs médico-légaux et les procédures judiciaires n’ont pas encore révélé toute l’horreur.

Israël commet de graves crimes contre l'humanité depuis plusieurs années pour un juif pacifique  et s’'imagine  à quel point cela lui fait mal et honte de savoir qu'une nation qui se dit juive viole des normes internationales, en grande partie motivées par ce que les Juifs ont vécu pendant l'Holocauste. « Plus jamais ça » devrait signifier « non », pour quiconque, où que ce soit. Israël a prouvé son immunité face à la persuasion morale qui  vise à  exagérer  dans  les violations du droit international humanitaire.

Ce dont les Israéliens ont besoin, c’est d’une application rigoureuse et rigoureuse du droit international, sans aucun lubrifiant.

Le droit international stipule que l’occupation et la colonisation sont illégales. Les Palestiniens victimes de la rapacité coloniale des terroristes Israéliens et de leurs  soutiens américains et occidentaux, sont parqués comme du bétail, meurent de faim ou sont abattus alors qu'ils tentent de se nourrir. Si ce n'est pas BDS, que se passera-t-il ? Si ce n'est pas maintenant, quand ? victimes de la rapacité coloniale des terroristes Israéliens et de leurs maîtres américains.

Agir illégalement signifie sanctions, boycotts, désinvestissements.

Cela se produira, sinon officiellement au début, du moins dans les faits. Puis officiellement, une fois que les puissances occidentales se seront empressées de prouver qu'elles ne sont pas des génocidaires. Il y a vraiment des périodes de l’histoire où les semaines se succèdent en années, et les années en semaines. Je pense que le statu quo concernant Israël va vraiment changer en Occident. Comment pourrait-il en être autrement ?

Kader Tahri
Chroniqueur engagé, observateur inquiet
« Il faut dire les choses comme elles sont, mais refuser qu’elles soient comme ça. »

 

 

 

 


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