Ne soyons pas injustes envers Ferhat Mehenni ! Il a tout de même eu son bac avec une moyenne de 16,64, et du temps où le taux national de réussite était à peine à …
… 33% !
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José Gonzales ! Doyen de l’Assemblée française. C’est encore lui qui a prononcé le discours d’ouverture des travaux du nouveau Parlement issu des dernières élections législatives. Ben oui ! C’est la loi française. Il revient au plus vieux crouton de l’hémicycle de croutonner quelques mots pour lancer une mandature. Et encore une fois, ce «bon vieux» José n’a pu se retenir d’évoquer l’Algérie, entre ses lèvres pincées par les derniers soubresauts que lui accorde cette putain d’vie. Bon, il n’a pas versé de larmes, n’a pas pleuré. Non pas parce que mon José, ancien de l’OAS, vieux compagnon de poignard et de gégène de Jean-Marie et actuellement député du Rassemblement national s’est retenu par obligation de réserve. Nooon ! Pensez-vous ! C’est juste qu’à partir d’un certain stade de décomposition, le corps refuse de sécréter ce qu’il n’a plus en stock, c’est-à-dire du liquide lacrymal. Faut dire que même jeune, mon José, il n’en a jamais eu des hectolitres de liquide lacrymal, affectant ses maigres réserves à rire aux larmes des sévices et tortures infligés aux moudjahidine, femmes et hommes et aux civils algériens tombés entre les griffes de la «Bande à José et de Jean-Marie». Lorsqu’on est de «corvée de bois», on n’a pas trop le temps de verser des larmes, n’est-ce pas mon bon Monsieur ? Il était attendrissant le Gonzales, à prononcer ces lettres qui composent le nom d’un pays, A.L.G.É.R.I.E. Pas de larmes, mais tout de même un moment où ces intonations ont fléchi un chouïa. On a senti que ça se dérobait sous son pupitre. Heureusement qu’il était assis, mon José. Et «encore plus heureusement» pour lui, les huissiers de l’Assemblée, ayant été prévenus que Monsieur José, en bon escargot politique du paléolithique, allait une fois de plus baver sur son sujet de prédilection, la Dézédie, ces fonctionnaires se tenaient prêts à le secourir, à lui tendre une fiole de sels ammoniacaux. À l’ancienne, quoi ! Wallah, ne soyons pas trop vaches avec José-la-Main-Rouge ! Tiens, mon José, c’est cadeau, men aândi : je me promenais hier dans Alger-Centre. Oui ! Oui ! Bien sûr que vous avez construit des bâtiments là-bas. M’enfin ! Nous n’allons tout de même pas nier ce fait. Eh ben vois-tu, ces immeubles haussmanniens ont été restaurés dernièrement, et quasiment à l’identique. Faut voir ! Ils étaient baignés par un soleil radieux. Faut voir ! Le ciel couvrait tout cela d’un bleu que même la flamme du RN ne peut pas rivaliser avec. Faut voir ! Et juste en contrebas, la mer qui hésite, la coquette, entre une robe bleue ou verte, à froufrous écumeux blancs. Faut voir ! Faut voir ! Faut voir ! Mais toi, mon José, tu ne verras pas ! Tu ne verras plus ! Tu ne verras plus jamais ! Encore un ou deux discours comme ton tout dernier à l’Assemblée dial Fafa, trois ou quatre postillons sur l’Algérie, et hop ! Tu t’en iras sans avoir vu. Sans avoir revu ta «rue Michelet». Confidence pour confidence, sans que tu n’aies besoin de me torturer pour que je te l’avoue, mon José : tu sais qui irradiait encore plus que le soleil au moment où je me promenais au cœur de ma capitale ? Didouche ! Eh ouais, M’sieur José ! Mourad, l’indécrottable footballeur, mon José ! Plus ton vieux cœur palpitait faiblement à Paris pour une terre où tu ne mettras plus jamais les pieds, plus le sourire de Didouche Mourad traçait des lignes de liberté qu’aucun croquis ni plan du Baron Haussmann ne peut enfermer dans ta boîte à souvenirs. Adieu José, je ne t’aimais pas bien ! Et je fume du thé pour rester éveillé jusqu’à la fin de ton cauchemar sur terre et le début d’un autre, en enfer. L’enfer des tortionnaires !
H. L.
H. L.
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