Aujourd'hui, la scène se répète, mais à travers des décisions officielles signées par l'extrémiste Bezalel Smotrich, qui a partagé les dossiers de la mosquée Al-Aqsa et de la Cisjordanie avec Ben-Gvir. Ces décisions, qui visent à démanteler le camp et à le transformer en blocs résidentiels fragmentés, seraient annexées administrativement à la ville de Jénine, effaçant ainsi le caractère unique du camp en tant qu'entité géographique, historique et politique indépendante et témoin vivant de la Nakba et de sa continuation. Le démantèlement de Jénine et d’autres camps représente une étape dangereuse vers la fin de la crise des réfugiés, parallèlement à la liquidation de l’UNRWA et à la fin de ses services. Selon les Conventions de Genève, qui interdisent la destruction de biens civils sauf nécessité militaire impérieuse, la démolition massive du camp constitue un crime de guerre. Cependant, comme je l'ai déjà dit, cette interdiction est balayée par la justice lorsqu'il s'agit des Palestiniens, et le droit international devient le simple serviteur de la puissance occupante.
Ce n'est pas nouveau ; ce droit était complice, et les conventions sont restées muettes en 1967 concernant la politique de déplacement et de nettoyage spatial pratiquée par la puissance occupante dans le quartier marocain de Jérusalem, lorsque l'armée a déplacé les habitants du quartier et l'a démoli pour faire place à la construction d'une grande place qui s'étend aujourd'hui jusqu'au site du Mur occidental. Elle est également restée silencieuse sur les événements survenus à Masafer Yatta, au sud d’Hébron, après le 7 octobre. La communauté est confrontée à la menace d’un déplacement forcé en raison des attaques accrues des colons soutenus par l’État, ainsi que des démolitions, des restrictions foncières et de l’expansion des colonies par les autorités d’occupation.
Cependant, cet ennemi ne comprend pas que tenter d'éliminer les camps engendrera inévitablement de nouvelles formes de résistance, plus difficiles, plus féroces et plus douloureuses. Le cactus n'a jamais cessé de transformer ses feuilles en épines qui font saigner quiconque tente de s'en approcher.
Plus l'ennemi de la diaspora agit avec arrogance et s'efforce, avec toute son énergie injuste, de détruire la mémoire, de démanteler l'identité et d'effacer la longue histoire de la lutte palestinienne, plus il ouvre une boule de feu qui prend la taille d'un bulldozer qui se croit capable de déraciner les camps. Il se trompe à chaque tentative, car ces racines sont profondément ancrées dans la conscience palestinienne et indéracinables.
Source : l’Ecrivain Badia Al Nuaïmi de Palestine Occupée.
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